|
| | Lun 18 Jan - 17:47 | | Ça va aller, tu n'es pas seule ... Tu auras toujours un endroit pour rentrer. Le silence régnait dans le salon qui généralement débordait de vie. Gabriel n'aimait pas ce fameux silence qu'il luttait à coup de musique ou de rire mais là, il faisait en sorte de ne pas succomber à ses habitudes bruyantes. Et pour cause, Sygrid était là, allongée et endormie sur le canapé. Lui, au pied de ce dernier, avait veillé toute la nuit sur elle somnolant à moitié de temps à autre. Il avait ramené son épouse complètement ivre à la maison après avoir reçu des messages plutôt révélateurs de son état et sans hésiter une seule seconde, il s'était rendu à toute vitesse dans ce bar. L'alchimiste savait pour sa dépendance à l'alcool mais la voir ainsi l'avait chamboulé … Si bien qu'il avait frappé un homme qui semblait l'accompagner dans sa beuverie. Jalousie ? Oui, il fallait l'avouer, son poing était parti tout seul et heureusement pour lui, il avait réussi à canaliser sa colère. Le cubain pouvait être aussi doux que violent, chose qu'il gardait précieusement secret au fond de lui car il en avait honte. Depuis la mort de sa fille, ses excès de rage furent dévoilés au grand jour et cela lui avait pris du temps à intérioriser cette violence qu'il détestait par dessus tout. Sa main encore douloureuse d'hier serrait celle de Sygrid, ne l'ayant pas lâché une seule minute. Pourtant, l'appréhension le rongeait et on pouvait lire une certaine inquiétude dans son regard. L'état du phœnix était préoccupant certes mais ce n'était pas tout … Leur dernière rencontre ne s'était pas bien déroulée et il avait peur de sa réaction lors de son réveil. Cela dit, pour rien au monde il l'aurait laissé dans ce bar, saoule et seule avec ce pauvre type qui ne lui inspirait pas confiance. C'était trop lui en demander. Malgré le fait que Gabriel ait perdu tout espoir de la retrouver à ses côtés, il ne pouvait se résoudre à ne plus garder un œil sur elle et la soutenir quand elle en aurait besoin. Comme aujourd'hui. Soupirant un peu tout en se massant la nuque endolorie par son immobilisme, il décida enfin de se lever pour dégourdir ses jambes et préparer un verre d'eau pour Sygrid qui semblait encore dormir au vu de sa respiration lente et régulière. Elle allait bien, c'était l'essentiel. Un fin sourire fit son apparition même si la fatigue le rendait moins lumineux qu'à l'ordinaire et il posa le verre sur la table, en faisant attention de ne pas faire de bruit. Qu'elle se repose, elle en avait bien besoin et la rechute risquait de faire mal, très mal, surtout en s’apercevant qu'elle se trouvait chez lui. Chez son ex-mari qui la faisait apparemment tant souffrir. Ses yeux se posèrent une nouvelle fois sur elle, emplis d'une tristesse qui contrastait étrangement avec son sourire. Quoiqu'elle fasse, quoiqu'elle dise, son amour pour elle ne faiblira jamais, c'était là sa seule souffrance qu'il pouvait ressentir envers Sygrid ... © fiche par Ell, optimisée par Superno√A pour ASN
|
| | | | Lun 25 Jan - 11:29 | | "L'abandon des siens quand de vous ils ont besoin est de loin la pire lâcheté." La nuit avait été courte. Courte et mouvementée. Pourtant, et même si cette impression restait très présente dans l’esprit embrumé de Sygrid, elle n’arrivait pas à remettre en place les différents éléments qui lui venaient en mémoire au moment où elle ouvrit les yeux. La seule chose qu’elle savait, c’était que comme presque chaque matin, elle s’éveillait avec la gueule enfarinée et une pitoyable migraine qui lui enserrait le crâne. Son haleine alcoolisée n’était pas le