Nom : Patronyme aux consonances scandinaves, il traduit non seulement un passé glorieux et révolu, mais aussi un avenir fiévreux et tourmenté par des démons longtemps oubliés. Enfant du nord, fruit de la terre, fils de son père, la fierté paternelle irradie sur ce nom illustre. Heiðmarsson, fils de Heiðmar, chaque jour ce nom anime son cœur d’une violente ardeur. Chaque jour il lui rappelle que les légendes, simulacres de quelques vieux fous persuadés de la véracité des histoires de leurs ancêtres, ne s’éveillent que dans le sang d’innocents.   Prénom(s) : Puissant et Imprévisible. Tel le loup qui danse sous la pleine lune, Sören témoigne de la force que les dieux lui ont accordé en échange de son labeur. Doux et sage. Telle la feuille qui rejoint le lit cuivré des saisons qui se succèdent, Leif rappelle à tous au combien l’amour des siens relevait d’une vérité pure.   Âge : Lorsque les décennies s’écoulent plus rapidement que les battements d’ailes d’un colibri, le compte des années se perd dans les méandres du temps. Quand l’éternité referme son étau invisible, un millénaire semble alors insignifiant. Alors que représente 1133 ans dans l’existence d’un être piégé à jamais dans le temps ?   Âge d'apparence : Si les traits de son visage ne trahissent pas son âge réel, ils reflètent ceux d’un homme robuste et mature. Son physique comme enfermé dans du cristal, à l’abri des effets temporels, ne connait aucun changement depuis ses 34 années mortelles.   Date de naissance : L’hiver, saison annonciatrice de renouveau. Pour un homme et une femme, nul cadeau ne saurait se montrer plus beau que la venue au monde d’un enfant né dans le froid glacial des vents divins. Le 2 février de l’année 883 résonnait comme l’arrivée d’un enfant capable de survivre à chaque obstacle que les dieux dresseraient devant lui, doué d’une résistance hors norme.   Nationalité :  Pour un immortel, la notion de frontières ne connait aucune limite ni aucun obstacle. Les Etats se forment et se détruisent puis renaissent des ravages passés, aussi, nombreuses sont les terres qu’il a foulées et nombreuses se montrent les langues qu’il a parlé. A la fois chez lui partout et nulle part, il établit domicile là où son instinct le porte. Aujourd’hui l’Ecosse, si chère à son cœur, lui ouvre de nouveau ses portes verdoyantes. Origine(s) : Les terres rocailleuses, les ruisseaux limpides, les monts sinueux, les forêts abondantes, le climat hivernal, les cascades luxuriantes et les plaines fertiles peuplent l’île de ses ancêtres. L’Islande , témoin des invasions vikings, occupe une place importante dans son cœur gangréné.   Métier : L’attrait malfaisant du luxe n’épargne personne et encore moins celui qui fut élevé jadis dans la sueur du labeur. Nul ne saurait refuser une occasion de renflouer ses caisses personnelles. Ainsi un nouveau propriétaire, jeune, dynamique et charismatique, reprit la gestion du Beckta Dining & Wine en la personne de Sören.   Niveau social : Si certaines célébrités ou puissances  prennent soin de dissimuler leur patrimoine aux yeux de tous, d’autres au contraire vantent l’étendue de leurs fortunes. Ainsi la valeur pécuniaire de Sören, rendue possible par des années de dur labeur, s’élève tellement, que nul ne saurait en compter son exactitude. Des biens somptueux, des demeures invraisemblables ainsi qu’une garde-robe digne des plus grands pdg donnent un aperçu objectif de la taille de son porte-monnaie.   Statut marital : Jadis uni à une femme, il avait offert les offrandes à Frigg, déesse de la fécondité, et à Freyr, dieu du bonheur. Il avait juré son allégeance à sa bienaimée sur Mjulnir et devant les siens. Deux âmes liées pour l’éternité, destinées à rejoindre ensemble le Valhalla. Une pratique ancestrale, aujourd’hui cause de tous ses maux. Les âmes, scellées parmi les mortelles, ne trouvent nulle paix ni repos. Le cœur se fissure de cicatrices béantes, car l’amour est à l’origine de toutes les peines. Le choix de la solitude s’offre à l’homme torturé par les démons de son passé.   