Nom : J'ai eu un tas de nom différents pour passer à travers les ages. Parce que toujours la même identité, c'est quand même assez louche. Puis il faut dire que les faux papiers ont toujours été facile à avoir avec un peu d'argent. Mais aujourd'hui, j'ai repris mon nom d'origine, une des rares traces de mon existence en temps qu'humain. Prénom(s) : Andrei, le prénom que je garde depuis toujours. Je ne suis jamais arrivé à m'en détacher, il faut croire que je suis un peu sentimental comme gars. Âge : J'ai déjà dépassé mille années de vie... ou de non-vie pour être exact. J'ai maintenant 1034 ans, ce qui fait de moi.... une vielle croute, comme dirait Gabriel. Date de naissance : Il sera écrit sur mes papiers d'identité que je suis né un premier janvier, mais je n'ai plus aucun souvenir de ma date de naissance. Nationalité : Il est écrit canadien sur mes papiers d'identité actuels et c'est comme tel que je me présenterai. Origine(s) : Inconnues. Je ne saurai vous dire qui était ma mère ou mon père. Partout mon patronyme, seule trace de mon passé humain indiquerait que je viendrais de ces pays de l'est. Âge d'apparence : 24 ans, toujours figé dans mes traits poupons et adorables. Comment ça je n'ai pas une bouille adorable ? Date de la mort : Inconnue. C'était il y a plus de mille années, déjà que ma mémoire est défaillante, tu penses vraiment que je l'aurais retenu ? Sous-espèce : Banshee Métier (études) : Bien sur, j'ai exercé diverses professions, et je ne m'amuserai pas à en faire tout un listing. Sachez maintenant que je suis co-propriétaire d'un café-concert nommé Black Rock Shooter, que j'ai des actions dans diverses grosses entreprises fructueuses, que j'apprécie donner quelques représentations vocales et qu'il m'arrive de m'adonner écrire des nouvelles en tout genre. Et surtout, que je suis la nounou à temps plein de Gabriel et entre nous, c'est plus une mission suicidaire qu'un job. Niveau social : Un peu plus de mille années derrière moi d'économies Statut marital : Célibataire, et franchement chaotique sur ce plan-là, autant dire que je préfère pas m'étendre sur le sujet. Orientation sexuelle : Pansexuel Avatar: Bill Skarsgard Crédits: Babine & tumblr Personnage: Inventé Petites curiosités Famille et proches - Alors.... comment dire. Question famille, c'est relativement vide hein. Pas qu'il n'y ai personne, car comme tout être j'ai eu un géniteur et une génitrice pour me concevoir. Et scoop, même mille année avant cela, ça marchait comme ça. Le seul soucis étant que je n'ai jamais retrouvé complètement ma mémoire sur ma vie humaine. Et la technologie à l'époque de mon second éveil étant beaucoup plus archaïque qu'à l'époque, Monsieur et Madame Gorodetsky sont restés de simple inconnus pour moi. Puis peut-être que je ne les avais jamais connu après tout. Donc, maintenant passée la partie vide je peux vous parler des quelques personnes ayant partagées ma … non-vie: Seth : Seth était le prénom de celui auprès duquel je me suis réveillé la première fois. Il fut le banshee qui s'occupa longuement de patiemment de moi. Autant dire que j'étais bien loin d'être un bon élément au départ. J'ai mis un sacré bout de temps à vivre sans mémoire, le plus étant de ne jamais arrivé à me souvenir. Je partais de zéro, j'avais tout à construire. Autant dire que Seth a été capital dans ma reconstruction. Il s'est imposé à moi comme un père. Nina : Celle qui fut ma toute première protégée, j'ai un souvenir assez amusé d'elle. Elle et son caractère bien trempée. Ça n'a pas été évident tous les jours. J'ai fini par m'éloigner d'elle inévitablement, car après tout, tous les banshee doivent finir par voler de leurs propres ailes. Et puis, je suis presque certains qu'elle était trop attaché à moi. Milo : Milo... je crois que j'ai trop de choses à dire sur Milo. Sachez déjà que la première fois j'ai connu son père, c'était un de mes protégés. Un homme de valeur et très appréciable. J'étais même là le jour de la naissance de cette tête de pioche de Milo. Alors forcément quand j'ai du m'occuper de lui... les choses ne furent pas évidentes pour moi. Mon implication fut complètement différente, je l'avais probablement trop couvé, ou que je me revoyais trop en lui. je n'en sais trop rien. Je n'ai pas vu que Milo dérivait. Je n'ai pas pu l'aider à canaliser complètement sa haine, je tenais trop à lui pour rendre compte. Alors quand il a cédé à sa haine, quand je l'ai vu tuer sa sourciller, je n'ai pas supporté. Milo était devenu une ombre et je ne pouvais même plus supporter sa présence. Je n'ai pas eu la force de supporter cela et je suis parti. J'ai laissé Milo derrière moi, mais lui... lui fut bien loin de tirer un trait.   