Histoire
Les stryges ne meurent pas, elles pex continuellement.
Je poussais un long soupir. Je n'en revenais pas d'être dans un endroit pareil. C'était miteux et franchement, ça craignait. Mais au moins, personne ne penserait à venir me chercher ici. Personne n'oserait imaginer que moi, Asher le casanier, l'associable de service, le geek de base, je me serai amusé à trainer dans un bar. Ça ne me ressemblait pas du tout. Enfin vous alliez me dire que vu mon état... mes standards pouvaient se permettre de changer très légèrement, voire même totalement. Puis merde j'avais le droit de boire comme un trou si j'en avais envie. Je n'avais plus 16 ans. Je poussais un long soupire avant de terminer ma chope de bière. Après tout, j'avais le droit de me bourrer la gueule... on se devait de respecter les dernières volontés d'un homme qui n'allait pas tarder à clamser. Je m'affalais sur le comptoir. Rien que d'y penser … je ne savais pas comment je devais me sentir. J'avais l'impression d'être passé à coté de la moitié de ma vie. On m'avait tellement protégé... J'étais malade, je n'avais jamais rien fait comme les autres personnes de mon age. Je n'étais jamais allé dans une école normale. Je n'avais jamais joué avec les autres enfants. On m'avait très tôt enfermé dans cette bulle. Ouais... j'avais l'impression d'être passé à coté de tout ce qui faisait une vie. Je n'avais pas vécu entièrement. J'avais... des regrets. Putain si je crevais je voulais au moins avoir l'impression de ne pas avoir été qu'un putain de fantôme toute ma vie !
Je relevais la visage quand je vis un verre se poser devant moi. Hein ? Je n'avais encore rien commandé. Le barman avait-il pitié de moi ? Puis alors que je me redressai j'entendis clairement un raclement de gorge. Je me retournai pour voir... une jeune femme. Mince c'était elle qui me l'avait offert. Je me passais la main derrière ma tête, légèrement gêné.
C'est la première fois que je te vois ici. Je la détaillais, elle était.... plutôt belle. Je me demandais bien ce qu'elle pouvait faire ici, l'endroit était vraiment trop bien pour elle. Enfin, je disais ça j'en savais trop rien moi.
C'est la première fois que je viens aussi. Je te dois ce verre ? Elle acquiesça d'un signe de tête. Je pris le verre, shooter de... je ne savais pas trop quoi. Je ne réfléchis pas et le bu directement. Bordel, je n'avais vraiment l'habitude de boire de l'alcool.
Je suis intriguée de voir un type comme toi ici... J'ignorai si « type comme toi » était plutôt positif … ou bien négatif, mais je m'en foutais un peu. Je levais la main et commandais le même shooter que la jeune femme venait de m'offrir.
Je suppose que les apparence sont foutrement trompeuse hein ? Quand la boisson arriva je m'appliquais à la descendre aussi sec. Je me fichais de mon état physique, de toute façon je n'allais pas m'en sortir vivant. Je voulais juste être déchiré le plus rapidement possible.
Et t'as un nom ? Ou tu veux que j't'appelle « Miss Shooter ». Je lui adressai un regard rapide, elle haussa les épaules.
J'aime bien ce surnom. Mais sinon c'est Astrid. Original.
Asher, dis-je directement. Bon peut-être qu'elle en avait rien à fiche de mon prénom dans le fond. Mais c'était un détail pour moi.
***
Ahhhh bordel. J'avais mal à la tête. Bordel, comme ça pouvait faire du bien.... et PUTAIN DE MAAAAAAL. Je me redressai doucement, mes souvenirs de la vieille n'étaient vraiment pas très nets. J'avais bu, ça c'était sur. Avec Astrid, ça c'était certains. Puis... Ma main rencontra un corps. Merde, j'avais tué personne au moins. Mes doigts glissèrent sur une peau qui.... visiblement était nue. Oh. OH ! Mon visage se tourna pour voir une forme sous le drap. Ah visiblement j'avais passé une bonne nuit. Ça me revenait doucement. Ma main souleva lentement le drap et je découvris... Astrid justement ! Ok, je venais de couche avec une stryge. J'avais couché avec une stryge. Bah c'était pas si pire que ça. Au moins ça expliquais pourquoi j'étais à poil aussi. Puis alors je sentis une douleur vive au niveau de mon cou. Je passais les doigts dans le creux de ma nuque. Je grimaçai quand mes doigts rencontrèrent une plaie. Outch. Je me mordais la lèvre inférieure pour ne pas exprimer la douleur que je venais de ressentir. Visiblement, elle avait eu un petit creux pendant.... ça. Doucement j'émergeais du brouillard, les souvenirs mes revenaient un par un. Sacré nuit oui... putain. Je manquais sursauter quand un bruit se fit entendre à coté de moi. Elle se réveillait. Je n'osais plus bouger. Je l'observais en train de se retourner. Quand elle ouvrit les yeux je ne pus m'empêcher de sourire. Putain elle était belle. Elle commença à faire des bruits. Son bras se posa sur sur mon torse. Elle ouvrit un œil... puis l'autre.