Orientation sexuelle : Seules les courbes voluptueuses des femmes attirent son regard insatiable. La danse de leurs mouvements, aussi fluides que ceux d’un foulard de satin, saurait mettre à genoux le plus puissant des hommes. Leur apparence enchanteresse laisse place à des fantasmes qu’elles seules peuvent exaucer.   Avatar: Alexander Skarsgård   Crédits: Google & SWAN   Personnage: Inventé   Petites curiosités     Famille et proches - Les familles, jamais ne durent. Les deux seules qui lui ont témoigné amour, protection et chaleur, ont disparu depuis des âges lointains. La première s’est vue décimée par la force brutale des hommes venus du Nord-Est, le laissant pour seul survivant. Un Oméga inexpérimenté, dénué de la sagesse de l’Alpha et du savoir des Beta. Puis recueilli, après plusieurs jours d’errance sans but, par un peuple de Loeknir vikings, il s’attira les foudres de leur colère et de leur déception des années plus tard. Maudit et exilé des siècles auparavant, il ne connait aujourd’hui que la compagnie de son fils adoptif.   Besoins carnassiers - Si sa condition d’être puissant aux capacités exceptionnelles le fait frissonner d’excitation, il demeure une part obscure de lui-même qu’il combat perpétuellement. A l’avènement de sa renaissance dans le monde paranormal, la chair constituait un met des plus enivrants. Davantage encore que le nectar cuivré. Mais le contrôle lui échappait. Sa lumière s’éteignait chaque fois plus jusqu’à abriter des ombres impies dans son esprit. Un seul événement effroyable vint à bout de cette folie meurtrière et le sang finit par constituer son unique salut, non sans toutefois le délivrer totalement de son passé carnassier. Sa faiblesse ultime le lui rappelle chaque jour.   Position sur le conflit - Fatigué de faire la guerre, il en a vu défiler beaucoup trop – il y a même prit part – au cours de sa longue existence. Sa loyauté et son allégeance n’appartient qu’à ceux qui lui sont proches. Il n’a que faire des conflits insensés qui perdurent entre les races. Son expérience de la vie lui a enseigné que la survie n’est possible que par l’adaptation. Il choisira sans nul doute le parti le plus favorable pour lui, toujours dans l’ombre et jamais au grand jour.   Points faibles - En plus des faiblesses propres à son espèce, Sören n’échappe pas à celles qui lui sont exclusives, aussi insolites soient-elles. Hématophobie. La seule vue d’une perle cramoisie le répugne. A la suite d’un acte des plus immorales qui l’a affligé personnellement, son goût et sa fascination pour cette liqueur écarlate s’est vue complètement altérée. Et pourtant sa simple existence lui incombait de combattre sans cesse cette tare insupportable. Son régime lui imposait de croiser ses pires démons, mais chaque fois son aversion pour le sang l’empêchait de recouvrer ses forces amenuisées. Une solution s’imposa d’elle-même. Il pactisa avec un alchimiste afin d’obtenir un remède à ses maux. Depuis des siècles, les descendants de ce sorcier lui prodiguent cet élixir vital qui inhibe sa phobie sans pour autant la supprimer entièrement. Sa survie dépend de cette potion miraculeuse. Malédiction. Un homme se définit par ses choix. Même s’il prend des décisions sur de nobles pensées, parfois ses yeux sont voilés par l’espoir, le sentiment humain sans nul doute le plus dangereux. Ce fut le cœur vaillant que Sören embrassa volontiers l’immortalité qu’un serpent lui offrit avidement. Seulement conscient de ce qu’on lui avait vanté, il accepta sans broncher ce don inespéré, lui qui était en quête d’un amour éternel. Son épouse, atteinte d’un mal qui la rongeait, aurait pu être sauvée s’il avait pu mettre fin à son baiser mortel. Désabusée par cet acte monstrueux, sa famille adoptive l’exila à jamais et l’ergi – sorcier le plus puissant – le maudit pour les millénaires à venir. Condamné à aimer qu’une seule âme, piégée dans le monde des mortels, il succomberait chaque fois à son charme et assisterait à sa mort inévitable avant que cette âme n’atteigne sa vingt-cinquième année.

