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No diggity + Ft. Jay EmptyVen 3 Juin - 21:16


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- Ouuh, une nouvelle !
La principale concernée lève les yeux au ciel. Les voix s'enlisent autour d'elle. Tout n'est qu'un brouhaha qu'elle ne cherche même plus à distinguer nettement. Son regard croise brièvement celui de la blondasse qui vient à peine de signifier sa présence, mais elle ne s'attarde pas davantage. Elle n'est pas d'humeur à faire la conversation à qui que ce soit. Et, certainement pas à une petite greluche - visiblement plus âgée qu'elle - qui réclame ouvertement ne serait-ce qu'un brin d'attention. Diane se voûte, se réfugie imperceptiblement entre ses épaules qu'elle redresse et traverse d'un pas vif la salle bondée. Si le bruit autour d'elle la réconforte, elle n'aspire, cependant, qu'à s'immerger pleinement à travers cette solitude qu'elle affectionne maintenant depuis quelques années. Elle prend place au bar, s'y accoude nonchalamment, avant de balayer ses semblables d'une œillade critique. Visiblement, elle est encore la seule à ne pas être totalement imbibée. Cette idée lui arrache un gloussement cynique. Pour une fois, qu'elle n'est pas la première à ramper lamentablement sur le sol. Elle secoue sa petite caboche, amusée, puis se tourne enfin vers le barman qui, lui offre un large sourire plein de promesses.
- Un double, lui lance-t-elle.
Sa mine surprise lui arrache un rictus sardonique. Les hommes ont ces quelques idées préconçues sur la gente féminine qui, ont toujours eu le don de l'amuser. De son vivant et, avant sa déchéance, Diane était de celles à préférer une bonne bière devant la télévision, qu'une soirée bon chic bon genre. D'ailleurs, ce fait n'a pas changé. Elle arque un sourcil à l'attention de son interlocuteur, puis agite le verre sous son nez lorsqu'il le lui apporte.
- Santé, argue-t-elle non sans une once d'ironie.
Le breuvage caresse son gosier, réchauffe ses synapses et apaise l'étau autour de son crâne. Un délicieux frisson remonte alors le long de son échine. Naïvement, elle perçoit la tension accumulée fondre comme neige au soleil. Bien trop de données sont désormais à prendre en compte. D'abord, il y a les retrouvailles avec Artemis. Sans doute aurait-elle souhaité qu'elles se produisent différemment mais, comme souvent, elle avait été une fois de plus dépassée par les événements. A croire, finalement, qu'elle est destinée à subir sa vie plus qu'à ne la vivre réellement. Elle passe une main dans sa chevelure, libère un profond soupire.
- Foutue vie.

- Alors beauté, on boit seule ?
Diane ferme les paupières. Elle aurait dû s'en douter. Elle porte le verre à ses lèvres, ne prend pas même la peine de se tourner vers elle. De toute évidence, elle pourrait bien dire n'importe quoi, que la jeune femme ne se dégagerait probablement pas pour autant. Elle soutient une fraction de secondes le regard visiblement navré du barman, puis tourne enfin ses prunelles lasses vers l'intruse.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
Aimable ? Oui, il lui arrive parfois de l'être. Du moins, elle l'espère. Seulement, il y a bien trop d'années qu'elle n'a pas véritablement fréquenté quelqu'un pour s'en assurer pleinement. Si autrefois, elle était le genre de femme que l'on aimait fréquenter, elle n'est aujourd'hui qu'une pâle et maigre copie de ce qu'elle était. Elle plisse un peu les yeux, alors qu'elle s'autorise néanmoins à détailler ses traits. Une minute qui, suffit à lui faire l'effet d'une douche froide. Cette femme n'est qu'un reflet lointain de sa propre silhouette.
- Tu me fais penser à quelqu'un...
Mais elle n'admet pas le fond de sa pensée. Cette inconnue n'est qu'un mélange incongrue de ce qu'elle forme lorsqu'elle se trouve aux côtés de Sygrid.
- Oh mais je peux être qui tu veux.
Elle pince l'arrête de son nez dans un geste à la fois exaspéré et théâtral. La soirée serait sans aucun doute interminable.

