Je regarde un film en mangeant un pot de glace praliné...mon préféré ? Non, le sien. Pas celui de Magyar, celui de Maxence. Il y avait une bonne semaine maintenant que je ne l'avais plus vu, plus croisé, plus parlé. Putain...il me manque tellement. Je m'étais enfermée dans une bulle avec Magyar que je fréquentais depuis l'épisode du mariage. Malheureusement, plus le temps passait et plus je réalisais qu'il n'était lui. Il n'avait pas ses manières, il n'avait pas son regard. Ils étaient si différents. Je sursaute quand mon téléphone sonna. Je n'avais plus été en cours, c'est comme si j'avais plus envie de grands choses. Malgré le fait que je ne laissais rien paraître, quelques fois, mon regard me trahissait. Attrapant mon portable je viens le numéro de la mère de Maxence s'afficher et je réponds directement. « Athénaïs ? Ho ma chérie, il faut absolument que tu viennes, je ne sais plus quoi faire. C'est Maxence, il...il faut que tu viennes. » Je fronce les sourcils et lui demande de s'expliquer. Ses paroles me donnes la gerbe. Il rentre soul pratiquement tout les soirs, il se renferme, son agressivité semble avoir prit le dessus. Il n'est simplement plus lui-même. Je raccroche et enfile rapidement des chaussures à talons, enfilant une petite veste en jeans et un short de la même matière sous un débardeur noir. Ouai...j'étais toujours en pyjama. Soit. Je me téléporte chez Maxence où sa mère m'attendait dans le salon. Elle me sert directement dans ses bras et mon cœur se serre. « Ramènes-le Athénaïs, je t'en supplie, ramènes-le. »

Savait-elle seulement qu'elle l'avait perdue à cause de moi...Pas sur. Je soupire et quand enfin elle me relâche je monte à l'étage, mon regard bleu ne reflétant plus aucune lumière. En partant il m'avait arraché ce bout d'âme qu'il gardait entre ses mains. C'est cruel à dire pour Magyar, mais je m'en étais rendu compte avec les heures, les jours. Maxence était l'homme que j'aimais, d'une façon cruelle. J'aimais également le Pixie, mais d'une façon moins passionnée, moins...moins tout. Je ne prend pas la peine de toquer, je sais qu'il ne me laisserait pas entrer si jamais il m'entend. J'ouvre la porte calmement. Mon regard le cherche et je cogne mon pieds dans une...non deux...trois bouteilles d'alcool sur le sol. Je me penche pour en ramasser une.

« Putain Maxence ça pue le fauve dans ta chambre... »

Sans lui laisser le temps d'agir je vais ouvrir les rideaux et la fenêtre, laissant le soleil entrer dans cette pièce, l'air se renouvelant pour éloigner la puanteur de l'alcool. C'est du vomi que je vois tâcher le tapis là ? Sérieux ! Chacun fait son deuil comme il peut...mais quand même, je ne pensais pas qu'il se laisserait aller à ce point. Bon, moi j'avais une façon différente de faire les choses. Je gardais tout au fond de moi, jusqu'au jour ou j'allais littéralement exploser.

« Tu fais peur à ta mère...OH donnes-moi cette bouteille l'emmerdeur. T'as assez bu Maxence ! »

Je me précipite vers la bouteille qu'il vient d'ouvrir, lui arrachant des mains. Je croise son regard. Comme le mien il semble éteint. Mon dieu...il m'a tellement manqué.

Maxence eut un sursaut brutal en entendant du bruit, quelqu'un l'appelait. Il reconnu vaguement la voix de sa mère et se contenta de grogner brutalement pour qu'elle lui foute la paix. Bordel mais qu'est ce qu'elle faisait ici, dans son appart ? Il n'était pas prêt pour un sermon. Apparemment son grognement fut assez convaincant parce qu'elle referma la porte. Sa tête lui cognait, il enfoui son visage dans son oreiller. Il avait l'impression qu'une église en pleine messe de Pâques sonnait entre ses deux oreilles. Merci Adin pour la cuite de la veille. Il s'enroula un peu mieux dans la couette et souffla pour chasser une mèche de cheveux, il était encore clairement sous l'emprise de l'alcool, il avait oublié combien de bouteilles il avait descendu hier. Et avant hier. Et encore avant avant hier. Ça faisait plusieurs jours qu'il enchaînait les cuites, qu'il enchaînait les sorties, les bouteilles, les trous noirs.