     


     qualités
     Protecteur
     Eloquent
     Intelligent
     Réfléchi
     Habile
     Honnête
Intuitif
Observateur
Réaliste
Calculateur

      défauts
     Arrogant
     Autoritaire
     Désinvolte
     Egocentrique
     Impatient
Instable
Frivole
Joueur
Impitoyable
Susceptible
     

  Bien souvent, on juge un individu à son apparence physique et bien souvent on se fourvoie. Seulement dans le cas de Sören, ceux qui se méfient de lui n’ont que trop raison. On peut entrevoir dans son regard glacé le poids des années qui l’accablent ainsi que les événements effroyables auxquels il a assisté. Une certaine aura oppressante l’entoure dans un halo sombre mais son charisme force quiconque à ressentir une fascination étrange et inévitable. Son éloquence qu’il emploie telle une arme inébranlable lui donne ce côté inaccessible et figé dans un temps révolu. Doté d'une intelligence qu'il a cultivé à travers les âges et les civilisations, Sören a développé une capacité d'adaptation vive ainsi qu'un talent certain à analyser rapidement des situations ou même des personnes. Il sait prendre l'avantage par une fine observation,  ce qui lui permet d'anticiper les agissements d'autrui, et de chaque fois avoir un coup d'avance. Rares sont ceux qui ont réussi à le surprendre.
L'impulsivité a conduit bien des hommes à leurs pertes. Témoin de phénomène incontournable, il n'agit jamais — ou rarement — sans réfléchir au préalable. Bien sûr ce comportement se voit contrecarré lorsque ceux qui lui sont chers se retrouvent dans le besoin. Touchez à ses proches et vous subirez son courroux car, tel le tigre qui protège férocement ses petits, il remuera ciel et terre en quête des infâmes bourreaux et leur fera payer leur affront au centuple. Par ailleurs son instinct ne le trompe jamais, c'est pourquoi depuis des années il appartient aux adeptes de l'honnêteté radicale. Persuadé que toute vérité est bonne à révéler,  il n'hésitera pas à partager ses pensées, et ce, même si elles se révèlent difficiles à entendre. De toute manière il se fiche de heurter la sensibilité des autres ou de détruire leurs rêves. Extrêmement terre à terre, Sören ne se berce pas d'illusions. Plus depuis longtemps. La vie lui a appris à garder les pieds bien ancrés dans le sol et à ne pas laisser son esprit vagabonder parmi les nuages somptueux. C'est d'ailleurs avec adresse qu'il obtient ce qu'il souhaite. Qu'il soit habile dans le maniement de la langue n'est rien en comparaison de son agilité physique. Faisant preuve d'une imagination débordante, la création fait partie intégrante de son quotidien. Dans bien des vies, Sören exerçait des métiers manuels dans lesquels sa minutie s'est accrue. Il connaît la valeur des objets issus d'une manufacture précise. Aussi, il s'agit sans doute d'un des rares passe-temps qu'il s'accorde afin de se sentir en paix. Cependant, dans un autre registre, sa créativité s'éveille en présence d'individus qu'il n'apprécie guère. Car cette qualité parfois, lui sert à se faire respecter ou à inspirer la crainte.

Si ce premier portrait laisse perplexe, la suite pourrait donner des frissons. Créature d'une arrogance démesurée, Sören exerce son pouvoir et son autorité sur ceux qu'il juge inférieurs à lui. Bien qu'il demeure un grand solitaire, préférant n'accorder sa confiance à quiconque, il prend plaisir à diriger d'une poigne de fer ses employés ou ceux qui lui ont juré allégeance. La traitrise, le mensonge ou l'audace, des attitudes qui le rebutent au plus haut point et le conduisent à manifester une certaine cruauté. La pitié reste un sentiment qu'il ignore. Au contraire, il éprouve une jouissance malsaine à jouer avec ses "proies" avant de les achever dans la souffrance. Bien sûr, sa phobie insensée l'a amené à innover dans la torture afin d'éviter de faire couler le sang. Par ailleurs, il n'est nullement réputé pour faire montre d'une patience exemplaire. On aurait pu penser que sa longue existence aurait dû lui inculquer un certain flegme afin qu'il apparaisse comme un grand sage, mais au contraire, elle l'a rendu plus pointilleux, plus sévère. Dans la même idée, puisque son orgueil défie celui de Monsieur Darcy, Sören accepte très mal la critique — enfin surtout la la mauvaise critique parc qu'il n'a rien contre un bon cirage de botte —, d'autant plus si elle provient d'ignares ou d'imbéciles. Il s'imagine avoir atteint un tel degré de perfection, qu'il ne laisse quiconque qui le juge s'en tirer à bon compte.