Gabriel : Ce blond, un pauvre gamin paumé, comme j'avais pu en croiser des tas. Mais lui... il avait le don d'être plus insupportable que les autres. Je n'ai jamais vu un gamin débiter autant de sarcasme à la minute, même ma patience fut mise à rude épreuve. Mais il n'avait pas un mauvais fond. Dans les première minutes, je ne pu m'empêcher de le comparer à Milo. Ils avaient tous les deux un caractère fort et agaçant... bien que Gabriel gagne largement le prix pour ce concours.  Mais je n'ai jamais envoyé ce type avec un style ridicule sur les rosiers. Pourquoi vous me direz ? Milo. Encore et toujours cet enfoiré de Milo. Je le voulais pas que Gabriel devienne un second Milo. Je ne voulais pas le voir s'égarer lui aussi. Je ne voulais pas répéter les mêmes erreurs. Et pourtant j'ai conscience que les choses en train de devenir compliquées à gérer. Gabriel est un gamin à problèmes et je ferai tous pour l'en sortir. Circonstance de la mort - J'ai mis longtemps à me souvenir. Plus longtemps que certains, ce qui a toujours été très frustrant pour moi. Je n'ai jamais compris pourquoi mon dos était couvert de cicatrices. Pourquoi mon corps était bardé par ces traces indélébiles. Trace d'un passé que je ne pouvais ni atteindre, ni en comprendre toute la complexité. Puis doucement les images me sont revenues. Vêtu avec des morceaux de tissus en haillons, frappé encore et encore. La douleur n'était que la seule chose qui attestait que j'étais encore en vie. Face léchant le sol, le froid de la pierre contre ma joue. J'avais cessé de compter les coups. J'avais fini par passer au de-là de la sensation de sang qui poissait mon corps fragile. J'avais fini par faire disparaître ce goût métallique sur ma langue. Puis, il n'y eu plus de douleur. Une simple impression de vide. Alignement moral - Étrangement, les premières fois qu'on me voit, on a du mal à se dire que je suis un banshee. Entre mon attitude, mon comportement et ma trombine, ça aurait tendance à en épater plus d'un. Pourtant je protège bien les êtres vivants. En théorie, j'aurais pu. Ma vie s'est commencé avec une page blanche, tout était à écrire. Tout était à refaire. J'aurais très bien pu devenir une personne peu respectable. C'est Seth qui m'a montré que sauver des vie, aider les autres était plus gratifiant et était beaucoup complexe que de les détruire. Si Seth n'avait pas été là, je pense que j'aurais mal viré. J'étais trop instable à ma renaissance. Mais cela fait des siècles que j'ai trouvé ma voie et que je la suis.... à ma manière. Points faibles - Des faiblesses j'en ai des tas. Malgré mon age avancé, je suis toujours fragile. Mon passé est probablement le plus gros de mes points faibles. Je n'ai jamais su qui j'étais vraiment. Et c'est quelque chose que je ne pourrais jamais compenser. Je n'ai quelques brides de cette vie antérieure. Mes parents, mon humanité. Je ne sais que très peu de choses. Cela fait bien longtemps que j'ai tiré un trait dessus, pourtant, ce point noir de ma non-vie sera toujours en suspens. Bien évidement, comme vous en doutez, Milo est aussi un de mes nombreux point faible. Depuis que mon ancien élève est devenue une ombre, je ne peux plus l'approcher, lui plus que des les autres. J'ai du mal à ne pas me sentir coupable pour ce qui lui est arrivé. Si j'avais fait plus attention, si j'avais été moins aveugle, j'aurais pu arranger les choses. Milo continue aujourd'hui de me suivre, je le sais bien. Il subsiste entre nous cette relation magnétique. Sauf qu'aucun de nous deux peut resté prêt de l'autre. Il craint ma lumière, je fuis son ombre. Entre conflit et attirance, destruction et chaos. Je ne peux lui pardonner et il continue de m'en vouloir pour son abandon. Plutôt sain comme relation hein ? Et je reste ma propre faiblesse. La peur de ne pas avoir les épaules pour protéger Gabriel, être incapable de le contenir. Le faire devenir irrémédiablement comme Milo. La peur de pas etre présent pour mes protégés. Pour Jesse, pour tous les autres. La peur de devenir instable. Je suis plein d'angoisses que je n'exprime pas. Après tout, même après mille ans, on ne peut pas supprimer les cotés sombre de sa propre personnalité.