Combien de temps, combien d'heures ont-elles finalement usé ? Diane a cessé de les compter. Elle écoute le flot incessant de ses paroles, s'oublie quelque peu dans l'existence qu'elle s'invente impunément sous ses iris attentives. Elle aussi, finit par se laisser prendre au jeu. Alors, elle s'esquisse une existence dépourvue d'intérêts qui ne sera définitivement jamais la sienne. C'est un jeu pour le moins stupide qui, pourtant, a le don de gonfler secrètement son cœur d'espoirs vains. Leurs rires s'élèvent, se perdent en chemin. Les verres s’amoncellent, les gorgées n'ont plus réellement de goût. Les éléments se dilatent et, très vite, le monde autour n'existe plus. C'est plus fort qu'elle, quasiment instinctif, mais elle ne peut s'empêcher de scinder chacune de ses expressions. Pour quelles raisons ? Peut-être parce qu'elle ne parvient pas à nier l'évidence qui la submerge chaque fois qu'elle pose les yeux sur elle. Peut-être parce qu'il y a ce pressentiment, cette brise gelée qu'elle seule perçoit lorsqu'elle s'approche de son visage dans un rire goguenard. Elle n'a pas besoin d'en savoir davantage sur elle. Elle n'a pas besoin de connaître les recoins - qu'elle devine sinueux - de son esprit. Elle n'a qu'à poser sa main sur la sienne pour l'éprouver jusqu'au tréfonds de ses tripes. Diane papillonne des cils, repousse cette seconde nature qu'elle sent s'animer sauvagement entre ses reins.
- Alors, c'est quoi ta véritable histoire, Diane ?
Elle plonge toute son attention dans les bas-fonds de son godet, hausse mollement les épaules.
- Elle n'est pas intéressante. En revanche, je suis quasiment sûre de pouvoir raconter la tienne.
Elles se toisent un long moment. Le temps s'étend entre elles. Et, alors que la dénommée Valerica s'apprête enfin à rétorquer, cette dernière s'immobilise promptement, à la fois lasse et perplexe. Diane regarde par dessus son épaule et, repère facilement la silhouette d'un homme. Ses sourcils se froncent en une moue interrogative. Seulement, sa compagne de fortune s'exalte subitement:
- Tiens ! Voilà le frangin ! Pire qu'un pervers, hein.


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Berceuse. Il s'endort en son sein, se collant plus encore à sa poitrine, frôlant sa peau, écoutant son myocarde. Ses bras se serrent doucement autour de lui, ses doigts se glissent entre sa chevelure, se perdent contre son crâne. L'étreinte s'accentue, il se love infiniment contre sa perte. Le démon salvateur l'attire davantage entre ses serres, il y plonge et sourit doucement. En fermant les yeux, il soupire allègrement, de cette douceur illusoire qui harcèle ses défenses, le poussant vers l'achèvement. Le mur de Jay s'effondre, et milles éclats de poussière se volatilisent dans l'atmosphère. Ils chassent peu à peu les silhouettes de ces deux squelettes enlacés. Leurs couleurs se figent dans un brun miroitant, et leurs ombres disparaissent dans le néant de sable. Seul survit leur amour, dans cette asphyxie. Ce n'est qu'un rêve, qui porte fièrement le nom de Valerica.

