Angélique tapotait de ses ongles parfaitement manucurés le comptoir du bar, pensive. Elle suivait la mode humaine et à cette époque, les femmes prenaient grand soin des ongles, à renfort de gel ou autre produit toxique. La stryge avait préféré le traditionnel vernis, rajoutant une couche bordeaux qui allait parfaitement avec sa tenue sombre et élégante. Elle portait une combinaison noire, un collier rouge autour du cou qui attirait le regard des hommes. Le tissu léger dessinait ses formes généreuses, des formes que certaines femmes de cette époque semblaient avoir perdu. La blonde voyait bien le regard des hommes sur elle. Elle s’était enfilée dans un bar sans se soucier de la population qui l’occupait, particulièrement de mauvaise humeur aujourd’hui. Un soupir rauque lui échappa, un soupir inutile compte du fait qu’elle ne respirait pas. Mais Angélique savait depuis le temps que c’était bien de faire semblant, cela rassurait les humains. Une présence dans son dos la fit à peine réagir alors qu’une stryge mâle s’accouda au bar à ses côtés. « On l’a trouvé, en dehors de la ville là où vous aviez envoyé Arnaud. » Angélique renifla avec dédain et hocha lentement la tête.

Ce soir était le grand soir et sans un mot, elle tourna les talons pour sortir de ce bar du quartier populaire. Ses yeux bleu électrique sondaient la foule de passants qui sortait un samedi soir pour se défouler. Elle n’avait qu’une hâte, retrouver Aétios. Leur séparation avait été trop longue et la blonde avait été bien trop patiente. Pour une rare fois, elle s’étonnait elle-même. La stryge s’enfonça dans les ténèbres et fit apparaître ses ailes d’un gris orageux. C’était toujours la même douleur qui la traversait quand elle les faisait sortir. Son corps se modifia tandis qu’elle prit sa véritable forme de stryge et prit son envol sans plus attendre. On lui avait signalé qu’Aétios vivait dans Rockcliffe Park et vu ses économies, Angélique comptait bien s’acheter un petit quelque chose non loin de lui. Elle avait été naïve de croire qu’il lui reviendrait aussi facilement, elle allait devoir se battre et probablement tuer sa foutue louve. La stryge survola les bois, cherchant le chalet qu’on lui avait indiqué et elle le vit. Très calmement, elle s’en approcha et se posa non loin de l’habitation.

La stryge ne bougea pas, laissant ses ailes rentrer dans sa chair, son corps reprendre son apparence humaine et elle se redressa, faisant craquer sa nuque de manière très peu élégante. L’élégance, quelque chose qu’elle avait toujours tenu à garder. La colère battait en son sein, menaçante et désirant s’exprimer, normal. Elle prit une grande goulée d’air, remplissant ses poumons d’air pour s’assurer un peu mieux de son contrôle. Angélique réfléchit sérieusement comment s’introduire dans le chalet, par la force ou en sonnant ? Oh elle verrait bien selon son inspiration du moment ! Quelques lumières l’informèrent qu’il y avait quelqu’un dans la maison. Elle s’en approcha et décida de la jouer finement, elle sonna à la porte. La stryge n’était pas nerveuse, elle était furieuse. La porte s’ouvrit et une bouffée d’odeur lui sauta à la gorge. L’odeur d’Aétios, les odeurs qui parcouraient son chez et lui et bon sang…. Une odeur de chien mouillée, une foutue louve !

Angélique posa son regard brûlant sur Aétios et tout sourire, laissa sa voix s’élever. « Bonsoir Aétios, cela faisait longtemps. » Sans lui laisser le temps de bloquer la porte, oh elle le connaissait hein… Elle passa en donnant un coup d’épaule dans la porte, se glissant dans le joli petit chalet. Elle vit tout de suite la cheminée et le joli canapé. Avec un pas souple et félin, elle se glissa vers le canapé et s’y posa doucement, rejetant la tête en arrière et toisant sa création. Il était délicieusement beau, il était à elle, mais ne respectait toujours pas les règles. « Je suis déçue que tu ne m’aies pas donné ta nouvelle adresse. Après tout, tu vis bien. » Elle parlait normalement, le calme avant la tempête. Angélique se demandait s’il allait partir en courant, non voyons. Sinon, elle resterait et attendrait sa charmante louve. Son odeur empestait la pièce. Non vraiment, il fallait la tuer, elle n’aurait aucun choix. Angélique croisa ses jambes, ses baskets à talons s’accordant à merveille avec sa tenue.

