J'avais passé la nuit chez Nathanaël, ratant totalement le réveil. Pourtant, j'étais sur de l'avoir programmé, mais bon, apparemment je m'étais simplement trompé. Sur le coup, je m'étais réveillé en retard et je n'avais pas eu le temps de me changer, prenant une douche vite fait et fonçant au boulot, réveillant Nath au passage juste pour l'emmerder. Bref, j'étais donc arrivé avec mes vêtements du jour d'avant, prenant place auprès de Svelt, ma nouvelle partenaire. « T'es au courant pour Max ? Il c'est fait tiré dessus, il est à l'hôpital » Je regarde la jeune femme avec un air à demi surpris. Dans notre job, surtout dans la criminelle, les blessures sont courantes. « J'irais le voir à la pause. » Le début de la journée se passa donc sans trop de soucis, alors que la paperasse de notre dernière affaire nous clouais dans les bureaux du commissariat. Franchement, je détestais faire les papiers, préférant de loin être sur le terrain où il y avait de l'action. Une fois la pause arrivé, comme promis, je sors pour monter dans mon véhicule et file vers l'hôpital d'Ottawa. Je n'aimais pas trop me rendre là-bas depuis que je sais que Devon y travaillait. Mais bon, je n'allais pas éviter l'endroit toute mon existence. J'arrive donc dans la chambre de mon collègue après avoir demandé à une infirmière le chemin. J'avais acheté une boite de praline dans l'un des nombreux magasins du hall, connaissant Max, il adorait le chocolat et cela ne pourrait que l'occuper durant sa convalescence...Il avait droit à une petite douceur après s'être fait tirer dessus quand même.

Je toque à la porte et entre dans celle-ci, alors que mon regard croise celui du policier blessé. « Hey vieux, t'as encore voulu jouer au héros. » Il sourit et se tient également les cotes en même temps. La conversation s'engage alors pendant quelques instants, quelques rires échangés, quelques blagues parfois douteuses. Mais au moins il était heureux d'avoir de la compagnie. « D'ailleurs Ciàran, l'infirmier, enfin l'interne qui s'occupe de moi porte le même nom de famille. Tu le connais a mon avis c'est...comment encore...attend ça va me revenir... » Je me crispe brusquement, comprenant directement de qui il parlait. Le nom de famille Jónsson n'était absolument pas courant à Ottawa, du coup, il ne pouvait pas y en avoir dix milles. « Devon... » Mon collègue tourne la tête vers moi, pointant un doigt en ma direction. « Oui voilà, Devon ! » Il voit que mon visage change brusquement, laissant apparaître un air assez inquiet et nerveux. Si Devon s'occupait de Max ce n'était peut-être pas par hasard, puis, je ne voulais pas tomber dessus. Du coup, je me lève l'air de rien prétextant que je devais retourner au commissariat pour reprendre le boulot. Je ne voulais pas croiser mon mari, retomber dans ses filets car oui, je me sentais complètement incapable de lui résister même en fréquentant quelqu'un d'autre. De plus, je détestais jouer sur deux tableau, du coup, je ne voulais pas non plus me foutre de Nathanaël, même si celui-ci connaissait très bien la situation actuelle vu qu'il m'aidait à chercher un moyen de rompre le lien entre moi et Devon. Je remercie encore Max et lui demande de faire attention à lui, alors que son regard curieux m'observe sortir avec rapidité hors de la chambre.