seul indice qui lui permettait de croire qu’elle avait encore atteint une limite supplémentaire… car même si la lumière était douloureuse et qu’elle mit un certain temps à s’habituer à la clarté du jour, la Faës n’eut aucune peine à remarquer qu’elle n’était pas chez elle. Rapidement, et non sans porter une main sur son front avec une grimace, Sygi émit un gémissement faible, observant comme elle le pouvait l’environnement dans lequel elle se trouvait. Mais où était-elle bon sang ? Le Phoenix se souvenait de bien peu de chose en réalité. Mais petit à petit la mémoire lui revenait. Elle revoyait Requiem, les verres défiler les uns après les autres. Elle n’avait plus beaucoup de difficulté à se rappeler son état, les quelques éclats de rire partagés avec son ‘poto de comptoir’ … puis le texto. Elle pâlit. Mais rapidement, un haut le cœur souleva son estomac et elle dut se concentrer, posant une main sur sa bouche pour éviter de rendre. C’était régulier. Non encore une fois c’était même quotidien. La fameuse nausée de l’aube, fidèle effet d’une jolie cuite, et toujours au rendez-vous au même titre que le pipi du matin … Mais pour cette fois, Sygrid semblait avoir la tête ailleurs, si bien que les secousses de son estomac s’estompèrent rapidement. Elle essayait de se redresser, de se souvenir de ce qui avait bien pu se passer. Le texto d’accord, c’était une chose… l’échange qui avait suivi ensuite cependant... Un sentiment de panique s’empara de la Faës tandis qu’elle réalisait graduellement qu’elle devait se trouver chez Gabriel… Fuir. Elle devait s’en aller. Et maintenant… Sygrid était dans un état de vulnérabilité bien trop avancé, trop à fleur de peau pour se retrouver confrontée à l’Alchimiste. Leur précédente rencontre avait fait apparaitre des failles… S’il insistait encore une fois, Sygi n’était plus certaine de savoir lutter contre sa propre culpabilité. Ou contre son chagrin. En tentant de se lever, ses jambes flageolèrent tant qu’elle se retrouva vite à retomber en arrière sur le canapé. Sa tête tournait… D’expérience, Sygrid savait que cet état ne durerait pas plus d’une demi-heure. Au réveil, c’était toujours une catastrophe mais ensuite, ses cellules de Phoenix reprenaient le contrôle et guérissaient le corps qu’elle malmenait tant. Mais c’était maintenant, qu’elle voulait partir. Avant de le voir surtout, de craquer. L’idée de sa présence seule semblait la rendre fébrile. Sygrid avait peur… de se retrouver une fois encore à se battre pour accepter qu’il soit heureux sans elle. Elle l’avait fait après l’avoir percuté au supermarché, mais c’était bien trop douloureux… surtout après avoir autant bu. Ses idées n’étaient pas claires, la Faës se savait incapable de tenir des propos maitrisés. Mais n’arrivant pas même à se lever, s’était un véritable sentiment d’effroi qui la saisissait. Parce qu’elle se sentait déjà acculé, ainsi jeté dans l’environnement de son ex-mari, sans la possibilité de se défendre ou se réfugier derrière son masque de glace et d’indifférence. Puis enfin, un bruit attira son attention derrière elle. Sygrid savait désormais qu’il était juste là… vraiment proche. Et cette sensation la rassura autant qu’elle la terrifia. « Gabriel… »Un simple murmure, qui lui avait permis de signifier que la présence de l’Alchimiste lui était désormais connue. Mais dans ce souffle, il y avait aussi une intonation profondément triste, qui lui avait échappé. Elle avait atrocement honte… Mais il lui était aussi évident que la présence de Gabriel lui était d’un grand réconfort. Pourtant elle n’avait pas même tourné la tête, la