Elle est son fantôme. Il pèse, épée de Damoclès penchée au-dessus de lui. La faux lui lacère la carotide, et en silence, il se vide de son sang. Elle est ce qu'il est, une procuration bizarre qu'il ne pourra jamais définir, ni même comprendre. Elle est lui, ou du moins, elle a fait ce qu'il est. Elle a façonné son frère comme si elle avait façonné le monde. Sans s'en rendre évidemment compte, elle l'a poussé à devenir cet homme d'aujourd'hui, celui qui ne cesse de venir la trouver, chaque semaine, pour réparer ce qui a été brisé.
Cela fait déjà bien longtemps qu'il est revenu auprès d'elle. Elle n'avait que dix-neuf ans lorsqu'il est reparu, ainsi, du jour au lendemain. Il se souvient encore de ce jour pluvieux sur Chicago, de ces rues quasiment désertes, de ces volets clos. Elle était la môme, et lui était l'uniforme. Des lieues semblaient alors les séparer. Mais s'ils n'avaient plus aucun point commun, il leur restait encore leur sang. Ils sont nés du même ventre, et ils ont perdu la même mère. Jay regrette d'avoir pu laisser cette pauvre enfant seule face au chagrin, au deuil, à la solitude. Elle a vécu seule pendant des années, et il est persuadé qu'elle l'est toujours, malgré les ombres qui dansent autour d'elle. Mais il ne peut encore s'approcher de trop près pour vérifier qu'elles ne constituent aucune menace pour Valerica.

Elle. Echéance maudite qui lui extirpe l'oxygène dont il a besoin pour survivre. Cette relation est inexistante, et pourtant, elle le tue à petit feu. Il n'a jamais passé les barrières de Valerica. Jamais. Elles sont trop hautes, trop épaisses, et certainement trop bien gardées. Mais chaque fois, il retente, il s'affirme, il essaie. En vain. Elle lui en voudra toujours de l'avoir abandonnée, elle qui n'était qu'une fillette, sans donner d'adresse, sans même dire au revoir. Elle lui en voudra jusqu'à sa mort. Et jusqu'à sa mort, alors, il viendra.

Ce soir est le troisième soir consécutif. Il ne les compte plus désormais. Il sait simplement que par six fois il trouvera sa petite soeur, et par six fois il s'installera au bar bredouille. Elle fuit toujours, prenant la porte du bar avant même qu'il n'aie dit mot. Son groupe d'amis ne lui offre jamais un regard, il file sur ses talons, sans prendre gare à ce qu'il est. Il ignore pourquoi ils n'ont pas encore essayé de lui casser la gueule. Il aurait certainement compris si cela avait été le cas. Mais aucun de ces hommes n'est assez attaché à Valerica pour prendre le risque de frapper un officier de l'armée. Pour elle, pourtant, tous les hommes devraient être prêts à tout.

Lorsqu'il la voit, c'est une renaissance. Si les années ont enfoui l'espoir de pouvoir un jour retrouver une relation normale avec sa soeur, elles n'ont pas effacé la sensation qu'elle lui donnait. Un vent violent lui balaya les tempes. Comme toujours, il ne voit qu'elle. Les autres n'existent pas, ils ne sont pas là, ils sont un brouhaha constant au-delà de son cervelet. Son seul visage suffit à absorber son attention en une seconde. Valerica. Avant même d'entrer dans ce bar, il se stoppe, et la regarde. Combien de temps l'a-t-il regardée, pendant toutes ces années ? Cela lui semble être une éternité. Il connait chaque trait de son visage, chaque expression, chaque geste. Il sait lorsqu'elle est heureuse, lorsqu'elle est triste, et lorsqu'elle est en colère. Et même si elle refuse catégoriquement de lui céder du terrain, il ne peut s'empêcher d'à chaque fois revenir à elle. Elle est, de toute évidence, son seul objectif. Sans elle, il n'a plus rien.

« Tiens ! Voilà le frangin ! Pire qu'un pervers, hein. »

Il ne se soucie même plus de ce qu'elle peut lui dire. Nombreuses ont été les confrontations entre eux, surtout depuis qu'il l'a suivie, après son déménagement. Nombreuses ont été les crises, et la colère se fit intense, chaque fois un peu plus. Alors il ne dit rien, il se contente de sourire légèrement, et de la saluer.