Directement, je me sens comme pris au piège. Je savais que je n'aurais jamais dû venir dans cet hôpital, risquer de croiser mon mari, de tout foutre en l'air dans mes nouvelles résolutions. Mais, comme toujours, je n'en avais fait cas ma tête et j'étais venu tenter le diable. Je passe devant le bureau des infirmiers, ne regardant pas dedans, pressant le pas, tête baissée. « Jónsson ! » Je m'arrête et par réflexe je me retourne tout en lâchant un. « Oui. » Assez fort...Hors, ce n'était pas moi que l'on appelais, mais bien Devon qui venait de sortir d'une chambre non loin de moi. Putain, je venais de me griller tout seul ! Le médecin me regarde étrangement vu que j'avais répondu à la place de Devon. Je toussote, passant une main dans mes cheveux alors que mon regard se pose sur mon mari. Je devais me barrer et le plus vite possible. Pourtant, je n'arrivais absolument pas à bouger. Soit j'étais paralysé par la peur, soit mon totem refusait de partir et donc m'immobilisait, soit mon chère et tendre mari, qui est marionnettiste, usait de ses pouvoirs sur moi ce qui ne m'étonnerais cas moitié. Je peste intérieurement en cherchant la force de bouger, mais en vain. Je devais avoir l'air totalement débile, immobile dans le couloir, le regard rivé sur Devon et le médecin en pleine conversation. « Non de dieu... » Je grogne férocement mais pas trop fort, plus par réflexe.

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Un beau bordel ! Il ne trouverait pas de meilleurs mots pour décrire sa vie en ce moment. Cela allait déjà mal quand son mari avait fui sans qu’il lui laisser le moindre indice, sans justifier cet acte alors qu’il pensait qu’ils filaient le parfait amour et que rien ne pouvait jamais les séparer. Mais cette semaine, tout s’était empiré. Sa chute ne faisait que durer plus longtemps et Devon savait que la moment où il touchera terra ne sera qu’encore plus douloureux. Il aimait Ciàran. Mais il le détestait tout autant. Bon Dieu qu’il le haïssait en ce moment. Il l’avait fait espérer la dernière fois où ils s’étaient vus, se confiant à lui et le laissant même passer la nuit à ses côtés comme si rien n’avait changé entre eux. Durant une nuit, Devon avait eu l’illusion de faire toujours partie de ce couple à qui tout réussissait. Cela avait été suffisant pour le rebooster d’un coup dans la conquête de son mari. Ciàran l’aimait toujours après tout, il n’y avait donc aucune raison à ce qu’ils vivent éloignés l’un de l’autre. Le jeune étudiant avait été prêt à redoubler encore plus d’effort pour retrouver ce qu’il avait perdu et ce qui lui était le plus cher. Cependant, Ciàran l’avait fait espérer pour rien, il s’était juste plu à le faire sourire un peu plus. Pourtant, il ne se souvenait pas avoir épousé un homme aussi rancunier et qui n’hésiterait pas à trouver un moyen de se venger pour lui. Parce que pour lui, ce qu’avait fait le blond n’était rien d’autre qu’une vengeance. Il ne pouvait croire que ce n’était que le fruit du hasard qu’il se soit retrouvé à sortir avec un autre alchimiste. Devon avait toujours pensé être le pire des deux, mais finalement, il s’était trompé, parce que le Berserker arrivait particulièrement bien à lui faire du mal et remuer le couteau dans la plaie. Alors qu’il ne rêvait que du jour où ils seraient à nouveau ensemble comme un sombre crétin, Ciàran s’était déjà trouvé un autre pour réchauffer son lit. Il était tellement con…Il n’avait pas voulu y croire au début, la vérité n’était pas toujours bonne entendre. Et cette vérité là, il s’en serait bien passé, même s’il se serait détesté de continuer à être l’idiot dans l’histoire plus longtemps. Il n’avait plus remis les pieds chez Ciàran, il était beaucoup trop en colère…beaucoup trop triste et détruit aussi. Le brun préférait mourir que de paraitre faible devant cet homme. Ciàran aurait gagné, sinon. Peut-être que son mari se fichait déjà parfaitement de lui, qu’il n’avait plus aucune place dans son cœur mais peu importe. Il ne voulait pas montrer à quel point tout cela le blessait.