Salut toi, dit-elle avec un naturel déconcertant. Par réflexe j'entourais sa taille de mes bras.
Salut toi. Naturel, tout était naturel. Puis après tout.... nous étions deux adultes qui venaient de coucher ensemble pas de quoi faire un scandale hein ?Je souris un posais un baiser au sommet du front de la stryge.
J'ai incroyablement bien dormi. Mais putain j'ai mal aux cheveux.***
Les gens. Chair fraiche. Manger. J'avais remonté consciencieusement la capuche de mon hoodie sur ma tête, personne ne pouvait apercevoir mon visage. J'étais en plein milieu de la foule et pourtant... pourtant j'étais submergé. Mes propres instincts étaient en train de me noyer. Je me stoppais net, pétrifié par cette douleur qui me tordait le ventre. C'était presque douloureux. Non c'était totalement insupportable. C'était un vraie torture pour moi. J'avais fini par m’arrêter net alors que les gens continuaient de marcher sans faire attention à moi. Et cette faim qui ne me lâchait pas.
Les gens. Chair fraiche. Manger. Les gens. Chair fraiche. Manger. Les gens. Chair fraiche. Manger. Je sentais presque mes canines me rentrer dans les lèvres. Sérieusement, j'aurais été capable de baver à cet instant. Sans m'en rendre compte mon doigt était venu jusqu'à ma bouche et je commençais à le mordiller frénétiquement.
Faim. Faim. Faim. Puis alors les gens commencèrent à murmurer. Ils commençaient à me voir. J'étais bizarre. Trop bizarre. Je ne devais pas rester. Je m'étais mis à courir sans me retourner. J'avais pris la fuite comme les chiens des enfers étaient à mes trousses. Sans m'en rendre compte j'étais arrivé chez moi. Je claquais la porte et je posais mon dos dessus. Je respirais difficilement. Bordel, si j'avais fait ça avant mes poumons auraient probablement explosés. Je me laissais glisser le long de la paroi en bois. Bordel. Pourquoi j'avais autant de mal à me faire à ça hein ? Je savais ce que j'avais risqué en voulant devenir stryge, je connaissais leur régime alimentaire. Bah sinon je n'aurais pas demandé à Astrid qu'elle me sauve de …. ben de la mort hein, disons les choses comme elles étaient. Mais je ne savais toujours pas me maitriser. Boire du sang, ok. Ne pas tuer, c'était une tout autre affaire. Quand mes fesses touchèrent le sol, je me mis à taper l'arrière de ma tête contre la porte. Bordel. Ça allait me prendre du temps avant de …. m'habituer. J'étais encore un gamin après tout. Je n'avais vu le jour sous ma nouvelle race que depuis peu... cela ne faisait qu'un mois après tout.
Je soupirais avant de glisser ma main dans la poche de mon pantalon. Je finis par sortir mon téléphone. Je grimaçais en voyant que j'avais encore reçu.... je ne savais pas combien de messages de ma sœur. Je soupirais encore. Depuis que j'avais changé d'espèce... je n'avais pas prévenu ma famille. J'avais tout bonnement disparu, sans rien dire. Et depuis ce jour ma sœur n'avait eu de cesse de m'appeler, m'envoyer des messages. D'un coté.... c'était con. J'aurais pu être mort dans un coin de rue, personne ne l'aurait remarqué. Je finis pas supprimer les notifications, me jurant de lire ces messages un jour ou l'autre. Je finis par composer machinalement le numéro d'Astrid. Allez, répond, répond. Quand j'entendis sa voix, je retenais un soupir de soulagement.
Putain Astrid, dis moi qu'il te reste une poche, je pète les crocs.
***
10/05/2016 à 01:50 PM
Aly. J'ai reçu. Chacun de tes fichus messages et je les ai tous lus. Bordel. Ce que tu peux etre bavarde comme nana ! Je voulais te dire que je suis vivant ok ? Je vais bien et... c'est dur à t'expliquer. Mais je ne suis plus malade, ok ? Je ne peux juste pas te voir parce... ça serait dangereux. Pour toi quoi. Je reviendrai te voir mais pas maintenant d'accord. Je te tiendrai au courant, juste ne dit rien aux parents d'accord ?
Asher.Aude alias Xelette, la reine des poneysQuoi j'ai du persil entre les dent ?