« Bonsoir, Valerica. »

Elle fronce les sourcils, réflexe devenu habitude. Elle se lève, quittant sa place au bar.

« Toujours les mêmes blablas. Je ne comprends toujours pas ton putain de comportement. C'est quoi ton problème, merde ? »

L'atmosphère s'alourdit un peu, et il ne dit rien. Il la regarde, il profite de cette vision enchanteresse qui ne durera pas.

« Comme d'habitude, tu ne dis rien. J'adore te voir, juste pour ça, tiens. Putain de psychopathe. »

Elle se tourne vers cette femme, qui soudain s'introduit dans son champ de vision.

« Tu voulais connaître mon histoire ? Bah en voilà une bonne partie. Juste là, là ouais, mon connard de frère. Il a l'air bien, hein ? Gentil petit officier de l'armée, ça pourrait être cool, s'il m'avait pas abandonnée, toute seule, comme une petite idiote, avec ma mère qui n'avait pas un rond. Sans rien dire, il s'est cassé, pendant huit ans, avant de revenir comme un clochard, en se disant que j'allais le pardonner. Le garçon plein d'espoir, qui m'a expliqué la vie, pour pas que je fasse la pute dans la rue, malgré le fait que je n'avais pas une tune. Mon super frangin, qui me suit depuis vingt ans, tous les mois, pour que je lui parle. Un putain de psychopathe, qui m'a suivi jusqu'au Canada. Je ne sais pas s'il est obsédé ou simplement taré, peut-être les deux, qu'en penses-tu ? »

Et il la regarde, sans écouter un traître mot de ce qu'elle peut réellement dire.

« Valerica, laisses donc cette jeune femme en dehors de tout cela. »

Elle se tourne vers lui, hystérique.

« Tranquille ? On le serait si tu n'avais pas ramené ta face de psycho' dans ce bar ! Tu ne peux pas me foutre la paix, pour une seule fois dans ta vie pourrie ? Arrêter de m’idolâtrer, ou je-sais-pas-quoi ? C'est quoi ton foutu problème ? Tu ne veux pas qu'on sache que t'es un connard fini qui abandonne sa propre famille ? Egoîste de merde. Je me tire, je ne veux pas voir ta gueule une seule seconde de plus. »

Elle prend ses affaires, regarde la jeune femme et soupire.

« Désolée. »

Et elle s'en va.