  


  qualités
  Calme
  Patient
  Bienveillant
  Protecteur
  Loyal
 Raffiné
 Poli
Prudent
   défauts
  Taciturne
  Discret
  Sarcastique
  Sadique
  Sans tact
 Maniéré
 Maniaque
Angoissé
  

Vu par Seth : Andrei ? J'ai parfois du mal à me dire que ce mioche est presque aussi vieux que moi. Je ne pas m'empêcher de penser que c'est toujours un grand gamin. Je le reverrai toujours la première fois qu'il est arrivé devant moi avec son accent à coucher dehors. Je n'ai jamais vu un gamin aussi paumé de toute mon existence. J'ai eu du mal avec lui, mais au fil des années il est arrivé à s'ouvrir à moi à me parler vraiment. Je n'ai jamais vu un gamin plus fidèle que lui. Il était du genre acharné. Il a toujours beaucoup travailler pour ses pouvoirs, pour les humains qu'il protégeait. C'est de loin pas le type le plus bavard, mais question protection, je pense que c'est le meilleur. Il sait parfaitement écouter les gens et les aider à aller dans la bonne direction.

Vu par Milo : Dans le genre creepy, j'ai pas vu mieux. Quoi qu'encore, j'ai pas été franchement étonné après tout je l'ai connu pendant mon enfance. J'étais tout gamin quand j'ai vu Seth pour la première fois, avec mon père. Le genre grand qui te fixe avec des yeux de merlan frit, au départ il inspire vraiment pas la confiance. Alors forcément quand je suis mort et qu'on m'a catapulté devant lui, autant que les choses ont pris rapidement une autre tournure. Il était devenu mon mentor et je le connaissais déjà. Chelou hein ? Au départ il m'a soutenu, il m'a aidé. Je pensais que c'était un type bien. Je me suis très sincèrement attaché à lui. Andrei c'est le genre de gars avec des manies étranges, tu sens qu'il est pas d'une époque contemporaine. Et si t'es trop pour le remarqué, il suffit de l'entendre causer pour le voir, il tranche avec le champs lexical populaire. Et à grands coup d'expressions périmées, de manière galantes et raffinées, avec ses toc et ses manies, il pourrait charmer n'importe qui et pourtant c'est pas un dragueur ! Je me suis attaché à lui d'une manière bien plus sentimentale. Mais Andrei est aussi le pire lâche du monde. Il m'a balancé comme une merde après que j'ai gaffé. Et pour cela je le hais, au moins autant que je l'aime. Et je sais que pour ça, il continuera de courir pour m'éviter. Mais je sais très bien comment le faire réagir. Car si Andrei a peur d'une chose c'est qu'on s'en prenne à ses protégés et je sais très bien qu'il perdrait la tête si ça venait à arriver.