Certaines facettes de sa personnalité découlent du résultat d'une éducation primitive et rudimentaire, ajoutée à ds événements marquants et éprouvants. Un machisme évident suinte de chaque pore de son être car, semblable au lion majestueux, il jubile de s'entourer de somptueuses roses. La polygamie relevait de l'ordinaire des siècles auparavant. Ainsi, il n'était pas rare d'observer les hommes de son ancien village choisir des concubines en plus de leurs épouses officielles. Voilà pourquoi encore aujourd'hui, Sören ne s'encombre pas d'une unique compagne. Il trouve dans la frivolité une certaine sérénité, témoignant son désir lors de jeux sensuels à ses liaisons sans jamais leur garantir fidélité. Son coeur oublie l'espace d'un instant qu'il appartient déjà à un fantôme. Un comportement désinvolte qui le poursuit désormais dans son quotidien. Plus rien n'a d'importance. Aucune situation ne mérite d'être réglée avec sérieux. La légèreté mène à l'égocentrisme, tout comme l'expérience l'a poussé à l'instabilité. Paradoxal et complexe, il inspire admiration et effroi. Et même si, nombreux sont ceux qui doutent de ses faiblesses, Sören ne vit que pour les dissimuler avidement. Car, c'est dans l'ombre qu'il combat ses instincts primaires...

2 Février 883, zone de Reykjavik, Islande. La lune irradiait de sa splendeur le lac limpide aux abords du village. Les ténèbres semblaient perdre leur combat face à la lumière de l'astre d'une pureté parfaite. Aucune ombre ne sillonnait les chemins de terre ni ne plongeait les fiers colons dans la crainte. On pouvait presque voir les brises hivernales danser sous les étoiles à peine voilées par les nuages emplis de cristaux d'un blanc immaculé et soyeux. Bertha, déesse de la neige et de la saison froide, apportait la joie de son étreinte satinée. Elle accorda vigueur et robustesse au fruit de l'amour d'un couple de braves fermiers. Un premier fils pour les aider dans leur dur labeur. La promesse d'une vie plus simple, de cultures plus florissantes et de bras solides afin de prévenir les guerres territoriales. Un enfant né dans l'amour d'un foyer chaleureux, destiné à ne vivre que pour sa famille, toute gloire oubliée...
Avril 892, zone de Reykjavik, Islande. Jeune garçon à l'esprit vif ainsi qu'en proie à une curiosité sévère, l'exploration et l'aventure l'attiraient bien trop souvent de leurs appels mélodieux. Jamais terrassé par la peur de l'inconnu, il faisait preuve d'un courage exemplaire qui lui valut sa position de modèle auprès de tout les jeunes du village. Mais si son esprit rêvait de liberté et d'excursions incroyables, il savait que sa place appartenait aux siens. A neuf ans seulement, considéré comme un homme, il portait sur ses minces épaules le poids des terres agricoles et de la pêche. Sa volonté d'aider ses parents le hantait chaque jour. Habitué à redoubler d'efforts, son éducation lui imposait de travailler avec ardeur afin de devenir plus fort de jours en jours. Seulement ce chant de liberté l'attirait d'une puissante ferveur. Et il fut sans doute absent durant le seul instant qui comptait le plus. Sôren avait entendu les cris de terreur au loin et il avait vu le cumulus de fumée noire s'étendre sur des kilomètre tel un raz de marée. Des flammes immenses paraissaient dévorer toutes vies. Le temps que le jeune apprenti rejoigne son foyer, le brasier avait déjà consumé tout ce qu'il avait jamais connu. Le privant de la présence de ses proches mais l'éloignant également de son désir de vengeance. Ainsi, il erra sans but durant plusieurs jours, telle une âme damnée, attendant patiemment que la déesse Hel l'emporte vers le royaume des ombres. Mais le ciel en décida autrement. Recueilli par un peuple de Loeknir, guérisseurs aux pouvoirs mystiques, Sören finit par les considérer comme sa propre famille, eux qui l'avaient accepté malgré sa normalité navrante et son passé trouble...