nuque trop endolorie pour le faire. Baissant la tête, immobile sur le canapé, Sygrid prit une profonde inspiration puis soupira longuement avant de demander d’une voix pâteuse et lasse. « Qu’est-ce que je fais ici ? »Elle se souvenait de l’échange de texto, mais pas de sa présence dans le bar… Etait-il réellement venu la chercher ? Pourquoi ? Elle n’était qu’une sombre alcoolique, une paumée… une ratée. Lui était toujours la lumière même. Mais sa clarté n’était plus pour elle à présent. Il pouvait… Non, il devait la laisser dépérir dans les ténèbres. De toute façon, que pouvait-elle bien faire de mieux, à présent. © fiche par Ell, optimisée par Superno√A pour ASN
|
| | | | Ven 12 Fév - 14:13 | | Ça va aller, tu n'es pas seule ... Tu auras toujours un endroit pour rentrer. Gabriel avait longuement fixé le verre d'eau qui trônait à présent sur la table en se disant que cela n'allait pas être suffisant pour amoindrir la gueule de bois intense de Sygrid. Il se mit à réfléchir sur ce qui pouvait l'aider à s'en débarrasser et une idée germa dans son esprit. Non, rien d'alchimique … Pas de potion, pas d'herbe ni de concoction juste du café. Bien serré comme il en avait le secret. Le genre de breuvage qui vous retournait l'estomac lorsque vous en aviez pas l'habitude mais qui vous réveillait instantanément. Le café cubain s'avérait être très sucré mais incroyablement fort, se buvant d'une traite comme le voulait la tradition. Il se dirigea donc dans la cuisine pour en faire couler deux tasses tandis qu'un hérisson un peu grognon vint faire son apparition : - Deux tasses ? Tu as décidé de doubler ta consommation ou tu attends du monde ? Ni l'un ni l'autre Moji', Elle est déjà là … Elle ? Siam est ici ? Tu aurais pu me réveiller face d'endive ! Non … Je parle de Sygrid, elle dort sur le canapé ...Lorsque le prénom de la jeune femme fut prononcé, l'animal se renfrogna et garda le silence. L'alchimiste poussa un long soupire. Il savait que son ami ne l'appréciait guère depuis son départ mais il préférait passé outre ce petit détail pour s'occuper du Phoenix dont le réveil allait être très compliqué. Saisissant les deux tasses fumantes, il abandonna le hérisson dans la cuisine pour rejoindre le salon et une voix pâteuse s'éleva du canapé, signe qu'elle était enfin levée : - Qu’est-ce que je fais ici ? Le cœur de Gabriel se mit à battre fortement dans sa poitrine et il dût prendre une énorme inspiration avant de continuer sa marche jusqu'à lui faire face. Il posa le café non loin du verre d'eau, fuyant son regard mais arborant un sourire un peu effacé par la fatigue et l'appréhension. Elle lui faisait peur. Non, ce n'était pas de la peur … Oui voilà, elle l'impressionnait. Il n'arrivait plus à anticiper ses réactions comme autrefois et l'altercation au supermarché l'avait lourdement chagriné mais aussi blessé. Sa femme avait changé. Cela dit, tant qu'il n'aura pas signé les papiers du divorce, l'espoir de la retrouver lui donnera le courage de l'affronter et de prendre soin d'elle. Qu'elle soit d'accord ou non d'ailleurs. Alors le cubain prit sur lui et posa son regard dans celui de Sygrid et répondit avec beaucoup de douceur : - Je t'ai ramené chez moi après ta soirée d'hier. Tes messages m'ont énormément inquiété tu sais ? Mais c'est fini à présent, repose toi et bois, ça te fera le plus grand bien. Et étouffe toi avec si possible ! Gabriel ferma les yeux à cette réplique avant de les rouvrir et de les darder sur Mojito avec dédain. Le petit hérisson pointa le bout de son nez, ne pouvant s'empêcher de ramener sa fraise et de s'approcher du couple