Vu par Gabriel : Le type le plus relou de terre. Sérieusement, lui et son coté hyper-protecteur, la barbe, je vous assure ! Puis c'est une vraie tête de pioche. J'ai bien essayé d'être le plus désagréable du monde avec lui, de lui balancer tous les sarcasmes que j'avais en réserve mais il n'a pas bronché, il ne s'est même pas énervé. Je pense que c'est la personne la plus patiente du monde, c'est assez miraculeux qu'il soit resté. Il est toujours resté calme avec moi et n'avait pas franchement d'expression faciale. Par contre clairement, niveau méthode de communications c'est à revoir. Parce que balancer à quelqu'un « coucou t'es mort », c'était moyen. Et clairement parfois il est relou, je sais qu'il est angoissé pour moi, qu'il ne veut pas que je cède à ma vengeance personnelle, il me l'a répété tant de fois. Mais il faut bien avouer qu'Andrei c'est un bon gars... et un très bon mentor. Mais ne lui dites pas que c'est moi qui vous en ai parlé, ça lui monterai à la tête.

Vu par Andrei : Ben ça.... c'est moi. Non parce qu'aux dernières nouvelles j'étais le mieux placé pour parlé de ma propre personne. Enfin.... je pense. Je ne pense pas être un gars exceptionnel.... si on enlève mon age assez avancé, je suis comme tout le monde.... en plus mort. J'ai du apprendre à reconstruire une vie à partir de rien. Avec mon nom et simplement cet accent soviétique qui m'indiquait que j'avais été. Mais le passé était-il vraiment important quand on allait vivre pour l'éternité ? Si au début, c'était une torture, j'ai fini par me détacher de cette vie humaine que je ne connaissais pas. Cette vie, aider les autres, montrer la lumière aux autres, je pensais que c'était ce que je pouvais faire, tout ce que j'avais. Mais à chaque lumière, il y a une ombre, principe de base l'équilibre. Je l'ai toujours senti en moi. Je l'ai toujours faite taire. Mais il y a des fois, c'est juste impossible. Comme quoi, même moi je suis pas infaillible et aussi bon qu'on voudrait bien le croire.