« Hey, fais attention ! » un coup de coude, Devon sursauta en se tournant vers une jeune interne qui le faisait discrètement sortir de ses pensées. Il n’avait presque rien noté de ce que le médecin les informait concernant le cas d’un patient. Bon sang, il ne faisait rien comme il fallait cette dernière semaine. Il devait se reprendre en main, le plus tôt serait le mieux. Il n’était qu’une loque. Il n’arrivait plus à étudier ni à se concentrer sur quoi que ce soit, Ciàran était le protagoniste de n’importe quelle pensée qui pouvait traverser en esprit. Il en avait marre. Il en maudissait le jour où il avait rencontré cet homme. Mais il comprenait aussi, tout le mal qu’il avait pu faire à son mari auparavant. Evidemment, ce n’était pas le même genre de tromperie mais tout de même. Il lâcha un soupir. Concentre-toi Devon, il n’allait pas rater son année comme un con pour un homme qui le trompait alors qu’il lui disait l’aimer. Il valait mieux que ça.

Il quitta la chambre doucement, un patient l’attendait de l’autre côté du couloir. « Jónsson ! » Le simple fait d’entendre ce nom de famille était douloureux, alors qu’il avait tant aimé le porter auparavant. Il n’avait pas hésité à abandonner son propre nom qui faisait la fierté de plusieurs générations d’alchimiste et finalement pourquoi ? Il n’eut pas le temps de répondre que quelqu’un d’autre s’en chargea à sa place. Cette voix ! Merde, il n’était pas prêt. Il discuta rapidement avec le médecin qui lui donna certaines directives avant le laisser. Devon prit une longue inspiration avant de poser son regard glacial sur son mari. Ce dernier ne bougeait pas. Il avait espéré au fond de lui qu’il se soit en aller. « On n’arrive plus à bouger ? » demanda-t-il finalement sèchement en le détaillant. Il lui avait tellement manqué. Il pourrait passer toute la journée à admirer ses traits et s’extasier sur lui. Mais il n’était pas là pour ça. Ciàran qui lui avait toujours promis un amour éternel lui était infidèle. C’était assez pour lui enlever l’envie d’avoir le moindre lien avec lui. « Tu devrais appeler ton nouveau chéri pour te délivrer, non ? » Il se rapprocha lentement de Ciàran et usa de son pouvoir pour le faire reculer à mesure qu’il avançait, jusqu’à ce qu’il soit bloqué par la porte d’une chambre qu’il savait libre. Il le fit ouvrir la porte et ils y entrèrent tous les deux. Il y’avait tant de choses que Devon avait envie de faire, lui crier dessus, le frapper de toutes ses forces…peut-être même se mettre à pleurer comme un gosse. Pourtant, il n’en fit rien et se contenta de regarder Ciàran fixement, tel l’idiot qu’il était devenu à cause de lui.

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Décidément, j'étais dans une foutue merde et ça, jusqu'au cou. Paralysé comme un pauvre con, je ne parvenais pas à bouger, alors que mes pieds semblaient ancrés dans le sol. J'aurais aimé étranglé mon totem, lui foutre des claques histoire de le faire réagir. Pourtant, je sentais que la hyène n'était pas du tout apte à me laisser m'en aller, presque docile quand Devon est dans les parages, je me sentais faible et foutrement...sentimental. J'observe mon mari parler au médecin, alors que je gigotais nerveusement comme un crétin sur place. Une infirmière passa, posant un regard assez étrange sur moi. Bon, je devais ressemblé à un de ses cinglés, mais c'était loin d'être ma préoccupation première. « Allais Cià, bouges...bouges... » Murmurant ses paroles, je tentais de insuffler un peux de courage et d'énergie pour reprendre le dessus sur la bête, en vain. Finalement, après quelques minutes, je sens le regard glacial de Devon sur moi. Putain, si il aurait pu me tuer sur place j'en étais sur, il l'aurait fait. En-même temps, je l'avais amplement mérité. Ben tient ! Voilà que j'éprouvais des remords sur ma conduite maintenant, c'est la meilleure ça ! Je pince légèrement les lèvres en le voyant approcher. Je me sentais comme un enfant prit au piège, prit dans un flagrant délit de vol de sucreries... »On arrive plus à bouger? » Je ne daigne pas forcément répondre. Ouvrant légèrement la bouche, aucunes paroles ne semblent vouloir traverser mes lèvres. Pitoyable. J'étais vraiment pitoyable ! Il me détaille du regard et je sens l'animal en moi surchauffer. Quoi, les hyènes ont des chaleurs ? Sérieux ? Non, me dites pas que les mâles aussi ont tendances à vouloir sauter sur tout ce qui bouge ! Je grogne légèrement, essayant de reprendre mon calme, les muscles tendus. « Tu devrais appeler ton nouveau chéri pour te délivrer, non ? »