Elle ne se privait de rien et en avait les moyens. Elle n’allait pas vivre comme une moins que rien. Elle avait toujours su s’en sortir.

Assis dans mon canapé, j'observais la télévision avec peux d'attention. Hope avait été dormir chez une nouvelle amie à elle, m'annonçant que la maman de son amie de classe avait acceptée. Bon, depuis que cette gamine était entrée dans ma vie j'avais l'impression d'être un papa poule. Elle était un peux la fille que je n'aurais jamais, que je n'avais jamais eu. Du coup, j'avais bien sur accepté de la laisser partir, lui disant néanmoins de faire fort attention à son comportement et de me tenir régulièrement au courant par message. Hope avait commencé les cours au lycée il y a peut, alors que j'avais usé de mes dons sur le proviseur pour lui faire croire que j'étais le père de la jeune Bersekers, qu'elle venait d'emménager et qu'il devait absolument la prendre dans son établissement. Du coup, elle était à présent au lycée d'Ottawa et se faisait de nouveaux amis. Au moins, elle avait une vie meilleure, c'était mieux que de traîner dans les rues et de voler pour manger. Je finis par aller me laver, envoyant un message à Hildred. Elle était encore à l'hôtel et je comptais bien la faire venir ici. Hors de question qu'elle continue à payer une fortune pour une simple chambre, puis, après tout, nous avions repassés la nuit ensemble. Certes, ça restait assez compliqué, voir tendu. Elle devait réapprendre à me faire confiance, moi, je devais lui prouver que quoi qu'il arrive je ne partirais plus. Je file donc sous la douche, laissant l'eau détendre tout mes muscles. Ça faisait un bien fou... Après une bonne demi-heure, je sors, enfilant une serviette autour de moi. Juste au moment où je sors de la douche j'entends quelqu'un sonner à la porte. Fronçant les sourcils, je me demande bien qui peut venir me rendre visite à cette heure-ci. Hildred ? Non, elle m'aurait sûrement prévenue de sa visite.

Je ne prend pas la peine d'enfiler quoi que ce soit, enfin, à part ma serviette de bain bien sur pour me diriger vers la porte d'entrée. J'arrive devant après quelques secondes, ouvrant celle-ci calmement avant de m'arrêter net. Le choc fut brutale quand mon regard se posa dans celui de...Angélique. Merde, que faisait-elle ici ? Je sens mes muscles se crisper, mon ventre se tordre avec une brutalité malsaine. Je savais que ce jour allait arriver, néanmoins, je ne pensais pas que ça arriverait si vite. « Bonsoir Aétios, cela faisait longtemps. » J'ai envie de lui répondre, de l'envoyer chier, mais aucunes paroles ne passes mes lèvres. J'allais refermer la porte – même si ça n'aurait servi à rien – quand elle repoussa celle-ci d'un coup d'épaule pour s’enfoncer chez moi. La salope ! « Mais je t'en prie, entres... » J'avais bien sur dit cela avec une ironie certaine et une froideur étonnante. Je remercie le ciel que la louve ne soit pas chez moi actuellement, malgré ça, je savais que l'odeur d'Hildred flottait dans les airs et qu'Angélique allait très vite faire le rapprochement. Je clape la porte avec une certaine force, me contrôlant très peux sous les émotions diverses qui m'envahissaient. Je savais qu'elle n'était pas là pour une visite de courtoisie, loin de là. Ce qu'elle voulait ? C'était facile à deviner, c'était moi. Sans gêne, elle va se poser dans mon canapé et je reste à une distance raisonnable, la toisant des yeux, un air froid et brutale sur mon visage. J'avais beau tenter de paraître insensible, j'étais loin d'être rassuré ou encore à l'aise avec cette cinglée dans mon salon. « Je suis déçue que tu ne m’aies pas donné ta nouvelle adresse. Après tout, tu vis bien. » Je ricane froidement. Elle était sérieuse là ?