1511, France

Mes yeux glissèrent sur la pièce, parcourant chaque élément du décor. Cette maison n'avait décidément pas changé d'un pouce. Je m'y revoyais encore dedans alors que je restais sagement à coté du jeune garçon alors qu'il venait de se réveiller d'un cauchemar. Alors qu'il n'avait que moi dans sa vie. Je souris légèrement alors que j'entendis à raclement de gorge derrière moi. Je me retournais avant de le voir. Ce n'était plus un enfant c'était un homme maintenant. Il avait grandi, mais je restais plus grand que lui. Et je pouvais même voir des cheveux blancs commencer à point ça et là dans sa crinière brune. C'était un magnifique quarantenaire. Tu sais que c'est presque vexant de voir que tu n'as pas vieilli. Mon sourire s'agrandit que l'homme s'approcha de moi pour m'offrir une accolade franche et amicale. La mort me va trop bien tu sais. Je souris légèrement, cela faisait depuis un moment que ce n'était plus un secret pour mon protégé, enfin celui qui avait été mon protégé. Son enfance solitaire et battue, j'avais été là à ses cotés. Un simple ami imaginaire au départ. Un ami imaginaire trop réel. Je l'avais aidé tout le long de sa courte vie d'enfance, d'adolescent, jusqu'au jour il devint un jeune homme accompli. Il avait réussi à se sortir de ces merdes. Il n'avait plus besoin de moi. La mission avait été accomplie. Qu'est-ce que tu fais là Andrei ? Mon regard retombait sur l'homme. Disons que, même moi, il m'arrive d'être frappé par la nostalgie. Comme quoi tout arrive. Je me retournais et vint poser mes mains sur les épaules de l'humain. Mais regarde-toi, tu es superbe Levi. Raconte moi ce que tu deviens. Il eut à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'une petite furie entra dans la pièce en riant aux éclats. Le gamin fonçant dans mes jambes. Un petit enfant haut comme trois pommes. Levi se mit à rire. Eh bien, comme ça les présentations sont faites. Mon regard descendit jusqu'à rencontrer un touffe des cheveux brun en bataille, un vrai chaos capillaire. Je glissais délicatement mes mains sous les aisselles de l'enfant pour le soulever et le caler contre mon torse. Eh bien jeune homme, me ferais-tu l'honneur de te présenter ? L'enfant me toisa quelques secondes comme pour jauger s'il pouvait me faire confiance ou pas. Il jeta une œillade à Levi avant me regarder à nouveau. Je suis Milo. Et toi t'es bizarre. Eh bien au moins ça avait le mérite de transpirer l'honnêteté. Tu fais un peu peur aussi. Milo, ça ne se dit pas voyons. Je tendis la main comme pour dire à Levi de ne pas continuer plus ce qu'il disait. Ce garçon a raison de s'exprimer. Puis la vérité sort de la bouche des enfants. Je souris légèrement alors que Milo me regardait comme s'il venait de dire une bêtise. Dis moi, Milo, quel age tu as ? J'ai dix ans ! Il l'avait un petit ton de fierté dans la voix. C'était incroyablement touchant. Donc tu es presque un homme à ce stade-là. Le torse de Milo sembla presque se bomber, dégoulinant la fierté, on ne pouvait pas faire mieux. C'était adorable. Tu penses que je pourrais faire du mal à ton père ou à toi ? Il secoua frénétiquement la tête pour répondre. Spontanéité débordante. Non tu es Andrei, tu es la meilleur ami de papa. Je passais une main dans les cheveux de Milo. Le début de tout. Le début de la fin.


1526, Suède

Mes doigts glissèrent le long de la chevelure épaisse de Milo. Je le regardais désespérément alors que lui ne savait pas ou regarder. Je savais très bien ce qu'il se passait. Je connaissais parfaitement ce regard révulsé, terrifié. Il se souvenait de ce qu'il s'était passé. Elle avait ses fameux images qui lui revenaient en mémoire. Il revivait sa mort. Je ne trouvais rien d'autre que de l'entourer de mes bras. Il gigotait contre moi, je l'entendais gémir. Mon étreinte se resserra. J'arrivais à sentir toute sa peine à travers mon empathie naturelle. Je serrai les dents. J'étais pourtant incapable de faire passer la souffrance de Milo, je la ressentais, je la comprenais, mais je ne pouvais pas lui retirer. Je me demandais ce qu'il pouvais voir à cet instant. Je ne savais pas comment le fils de mon protégé avait vécu ses dernières heures. Si seulement j'étais resté, peut-être que les choses se seraient passé autrement. Peut-être serait-il encore en vie et qu'il aurait vieilli à l'instar de son géniteur. Je continuais de serrer le corps de mon apprenti contre le mien, jusqu'à sentir que la main du jeune sidh se poser sur la mienne pour la serrer en retour. Je posais mes yeux sur le visage de Milo. Les larmes avaient roulé le long de ses joues. Naturellement je vins les essuyer d'un revers de main, tout en gardant le silence. Est-ce que... ça va ? Je ne finis même pas ma phrase. Milo avait gardé le silence lui. Il n'avait même pas ouvert la bouche. Pour une fois que c'était moi était plus bavard que lui, c'était assez comique dans le fond. Qu'est-ce que tu as... je n'eus pas le temps de finir ma phrase que le jeune sidh avait relevé le visage vers moi et posé ses lèvres sur le miennes... ce qui me e laissa complètement démuni. Je ne savais plus ce que j'étais censé faire là. Mes paupières se fermèrent alors que la main de mon cadet se glissa dans ma nuque, provoquant un frisson aussi subtil qu'inattendu. Après quelques secondes Milo s'éloigna avec un sourire qui montra à quel point il était fier de son coup. Et ça t'amuse ? Beaucoup. Je levais les yeux au plafond, le pire était que je ne trouvais rien à dire en retour. Il sourit alors que je me penchais à mon tour pour capturer les lèvres de Milo, juste pour être certain que ce petit sourire finirait par d'effacer.