Il est sérieux là ? Putain, mais c'est quoi ses gamineries. Il approche de moi et mes pieds se mettent naturellement à bouger, sans que je ne puisse rien contrôler, me mettant ainsi à reculer. Mon dos heurte une porte, ma main gauche glisse pour tourner une poignée et ainsi me laisser pénétrer dans une chambre libre. « Ça suffit Devon ! » J'avais crié ses paroles un peux trop fort, ne supportant pas être manipulé de la sorte. C'est dans ses moments là que je me souvenais le pourquoi du comment, que je me disais que c'était mieux ainsi, que je couchais avec Nathanaël pour une bonne raison. Mon regard se plongea de nouveau dans les yeux de mon mari, alors que mes poings c'étaient serrés. « Je devrais peut-être effectivement appeler Nathanaël, vu que mon propre mari est incapable de me respecter. » Outch, cette discussion allait prendre une tournure très sombre et ça, très rapidement. J'avais de nouveau le contrôle de mon corps, néanmoins, la porte me semblait assez inaccessible pour l'instant, du coup, j'étais coincé dans cette chambre avec lui. Je détourne les yeux, essayant d'éviter un quelconque contact visuel avec Devon, sachant que cela ne pourrait que me foutre dans une merde royale. Mon cœur battait bien trop fort dans ma poitrine, alors que ma gorge, elle, semblait aussi serrée qu'une paille. Je ne savais plus trop quoi faire, ni quoi dire. Je me sentais coupable. Coupable d'aller voir ailleurs, coupable d'aimer Devon et de ne plus savoir lui faire confiance, de lui faire du mal également en lui balançant des saloperies à la figure. « Devon...j'ai pas envie de me prendre la tête. »

Passant une main sur mon visage, je fini par poser mon regard sur le visage enfantin et glaciale du jeune homme. Putain qu'il est beau. Je me sens irrémédiablement attiré vers lui, comme je l'avais toujours été, partagé entre l'idée que ce soit mes sentiments qui parlent ou encore mon lien qui m'unissait à lui. Je fais un pas en arrière, essayant de contrôler ce que je ressentais, ce que je souhaitais. J'avais envie de me blottir contre lui, tel un animal prit en faute et qui tenterait de se faire pardonner. « Il vaudrait mieux que je parte, avant que cette discussion tourne au bain de sang... » Oui, parce que je sentais que Devon allait me balancer mes quatre vérité et que je n'allais absolument pas apprécier la chose.

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Pour le coup, Ciàran tombait vraiment très mal. Devon n’était pas prêt pour tout ça, pas encore prêt à le voir et à le confronter. C’était encore très difficile. Il regardait le blond et c’était automatiquement les mains d’un autre qu’il imaginait sur son corps, et honnêtement, ce genre de visions, l’alchimiste s’en serait passé avec grand plaisir. Son mari était devant lui, ne bougeant pas d’un pouce, et cette fois ce n’était pas parce qu’il le contrôlait. Pas encore en tout cas, puisqu’il ne tarda pas à le faire, le faisant ainsi reculer à mesure qu’il se rapprochait de lui. C’était fou tout le spectre d’émotions que Ciàran réussissait à lui faire traverser juste en étant là, surtout pour quelqu’un qui avait toujours réussi à parfaitement contrôler ses émotions et n’en montrer que ce qu’il désirait. Il détestait le grand blond mais il l’aimait. Il voulait le prendre dans ses bras et le cogner contre un mur la seconde d’après. Son regard ne quittait pas son mari la moindre seconde. A chacune de leurs rares entrevues, il se faisait honneur à mémoriser chaque traits de Ciàran, comme si chaque retrouvailles pouvaient être la dernière. Il le craignait d’ailleurs de plus en plus avec cet alchimiste de malheur qui s’était entreposé entre eux. Devon avait fait plusieurs calculs, imaginé moult scénarios par lesquels il serait possible qu’ils traversent tous les deux. Mais celui-ci, il n’avait pas pu y penser. Il n’avait jamais cru Ciàran capable de le tromper tout simplement et le remplacer par un autre comme s’il était un être totalement dispensable dans sa vie. Il ne savait pas comment il ferait cette fois pour convaincre Ciàran d’oublier leur lien ancestrale mais aussi ce foutu dont il s’était entiché. Peut-être devrait-il s’en débarrasser tout simplement ? Il avait toujours supprimé les obstacles qui s’étaient dressés devant lui durant toute sa vie, sans jamais ôter cet air innocent de sur son visage. Mais cet homme restait malgré tout un alchimiste. Bon sang !

