flower's child dance
Melisa et Bastian, la mère et le père d'Ophélia. Deux Qilins qui dans leurs jeunesse vécurent à proximité de la civilisation. Face à l'évolution et l'instabilité de celle-ci, les deux faë disparurent dans la nature. De la Grèce jusque l'Asie, tels des oiseaux migrateurs le couple se laissa porter ainsi jusque dans les forêts profondes de Mongolie. Là, ils tombèrent amoureux du calme de l'endroit. De l'état sauvage, totalement intact et de toute activité humaine. Un paradis pour eux. Ils n'étaient plus aussi jeunes qu'au commencement de leurs voyage, ils durent se résoudre à passer le reste de leurs vies là bas, pour élever leurs future enfant.
Elle est née en plein été. C'était une enfant joyeuse, et toute son enfance se déroula sans que rien ne vienne perturber la petite bulle sereine que la famille Keyler s'était crée. Ils ne vivaient que tous les trois, si bien que la jeune faë ne rencontra jamais d'humains, seulement quelques Qilins de passage ou des Pixies lorsque qu'elle s'égarait dans les bois. Autrement dit, elle ne connut que ses parents. Au moment ou l'enfant pu comprendre ce que ses parents lui disaient, elle avait toujours entendu cette phrase : « Reste loin des humains ». Bercée par ce discours, elle développa une crainte pour cette espèce bien étrange à ses yeux.
En dépit des avertissements de ses parents, au fil des années alors qu'Ophélia grandissait, elle commença à s’intéresser aux Hommes. De plus en plus souvent, elle s'éloignait du foyer pour tenter d'en apercevoir. D'abord de quelques kilomètres, un jour la Qilin qui dans son enfance ne partait jamais à plus de quelques mètres de ses parents parti à plusieurs jours de marche de chez elle. Curieuse, elle souhaitait de plus en plus se rapprocher d'Eux. Elle qui n'entendait parler d'Eux que de façon négative par ses parents et leurs histoires veilles comme le monde, le mystère était trop grand. Il fallait absolument qu'elle les voit. Elle demandait en silence aux arbres, la nature autour d'elle. Des mises en gardes contre les Hommes étaient les seules réponses qu'elle obtenait.
Si Ophélia ne trouvait jamais d'Hommes dans les forêts immenses et profondes de sa contrée, c'était parce que la nature était encore trop sauvage pour être apprivoisée. Cette période avait duré et continua pendant de longues années, mais un jour un arbre fut abattu. Un, deux, puis par dizaines, l'Homme gagnait du terrain en tuant cette Nature si précieuse aux yeux de tout Qilin Faune et flore, sur plusieurs kilomètres en quelques années seulement ils avaient tout rasé. Mortifiée par cette cruauté incompréhensible et sans limite, la famille de faë dut encore une fois fuir face à l'Homme, repoussé dans le froid et rude pays qu'est la Russie.
***
Trois coups sourds sur la porte en bois. La Faë n'entend pas. À nouveau trois coups, plus pressés. Elle sursaute. La surprise passée, elle se dirige vers la porte. Elle l'ouvrant, elle tombe sur une mère du village, son visage déformé par la panique. Dès qu'elle l'aperçue, la femme répéta son prénom avec frénésie en la saisissant par les épaules. La pauvre ne comprenait pas ce qu'elle lui voulait. Ne voyant dans l'immédiat pas d'autre solution pour calmer et comprendre ce qui la paniquait, elle n'eu d'autre choix que d'user de ses dons pour l'apaiser.
Altyna, calmer toi. Pourquoi tu paniquer comme là ?Difficilement, elle articule sa phrase. Et avec encore plus de peine, elle arrive à décrypter ce qui paniquait la pauvre femme ; son enfant était malade depuis plusieurs jours et elle ne savait que faire. Quand elle pu comprendre de quoi il s'agissait, la faë conseilla la femme en remède et attitude à adopter pour le guérir. Puis elle repartit, aussi rapidement qu'elle était arrivée.