détruit. - Dit lui qu'elle a pris MA place et que si elle bouge pas, je la dégage moi-même à coup de piqouze dans le postérieur ! … Mojito te dis … Bonjour … MAIS PAS DU TOUT ! JE NE VE... L'alchimiste plaqua sa main contre le museau d'Albert avant de le choper et de le foutre en haut de l'étagère. C'était son lieu de punition quand il faisait une connerie, comme un gosse, et il restera là tant qu'il ne se sera pas calmé. Le regardant avec sévéritude Gabriellienne, c'est à dire, comme un papa sans autorité, il se détourna de lui avant de s'installer en face de Sygrid, de l'autre côté de la table. Par terre. Tout de suite, l'idée d'acheter un fauteuil devint bien plus intéressante qu'à l'ordinaire mais il était hors de question de brusquer la Faë en lui imposant sa présence à ses côtés. Déjà qu'être dans la même pièce que lui devait être pénible pour elle … Du moins, c'était se qu'il pensait. Attrapant sa tasse pour la porter à ses lèvres, le cubain n'en menait pas large et l'assurance qu'il pouvait montrer au quotidien semblait s'être volatilisé pour un monde meilleur. Un raclement de gorge sonore perturba le silence oppressant et il se décida enfin de reprendre la parole : - Si tu ne te sens pas bien, n'hésite pas à me le dire ! Et … euh … si tu as faim ou froid non plus hein ... © fiche par Ell, optimisée par Superno√A pour ASN
|
| | | | Sam 13 Fév - 17:49 | | "L'abandon des siens quand de vous ils ont besoin est de loin la pire lâcheté." La situation la dépassait totalement. Peut-être parce qu’un mal de crâne s’était réveillée en même temps qu’elle… et qu’il était de ceux qui l’alertait sur sa précédente consommation d’alcool. Plus il était lancinant, et plus elle avait abusé. A priori, elle avait abusé. Beaucoup. Rien que le fait d’ouvrir les yeux permettait à la douleur de percer son crâne avec sympathie. Si bien qu’elle les gardait donc mi-clos, et ne voyait pas grand-chose aux alentours. Pourtant, il ne lui fut pas difficile d’apercevoir la silhouette de Gabriel qui faisait irruption dans son champ de vision et la força à se redresser un peu plus. Sygrid traina ses jambes sur le canapé, jusqu’à les laisser tomber par terre, s’appuyant sur ses bras pour retrouver une posture un peu plus droite. Les cheveux dans les yeux, elle grimaçait toujours de douleur, passant une main sur son crâne pour tenter en vain de le soulager. Un geste qui lui permit également de se cacher un peu. De dissimuler son regard ou de cacher temporairement la présence de Gabriel. Si elle ne le voyait pas, il ne la voyait pas, la logique Mr.Darcy était diablement efficace dans ce cas-là ! Pourtant, il était bien là, Gabriel. Elle se trouvait bien chez lui, vraisemblablement après lui avoir offert la présence de l’ivrogne qu’elle était. Et puisque Sygrid ne se souvenait plus trop de ce qu’il s’était passé, de la manière dont les choses s’étaient déroulées, il lui était très pénible de lui faire face. La Phoenix ne voulait pas qu’il la regarde. Elle qui se sentait si honteuse… et si misérable devant ce qu’il était resté. L’Alchimiste devait avoir une piètre opinion d’elle désormais. « Je t'ai ramené chez moi après ta soirée d'hier. Tes messages m'ont énormément inquiété tu sais ? Mais c'est fini à présent, repose toi et bois, ça te fera le plus grand bien. Mojito te dis … Bonjour … »Un rapide coup d’œil en suivant le regard de Gabriel et Sygrid parvint à observer le petit animal qui avait l’air tout simplement furieux et piaillait impétueusement. Il fallait dire que leur dernier échange n’avait pas été des plus chaleureux, et le Phoenix doutait un peu de sa