« Ça suffit Devon ! » A présent, son mari se mettait aussi à lui crier dessus, lui qui avait toujours été tendre et doux envers lui. Ces mots au lieu de le dissuader eurent l’effet contraire, et il raviva encore plus son contrôle, poussant le blond jusqu’à la fenêtre de la chambre où ils venaient d’entrer. Devon resta avec précaution près de la porte, il était en sécurité tant que Ciàran était loin de lui. « Je devrais peut-être effectivement appeler Nathanaël, vu que mon propre mari est incapable de me respecter. » Ca faisait rudement mal ce genre de mots, à tel point qu’il perdit tout simplement le contrôle du corps de Ciàran. Il n’en avait même pas envie. Il voulait juste s’enfuir loin de la personne qu’il aimait. Est-ce qu’il osait vraiment lui parler de respect tandis que lui-même couchait avec un autre alors qu’ils étaient toujours mariés. Il baissa les yeux au sol, se sentant dans l’incapacité de contrôler le pli triste qui venait affaisser ses lèvres. Ce Nathanaël, voleur de maris, il aimerait tant l’attacher à un bucher et le brûler vivant, ça lui apprendra la vie tiens. Il finit par lever les yeux vers le blond pour voir que ce dernier n’osait même pas le regarder en face. Un lâche, Ciàran n’était qu’un lâche. Mais le brun se dit qu’il devait l’être encore vu son cerveau qui semblait lui dicter seulement de s’en aller. « Devon...j'ai pas envie de
me prendre la tête. » Il se pinça les lèvres tout en venant passer une main dans ses cheveux. Il allait vraiment se mettre à pleurer si cela continuait ainsi, il inspirait fortement, fermant doucement les yeux durant quelques secondes. Vraiment, il avait l’impression d’être au bout de sa vie. « J’ai pas envie de me prendre la tête non plus. » sa voix de plus en plus dure, il n’avait pas envie de montrer ses mauvais côtés au blond. Il ne pouvait même pas le décrire comme des mauvais aspects de sa personnalité, c’était juste ce qu’il était réellement. « Il vaudrait mieux que je parte, avant que cette discussion tourne au bain de sang... » Sans comprendre pourquoi, il sentit ses lèvres s’étirer en un sourire. Un sourire qui devait être plus misérable qu’autre chose. « Ouais c’est ça, va-t-en, puisque tu veux jouer aux lâches. » marmonna-t-il sèchement en se décalant de la porte pour lui en laisser le libre accès. « Va rejoindre l’autre salaud. » Ca faisait tellement mal de prononcer ces mots, il avait l’impression que son cœur se tordait à mesure qu’il imaginait encore et encore ces deux là. « T’es vraiment le pire. »