Le calme dont elle faisait preuve ne me disait rien qui vaille, loin de là. Je la connaissais assez que, face à ce comportement, elle n'allait pas tarder à imploser et que j'allais en faire les frais. « Mon invitation à dû se perdre en chemin bien sûr... » Je devrais peut-être cesser de faire preuve d'une telle arrogance, parce que cette femme et bien, elle avait tendance à obtenir ce qu'elle souhaitait de moi. Je me sens mal à l'aise face à ma tenue plus que légère. Manquerait plus qu'Hildred rapplique et me voit ainsi, elle se ferait bien sûr de fausses idées. Je ne quitte pas des yeux ma créatrice, sur mes gardes, je m'attendais à tout de sa part. « Oh, tant que nous y sommes...la prochaine fois évite d'envoyer de jeunes stryges faire ton sale boulot, le dernier a fini la tête arrachée et brûlé au milieu d'une forêt...charmantes festivités. » Je me dirige vers la cuisine, mes sens en éveilles. Ouvrant le frigo j'en sors une poche de sang que je vide dans une tasse. Oui, j'avais cessé de tuer depuis qu'Hildred était de nouveau entrée dans ma vie, privilégiant les poches de sang, encore, même si c'était franchement difficile. Je dis sans élever la voix, sachant parfaitement qu'elle m'entendrait grâce à ses facultés. « Que fais-tu ici Angélique. Tu imagines bien que tu n'es pas la bienvenue chez moi. ». Je serre les dents tout en prenant une gorgée de ma boisson O- le meilleur. Je jouais clairement avec le feu. Revenant dans le salon je dis simplement. « Je vais aller me changer, merci de déguerpir de chez moi quand je serais de retour...et inutile de te dire que je ne retournerais pas avec toi. Ça tu l'as bien compris. » Oui, cette fois ci je n'allais pas lui rendre les choses faciles...Non, cette fois-ci j'avais fait une promesse à Hildred que je comptais bien tenir !

Qu’il était beau, aussi beau que près de huit cents ans auparavant, mais il était différent. Elle n’aimait pas son ton, il était devenu trop arrogant, trop sûr de lui. Elle le briserait et lui rendrait son état d’avant. Angélique posa son regard clair et dur sur lui, le détaillant comme le bien qu’il était à ses yeux. Son rire froid ne lui plut pas et la stryge plissa les yeux, prête à exploser. Elle le détruirait entre ses doigts et n’en ferait que de la poussière, ou pas. Elle ne se voyait pas le tuer. Probablement qu’Angélique avait besoin de lui, ou plutôt on ne cassait pas un bel objet tant qu’on en voyait une certaine utilité. « Attention Aétios. » Elle ne le préviendrait qu’une fois, elle n’avait pas la patience nécessaire pour faire plus. Il ne suffirait que d’un geste pour le déshabiller, mais c’était presque trop facile, c’était une chasseuse. Une chasseuse qui adorait chasser, il n’y avait pas à dire. Angélique pencha la tête de côté quand il l’informa qu’il avait tué la jeune stryge qu’elle avait envoyé. Il devrait savoir depuis le temps qu’elle n’attachait aucune importance à la vie des autres, sauf la sienne et celle de sa création. Un mort de plus, rien à cirer, tout simplement. La stryge la suivit du regard et fut effarée de voir qu’il se servait d’un verre de sang. « Quelle pitoyable créature es-tu devenue. Ta chienne t’a domestiqué. » Cracha-t-elle sans une once de pitié.