prévenance à son égard. Sans doute ne lui adressait il pas ses respectueuses salutations, comme à la fin d’une lettre de motivation à chier. Non, ce petit là avait le museau venimeux, et elle était certaine que sa présence de Faës l’incommodait. A vrai dire… Sygrid se disait qu’elle devait aussi gêner Gabriel. Il n’avait pas que cela à faire, que de s’occuper d’une alcoolique notoire, sous prétexte qu’ils avaient été mariés. Mais la bestiole disparue bien vite, puisque l’Alchimiste venait de le percher sur une étagère. Juste à côté de quelques cadres… Que la Faës observa avec un air bien plus fermé. Elle ne voyait pas grand-chose à cette distance, et avec autant d’alcool dans le sang. Sa vision aussi bien que sa raison étaient brouillées, si bien qu’elle ne parvenait qu’à apercevoir les traits féminins d’une blonde souriante… enfin pas tout le temps. Mais elle se trouvait sur beaucoup, beaucoup de clichés. Avec ou sans Gabriel. Mais elle était trop présente au goût de Sygrid qui ne lâcha les photos du regard que lorsque l’Alchimiste reprit la parole. « Si tu ne te sens pas bien, n'hésite pas à me le dire ! Et … euh … si tu as faim ou froid non plus hein ... »« Merci. » De la colère. Sèche et assassine avait filtrés dans sa voix, si bien qu’elle-même fut étonnée de s’entendre parler avec autant d’humeur. Tentant de se reprendre, la Faës se redressa plus encore alors que l’odeur du café se rependait et l’atteignait enfin. Et quelque chose, peut être les bons souvenirs, parvint à la détendre. Quelque peu radoucit, et alors qu’elle se forçait à se réveiller et sortir la tête des vapeurs collantes d’alcool qui s’accrochaient encore à son esprit, Sygi chercha une tasse du regard. « Ton café m’a manqué… Je peux ? » Sans même attendre son approbation, elle s’était saisit de la tasse pour la passer sous son nez, et respirer un grand coup. Rien que cette odeur semblait la soulager. C’était le café de Gabriel, et ce café-là, elle le connaissait par cœur. Il faisait partie de leur ancien quotidien, du temps où ils étaient encore ensemble. Et que Tali était encore de ce monde. La mine basse… Sygrid repensa alors à leur altercation au supermarché. A l’abandon, aux années qui étaient passées. Puis à sa certitude qu’il avait reconstruit une vie sans elle et enfin… aux photos. Et même si le café semblait réconfortant, il ne l’était dès lors plus assez. « Tu m’excuseras pour hier. Je ne sais pas ce qui m’a pris de t’envoyer un texto. Laisse-moi une petite demi-heure et je serais en mesure de rentrer chez moi. Je crois que c’est plus sage… » © fiche par Ell, optimisée par Superno√A pour ASN
|
| | | | Sam 12 Mar - 13:03 | | Ça va aller, tu n'es pas seule ... Tu auras toujours un endroit pour rentrer. - Merci.Si Gabriel avait aperçu son regard sur les cadres, il aurait comprit le ton sec de Sygrid mais malheureusement, bien trop occupé à se soucier de son état, il encaissa simplement ce mot dur et empli de colère. Était-ce contre lui ou contre elle-même ? Il ne saurait le dire. Heurté par cette réponse abrupte, son cou rentra dans ses épaules et il se mit à sourire, gêné. Que pouvait-il faire d'autre de toute façon ? L'alchimiste se plia aux humeurs de la jeune femme jadis sienne sans broncher, les yeux perdus dans sa tasse de café. - Ton café m’a manqué… Je peux ? Il releva le nez de son café pour lui adresser un sourire plus franc, heureux de voir que son ton avait changé et semblait un brin plus nostalgique. Il mettait l'incident de tout à l'heure sur le coup de la gueule de bois … Mais s'il avait vu ce fichu regard, il aurait pu s'expliquer sur ces nombreux