Ophélia était arrivée dans la région depuis seulement quelques mois. Après qu'elle et ses parents furent repoussés vers la Russie, elle quitta le foyer pour voyager. Sa curiosité avait reprit le dessus, et c'est au Kazakhstan qu'elle arriva. Elle tomba sur un village reculé, où les habitants avaient gardé un mode de vie plutôt.. traditionnel. Pas de machines, pas de technologies, rien. L'endroit avait séduit la Qilin, qui souhaitait se rapprocher des Humains sans courir de risques. Elle habitait donc un peu à l'écart du reste des personnes, en lisière de forêt. Sa connaissance des plantes médicinales et ses dons naturels de Qilins en avait sauvé plus d'un, ce qui facilita son intégration. Elle réussit avec l'aide des enfants et leurs mères à apprendre le Kazakh et un peu de Russe, les langues du pays. Tout allait bien. Si bien, qu'elle finit par ne plus se méfier de ceux qu'autrefois elle avait fuit.
Un jour, des étrangers arrivèrent au village. Personne ne les connaissait. Ils étaient venu, et s'étaient installés. Un homme du village avait essayé de leurs parler, leurs faire comprendre qu'ils ne pouvaient pas rester ; sa tête à finit sur une pique à l'entrée de la commune. Dès lors, tout le village fut terrorisé. Dès qu'ils apparaissaient dans une rue, les enfants et leurs mère courraient se cacher dans les maisons. Ophélia quant à elle, restait à l'abris chez elle à l'écart. Mis à part les villageois, personne ne savait qu'elle était là.Ainsi pendant plusieurs jours, plusieurs semaines, elle demeura introuvable. Beaucoup pensaient qu'elle avait disparu, qu'elle s'était volatilisée. La vérité était qu'elle restait près du village sans se montrer. Ces monstres humains la terrifiaient, mais elle ne voulait pas partir. Elle veillait sur eux tous. Eux qu'elle considérait comme des bonnes personnes, qui lui redonnaient espoir. L'espoir que pas tous les Hommes devenaient violents, destructeurs. Alors elle se cachait. Elle se cachait, et observait.
Puis, un matin alors que le soleil commençait à peine à se montrer elle retourna chez elle. Elle n'avait pas fermé l’œil depuis plus d'une semaine. Épuisée, elle s'endormit à la seconde même où elle s'allongea.
Elle fut réveillée le lendemain par des coups à la porte. Seulement, elle sentait quelque chose de mauvais arriver. Les coups recommencèrent, violents. Depuis sa couche, Ophélia sentait le mal arriver. D'une fenêtre, elle put observer qui se tenait derrière la porte. C'était deux hommes, deux monstres. Les deux bêtes tenaient une femme du village qui pleurait, la même qui était venue la voir pour son fils. Ils hurlaient. Ils aboyaient. La Faë ne comprenait pas encore très bien le dialecte du pays, mais dans ces hurlements et vociférations, elle en comprit deux : « mort » et « sorcière ». La peur vint lui serrer la gorge et paralyser les jambes. Elle cherchait à comprendre, pourquoi de tels choses étaient prononcées. Elle n'avait fait de mal à personne, elle ne comprenait pas. Les coups persistaient, de plus en plus forts. Bientôt, la maigre porte allait céder. Est-ce qu'ils la qualifiaient elle de sorcière ?
En avait apprit à parler le russe et à peine le kazakh grâce aux histoires que les bonnes femmes racontaient aux enfants. La plupart étaient des mythes, de veilles histoires ; de dieux et déesses, d'anges, de fées, d'esprits et.. de sorcières. En quelques secondes, elle se rappela ce qu'elle avait entendu à leurs sujets. Alliées du Diable, malfaisantes et possédant des capacités monstrueuses.. Les hommes dehors la comparait-elle à ça ? La Faë était pétrifiée. Elle ne savait pas quoi faire. Jamais, jamais de sa vie elle n'avait été confrontée de la sorte à tant de violence. Qu'allait-ils lui faire ? Est-ce qu'elle allait mourir ? Dans sa paralysie, elle pu entendre une voix féminine depuis l'extérieure qui semblait bien lointaine.