Mais au moins ça atténuait la douleur, le manque, le vide dans son cœur. Depuis l'épisode du mariage, depuis qu'il avait découvert la trahison d'Athénaïs il n'arrivait pas à sortir la tête de l'eau. Il se sentait blessé, dégommé par ses sentiments, par la colère, par l'abandon. Il était amoureux putain et il ne l'assumait, il n'assumait pas d'avoir mal comme ça à cause d'elle. Il se laissa emporter par ses rêves éveillés, par la pensée que peut être Athénaïs pensait à lui, que peut être elle regrettait. Puis ses rêves devinrent cauchemar quand il l'imagina dans les bras de Magyar.

De nouveau il sursaute dans son lit, il à l'impression qu'on lui dévore le ventre tellement la douleur est brutale. Il entends qu'on monte les escaliers, putain si c'est encore sa mère elle va se prendre une soufflante. Il n'a pas besoin qu'elle le materne il est assez grand pour se prendre en charge. La porte s'ouvre et il grogne peu aimablement, des bouteilles s'entrechoquent par terre, putain il à oublier les cadavres de la veille. La voix d'Athénaïs claque comme un fouet sur son dos nu, il à un frisson impressionnant qui lui parcourt le corps. Elle ouvre grand les volets et il siffle entre ses dents. Super en plus de se foutre de sa gueule et de le trahir elle viens lui casser les couilles un lendemain de cuite.

Il se relève un peu, toujours le ventre contre le matelas il tâtonne et trouve une bouteille quelconque. Il a besoin d'alcool, de la brûlure maintenant tout de suite pour ne pas lui hurler de se barrer et fracasser la porte. Mais malheureusement elle lui arrache la bouteille des mains et se met à lui faire la morale. Il la fixe, son teint est plus pale qu'a l'habitude, il n'aime pas la voir comme ça. Se laissant retomber sur le matelas il lui tourne clairement le dos.

« Barre toi putain, fou la moi la paix. Si t'es pas contente de l'odeur casse toi je t'ai pas demander de venir. »

Il lui tourne le dos surtout pour ne pas avoir la tentation de la fixer comme un abruti.

Cette odeur c'est carrément l'odeur d'un mec qui se laisse aller. Je n'avais jamais vu le leprechaun dans cet état là, enfin, faut dire que vu ce qu'il c'était passé entre nous. Mais merde, je n'étais pas la seule coupable dans le lot. Lui aussi avait foiré ! Certes, d'une façon différente, mais il avait quand même foiré et pas qu'un peux. J'ouvre les volets et je l'entends siffler entre ses dents. Je ne peux m'empêcher de légèrement sourire face à cette réaction. Son caractère de merde, sa personnalité explosive. Tout ça me manquais plus que je ne voulais me l'avouer. Je choppe sa bouteille avec rapidité alors qu'il tentait de continuer à picoler. Merde, il n'était même pas midi quoi. Que je bouffe de la glace c'est une chose, mais de l'alcool ça en était une autre. « Barre toi putain, fou la moi la paix. Si t'es pas contente de l'odeur casse toi je t'ai pas demander de venir. » Je soupire bruyamment. Ouai, il n'avait absolument pas changé et m'en voulait toujours à mort. Bon, j'aurais été dans sa situation je m'en voudrais à mort aussi, soyons clairs...mais quand même.