Il n’était que pathétique créature à ses yeux et elle le regarda avec dégoût. Toute son éducation serait à refaire, mais elle avait l’éternité pour cela. « Tu m’appartiens, tu reviendras à moi. » Un ordre clair et net alors que lentement, elle se leva du canapé. Elle avait envie de casser cette foutue tasse. Elle se demandait combien de réserve de sang il possédait et elle comptait bien tout détruire. Ils étaient des prédateurs, pas des domestiqués ! Il croyait l’avoir ainsi ? La blonde fit un sourire cruel. « Tu t’offres un moment de rêve, je peux comprendre cette envie. » Faux, elle ne comprenait jamais, elle n’était pas faite de ce bois-là. « Ta chienne mourra, elle est mortelle et il suffit d’un seul événement pour que sa vie soit abrégée. » Angélique bougea aussi vite que ses sens le lui permettaient et elle fut devant lui, n’ayant que quelques centimètres d’espace entre leurs deux corps. La stryge devait lever les yeux pour le regarder, mais elle ne trouvait pas que c’était de la soumission. C’était la dominante d’eux deux. Et elle le savait. Angélique leva la main et le baffa. « Ta récréation est terminée Aétios. Cesse de te comporter comme un gamin capricieux. » Elle le briserait, le détruirait et le ferait redevenir ce qu’il avait toujours été.

Elle ne ploierait pas. Elle l’avait forgé dans la violence, lui avait donné le goût du sang et savait comment recommencer. Elle ne le croyait pas capable de changer. Il ne se donnait que des illusions. Ce corps était si beau songea-t-elle en profitant de la vie. Si enviable. Elle tendit la main dans l’idée de lui retirer son linge qui barrait la vue sur son service trois pièces. Elle lui avait donné la chance d’être ce qu’il était à présent. Pourquoi ne pas être un minimum reconnaissant ? Pourquoi se montrer si ingrat ? Angélique fronça les sourcils, elle avait dû louper quelque chose dans son éducation. Elle n’avait pas été aussi violente que son créateur, cela devrait être cela. Elle avait réussi une fois à le reprendre et elle le reprendrait encore et encore. Ils avaient l’éternité et rien ne l’arrêterait, elle, sauf la mort. La louve était mortelle. Il suffisait d’accélérer le temps et elle ne serait plus un problème. Visiblement, ne faire que menacer ne suffisait pas. Angélique avait envie de ce corps et elle ne s’en cachait pas.

« Tu ne peux effacer ce que nous avons vécu. Notre force commune, nos nuits torrides. » Et elle plongea son regard clair dans le sien. Elle se souvenait de toutes ces nuits qui étaient entre plaisir et violence. Elle avait été conditionnée ainsi, complètement brisée et arrivée à un tel stade qu’elle ne se rendait pas compte qu’elle était brisée. Son créateur avait réussi un conditionnement parfait. Elle réussirait comme lui, elle réussirait son œuvre.

« Attention Aétios. » Je connais cet avertissement, ce timbre de voie. Je savais que je jouais avec le feu, non, que je jouais avec le diable en personne. Je provoquais Angélique, je lui tenais tête, chose que je n'avais jamais fait auparavant. J'avais pris l'habitude de fuir devant elle, de baisser les yeux, de la laisser diriger. Ce n'était plus le cas. Bordel, j'avais des centaines d'années dans les canines, je n'allais pas toute ma vie succomber à ma créatrice. Si ? Malgré le fait que je tentais vainement de me convaincre je savais, je sentais que d'une manière ou d'une autre je me voilais la face. Elle était ma plus grande frayeur, ma plus grande faiblesse. Mais je ne souhaitais plus le lui montrer. Lui donner ce plaisir de me voir tomber à genoux devant elle. Non. Ça en était révolu ce temps de conneries. J'avais fais une promesse à Hildred et je comptais bien tenir celle-ci. Je n'allais plus l'abandonner. Jamais. Même Angélique ne me fera pas flancher devant mes paroles prononcées auprès de celle que j'aimais. Je vais me servir une poche de sang, essayant de refouler toutes mes émotions au plus profond de moi. Ce n'est pas évident, surtout quand elle se trouvait dans la même pièce que moi, mais également qu'elle refaisait surface dans mon existence, jetant une ombre menaçante sur celle-ci. « Quelle pitoyable créature es-tu devenue. Ta chienne t’a domestiqué. » Je gronde furieusement face à ses paroles. Comment osait-elle parler d'Hildred de cette façon...Non. Je devais me calmer, ne pas réagir face à ses paroles déplacées. Ne pas me laisser atteindre. Et pourtant, je sentais déjà la colère monter en moi comme un foutu volcan prêt à exploser d'une seconde à l'autre. Je ne m'étais jamais battu contre Angélique, je n'en avais jamais eu le courage, peut-être que ce soir sera l'exception qui confirme la règle. Elle avait beau être forte, je n'en restais pas moins un homme et elle savait pertinemment bien de quoi j'étais capable une fois que j'étais hors de moi. Un monstre.