clichés de Siam. Alors que Mojito râlait bien trop fort par rapport à sa taille, le cubain restait silencieux, ne sachant pas trop comment initier une conversation. Depuis la dernière fois, il avait peur. Peur de remettre les deux pieds dans le plat. Se pinçant légèrement les lèvres à la recherche d'une idée quelconque de sujet, Sygrid reprit d'elle-même la parole : - Tu m’excuseras pour hier. Je ne sais pas ce qui m’a pris de t’envoyer un texto. Laisse-moi une petite demi-heure et je serais en mesure de rentrer chez moi. Je crois que c’est plus sage… La Phoenix était déjà toute pardonnée. Encore une fois, Gabriel n'arrivait pas à lui en vouloir. A elle non, mais l'autre type c'était différent. C'était qui d'ailleurs ce gus ? Il bougea son poing encore douloureux, petit souvenir qu'il lui avait gravé dans sa sale tronche, non sans sourire. Il ne pensait pas avoir autant de force. A vrai dire, l'homme était rond comme un cul de bouteille, donc cela avait été simple de le terrasser avec aisance. Cela dit, la violence était peu commune chez l'alchimiste mais là, il avait agi instinctivement. Sans réfléchir. Chose qui heureusement n'arrivait que très rarement. Il hésita un moment mais, voulant mettre cartes sur table, il lui répondit : - Pas de soucis, mais c'était qui cet homme ? Il ne t'importunait pas j'espère ?On pouvait très facilement déceler une pointe de jalousie dans sa voix mais il ne s'en cachait pas. Gabriel avait toujours été limpide sur ses émotions, du moins la plupart du temps. Pourquoi mentir à sa femme de toute manière ? Enfin son ex-femme … Pas-encore-ex-femme ? Compliquée cette situation ! Se massant doucement la nuque en soupirant un peu, il reprit : - Bref, en tout cas, prend ton temps … Ne te presse pas ! Je ne bosse pas aujourd'hui et il n'y a que moi ici, ainsi que Mojito et ...Un meuglement sonore se fit entendre tandis qu'une grosse tête de vache fit son apparition devant la fenêtre. Oui oui, le cubain n'avait pas de chien, ni de chat mais un bovin dans son jardin. Il avait toujours fait dans l'excentricité lorsqu'il s'agissait de ses compagnons à quatre pattes. Gabriel émit un petit rire, ne sachant comment allait réagir la magnifique rousse se tenant devant lui, juste en face de l'animal : - ... Et Shivache, ma vache. Je sais que c'est peu commun mais elle semblait tellement triste à une exposition que j'ai décidé de la racheter et de la ramener ici. Elle n'a pas beaucoup de terrain mais elle est heureuse maintenant, c'est l'essentiel !Ici, c'était la maison du bon dieu et il espérait qu'elle le remarque pour qu'elle accepte de rester un petit moment de plus. Lui accordant un nouveau sourire nettement plus chaleureux, le cubain se sentait plus détendu et bu son café d'une traite avant de se lever et d'ouvrir la fenêtre pour gratouiller le museau de sa vache. Il faisait bon dehors et une idée lui traversa l'esprit : - Cela te dis de prendre l'air dans le jardin ? Il fait beau et je pense que ça pourrait te faire du bien non ? Promis, je n'ai pas de tigre caché dans les buissons !T'aérer mais aussi te garder avec moi, pensa-t-il, toujours dos à Sygrid. Allait-elle accepter ? Il ne savait pas mais il espérait que la réponse soit oui ... © fiche par Ell, optimisée par Superno√A pour ASN
|
