| Jeu 24 Mar - 19:48 | | Si la nuit est noire, c'est pour que rien ne puisse nous distraire de nos cauchemars Kiet | | Ylian |
On n'estime pas assez les bienfaits d'un bon sommeil, profond, avec toute cette histoire de cycles... Enfin moi en tout cas, je ne l'estimais clairement pas assez jusqu'à ce que je vienne à en manquer... Je n'avais jamais été un très gros dormeur. Debout avec le coq et à fond les ballons dès le matin, c'était une habitude que je tenais de ma mère et que ma grand-mère avait pris soin de cultiver. Je n'étais pas un rêveur non plus, enfin pas dans mon sommeil en tout cas. Depuis aussi loin que je me souvienne, les rêves dont j'ai pu me rappeler ne se compte que sur les doigts d'une seule main et étaient plutôt vides d'intérêt. Franchement, quelle est l'utilité de rêver à ses exercices de maths si l'on ne se souvient pas de la réponse en se réveillant… Mais remarquez je ne me plains pas. Parce-que, franchement, pour me refiler des rêves comme ceux que j'ai fait dernièrement, Morphée aurait pu tout aussi bien se les garder !
Cela faisait quelques jours déjà que mes nuits avaient perdu leur calme et leur lourdeur, que je me réveillais en sursaut et en âge, le cœur battant à tout rompre et un cri de rage coincé au travers de la gorge. Se rendormir après cela n'était pas possible, alors je passais le reste du temps qui aurait dû me servir au repos à frapper des punching-ball dans la petite chambre réaménagée en dojo. Là, je laissais sortir toute ma colère, toute ma frustration que ces rêves, bien trop réels pour ma santé mentale, engendraient...
La teneur en était la même à chaque fois. Toujours cette pièce, avec cette symétrie parfaite qui me mettait tant mal à l'aise et toujours cette cage, cette maudite cage sans porte, sans trappe, sans serrure. C'était à se demander comment ce loup avait fait pour se retrouver piégé à l'intérieur. Je me demandais surtout comment j'allais faire pour l'en libérer. Parce qu'il fallait que je le fasse sortir, il fallait que je l'arrache de ce triste sort, c'était un impérieux besoin, c'était une obsession. Obsession qui nourrissait ma frustration et ma colère puisque, bien sûr, je n'arrivais pas à libérer la bête… Alors, quand las de me voir frapper en vain ces maudits barreaux, la déesse des songes me relâcher dans le monde des conscients, je me levai pour aller frapper des sacs de sable et des mannequins de bois…
Je soupire dans ma tasse avant de finir l'infusion d'une traite et de grimacer en réprimant un frisson. Beurck, elle est froide... C'est avec lassitude que je dépose le muge au fond de levier avant de monter lourdement les marches de l'étroit escalier qui mène aux chambres. Je n'en pouvais plus, j'avais repoussé l'échéance au maximum, attendu de tomber de fatigue, quitte à m'assoupir sur une chaise, avant de me résigner à monter me coucher. D'un geste ample et mal assuré je me débarrasse de mes vêtements pour enfiler mon pyjama, ou plutôt l'ensemble jogging / débardeur usés au possible qui me sers de pyjama... Il ne me resta plus qu'à m'écrouler sur mon lit façon phoque échoué sur la plage - en me glissant tout de même sous la couette - et à fermer les yeux. La journée de travail et les mauvaises nuits précédente firent leurs effets, je sombrais dans les bras d'Hypnos sur une dernière pensée :
"Faites que je passe une bonne nuit, même si je dois rêver de poney. " Code by Kiet
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