« Va te faire foutre. Entre affronter ta mère complètement paniquée en bas et t'affronter toi et ta puanteur, mon choix est fait une en fraction de seconde ! »

J’arpente la pièce en marmonnant entre mes dents en ramassant des cadavres ici et là, attrapant son linge sale au passage le tenant loin de mon nez. Charmant. Je me téléporte jusque dans la salle de bain et fou le linge dans la manne, pour ensuite, vider l'alcool dans l'évier. Ben ouai, qu'il rêve pas il n'allait plus boire aujourd'hui. Une fois fait, je choppe un sceau d'eau et le rempli en sifflant doucement...de l'eau froide hein. Me revoilà dans sa chambre, vidant le contenu de mon sceau sur sa sale gueule d'alcoolique déprimé.

« ça te fera passer l'envie de faire du mal à ta mère en buvant comme un trou ! Ducon. »

Je le vois ouvrir la bouche mais cette fois-ci j'étais bien décidé à imposer ma voix. Rien à foutre que sa mère m'entende gueuler. Elle m'avait appelé et j'étais là, maintenant, qu'elle en assume les conséquences.

« TU FERMES TA GUEULE ET TU M ECOUTES ! »

J'avais hurlé comme une hystérique, le pointant du doigt avec un regard mort et la voix vibrante sous diverses émotions. Colère, rage, peine, douleur...Je me souvenais encore de ses paroles plus que cruelles à mon égare, le fait qu'il m'avait rabaissée devant des inconnus, me traitant de tout les noms. Je me souviens avoir eu envie de le tuer, réellement...je me serais tuée par la même occasion.

« Que cette situation te mette dans cet état, ok, passons c'est une chose. Que tu décide de te détruire physiquement la tu peux toujours rêver je te ne te laisserais pas. Mais qu'en plus tu fasse du mal à ta mère, là, je dis stop Maxence ! Elle est désespérée, elle ne sait plus quoi faire avec ta sale gueule ! Tu es aussi coupable que moi, sauf que bien sur tu ne l'admettras pas vus ton égaux surdimensionné. Mais tu vois, comme une conne je suis quand même là à te gueuler dessus malgré toutes les horreurs que tu m'as dites. Je suis quand même devant toi à supporter tes futurs reproches, ta colère parce que j'imagine bien que je vais m'en ramasser plein la gueule...mais avant ça, fais moi le plaisir d'aller prendre une douche, de descendre voir ta mère et si t'as le malheur de te téléporter Maxence...je te jure sur la mémoire de mes parents que je quitte Ottawa sur le champ ! »

Sa y est j'avais besoin de vider mon sac, sauf que mes paroles étaient sincères et que si il osait quitter cette baraque je quitterais Ottawa. Je m'étais mise à trembler parce que, malheureusement, je n'en avais pas fini.

« Regardes-toi ! Mais merde REGARDES TOI ! T'as pas les couilles de me dire ce que tu ressens pour moi, t'as pas les couilles de me montrer plus d'attention que de simples parties de jambes en l'air ! Et après t'oses me traiter de pute ? Tous ce que je te demandais c'était que tu me dises ce que tu ressentais ok ! J'avais besoin de ça ! Je ne voulais pas que ça vienne de moi, JE VOULAIS QUE SA VIENNE DE TOI ! Oh toi grand Maxence de mes deux couilles qui se vente de baiser qui il veut quand il veut ! »

Je me dirige vers la porte mais reviens sur mes pas comme une conne, venant lui exploser le plat de ma main dans la gueule.

« ET POUR TON INFORMATION CONNARD JE N'AI BAISE QUE TROIS PERSONNES DANS MA VIE OK ! CONTRAIREMENT A TA GUEULE . »

Mon dieu, ça fait du bien!

Mais pourquoi elle lui parle de sa mère ? Ah la traîtresse à son sang elle à surement appeler Athénaïs au secours, pensant sans aucun doute que son fils avait besoin du soutien de son amie, sans se douter qu'elle était la source de tout. Maxence entendait la jeune femme s'agiter et il préféra ne rien répondre. De toute façon il avait la bouche pâteuse et il n'avait aucune envie de lui parler. Enfin si mais pour lui hurler des insanités donc valait mieux qu'il se taise. Pendant un instant il la pensa partie et il s'étira dans son lit, bordel l'alcool ça permettait d'oublier plusieurs heures la réalité mais le réveil il piquait quand même sacrément la gueule. Il entends alors la jeune femme revenir dans la chambre et il soupire clairement d'énervement. Mais avant de comprendre ce qu'il lui arrive il se prends une trombe d'eau glacée sur la gueule. Maxence s'éjecte de son lit en beuglant, tremblant de tout ses membres et fixant avec fureur Athénaïs. Mais elle est malade celle là c'est pas croyable ! Là il n'allait pas se retenir pour l'insulter.