« Tu m’appartiens, tu reviendras à moi. » Je porte la tasse à mes lèvres alors que ses paroles me font frémir. Je lui appartenais...ça je le savais, j'en avais conscience. Oui elle m'avait faite, façonné à son image. A cause d'elle j'étais devenu instable, violent, cruel et sans cœur. Puis j'étais parti et j'avais enfin appris à aimer, à aimer réellement. Parce qu'au final j'avais aimé Angélique au début, j'en avais été amoureux...jusqu'au jour où j'avais compris qu'elle, l'amour, elle ne connaissait pas. Le plaisir, l'envie, la possessivité. Oui. L'amour, non. « Je ne t'appartiens pas. » J'avais dis ça en serrant la mâchoire pour ne rien laisser transparaître de mes émotions. Je ne voulais pas lui donner ce plaisir, ce n'était même pas envisageable. Son sourire cruel me glaça le sang. Quand elle souriait de la sorte c'est qu'elle avait une attention bien particulière, que j'allais en baver d'une façon ou d'une autre. « Tu t’offres un moment de rêve, je peux comprendre cette envie. Ta chienne mourra, elle est mortelle et il suffit d’un seul événement pour que sa vie soit abrégée. » Je siffle méchamment et fais un mouvement pour aller vers elle...trop tard. Elle avait déjà réagit se positionnant devant moi. Je me crispe et ne bouge pas, devant baisser les yeux pour la regarder, la confronter du regard. La claque atterri avec une certaine violence sur ma joue et ma tasse tomba sur le sol, tâchant mon tapis qui allait finir à la poubelle. Le sang c'est une saleté à ravoir. Je serre de nouveau les dents et cette fois-ci les poings avec. Non mais pour qui elle se prend ! « Ta récréation est terminée Aétios. Cesse de te comporter comme un gamin capricieux. » Je garde mon regard plongé dans le sien sans le détourner...Non, je ne détournerais pas les yeux, pas cette fois-ci.

« Tu ne peux effacer ce que nous avons vécu. Notre force commune, nos nuits torrides. » Sa main c'était dangereusement approchée de ma serviette et, d'un coup, j’attrape son poignet avant qu'elle ne puisse atteindre sa cible. Mes ailes me déchirent le dos pour s'étendre derrière moi, alors que mon regard changea pour se faire noir ébène laissant deux canines briller sous mes lèvres. « Tu as envie de moi Angélique ? » Dis-je en murmurant ses paroles d'un air mielleux mais également très froid. Je réduis l'espace entre nous, collant pratiquement mon corps au sien, ne lâchant pas son poignet pour autant. J'approche mon visage du sien et au dernier moment, alors que mes lèvres frôlaient les siennes, je me décale vers son oreille et viens murmurer avec amusement. « C'est con, parce que moi j'ai baisé ma chienne hier et du coup je ne suis plus d'humeur à batifoler. » Sans crier gare je la repousse avec une force brutale. Mon visage était redevenu à la normal et mes ailes étaient repliées dans mon dos mais pas rentrée. Contraste étonnant, les miennes étaient grises foncées et noirs à certains endroits alors que celles de ma créatrice avaient toujours été d'un blanc étonnant. « Tu ne me toucheras plus jamais tu m'as bien compris...Hildred ou pas Hildred je n'ai plus que du dégoût à ton égard. » Je ne mens cas moitié. Parce que oui, je détestais angélique plus que tout au monde, néanmoins, mon corps lui refusais cette idée et la désirait à chaque fois qu'elle était un peux trop proche de moi.