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La tension se dilate et, rapidement, devient quasi-palpable. Diane ne prend pas la peine de relever son minois vers le nouvel arrivant. D'ailleurs, elle ne prend même pas part à ce capharnaüm, visiblement, sans queue ni tête. Elle n'a pas réellement besoin d'en assimiler davantage. Son ancienne interlocutrice s'égosille suffisamment pour qu'elle puisse y déceler aisément le méli-mélo qui les rassemble. Elle s'immerge alors dans les tréfonds nébuleux de son verre, ferme les paupières pour ne pas laisser transparaître sa profonde lassitude. Leurs voix s'élèvent rapidement au dessus des autres. Elle qui, de base, aspirait à une soirée tranquille, voilà qu'elle se retrouve au cœur d'un règlement de compte familial. De toute évidence, le Destin s'obstine à ne pas vouloir la laisser en paix. Elle secoue doucement sa petite caboche bien trop pleine encore, pour qu'elle parvienne à supporter ce genre d'effusion. Son regard rencontre désespérément celui du barman qui, sans attendre une quelconque requête, lui apporte un autre godet plus que généreux. Un vent de soulagement lui caresse la nuque, alors qu'elle porte une fois de plus l'alcool à ses lèvres sèches. Aucune recommandation ne sort de sa bouche seulement, elle ne peut s'empêcher d'éprouver une quelconque pointe de compassion pour ces deux protagonistes. Calmement et, dans un effort surhumain, Diane dépose sa main sur celle de sa compagne de beuverie. Elle serre délicatement ses doigts entre les siens, sans pour autant lui offrir une œillade particulière. Elle n'a jamais été très à son aise avec les démonstrations. Mais, cette Valerica - et bien qu'elle soit insupportable en tous points - éveille chez elle une tendresse quasi-maternelle. Chose qui lui paraît bien saugrenue. Elle se redresse péniblement et, dans un réflexe qui la surprendrait presque, elle remonte sa prise autour de son poignet.
- Valerica, tente-t-elle, calme-toi.
Mais, rien y fait. La jeune femme s'évertue à battre des bras, tel un oiseau affolé face à plus imposant que lui. Cette fois, la Sidh se tourne complètement vers le pauvre larron qui, depuis son arrivé, se voit enseveli sous des montagnes d'insultes et de reproches. Elle le détaille longuement, de la tête aux pieds, sans une once de discrétion, puis inspire profondément l'air âcre autour d'elle.
- Malgré tout le respect que je vous dois, peut-être devriez-vous...
Là encore, son intervention n'est que superflue puisqu'elle se ponctue par une fuite. L'espace d'une seconde, elle songe à rattraper la jeune femme pour une raison totalement obscure mais, finalement, se ravise. S'installant de nouveau face au comptoir, elle agite distraitement le liquide ambré. Ce picotement significatif, qui ne cesse de la tarauder depuis sa rencontre avec Valerica, lui flanque un énième haut-le-cœur.

Une brise improbable lui martèle l'épiderme et endolorie ses sens. Elle passe une main agitée dans sa chevelure, se dandine avec agacement sur son tabouret. Sa nouvelle nature est une chose qu'elle ne parvient pas encore à accepter. Et, les émotions mortifères qui la traversent n'en sont que plus pesantes. Elle termine sa consommation d'une traite, espérant candidement apaiser ce flot indicible et menaçant qui lui enserre les tripes.
- Vous me faites tous chier, marmonne-t-elle entre ses dents serrées.
Elle soupire, maudit le Sort qui semble s'acharner sur elle, avant de lancer nonchalamment au malheureux gaillard:
- Je vous offre un verre.
Ses prunelles se lèvent vers le plafond, cherchent un quelconque signe, puis fusillent une présence invisible qui se trouverait non loin d'elle à l'observer. Serait-ce pour cela qu'elle fut renvoyée sur terre ? Pour aider la veuve et l'orphelin ? Elle se retiendrait presque d'en rire. De toute son existence, elle n'était pas parvenue à se protéger elle-même alors, comment pourrait-elle le faire présentement pour d'autres ? Elle esquisse un rictus cynique, puis fait signe au barman, tandis que l'inconnu daigne enfin prendre place à ses côtés. Les fragrances qui l'accompagnent lui font friser le nez. Ce gars transpire la mort et le deuil. Elle frissonne ouvertement, détourne la tête pour ne pas avoir à croiser immédiatement son regard.
- Vous sentez la mort, déclare-t-elle.
Deux verres se postent sous son nez. Non sans regret, elle en pousse alors doucement un vers lui. Peu importe son histoire, Diane n'a pas besoin d'en savoir plus pour éprouver son désarroi.
- Santé, grommelle-t-elle.
Un long silence s'étend finalement entre eux. Par où commencer ? Comment aborder la chose ? Elle saisit sa petite tête blonde entre ses paumes, agrippent quelques mèches pour taire la frustration qu'elle sent douloureusement poindre. Si Sonja l'a épaulé par le passé, en revanche, elle ne lui a pas appris à dialoguer avec le commun des mortels. Il y a-t-il simplement une manière idéale pour cela ? Rien est moins sûr. Elle plonge enfin ses iris profondément lasses dans les siennes. Combien de temps les secondes s'égrènent-elles ainsi ? Elle l'ignore. Mais, il lui faut bien quelques minutes avant d'articuler platement:
- Elle va mourir.