Et en plus elle remet sa mère sur le tapis. Mais qu'elle aille se faire cuire un œuf a vouloir protéger sa mère, ça ne la regarde en rien ce que sa mère ressent, si il la blesse ou non. En fait ça l'énerve profondément que sa mère soit aller chercher la leprechaun au lieu de venir le voir. Mais alors qu'il veux l'ouvrir, et lâcher enfin tout ce qu'il à sur le cœur Athénaïs prends les devants. Et en lui hurlant dessus en plus ! Bah vas – y fait comme chez toi et que j'étais un gamin capricieux. « Et si t'as le malheur de te téléporter Maxence...je te jure sur la mémoire de mes parents que je quitte Ottawa sur le champ ! ». Ouais bon après une telle tirade c'est vrai qu'il avait clairement penser à s'enfuir mais le regard brûlant de la jeune femme lui fit comprendre qu'elle ne parlait pas dans le vent.

Il devrait être touché du fait qu'elle tremble, qu'elle semble au bout d'elle même mais la colère et la douleur qu'il refoule depuis tant de jours le ronge et ressurgit d'un seul coup. Il voudrait pouvoir en placer une mais elle continue. Et ça aussi ça commence à le gonfler, elle lui en balance plein la gueule et il n'a même pas les moyens de se justifier. Elle voulait qu'il vienne vers elle, mais c'est du foutage de gueule ? Des deux c'est toujours lui qui a le plus exprimer ses sentiments, et même sans ça il n'a pas été voir ailleurs contrairement à elle. Athénaïs repart, puis reviens, lui hurle encore une fois dessus et lui en colle une. Maxence lui choppe le poignet au vol, cette fois ça suffit.

« C'est bon t'a fini de faire ton hystérique ou faut que j'te fasse interner. Tu m'en met plein la gueule sans te remettre en question tu te fou pas un peu de ma gueule ? »

Il relâche son poignet et s'avance clairement vers elle, le menaçant de sa haute taille. Lui il n'a pas besoin de crier, sa voix est froide et rude, la colère lui arrache le cœur, lui donne envie de tout casser, de tout envoyer balader et d'aller taper sur un stryge.

« Tu crois que moi j'attendais rien, que j'ai pas essayer de te dire ce que je ressentait ? Mais non toi tu voit que ton petit cul, tu voit pas que dès que je m'approchait tu te refermais, que je suis toujours rester à tes côtés. Et putain on s'en cogne de combien de filles je me suis tapé c'est quoi cette compétition de merde ?! T'as jamais voulu voir que je t'aimais ! »

Alors là si il n'avait pas aussi mal à la tête, si il n'avait pas été aussi en colère il se serait rendu compte de l'énormité qu'il venait de dire. Mais non, pris dans son élan il révéla la terrible vérité. Enfilant un jogging traînant par là, il ouvrit la porte de sa chambre pour aller voir sa mère.

«  Et pour ta putain information connasse je n'ai pas été voir d'autres filles contrairement à toi qui a couru dans les bras de ce foutu pixie. »