Novembre 917, Nord de Thingvellir, Islande. Jeune homme fier et épanoui, ses années passées aux côté de ces êtres fabuleux, l'ancien orphelin avait su compenser son absence de magie par une force et une soif d'apprentissage exceptionnelle. D'une nature joviale et douce, il répondait toujours présent au besoin de ses congénères. Doué de ses mains, il effectuait les travaux les plus durs mais également les plus minutieux. Si sa banalité l'empêchait d'accomplir des prodiges miraculeux, il faisait office d'artiste talentueux. Élevé dans la magie, il s'intéressa malgré tout à l'élaboration d'élixirs simples qui ne requérait nul pouvoir antique. Des qualités qui l'amenèrent à finalement trouver le bonheur. Une jeune Volva, douée de prophéties et capable de concocter des potions, s'amouracha du guerrier. Unis devant les dieux, leur amour devait perdurer dans le Valhalla. Mais la belle, atteinte d'un mal incurable, se mourrait dans la peine. Aussi, Sôren partit en quête d'un remède à leur malheur, lui que la mort de sa bien-aimée Áróra accablerait de chagrin. Un an durant il arpenta les bois et les villages, obsédé par l'envie irrémédiable d'arracher des griffes de la mort son épouse. Un soir, il assista à une scène étrange. Une jeune femme à l'allure frêle et fragile, mettait fin à la vie d'un homme d'un simple baiser mortel. La créature semblait si forte que Sören alla la trouver, persuadé qu'elle demeurait la réponse à ses problèmes. La belle Stryge, charmée par la passion du jeune homme lui promit l'immortalité pour lui et sa compagne. Alors elle le changea à jamais en une bête cruelle dont il ignorait tout...






Hiver 917, Nord de Thingvellir, Islande. Après un an de recherches infructueuses, il revint sur les traces de son village, armé d'une solution peu orthodoxe ainsi qu'extrêmement dangereuse. Devenu un jeune Stryge, ces créatures ailées assoiffées de sang, Sören ignorait à quel point son manque de maîtrise envers sa récente particularité déclencherait les foudres des dieux. Ainsi, lorsqu'il rejoignit sa femme dans leur  cocon nuptial, sa transformation à peine effectuée, il s'imaginait recevoir les lauriers, lui qui avait sacrifié sa mortalité pour elle. Mais il n'avait pas conscience qu'en réalité, il s'agissait de son humanité qu'il avait offert volontairement à Loki, le discordieux. Il avait fait le choix de rejoindre les ténèbres afin de raviver la lumière de sa tendre épouse. Il souhaitait lui accorder un amour éternel, loin de la maladie, de la faiblesse ou du temps. Cette proposition bien qu’effrayante, sembla convaincre la jolie Volva. Elle accepta de recevoir ce baiser charnel qui la conduirait elle aussi dans l'obscurité de l'immortalité. Tandis que le noble guerrier s'abreuvait pour la première fois dans la chaleur de cette nuque de porcelaine, l'appel de l’élixir cuivré enivra le moindre de ses sens, laissant apparaître la bête qu'il refermait en lui. Incapable de s'arrêter, impuissant face à cette toute nouvelle jouissance, il aspira le dernier souffle de vie d'Áróra. Un tableau sinistre qui se dessinait devant les regards impuissants des Loeknirs. Mais alors que Sören le parjure, prenait conscience de son acte impie, le corps inerte de son amour blotti dans ses bras puissants, l'Ergi - sorcier le plus puissant - lança une malédiction qui l'affecterait pour l'éternité et plus encore. Encore aujourd'hui les mots de ce sorcier résonnent dans son esprit nécrosé.
Avril 1181, Paris, France. Des décennies durant, Sören tenta frénétiquement de mettre fin à son existence. Lui qui d'amour se voyait désormais privé. Lui qui souffrait de devoir endurer l'attachement et la mort programmée des réincarnations de sa défunte épouse. Il s'abreuva du sang des morts, persuada un humain de lui transpercer le cœur et s'attaqua même à un phœnix, gardien des flammes divines. Mais chaque fois que la sérénité de la nuit lui ouvrait les portes de son monde irréel, des mains d'albâtre le ramenait vers l'obscure lumière de la réalité. Solveig, sa créatrice, animée d'une possessivité cuisante, ne supportait pas l'idée de perdre sa "progéniture". Faisant preuve d'une jalousie maladive, elle surveillait les moindre faits et gestes de son disciple. Elle lui enseigna l'art de la chasse, lui apprit à jouer avec ses victimes et l'initia à l'art de la séduction Ensemble, ils venaient à bout de familles entières. Mais elle l'étouffait. Le regard langoureux des femmes l'indignait au plus haut point. Et quand l'âme d'Áróra se trouva piégée dans le corps d'une sublime bohémienne, elle s'occupa personnellement de lui montrer le chemin vers l'au-delà. Bien sûr elle prit grand soin de faire de Sören un témoin impuissant face à sa propre malédiction. Dégouté et détruit par la fureur, il s'éloigna de sa créatrice et pria pour ne plus jamais croiser sa route.