1530, France

J'avais du mal à relever les yeux vers lui. Je restais surplace, les bras pendant dans le vide. Je ne pouvais plus le regarder en face. Je revoyais la scène image après image. Je la revoyais se dérouler aux ralentis devant mes yeux. Il l'avait fait. Il l'avait vraiment fait. J'avais fini par me retourner et me téléporter à la maison. C'était stupide, ça n'avait pas de sens. Son aura m'avait presque cloué au sol. Je n'avais eu d'autres solutions que de fuir. La maison. Il finirait bien par me retrouver après tout, car il me connaissait mieux que personne. J'eus du mal à reprendre mes esprits quand j'arrivais à notre chez nous. Je me passais une main sur le visage. Je l'avais vraiment. J'avais vraiment vu Milo prendre les derniers soupirs de cet homme. Je l'avais vu faire. Mais je ne réalisais pas. Une seconde main s'ajouta derrière ma tête. C'était impossible. Non Milo n'avait pas pu faire ça. Ce n'était pas Milo, ce n'était pas lui. Il n'était pas comme ça. Je me stoppais net quand j'entendis le bruit d'une téléportation derrière moi. J'osais à peine me retourner. IL était là, je le savais bien. Je le sentais. Son aura sombre, je la sentais, elle me glaçait le sang. Je refusais de croire qu'il s'agissait vraiment de mon élève. Je ne voulais pas l'accepter. Je serrai mes dents, c'était presque douloureux. Je me retournais doucement. Milo, dis-je simplement. J'essayais de ne montrer aucune émotion et pourtant, ma voix était troublé, au moins autant que je pouvais l'être à l'heure actuelle. J'avais du mal à garder mes yeux dans les siens, affronter son regard. Comment... as-tu pu? Une distance de sécurité s'était imposée entre lui et moi. La lumière et l'ombre. L'un qui craignait l'influence de l'autre. Je serrai mes poings aussi fort que je le pouvais. Milo restait là, silencieux. Je l'avais vu tuer. Tuer de sang froid. Je ne pouvais plus vivre comme ça. Je secouais la tête, plus vivre comme ça ? Il fallait croire que ce que je lui offrais n'avait pas suffit à calmer son désir de vengeance. Pourtant je pensais que... J'avais été naïf, tellement stupide. Il ne l'avait jamais oublié. Il avait vécu avec cette soif de sang au fond de lui. Et je ne l'avais pas sentie. Tu pars Milo. Il se rapprocha d'un coup de moi, naturellement je me reculais, mais il s'avança encore plus. Je continuais de reculer, mais ce manège continua jusqu'à ce que mon dos rencontre un mur. Répète-le en me regardant dans les yeux, Andrei. Je finis par affronter son regard, je n'avais pas le choix de toute façon. Je le regardais furibond. Il ne devait pas jouer à ça avec moi. Je cru pendant un instant qu'il allait m'embrasser mais rien de cela. Il fallait croire que malgré tout, il y avait une crainte primordiale. Milo. Tu sais ce que tu as fait. Tu n'es pas ignare. Je continuais de soutenir le regard malgré la douleur, je me contentais de me mordre les joues pour faire passer cette sensation désagréable. Tu as commis l'impardonnable et maintenant, tu ne peux plus revenir en arrière. Mais... je... Il commençai à se rapprocher de moi. Je savais bien ce qu'il avait sur le cœur. Je t'aime. Il voulait le dire. Je voulais lui dire. Mais je pouvais. Je ne pouvais plus. Je posais ma main sur son torse. Tu dois partir Milo. Il continuait de s'avancer. Je serrai les dents alors, j'intensifais les lumières. Quelques secondes mais se fut assez pour que Milo ne le supporta pas, elle se recula d'un coup en râlant de douleur. C'était douleur pour moi, autant que pour lui. Mon seul refuge fut de me téléporter le plus loin possible. Il n'y avait plus de nous. Plus rien.