« C'est bon t'a fini de faire ton hystérique ou faut que j'te fasse interner. Tu m'en met plein la gueule sans te remettre en question tu te fou pas un peu de ma gueule ? » Me faire interner ? Ouai, ce n'est pas une mauvaise idée, j'aurais de quoi m'éloigner quelques années de cette ville de merde, de mes soucis sentimentales. Il c'était redressé et me surplombait de toute sa hauteur. Je ne bronche pas, je n'ai pas peur. Si il doit m'en mettre une et bien soit, qu'il le fasse si ça pouvait l'aider à évacuer toute sa frustration. Il avance mais une fois de plus je ne bouge pas. Si il pense pouvoir me faire peur il se fou le doigt dans l'oeil, non, sa froideur me fait plus mal qu'autre chose. Pourtant, je tente de ne rien laisser paraître. « Tu crois que moi j'attendais rien, que j'ai pas essayer de te dire ce que je ressentait ? Mais non toi tu voit que ton petit cul, tu voit pas que dès que je m'approchait tu te refermais, que je suis toujours rester à tes côtés. Et putain on s'en cogne de combien de filles je me suis tapé c'est quoi cette compétition de merde ?! T'as jamais voulu voir que je t'aimais ! » M'aimer ? Pardon ? WHAT ! Non mais va y lâche moi une bombe nucléaire dans la gueule comme si de rien était. Je ne voyais que mon cul ? Je ne pensais cas ma gueule ? Non mais il est sérieux sur ce coup là ? J'avais été autant présente qu'il l'avait été pour moi, alors son histoire de chevalier de merde il pouvait se la foutre au cul. Il enfile un jogging et je reste immobile, comme choquée par sa révélation. «  Et pour ta putain information connasse je n'ai pas été voir d'autres filles contrairement à toi qui a couru dans les bras de ce foutu pixie. » Connasse. Ok, c'est bon, j'ai ma dose d'insultes là. J'attrape ma chaussure à haut talon et lui lance dessus quand il se dirige vers la porte de sa chambre.

« PAS SI VITE ! »

Bon, j'aurais peut-être dû le laisser s'en aller, se calmer et surtout laisser tomber. Mais quand on porte le nom de St-Pierre et qu'en plus le sang de Leprechaun coule dans nos veines, il est inutile de dire que niveau abandon on ne connaît pas. J'avais émergé de ma stupeur, enfin, attrapant ma deuxième chaussure et lui balançant également dessus explosant un cadre au passage. J'ai mal visé là...tant pis.

« DE UN, c'est toi monsieur qui a gentiment fait remarqué que je me tapais des tas de mecs au mariage et ce devant tout le monde. Alors TU as lancé le sujet, viens pas me dire que c'est moi qui me la joue compétition. De deux ! Tu ne t'es jamais demandé pourquoi je me refermais sur moi-même hein. Tes sous-entendus de merde n'étaient pas clairs Deschênes. Et ne viens pas me dire que tu m'aimais d'accord, parce que pour me dire des horreurs pareils tu ne dois pas éprouver une once d'amour ! »

Je m'avance également vers lui, étant redescendue de plusieurs centimètres vu que je n'avais plus mes chaussures. Je suis de naissance très petite, du coup, j'arrivais à peine aux épaules de Maxence. La classe phénoménale. Je le pousse hors de sa chambre avec brutalité et je ne remarque pas que sa mère est dans le couloir, la main sur le cœur, les larmes roulant de ses yeux en écoutant notre dispute.

« Je t'ai toujours aimé Maxence. Toujours ! D'un amour qui m'a fait perdre pieds, qui m'a brutalisé de l'intérieur. Comme si on m'arrachais le cœur un peux plus à chaque fois que je te savais loin de moi. Oui j'ai été voir ailleurs, je l'assume et je le regrette. Mais peux tu seulement me blâmer d'avoir essayé de trouver quelque chose de concrets, quelque chose que tu ne semblais pas vouloir me donner. J'AI TOUT PERDU MAXENCE. Je crève de trouille a chaque fois que je te vois, parce que je sais que si t'étais plus là j'aurais plus cas me ramasser à la petite cuillère et me laisser bouffer par un stryge. MAIS TOI, TOI t'as jamais rien vu de tout ça. Et tu me blâme ? J'ai mes propres faiblesses, j'ai fais mes erreurs mais toi dans l'histoire ? »

Je tremblais excessivement, alors que pour la première fois en je ne sais combien de temps je me dévoilais entièrement. Je sentais que c'était une erreur, qu'il allait m'en mettre plein la gueule. Sauf qu'il fallait crever ce silence et essayer d'enfin faire le point sur toutes ses émotions qui me submergeaient depuis qu'il partageait mon existence.