| | | | Jeu 17 Mar - 19:35 | | "L'abandon des siens quand de vous ils ont besoin est de loin la pire lâcheté." Qu'ils devaient avoir l'air con, à s'observer en chiens de faïence alors que le hérisson hystérique commençait véritablement à vriller les tympans du Phoenix. Elle avait beau se concentrer sur le goût de ce café qui ranimait des souvenirs doux et apaisaient un peu son état actuel, la bestiole semblait, elle, prendre un malin plaisir à heurter son esprit fragilisé par sa gueule de bois. C'était comme s'il frappait directement sur son crâne à chaque hurlement strident, et Sygrid avait les paupières qui en tremblaient, supportant les piques dans son crâne avec la même expression que si elle se prenait une rafale de vent en plein sur le visage. Et finalement, Mojito l’empêchait de penser, de réfléchir...d'activer le moindre mécanisme de son cerveau afin de pouvoir réagir de la manière adéquate, sans faire preuve de brutalité ou de maladresse devant une situation déjà très tendue. Merci le piailleur, qui lui tapait littéralement sur le système. Raison pour laquelle, elle s'était empressée de rassurer Gabriel sur son état et surtout, sur le fait qu'elle ne resterait pas longtemps. De toute manière, que pouvait-elle attendre. Qu'avait-elle le droit d'attendre surtout ! Rien... Leur conversation au supermarché lui avait fait comprendre qu'elle regrettait ses actes passés, son abandon, mais qu'il était passé à autre chose et il suffisait de lever le nez pour le constater. Il semblait que cette blonde ait prit une place très importante dans l’existence de Gabriel. Et elle ne pouvait même pas lui en vouloir. Non... L'unique personne fautive dans cette affaire restait Sygrid, qui en avait pleinement conscience. Et qui semblait également se rendre compte, peu à peu, à quel point la jalousie pouvait la ronger... Contrairement à ce qu'elle s’échinait à croire jusque-là. Elle avait été persuadée d'avoir fait au mieux pour supporter la mort de son enfant. C’était le cas, à l'époque, le Phoenix avait été incapable de se révéler malgré la force de son mari à ses côtés. Mais maintenant qu'elle avait quitté l'armée, qu'elle côtoyait Gabriel à nouveau, les perceptions, les avis changeaient. Se convaincre... Sygrid était très forte pour cela. Mais il y avait des émotions plus puissantes qu'elle et leur vécu l'était aussi. Puis malgré tout... malgré sa traversée du désert en solitaire, malgré sa culpabilité, et cette satisfaction qu'elle aurait dut ressentir en voyant que, comme elle le souhaitait en disparaissant (non la phrase est pas finie !), Gabriel était parvenu à refaire sa vie autour d'une autre femme... Oui, malgré tout cela, et la pleine conscience qu'elle n'en avait pas le droit, Sygrid souffrait d'être mise face à cette réalité. Réalité qui d'ailleurs, semblait la rendre malade de jalousie car une très forte amertume venait d'envahir sa gorge alors qu'elle avalait un peu de café... Mais finalement, cette désagréable sensation n'avait rien à voir avec le breuvage, alors que ses anciennes blessures n'étaient finalement plus aussi douloureuses face à l'absence passée de Gabriel pour les guérir. Mais aussi la certitude qu'il ne pouvait plus revenir. C'était trop tard maintenant, bien trop tard ! Les choix qu'elle avait faits avait conditionné sa déchéance alors qu’elle pensait autrefois faire le choix le plus juste, pour elle comme Gabriel. Sygi ne pouvait alors pas les regretter, et encore une fois elle espérait pouvoir bientôt trouver la paix. La Mort. Si seulement Sonja n’était pas là … ou lui. Tout ce temps-là, Sygrid avait continué à poursuivre ce désir sans jamais l'atteindre. Trop forte pour céder, trop fière pour passer à l'acte... Et à présent, il y avait Gabriel, sourire aux lèvres qui la couvait de son éternel regard brillant d'affection et d'optimisme. Dieu que Sygrid pouvait aimer ce regard, sur elle plus particulièrement. Et haïr la femme qui désormais