Août 1309, Byzance, Perse. Une chaleur vibrante régnait en maître sur les paysages arides des plaines dorées. L'engouement de la foule se ressentait dans chaque parcelle de sable. Les marchés rassemblaient la plus grande partie de la population, remplissant les ruelles d'une ferveur étouffante. Seul le poids de son lourd passé  pesait sur Sören davantage que la sécheresse du Soleil qui accablait de son ardent brasier les individus au teint halé. Il avait fuit les vents glacials de son île natale afin d'échapper à son terrible destin. Il avait finit par trouver l'extase dans les bras d'une jeune femme au teint exotique et à la chevelure noire ébène. Une créature à l'opposé de ce qu'était Áróra, ou même chacune de ses réincarnations. Aussi, persuadé que son idylle ne connaîtrait pas la fin tragique qui caractérisait chacune de ses aventures, il se laissa bercer par l'emphase qui régnait entre ces deux êtres. Mais alors que Sören, en proie à une soif insatiable, voulu se nourrir à la gorge de cette beauté exotique, il perdit le contrôle de lui-même. Habitué à sa condition d'immortel, il connaissait pourtant ses limites et savait comment procurer du plaisir ou de la douleur. Seulement, l'odeur de son sang et de sa peau électrisèrent ses sens, le rendant dépendant d'une nouvelle obsession. Il voulait la dévorer. Et ce fut dans un bain de sang mémorable ainsi qu'horrifiant, qu'il se reput de la chair de son amante. Lorsqu'il reprit ses esprits, il ne restait plus rien de son amour, seulement ce liquide écarlate, témoin de l'acte de barbarisme qui venait de se produire. A ce moment précis, un dégoût insurmontable s'empara de son être. Une phobie futile et pourtant si féroce l'animait désormais ardemment, l'obligeant à pactiser avec un alchimiste afin de le libérer de sa peur déraisonné du sang humain.  
10 Février 1587, Fotheringhay, Angleterre. La nuit sombre, alliée des ténèbres se profilait dans les rues sinueuses et étroites du village, qui venait de perdre une reine pourvue d'une rare empathie. Un seul faisceau de lumière flamboyait doucement, illuminant les portes boisées de l'église, donnant ainsi une impression de mouvement aux sculptures minutieuses. Un silence paranormal hantait les alentours, attendant patiemment que la bête mystique ne commette son acte insensé. De faibles battements de cœur résonnaient  timidement, de peur de réveiller les habitants. Comme si le petit être savait que sa place ne demeurait pas parmi ces étrangers. Il venait de perdre sa mère, arrachée à la vie sauvagement et injustement. C'était écrit. Elle devait rejoindre l'obscurité, elle qui ne pouvait atteindre ses vingt-cinq ans. Cette fois-ci, le stryge ne se révéla en rien responsable. Il avait pris grand soin de garder ses distances avec cette énième réincarnation. Mais à l'annonce de la mort prochaine de Marie Stuart Reine d'Ecosse, Sören n'avait pu se résoudre à rester à l'écart. Peut-être que cette fois, la malédiction ne les aurait pas frapper de sa faux glacée. Mais le sort n'épargne pas les pécheurs. Aussi, le procès de Caiohme, bien que soi-disant équitable, l'avait déclarée coupable de la loyauté envers sa reine. Le jugement se montra sans précédent. La potence, froide et sévère, annonçait la fin de cette femme aux cheveux de blés. Ses yeux azurs embués de larmes scintillantes, elle avait relevé la tête et sembla voir pour la toute première fois. Les regards des âmes maudites se croisèrent d'une manière inédite, avant que la hache ne fende l'air pesant. Une fois encore le cœur du Stryge se brisa. Une fois encore il perdait l'être le plus précieux qui soit. Une fois encore son amour l'amena au bord du gouffre. Seulement cette fois-ci, son âme-sœur avait laissé derrière elle une partie d'elle-même. La chair de sa chair. Le sang de son sang. Un jeune garçon, Lachlan, âgé d'un an à peine. Alors, pénétrant d'un pas de félin dans la "maison de Dieu", où il avait été confié, Sören s'empara du bambin aux joues cramoisies et choisit de l'élever comme son propre enfant.