« T'es... » ma voix se brise et je soupire, ayant perdu l'envie de crier. « ...t'étais juste celui que je voulais et tu ne me donnais aucune réelles pistes pour entre voir qu'il y aurait pu se passer quelque chose de normal entre nous. Alors oui, je me renfermais sur moi-même parce que ça me brisais a chaque fois un peux plus. J'ai déjà été amoureuse une fois, mais jamais à ce point. La première fois m'a détruite plus que je ne veux l'admettre, alors imagine ce que ça me fais avec toi.»

J'entends un petit sanglot et je vois enfin sa mère. Je me sens mal, j'ai besoin d'air.

«T'as eu de ce que tu voulais, c'est bon! »

Dis-je en m'éloignant repoussant simplement sa mère quand elle tente de me toucher, partant de l’appartement me dirigeant vers ascenseur pieds nus. Si je tentais de me téléporter maintenant je n'allais pas réussir à faire grand chose. Appuyant sur le bouton comme une hystérique, je n'arrivais plus à stopper mes larmes. Super. Franchement super !

Il l'écoute déblatérer et franchement ça ne fait qu'empirer sa colère parce qu'il à l'impression qu'elle lui fou tout les torts sur le dos alors que quand même, soyons honnêtes, dans l'histoire elle n'est pas non plus la victime. Oh puis ça l'emmerde de rester dans la même pièce qu'elle, il n'en à rien a foutre de ses larmes et bon dieu il viens de lui dire qu'il l'aime alors il temps de fuir loin d'elle et de ses sentiments contradictoires à son égard. Sauf que apparemment Athénaïs n'est pas de cet avis parce qu'elle lui lance quelque chose qui viens heurter son crane, Maxence se retourne vivement, si elle cherche la guerre elle va l'avoir. Elle lui lance ensuite sa deuxième chaussures, comme si c'était pas suffisant elle détruit un cadre au passage.

« Bah vas y fout mon appartement en l'air en plus te gêne pas ! »

Elle lui parle d'amour, elle lui en met plein la gueule et elle s'approche avec son petit mètre cinquante. Il pourrais la repousser comme si elle n'était rien mais il reste cloué sur place. Putain elle l'aime ? Il se sent con, et toucher au plus profond de lui même quand il l'entends balancer tout ça, déverser toute sa colère, sa frustration. Putain mais qu'est ce que ça peux jacasser une fille en pétard. Elle à tout perdu ? Et lui alors ?

« T'as tout perdu ? Tu crois que j'ai pas laisser des plumes moi dans la vie peut être ? Ça ne justifie pas ton comportement putain ! »

Ouais c'est égoïste, elle n'a plus de parent et lui il n'a perdu « que » son père mais ça le hérisse de l'entendre se justifier comme une gamine. C'est injuste qu'elle lui balance tout ça a la tronche alors que c'est lui qui est cocu dans l'histoire. Elle sanglote alors qu'elle lui dit tout ce qu'il avait besoin d'entendre. Ils sont tellement pareil, trop flippés pour avancer, pour s'avouer leur sentiments. Pourquoi ils se font du mal comme ça c'est vraiment débile. Ils sont stupides, des gamins qui jouent avec le feu, qui se brûlent et se rejettent la faute. Athénaïs s'enfuit et Maxence voit sa mère dans le couloir, elle le regarde , avec pitié et il se passe la main dans les cheveux en grognant.

« T'aurais pas du l’appeler. »

Cette fois sa mère lui fonce dessus et lui met une grande claque. Mais c'est quoi leur délire à ces bonnes femmes de lui en mettre plein la tronche aujourd'hui, il ouvre la bouche mais sa mère pose les mains sur ses hanches et lui fait un regard si noir qu'il a l'impression de redevenir un gamin de six ans qui à fait une bêtise.

