La dernière chose dont je me souvienne ? Ben en fait je me souvenais de peu de chose en fait. Puis il fallait dire que là, la seule chose qui peuplait mon crâne, c'était une affreuse putain de saloperie de migraine. J'avais l'impression qu'il y avait une troupe cirque qui était en train de jouer à cet instant et bordel, c'était désagréable. Bordel, c'était décidé, demain j'arrêtais de boire. Doucement je m'extirpai de mon lit, j'avais les yeux à moitié clos. J'avais besoin urgemment d'une aspirine et d'un café. Et surtout d'une bonne douche. Mais avant de faire tout cela, j'avais une étape monstrueuse à franchir: aller jusqu'à ma cuisine. Je me dirigeais doucement. Je ne fis même pas attention au fait que j'étais complètement nue. Non vraiment ce n'était qu'un détail vue la pastèque que j'avais sur mes épaules. Je progressais doucement jusqu'à ma cuisine, j'avais mis mes bras en avant comme pour détecter l'arrivée des potentiels obstacles sur ma route. Bon, se fut particulièrement inefficace, vu que je me pris plusieurs fois des trucs au niveau des pieds. Je donnais même un coup de pied dans une bouteille vide à un moment. Bordel ! Je finis par attraper un tube de cachets qui tonnait sur le comptoir de ma cuisine. En l'ouvrant, la moitié se renversa par terre. Je jurais, mais je n'essayais pas pour autant de nettoyer le bordel. J'avalai quelques cachets sans prendre d'eau. Non l'eau c'était pour les faibles. Maintenant, le café. J'appuyais sur un bouton de ma vieille cafetière. Quand elle se mit en route, le bruit fut tellement affreux que je plaquai mes mains sur mes oreilles. Mais tu allais la fermer ta gueule machine du démon ! FERME LA !

Je n'avais plus la moindre cohérence, et je n'arrivais pas à penser avec cet horrible son. Et pire, c'était que je l'entendais encore avec mes mains qui couvraient mes oreilles. Fichue audition trop efficace. Par réflexe, je me redirigeais vers ma chambre. J'allais entrer et m'enfermer jusqu'à ne plus me faire noyer dans cet océan de bruits infernaux. Quand la porte se ferma, je me sentais déjà un peu mieux. Les bruits étaient atténués. Je fermais mes yeux quelques secondes, profitant de ce... semblant de « silence » - parce qu'il fallait dire que le bruit de fond était toujours là. Je finis par râler et retourner m'avachir dans mon lit. Je tombais dedans comme si j'avais été à bout de force. Je commençai à m'étaler comme une étoile de mer, mais mes bras rencontrèrent.... quelqu'un. Merde ! J'espérais de pas avoir tué quelqu'un pendant la nuit. Je tournai la tête doucement, comme s'il y avait un cadavre qui gisait dans mon lit. Mais.... se fut Sonja qui était là. Je poussais un soupire de soulagement.... MAIS NON MERDE ! C'était loin d'être cool. Et j'étais à poil. Bordel, c'était pas cool. Comment elle était là en plus ? Je lui avais dit de ne plus venir me voir. Raaaah. La surprise me fit littéralement tomber du lit. Le bruit sembla la réveiller, car je l'entendais bouger. J'avais froncé mes sourcils, putain pourquoi j'avais autant bu hier ? Je ne me souvenais de rien moi ! Je remontais sur le lit et m'installai à coté d'elle. Je la regardais sans bouger, j'étais partagée entre la colère, la honte et l'envie de lui sauter dessus. Est qu'on a... hmm enfin tu vois ? Ben bien sûr que oui Sherlock ! T'étais à poil et.... je soulevais le drap pour avoir une réponse. OK ! Elle aussi était à poil. Putain, comment j'avais pu recoucher avec elle. Ma main alla rencontrer mon front. Damn ! Je ne me souviens de rien du tout. Faut que j'arrête l'alcool !

