Outfits ◆ Lansdowne park - pas loin de la rivière. ◆  Putain de monde erroné, où on ne fait que trébucher, se serrer les tripes pour ne pas vomir sa colère sur les autres. Pour avoir tout perdu , pour ne plus savoir où est sa place, pour devoir accepter de fouler ce monde chaque matin où ils se mentent à dire que tout va bien, à se voiler la face alors qu'ils sont tous médiocres et insipides... Fouler ce monde qui ne veut pas de soi, un monde qui s'il apprend son existence dans 98% des cas, va vous cracher à la gueule. Un monde qui vous a arraché votre bonheur, votre coeur, vos espoirs, juste pour satisfaire ce putain de hasard ou ce destin inexorable qui nous hurle qu'on peut crever ça changera rien. ça lui ferait tellement plaisir. Sauf que parfois même certaines créatures sombres ont des desseins nobles, incompris de tous... On peut être une saloperie, mais avoir des actes bénéfiques, bien que la manière d'y arriver soit trash. Ylian se nourrissait des salopards, des garces, des gamins sadiques, des violeurs, des alcooliques, toute la peste de ce monde détraqué, qui a devoir aller bouffer de la stryge dans ses rêves pour la rendre folle et la posséder une fois eveillé également. Il devait être à ce jour un des plus gros salopards Nuckelavee existant en ce monde, planqué derrière sa gueule d'ange de la vingtaine, contre deux cent années de fuite et de faim incurable sur ces êtres ... Mais même s'il s'en prenait aux fléaux de ce monde, pensant donner morales à ces démons mortels, la manière dont il arrivait à ses fins et si dégueulasse parfois, que son esprit s'en était altéré, ses gouts aussi , et on le voyait comme un putain de monstre, ce qui n'était pas faux , mais ne pouvait-on pas lui accorder un semblant de rédemption bien qu'il rende justice de manière morbide? L'injustice... Il l'avait longtemps ressenti au fond de ses tripes, dans chacune de ses cellules, comme un feu acide qui lui liquéfiait chacune de ses minutes d'existence. Tu n'échapperas à rien, tu ne pourras pas guérir , tu es condamné, accepte ce fait.

N'est pas Nuck qui veut et l'obstination faisait parti de ça. Il continuerait de vivre, et puis il venait de trouver un bon taf avec une patronne assez cool, et un chez lui précaire, même pas sûr que sa propriétaire crêve pas avant la fin de l'année, mais c'était mieux que rien. Il commençait à se faire des connaissances, choses qu'il avait oublié depuis longtemps. Cette ville était étrange, elle lui plaisait quelque part et il avait aussi envie de la fuir. Il avait envie de fuir le monde en lui-même de tout façon. Ce soir, il avait envie de cette transparence, d'une téléportation vers le néant, qu'on l'oublie, qu'il s'oublie que même le néant ne pense pas à lui. Affalé dans l'herbe du parc, un courant d'eau passant pas loin, il fixait ce ciel, qui pour une fois depuis cet hiver pourri et glacial, montrait un peu de ses astres. Il ressemblait à un pauvre mec paumé, trop fauché pour se racheter un jean et qui avait choppé un coup de folie, à se trimballer en tee shirt dans cette nuit à - 4 degrés. Sauf qu'un Nuck , c'est pas franchement frileux, ça s'en tamponne le steak et puis il avait eu la flemme de se saper en bourge. Avec lui , c'était assez impressionnant comme une tenue ou une coupe de cheveux, quand il se rappelait que les ciseaux existaient, pouvaient tout changer. Il s'était déjà enfilé une demi bouteille, mais rien ne venait, comme d'habitude; Il ignorait d'où venait cette capacité à tenir l'alcool comme du jus d'orange... Peut-être que l’initiation de son père depuis petit à l'alcool russe et autres débauches en tout genre, avait fait qu'il avait pris le pli. Plus que d'autres Nuck, mais il restait extrêmement sensible aux toxines et poisons , tel que les drogues, médicament et... le tabac... putain... oui...

Il sort ses clopes, affalé sur le dos, dans l'herbe, les pupilles sombres perdus dans l'immensité astrale. Un léger son vient à ses oreilles, mais il ne s'en formalise pas et allume sa clope, la protégeant de sa main contre le vent qui ne passe presque pas près du sol. Il est protégé par un gros buisson et à sa droite un banc, à quelques pas. Il aurait pu s'y asseoir comme toute personne bien élevée, mais il n'a pas envie de tenir compagnie au clodo du coin et s'affaler dans l'herbe, lui rappelle certains mois nostalgiques, où il avait pour horizon la liberté et pour seuls juges de ses actes les cailloux et les nuages, voir un ou deux lézards, à l'autre bout de la planète.  Il ferme les yeux laissant retomber ses bras en croix, briquet toujours en main, à coté de la bouteille de scotch à moitié pleine.  Jouissance de cette toxine qui avait deux fois plus d'effets sur lui que sur les humains, son paracétamol.... Ses muscles se détendent lentement , et il oublierait presque qu'il appartient à ce parc... si ce n'est ces pas qui se rapprochent mais qu'il pense appartenir à un simple passant. Et pour le stresser, il faut la dose, donc peu préoccupé, il continue son invasion mentale.