« Maxence Tomas DesChênes tu me fais honte !
-Mais maman …
-Pas de mais rattrape la espèce d'abruti, on dirait ton père, incapable d'avouer qu'il est attacher à une femme ! Il en a fallu des claques pour qu'il comprenne, ne m'oblige pas à te botter le derrière ! »

Maxence, ne voulant surtout pas affronter sa mère une seconde de plus, fonce dans les escaliers. Il les dévale et manque de se vautrer en se prenant les pieds dans le tapis et il ouvre la porte de son appartement alors que l’ascenseur commence à se fermer. Ni une ni deux il se jette dedans, et plaque Athénaïs contre la paroi de la machine.

« Maintenant c'est a mon tour de parler espèce de pouilleuse débile. Je t'aime, de tout mon cœur débile, de toutes mes tripes même si c'est dégueu je m'en fou. C'est pour ça que ça m'est insupportable de me dire que quelqu'un d'autre à oser te toucher. Je préférerais affronter une armée de stryge plutôt que de te perdre. Alors maintenant tu va arrêter de me gifler, de me gueuler dessus comme un putois en rut et tu va me faire le plaisir d'arrêter de voir cet abruti de pixie parce que tu es a moi, tu es ma copine et je t'aime. »

Non mais, en vrai j'étais dans une merde abominable. J'avais des sentiments pour Magyar, certes, mais j'aimais Maxence d'une façon inimaginable. Appuyant sur le bouton de l’ascenseur avec hystérie, je croise les bras sur ma poitrine, mes mains frottant doucement mes bras alors que mon visage était dirigé vers le sol. Je voulais rentrer chez moi le plus vite possible. Me plonger dans un pot de glace devant un film d'horreur à deux balles, évitant ainsi soigneusement les comédies romantiques ou encore les romances tout simplement. Je ne voulais plus entendre parler de sentiments, d'amour et songeais sérieusement à faire mes valises et à me barrer de cette ville de merde. Au diable Daniel, il n'était plus ma préoccupation première...Mais où irais-je ? Etais-je seulement capable de recommencer une fois de plus à zéro ? Je n'en étais pas convainque. Les portes s'ouvrent enfin et j'entre rapidement dedans. Une nouvelle fois j'appuie sur le bouton 0, croisant de plus belle mes bras sur ma poitrine, cherchant naturellement, inconsciemment à me protéger de cette souffrance cruelle qui me tiraillait de l'intérieur. J'entends alors une porte s'ouvrir à la volée et, au moment ou les portes se refermaient, une silhouette se glissa entre celles-ci. Je n'ai pas le temps de réagir que je me retrouvais plaquer contre les parois de l’ascenseur, faisant face à Maxence. Je détourne les yeux m'attendant à en ramasser une nouvelle fois plein la gueule. Je n'ai même pas l'envie ni la force de me dégager...alors, je me résigne à l'écouter. Et pourtant. Plus il parlait et plus je levais les yeux vers lui, écoutant ses paroles, ses révélations. Puis ses trois derniers mots finirent par m'achever. Puis, il venait vraiment de dire que j'étais sa copine ? Genre, officiellement ?

« Tu...tu m'a vraiment comparer à un putois en rûte ? »

Ok...j'aurais pu trouver autre chose à dire mais là sur le coup le putois en rûte ça m'était resté...Je me pince les lèvres, essayant de ne pas rire en m'imaginant en putois. C'est vrai que quand je criais je ne devais pas y aller de mains mortes, hors, j'en avais carrément mal à la gorge là...les voisines de Maxence avaient dû entendre toute la scène et prier pour que je me la ferme. Je viens déposer mes mains sur ses joues, me décollant légèrement de la parois, levant le nez vers lui. Sans mes talons j'avais l'air conne et je me sentais toute petite...