en bénéficiait en plus de son amour, et de sa passion. Elle poussa un profond soupire alors que, réellement, elle ne souhaitait que partir. « Pas de soucis, mais c'était qui cet homme ? Il ne t'importunait pas j'espère ? Bref, en tout cas, prend ton temps … Ne te presse pas ! Je ne bosse pas aujourd'hui et il n'y a que moi ici, ainsi que Mojito et ... » Sygrid secoua simplement la tête, tant absorbée par ses pensées et tiraillée par le besoin de filer au plus vite qu'elle ne ressentit même pas le ton, lui aussi jaloux de Gabriel. La brume de son esprit se dissipait, mais elle se rassemblait bien difficilement. Sans doute aussi, à cause de cette soudaine apparition bovine qui la força à écarquiller les yeux... « ... Et Shivache, ma vache. Je sais que c'est peu commun mais elle semblait tellement triste à une exposition que j'ai décidé de la racheter et de la ramener ici. Elle n'a pas beaucoup de terrain mais elle est heureuse maintenant, c'est l'essentiel ! » Alors là, on ne pouvait pas dire que c’était surprenant, mais pas non plus que c’était tout à fait ‘normal’. « Ah oui ... en effet. » Putain Sygrid... 4 mots, 4 vieux petits mots dépourvus de sens après l’avalanche de Gabriel. C'était insupportable, et elle voulait faire un effort. Mais son ressentit, son dépit l'en empêchait. Elle semblait à présent morose et sans énergie alors que la tasse de café encore à demie pleine reposait sur ses genoux. Et pour ignorer une vache, il fallait certainement être très résigné. « Cela te dis de prendre l'air dans le jardin ? Il fait beau et je pense que ça pourrait te faire du bien non ? Promis, je n'ai pas de tigre caché dans les buissons ! » Immédiatement, Sygrid secoua la tête pour lui signifier une réponse négative. Un nouveau soupire, lasse cette fois, passa ses lèvres alors qu'elle fixait encore le fond de sa tasse. Puis elle leva un regard éteint, horriblement froid vers Gabriel. Mettre de la distance, n'offrir aucune émotion... peut-être qu'ainsi les choses seraient moins pénibles pour elle. Mais Sygi' ne comptait pas vraiment sur ce confort, puisqu’user de cette technique au supermarché n’avait rien donné de bon… A part de méchant maux d’estomac et un cœur brisé. Deux peut être. Pourtant, c’était plus fort qu’elle. « Écoute Gabriel... Je te remercie de ta sollicitude mais rien ne t'oblige à en avoir envers ma personne. Et je crois que je n'ai pas vraiment envie d'en recevoir en fin de compte. Je te remercie d'être venu me chercher hier soir, et je m'excuse de t'avoir envoyé ce message. Cela ne se reproduira pas. » Alors qu'elle posait la tasse sur la table, le Phoenix secouait encore la tête, comme pour se convaincre que ce qu'elle allait encore ajouter était bien la réalité. Mais un léger tremblement dans sa voix vint à trahir cette affirmation : « C'était vraiment... une connerie. Une belle connerie... » Pourtant, un dernier regard vers les cadres, et Sygrid se reprenait, convaincu à nouveau que c'était bien le cas. Dans un effort qui la força à chercher son équilibre alors que sa tête tournait encore, la Faës se leva, presque brutalement. Puis elle ignora un second meuglement venant de la fenêtre, pour chercher des yeux un manteau, un sac, ou n'importe quoi lui appartenant afin de s'en allez sans laisser de traces dans l'univers de l’Alchimiste. Car c'était bien là, la seule chose qu'elle pouvait faire. Disparaitre, encore une dernières fois. © fiche par Ell, optimisée par Superno√A pour ASN
|
| | | | | | | Adieu donc, mais tout est une question de point de vue | Feat. Sygrid | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|