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Je n'avais plus de contrôle sur mon corps, comme un foutu pantin, je ne savais plus rien faire de mes membres. Le pire, c'est que j'étais totalement conscient de ce qui se passait autour de moi, que je reculais sans pouvoir m'en empêcher. Malgré ma réclamation évidente auprès de mon mari, Devon amplifia son emprise sur moi comme une bouffée de chaleur, me faisant aller jusqu'à la fenêtre de la chambre. Allait-il me faire sauter ? Bon, il n'aurait pas pu le faire, les fenêtres de l'hôpital ne s'ouvraient cas un certain niveau, empêchant ainsi une quelconque tentative de suicide. Heureusement pour moi. Voulait-il ma mort ? Je n'en étais pas certain, mais au final, un homme blessé est tout à fait capable de tuer. Je sens l'emprise sur mon corps se relâcher, me quittant, me laissant quelques fourmillements dans les membres. Je tente de rester calme, alors que le jeune homme restait loin de moi, bien au chaud à une distance raisonnable, près de la porte d'entrée. Je ne lui en voulais pas, après tout, j'avais mérité cette distance et elle m'était assez réconfortante. Je ne souhaitais pas lui faire du mal, hors, quand j'étais en colère j'étais capable de tout. Mais bon, une chose était certaine, mon totem refuserait de lui faire un mal quelconque, sauf bien sur si Devon me met intentionnellement en danger, là, l'instinct de survie prendrait sûrement le dessus et ça, même avec notre lien. « J’ai pas envie de me prendre la tête non plus. » La voix de mon mari semble dur et brutal, assez pour que je fronce les sourcils. Cette discussion ne mènera absolument à rien. Il allait s'énerver et j'allais faire de même, nous allions droit dans un mur et je n'étais absolument pas d'humeur à jouer à ça.

« Ouais c’est ça, va-t-en, puisque tu veux jouer aux lâches. » Je soupire, passant une main sur mon visage alors que je sens la colère m'envahir. Devon souriait d'un air mauvais, d'un air foutrement sombre qui ne me plaisait pas. Je ne l'avais jamais vu ainsi, à vrai dire, je commençais à croire que je ne connaissais absolument pas l'homme que j'avais épousé. Nous étions jeunes, nous le sommes toujours, mais quand même notre mariage avait été un acte réfléchit et d'amour. Enfin, c'est ce que j'aimais croire. Actuellement je remettais tout ça en question, me perdant dans les bras d'un autre pour essayer de trouver des réponses que je n'obtenais quand même pas. « Va rejoindre l’autre salaud. » Un grondement sourd s'échappe de mes lèvres alors que Devon venait de se décaler, me laissant ainsi le champ libre vers la porte d'entrée. Si je dis quelque chose, là de suite, je risquais de me montrer vraiment blessant et méchant. Du coup, je fais quelques pas vers la sortie, essayant de garder mon calme jusqu'à ce que ses paroles fasses mouche. « T’es vraiment le pire. » Je m'arrête à sa hauteur et sans qu'il ne puisse réagir, réagissant au quart de tour je le pousse contre le mur, un doigt pointé près de son visage. Mon regard avait viré au bleu animal, un grondement non-humain résonna dans ma gorge. Je tremblais. J'avais quand même contrôlé ma force, du coup, j'avais fais en sorte de ne pas lui faire mal en lui faisant heurter le mur. « Tu es le pire des deux Devon. Et si je me casse c'est justement pour éviter de t'étriper, de te dire ma façon de penser. Ça fait quoi dis moi ? Qu'on joue avec tes sentiments comme tu as joué avec les miens ? De te sentir trahi, seul, abandonné ? Et bien, dis toi que c'est ce que j'ai ressentis en puissance dix ! Maintenant fermes-là et signe ses putains de papier de divorce si tu trouve que je suis vraiment le pire. »

Je recule de deux pas, baissant la main tremblante qui le pointait du doigt. Je respire un bon coup, alors que mes yeux redeviennent humain mais néanmoins plus brillant que d'habitude. Une fois une apparence normale reprise, je sors de la chambre en claquant la porte avec une force étonnante. Déjà, je regrettais mes paroles, pourtant, je ne fis pas demi-tour. Nous avions besoin de nous calmer, autant lui que moi et après peut-être y aurait-il possibilité de parler calmement.

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