Bordel, clairement, j'avais déconné pour le coup. Quand je vis Sonja dans mon lit. Le lien logique ne tarda pas à se faire. C'était sans compter sur le fait qu'elle était nue comme un vers. Bordel, bordel, bordel et re-bordel. Il fallait absolument que je me souvienne ce qu'il s'était passé hier. Je me souvenais avoir bu. Je m'étais acheté de l'alcool. J'étais tombé dans le whisky. J'avais fini de compter combien de verres j'avais bu au moment où la première bouteille s'était finie. Après le reste était particulièrement trouble. C'était comme un souvenir très vague, avec de la brume... une brume très épaisse. Quand avais-je pu prendre mon téléphone ? J'avais du envoyer des messages à Sonja... ou alors elle passait par là et elle avait vu de la lumière. Ou alors.... raaah j'en savais rien moi. Ma tête était toujours aussi vide. Ça sonnait creux à cet instant précis. Je devais arrêter de boire, c'était urgent. Je voulus sourire quand la rouquine me fit remarquer qu'elle pensait souvent ça également. Mais autant dire que le cœur n'y était pas. Je venais de faire tout ce que je m'étais empêchée de faire depuis un petit moment. Revoir la banshee. Ne pas penser à elle ? Cela avait été tout simplement impossible. En fait, plus je m'étais interdit d'y penser, plus elle avait hanté mes pensés. La poisse. Et voilà maintenant qu'elle était dans mon appartement, dans mon lit.

Je me raidis quand sa main venu toucher mes hanches. Je frissonnais, c'était agréable, je ne pouvais pas le nier. Mais ce n'était pas bon. Je ne pouvais pas, je n'avais pas le droit. Tout ce qui pouvait ressembler à une relation entre nous... ce n'était pas possible. Je savais bien comment ça finirait. Mal. Je finirai comme ma mère, peine de cœur, dépression. Non je ne pouvais pas m'attacher à Sonja. Je ne pouvais pas décemment l'aimer. Et pourtant, le mal n'était-il pas déjà fait ? Quand elle s'éloigna de moi, la seule envie que j'avais, c'était qu'elle revienne. Putain, j'étais vraiment contradictoire comme personne. Je me mordis la lèvre inférieure alors que je me glissais sous le drap, comme si je cherchais à cacher ma nudité. Pourtant, la pudeur, c'était vraiment loin d'être un trait de ma personnalité. Il suffisait de voir les tenues que je pouvais porter quand je sortais faire la fête pour le savoir. Je ne savais plus du tout comment je devais réagir. Et la question qu'elle venait de me poser n'arrangeait pas du tout les choses. Je me mordis la lèvre inférieure. Je ne … je ne sais pas, avais-je bégayé en baissant les yeux sur le drap. Elle m'avait manqué, elle me manquait toujours et si elle n'avait pas été là, elle m'aurait manqué. Mais de là à la revoir... je n'en avais pas la moindre idée. Mes yeux furent étonné quand elle dit qu'elle avait fait quelque chose de travers. Mon cœur, lui, se serra quand elle m'avoua que je lui avais manqué. Oh.. je ne pensais que... ce n'était que de la fesse entre nous. Je secouais la tête de droite à gauche. Puis je pris sa main dans la mienne, doucement. Non, c'est pas de ta faute. Tu... tout ce que tu fais en parfait. J'avais un regard soucieux, je ne voulais pas qu'elle se sente coupable à cause de ma propre névrose. C'était mes démons, pas les siens. J... j'ai... juste... peur. J'avais mis quelque secondes entre chacun de mes mots, comme si je réfléchissais. Je t'apprécie... je t'aime bien... Je respirais doucement, mon regard était toujours dans le sien. Je t'aime.... vraiment bien. Je revoyais cette scène de la dernière fois. J'avais été cruelle, je m'en rendais bien compte. Je suis désolée pour la dernière fois. Puis doucement je me rapprochais d'elle, jusqu'à sentir sa peau contre la mienne. Immédiatement, je me sentis mieux. Entière. Je vins me blottir dans ses bras comme un petit animal sans défenses. Tu veux du café ? Je relevais le visage vers elle et doucement je posais mes lèvres sur les siennes, chastement. Putain. Ça m'avait manqué... avais-je dit tout haut sans vraiment m'en rendre compte.