2011, Canada, Ottawa

Mille années. Mille fichues années que j'étais sur cette Terre. L'équivalent de plusieurs vies humaines. Je soupirais longuement. C'était bien trop long, si vous vouliez mon avis. Au volant de ma voiture, je me penchais pour attraper la flasque de whisky qui trainait sur le siège vide d'à coté. Je l'ouvris d'une main avant d'en boire le contenu. J'ignorais pourquoi je continuais de boire ça, après tout ce n'était pas ça qui allait me tuer. Mon regard finit par arriver sur le panneau qu'il était impossible de rater. Ottawa. J'étais à peine arrivé, une semaine tout au plus. Je ne savais pas encore combien de temps j'allais rester, après tout j'avais encore une ombre qui me suivait de près. Je garais ma voiture sur le coté avant de descendre. Interpelé. Je sentais quelque chose. La détresse. La peur. Mon empathie ne m'avait jamais trompé. Et il fallait croire que je ne savais pas dire non à une âme en perdue, après tout c'était bien là mon travail, la pitance des banshees. J'avançai suivant simplement mon instinct surnaturel. Je ne fis pas attention à l'endroit vers lequel j'allais. Mes mouvements n'étaient dictés que les sentiments de cette autre personne. De plus en plus fort. Cette personne était égarée, elle souffrait. Ces ressentis me prenaient dans les entrailles. Ses ressentis étaient presque les miens, mais depuis le temps j'avais appris à faire la différence. La source de ce désespoir me fut rapidement révélée. Il fut personnalisé sous les traits d'un blond, un blond à l'allure blafarde. Je levais les yeux en l'air. Était-ce une plaisanterie ? Non parce que là, j'étais tout sauf amusé. La Faucheuse avait vraiment un sens de l'humour particulièrement spécial. La Mort venait de m'envoyer un autre sidh à guider. Je me passais une main sur le visage alors que je le jeune homme devant était tout inconscient. Depuis Milo, je ne m'étais occupé de personne d'autre. Il n'y avait pas eu d'autre sidh. Mais maintenant, voilà qu'il y avait ce blondinet. Mes doigts se glissèrent autour de la croix argentée que je portais autour du coup. Le seul souvenir qui me restait de Milo, le seul positif. Seul objet auquel je tenais sincèrement et don je n'arrivais pas à me défaire. Le blond s'était réveillé. Je devais bien faire quelque chose. La Mort devait bien rire, sérieusement. Je ne voulais pas l'occuper d'un autre jeune, ce n'était plus de mon age. Et puis ce n'était pas mon truc, j'avais raté avec Milo, je ne tenais pas à créer une autre ombre. Pourtant, j'étais incapable de tourner le dos au jeune homme. J'étais incapable de fuir. Je serrai le poing avant de me montrer. Tu m'en devras une la Mort. Sincèrement.