« Je t'aime aussi Maxence, mais la prochaine fois que tu me compare à un putois en rûte et bien...je t'en colle une...encore... »

Sans lui laisser le temps de répondre je monte sur ses pieds, me mets sur la pointe des miens et viens l'embrasser. J'ai l'impression que mon cœur va exploser, pourtant, j'entoure mes bras autour de son cou pour m'y accrocher. Ses lèvres. Putain ses lèvres m'avaient tellement manquées, c'était comme respirer de nouveau. Me voilà dans la merde...comment allais-je m'en sortir entre Magyar et Maxence. Comment allais-je annoncer au Pixie la nouvelle ? J'allais devoir me la jouer finement. Me reculant doucement j'entendis le bip de l’ascenseur qui annonçait que nous étions arrivés au rez-de-chaussée. Je tourne la tête vers Maxence et remarque une marque de doigt sur sa joue.

« Seigneur, c'est ta mère qui t'en a collé une ? Putain, rappelle moi de jamais la rendre furax...et rappelle moi de la remercier aussi...Bon t'appuie sur le bouton ou tu attends que je le fasse ? Faut que je récupère mes chaussures et toi faut que tu te douche...je ne mentais pas quand je disais que tu puais... »

On ne change pas une équipe qui gagne.

Pourquoi est ce que les choses ne pouvaient pas se passer normalement entre eux ? Ça avait toujours été compliqué entre eux, de toute façon ils ne faisaient jamais tout comme les autres. Ils préféraient se déchirer plutôt que de s'avouer leur sentiments qu'ils considèrent comme une faiblesse. S'en est risible tellement c'est ridicule de se comporter de la sorte. Il a envie de lui gueuler dessus, de lui reprocher encore son erreur. Ouais c'est ça qu'il va faire. Il prends sa décision irrévocable en dévalant l'escalier pour la rattraper, qu'importe ce que lui a dit sa mère il n'a pas envie de se calmer.

Mais au final quand il la voit si petite dans le grand ascenseur son cerveau fait dix tours sur lui même et il cède à ce qu'il ressent. Et voilà il lui avoue tout et ne lui laisse pas le choix, elle va l'avoir sur le dos pendant longtemps encore tant pis pour elle ce sera comme ça et pas autrement. Il pensait regretter ses paroles bien trop vite sorties de sa bouche mais pas du tout, c'est juste libérateur d'enfin avouer et mettre des mots sur ce qu'il ressent. « Tu...tu m'a vraiment comparer à un putois en rûte ? » D'accord du grand Athénaïs dans toute sa splendeur, ça l'aurait presque déçu qu'elle réagisse autrement. C'est tellement naturel de la part de la jeune fille, tellement spontané qu'il explose de rire.

Elle lui avoue à son tour ses sentiments, son amour bordel. C'est la seule chose qu'il attendait en fait, se rendre compte que tout ce qu'il ressent est réciproque. Elle promet aussi de lui en coller une la prochaine fois qu'il ose la traiter de putois. Il rit de nouveau.

« Tu me fait pas peur mini leprechaun. »

Elle se hausse comme elle peux sur la pointe des pieds et l'embrasse. Maxence passe les bras autour de sa taille et la soulève contre lui pour approfondir leur baiser. Il sent son cœur qui résonne avec celui d'Athénaïs. Cette semaine sans elle lui à fait plus de mal qu'il ne l'imaginait, il se sent fébrile de la serrer ainsi contre lui, comment quelqu'un peux vous manquer à ce point ? Entendant le bip de l’ascenseur il la repose au sol et en profite pour appuyer sur le bouton pour aller à son étage. Revenant vers elle comme un aimant vers son pôle opposé. Elle tourne sa tête du bout du doigt, ah il doit avoir la marque de la gifle. Il ouvre la bouche outré qu'elle ose lui dire qu'il pue.

« Y'en a vraiment pas une pour rattraper l'autre vous êtes toutes les deux pareilles ma mère et toi, vous avez la baffe trop facile. Et puisque tu dit que je pue ! »

Il attrape la jeune fille par la taille, la met sur son épaule comme un sac à patate et se téléporte. Direct dans la douche. D'accord il n'aime pas du tout l'eau mais là ça va être carrément marrant. De sa main libre il tourne le bouton d'eau chaude.