Сохранить себя Офелию !Au même moment, elle entend la porte céder. Les monstres entraient dans sa maison. Ni une ni deux, elle se dirige vers une des fenêtres. Elle était petite, agile. Malgré la panique, elle réussit à passer au travers de la lucarne pour atterrir à l'extérieur. Elle les entend toujours brailler, tout proches. Elle se relève, et commence à courir.
Ses pieds foulent le sol de façon effrénée, des larmes tombent sur les herbes qu'elle survole. Elle peut toujours les entendre, quelques mètres derrière elle. Eux, les monstres et leurs chiens. Leurs torches, leurs cruelles armes. Elle fuit, elle chute. Se relève, court. Ses jambes, ses mains, ses coudes et ses joues sont éraflés, coupés. Un goût salé dans la bouche, pénible mélange de sanglots et de sang. Rapidement, elle n'a d'autre choix que d'opter pour sa forme de Qilin, fuir plus rapidement. Les flèches l'écorchent, les chiens la frôlent. Comme un vulgaire sanglier ou une pauvre biche elle est traquée. Et si on l'attrapait, c'était en sorcière qu'elle serait brûlée.
Gisant dans la boue, piètrement dissimulée par une racine d'arbre elle peine à se relever. Son sang teint la terre en rouge, ses larmes forment des sillons sur ses joues. Tremblante, elle regarde ses jambes meurtries. Toujours aussi terrifiée, elle saisit à deux mains le carreau enfoncé dans sa chair. Des larmes coulent alors qu'elle l'arrache péniblement. La douleur lui arrache des larmes, encore. Recroquevillée, elle se replie sur elle même. Lentement, ses membres disparaissent, se fondent dans les herbes. Ses pleurs continuent, jusqu'à ce que plus rien ne soit là ; à la place, des jacinthe écarlates.
***
Plusieurs années plus tard, elle s'était retrouvée en Europe. Alternant entre végétal et humaine, elle s'était déplacée lentement. Là, elle rencontra une Pixie. Isolée, séparé de toute civilisation, Ophélia n'avait croisé personne depuis les chasseurs. Une amitié naturelle se lia entre les deux Faës. La Pixie revenait régulièrement la voir, lui apprenant ce que le monde devenait, ses nouvelles coutumes et langages. Pendant des mois, jusqu'au jour ou sans s'en rendre compte elle lui révéla l'existence de la Cour. Qu'il existait une communauté de personnes comme elle, des Faë, qui se soutenaient et étaient regroupés dans un continent loin, au travers d'un grand océan. Dès lors, elle commença à réfléchir à un départ. Cette histoire allait impliquer qu'elle retourne parmi les Hommes.. cela dit d'après son amie ils avaient changé. Et puis, peut être qu'avec la Cour, elle serait plus en sécurité ?
Elle marcha, traversa l'Europe avec les moyens qui lui étaient permis. Tantôt la marche, tantôt avec un troupeau d'animaux sauvages qui lui indiquaient la route à prendre pour rejoindre la mer. Arrivée face à l'étendue bleue, elle dut s'arrêter. Même avec la possible aide des animaux, elle ne pourrait jamais traverser tout un océan à la nage. Cela lui prit plusieurs jours, mais elle finit par prendre son courage à deux mains, et entra en contact avec des Hommes pour embarquer sur un bateau. En dépit des appréhensions qu'elle avait, le voyage se passa sans encombre. Elle apprécia même la traversée. C'était la première fois qu'elle " volait au dessus de l'eau ". Et enfin, elle pu arriver à Ottawa.
Emma-Ly alias blck_ldyAss-tride est derrière cette pâquerette