2016, Canada, Ottawa

Mes doigts glissèrent sur les feuilles de mon bureau, les tassant comme il fallait. Je poussai un long soupire avant de laisser mon dos tomber en arrière sur le dossier de la chaise roulante. Eh bien, être copropriétaire d'un café-concert était plus sportif qu'il n'y paraissait. J'étais bien loin de la fatigue physique, mais au moins ça me permettait de garder mon esprit éveillé. Puis un peu de challenge ça me faisait du bien de temps en temps. Je finis par saisir un paquet de cigarettes délicatement, je sortis un de tube de nicotine et le plaçai entre mes lèvres. Encore une de ces choses dans mes manies qui était totalement dénué de sens, mai bon, personne m'avait demandé d'être logique. Je jetais un coup d'œil à mon téléphone pour voir si je n'avais pas reçu un appel de Jesse. Mais visiblement c'était une journée incroyablement calme aujourd'hui. Pour une fois ! Ce n'était pas si mal que ça finalement un peu de tranquillité. En cinq années à Ottawa avec Gabriel, c'était bien la première fois que je pouvais jouir d'un peu de calme. Enfin si j'avais bien appris une chose dans ma non-vie incroyablement trop longue, c'était que le calme précédait toujours une tempête. A cette pensée je touchais mon pendentif du bout des doigts. J'allumai la cigarette et inspirais longuement sur la fumée. Ce n'était pas le moment de repenser à ça, encore et encore. Un bruit se fit entendre. La porte de mon bureau s'ouvrit, laissant apparaître une chevelure blonde. Je t'ai déjà dit de frapper avant d'entrer ici Gabriel. Je passais la main sur mon front alors que je levais les yeux en l'air. Décidément, une épine dans le pied ce gamin. Il se retourna et toqua à la porte de manière à peine exagérée. J'expirai la fumée de la cigarette en soupirant, pourtant je ne pus m'empêcher de sourire légèrement quand le jeune s'approcha de moi. Tu avais besoin de quelque chose ? Ou je te manquais trop ? Mon sourire s'agrandit alors que l'autre commençai déjà à râler. Il finit par me jeter un regard sérieux. Mon sourire cessa. Qui c'est Milo ? J'écarquillai les yeux. Milo. Déjà ? Excusez-moi mais: merde. Je tirais une longue latte sur la cigarette alors que le jeune banshee avait les bras croisés sur son torse. Quoi il était jaloux ? Ma main s'était égaré une nouvelle fois sur la croix métallisée. Milo, c'est le début des ennuis et pire que ceux de ta vie. J'expirais alors que j'écrasai dans la cendrier la cigarette d'un geste un peu trop brusque et trop émotif à mon goût. Je me relevai et commençai à faire les cent pas. Je ne pus m'empêcher de repenser aux derniers évènements de New-York. Ce qui avait failli finir en tragédie grecque. Milo y était-il lié ? Non je refusais d'y croire, pourtant c'était bien son genre. Je serrai mon poing  alors que Gabriel avait commencé à répéter mon nom pour m'interpeler. Je posais mes mains sur les épaules du blond pour planter mon regard dans le sien. Gab', tu ne dois pas t'approcher Milo, sous aucun prétexte. Il me lança un regard interrogateur; mais avant meme qui ne pose d'autres questions je l'interrompis. Moins tu en sais, mieux c'est pour toi, crois moi. Milo est dangereux. Je finis par me retourner. Je glissais mes doigts dans mes cheveux, je sentais l'angoisse monter en moi, la haine aussi. Milo nous avait trouvé et ça... ça c'était très mauvais signe. Je devais trouver une solution et vite de préférence. Je ne voudrai pas qu'il te fasse du mal, avais-je marmonné sans savoir si Gabriel était encore derrière moi ou pas. Comme quoi, la lumière ne pouvait jamais se débarrasser de l'ombre qu'elle créait... comme je ne pourrais jamais me débarrasser de Milo.