Septembre 1607, Stirling, Ecosse.Vingt années s'étaient écoulées depuis les événements de Fotheringhay. Un clin d'œil dans la vie d'un immortel. Quitter l'Ecosse avait semblé déraisonné, aussi Sören avait choisi d'élever l'enfant, celui qu'il appelait fils, sur les terres où le bambin avait vu le jour. Par respect pour sa mère et pour que ses origines demeurent intactes. Vingt années durant lesquelles le Stryge réanima une infime étincelle d'humanité. Prendre soin d'un enfant humain lui apporta une certaine paix, qu'il pensait à jamais hors de portée. Lachlan connaissait la nature de son père, aussi un choix inévitable s'offrit à lui. S'attarder dans la mortalité et connaître les affres de la douleur physique ainsi que de la vieillesse. Ou bien s'éterniser sur cette Terre et endurer la douleur de perdre son entourage ainsi que d'oublier la notion de changement. Une décision que Sören ne souhaitait pas influencer. Seulement, habitué au quotidien du Stryge, Lachlan n'avait attendu que ce moment. Celui où il pourrait enfin partager avec son père, les mêmes mœurs, les mêmes passions, les mêmes idéaux. Il avait rêvé toute sa vie de parcourir le monde, de découvrir le futur et de soutenir celui qui l'avait élevé. Sören finit alors par transformer son fils non sans éprouver un tiraillement. Parce qu'après tout, il venait de le condamné à la nuit...
Printemps 2000, Glasgow, Ecosse. Après des siècles à arpenter les rues pleines de vie des capitales européennes, après avoir traverser les grande étendue d'eau afin de rejoindre le nouveau monde et ses fortunes inexplorées, après avoir foulé les terres arides et désertiques de l'Afrique, ils ressentirent l'appel de leurs origines. Lachlan brûlait d'en apprendre plus sur sa mère biologique, celle qu'on avait sacrifiée pour ses convictions. De nouveau en Ecosse, il s'installèrent pour une quinzaine d'année, déterminés à retracer l'histoire de Caiohme, la douce suivante de Marie Stuart. Un plongeon dans le passé qui rappela à Sören que depuis cette journée, devant la potence, il n'avait rencontré plus aucune réincarnation. Sa malédiction semblait rompue, enfin délivré des chaînes de son choix infâme. Mais rien ne s'obtient facilement, Sören aurait du se douter que ses démons finiraient par le rattraper...
Août 2016, Ottawa, Canada. C'est dans un contexte des plus tendus que Sören et Lachlan se décidèrent à conquérir la ville d'Ottawa, il y a moins d'un an. Un restaurant de luxe était en quête d'un nouveau propriétaire. Une offre que l'islandais ne pu se résigner à ignorer. Il était temps d'aller de l'avant, de s'essayer à des choses nouvelles. Et malgré les conflits qui régnaient d'une manière absolue sur cette ville de grands froids, ils entrèrent de plein pied dans l'inconnu, toute excitation retrouvée. Ce lieu censé regorger d'étrangers qui ne les connaissaient pas, se montrait semblable à un paradis perdu. Aujourd'hui son commerce fonctionne du feu de dieu. Sören ne s'embarrasse pas des rumeurs qui fusent sur son espèce, sa loyauté ne trouvant sa place qu'envers son fils et certainement sa créatrice où qu'elle puisse être. Il n'accorde d'importance qu'à ces propres problèmes, oubliant cette guerre qui menace toute la population surnaturelle. Car il semble que sa phobie se montre de plus en plus difficile à combattre. Une certaine résistance au remède l'accable chaque jour. La présence d'alchimistes le rassure mais l'agace également, car ils sont à la fois le reflet de sa rédemption et celui de sa déchéance. Il y a également cette impression qui ne le quitte pas. Celle que l'âme d'Áróra ne demeure plus près de lui qu'il ne veut bien le croire....