Il grognait à chaque fois qu’elle parlait de sa chienne et cela l’amusait vraiment. En s’attachant à quelqu’un, il était devenu faible, tout simplement. L’amour ne servait à rien selon Angélique. C’était un mirage qu’on s’offrait, rien de plus. Sauf que quand on avait plusieurs siècles, c’était bien idiot de s’offrir des mirages de la sorte. Elle le regarda avec férocité et ne manqua pas de le baffer sans aucune gêne. Elle n’en avait rien à faire de leur différence de taille, elle se sentait plus forte que lui, clairement. Cela avait toujours été le cas, même s’il était plus grand qu’elle. Il bloqua sa main quand elle voulut attraper sa serviette et elle sourit de manière provoquante. Elle le tenait, elle allait le détruire. Elle le récupérait car elle arrivait toujours à ses fins, oh oui. Il était sublime en tant que stryge. Elle adorait sa forme et ne cacha pas le désir qui brillait dans ses yeux. « Bien sûr que j’ai envie de toi. » Murmura-t-elle contre ses lèvres. Elle se cambra contre lui, n’ayant envie que d’une chose, que leurs corps s’entremêlent et qu’ils puissent prendre du plaisir ensemble. La rage l’envahit quand il l’insulta, précisant qu’il s’était déjà accouplé avec une autre. Angélique fut repoussé violemment et s’écrasa contre le mur. Celui-ci craque et elle grogna tandis qu’elle sentit du sang couler le long de son dos. Un rire fou lui échappa alors qu’elle le regarda avec agressivité. « Ce que tu te mens, c’est incroyable. Tu n’as pas changé, même après tous ces siècles. »

Elle se décolla du mur et s’approcha lentement de lui. Elle faisait exprès et sans prévenir, fut sur sa gauche et le toisa avec toute l’arrogance dont elle était capable. Elle se pourlécha les lèvres. « Tu m’as blessée. » Mais elle n’était pas une victime, elle ne l’était plus depuis bien des siècles. Elle tendit sa main, agile comme un serpent et l’attrapa à la gorge. Sa main arrivait à peine à faire le tour entier de sa gorge. Elle ne pouvait pas l’étrangler dans cette position, mais ce n’était pas son intention. Ils faisaient des sortes de préliminaires selon elle. Non il n’avait pas changé, il était toujours aussi violent et impulsif selon elle. Par contre, il ne la respectait plus vraiment et cela l’agaçait vraiment. Elle se colla contre son flanc et posa sa tête contre son épaule, même si le haut de sa tête ne faisait qu’arriver en haut de l’épaule. Elle était vraiment plus petite. Elle huma son odeur, il puait la chienne, mais quand elle aurait fini avec lui, il aurait son odeur. Elle lui fit un regard de biche. « Tu as autant envie de moi que moi j’en ai envie. La malmènes-tu aussi ou alors fais-tu semblant d’être doux au lit ? Fais-tu semblant d’être un gentil garçon alors qu’au contraire tu es très vilain ? » Elle se mit sur la pointe des pieds, effleurant ses lèvres. Plus il lui ferait mal et plus elle s’exciterait, cela serait un cercle vicieux sans fin.

« Ma robe va être souillée de sang. Tu m’aides à l’enlever ? » Elle l’allumait. Elle attrapa une de ces mains et la posa sur sa hanche. Cela ne tenait qu’à lui de se dégager de son emprise, mais elle ne lâcherait pas l’affaire. Elle ne cesserait pas de le harceler, elle continuerait, encore et encore. Il était à elle et dans cette optique, elle n’abandonnerait pas, sauf si la mort les séparait. Angélique porta ses propres mains au haut de sa robe et tira sur la fermeture-éclair qui glissa lentement. Elle ouvrit sa robe, mais ne la retira pas. Néanmoins, maintenant ouverte, on pouvait aisément voir sa peau claire, très claire même. Elle avait des courbes, des hanches prononcées, des seins fermes et ronds. Elle était selon les normes de l’époque ce qu’on attendait d’une femme. Une femme maigre n’avait pas sa place à l’époque, signe de famine. Non il fallait une femme qui prouvait qu’elle mangeait. Allait-il partir en courant ou alors la prendre comme elle le désirait ? Angélique attrapa son beau visage, ses tétons pointaient déjà. Elle le regarda avec envie et qui disait clairement qu’elle attendait qu’il la prenne.