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No diggity + Ft. Jay EmptySam 11 Juin - 13:02


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« Valerica, attends... »

Nombreuses sont les années écoulées depuis que ses mots ne font plus que l'effet d'une bombe incendiaire. Sa voix, à elle seule, fait bouillonner le volcan. Comment la retenir, s'il ne peut rien dire ? Il l'observe prendre la porte, alors qu'elle enfile son manteau maladroitement, et que dans la nuit, elle disparaît. Son fantôme pèse encore dans ses yeux, comme s'il pouvait revoir cette sublime vision à l'infini. Il le souhaiterait, peut-être. Valerica est bien plus importante que chaque être humain. Et s'il doit principalement protéger l'ensembles des citoyens américains, il se doit de la protéger elle, bien plus encore. Elle est la seule famille qu'il lui reste, la seule, l'unique... Elle ne pourrait jamais le quitter, jamais. Il ne pourrait la laisser partir, jamais. Une obsession que la plupart des psychologues constateraient rapidement. Mais il est bien des maladies qui se justifient... Ou du moins, c'est ce qu'il tente de se dire, pour se rassurer, alors que ses démons l'oppressent au point qu'il ne puisse respirer. Il doit la voir. Pour sa propre survie. Qu'aurait-il, sans elle ? Rien. Il serait à jamais seul, et il n'aurait plus aucun objectif. Et même si elle se décidait, enfin, à lui parler, il ne saurait réellement comment réagir. A dire vrai, il a pris l'habitude de toujours finir seul, dans les bars, dans la rue, à contempler la silhouette de sa demi-soeur fuir, au loin.

Lorsqu'il s'installe finalement, comme chaque soir de ses permissions, il commande un whisky. La seule chose qui parvienne encore à le faire respirer et évacuer sa noirceur. Il sait seulement qu'il a repris ses bonnes mauvaises habitudes : boire, dans les pires circonstances. Bien qu'il n'aie pas l'alcool mauvais, il le rend profondément triste. Il se souvient de certaines bouteilles qui lui laissèrent le goût des larmes. D'autres, la sensation du néant. Celles-ci furent les plus dangereuses. Il perdait pied avec la réalité, il ne voyait plus d'issue, il tombait incontestablement dans le vide. Et c'est lorsqu'il ne ressentait plus l'apesanteur, qu'il se rendait soudain compte qu'il n'avait rien d'autre, à part elle. A part Valerica. Et il ne peut, pourtant, réellement être avec elle. Elle n'est plus là, il n'a plus rien, plus personne. Il erre sans accroche, complètement perdu, encombré de regrets et de honte.

« C'est gentil. Mais vous n'êtes pas obligée. »

Alors que son verre claque contre le comptoir, et que le brasier se réveille dans sa gorge, il papillonne des cils et soupire. Il ne connait pas cette femme, assise auprès de lui. Il ne la voit même pas, à dire vrai. Il ne voit toujours que Valerica. Rares sont celles que ses yeux parviennent à capturer. Il ne se souvient jamais de leur visage, de leur voix, de leurs gestes. Il n'a pas le temps, il n'a pas l'envie. Il sait que cette femme, bien qu'elle connaisse peut-être sa demi-soeur, ne restera pas dans le creux de sa mémoire. Elle non plus, n'y a pas sa place. Personne ne peut s'y trouver, mise à part Valerica. Il sent la mort, oui. Il suppose que cela fait bien longtemps que c'est le cas. Son emploi ne lui permet pas d'être définitivement écarté de la violence, et de la faucheuse. Il craint qu'elle rôde autour de lui, en riant d'un lapsus pervers. Il la voit, dans ses rêves, se manifester sous différentes formes pour le tromper, et lui voler d'autres êtres chers. Il en a vu, des corps, des dizaines, un peu trop. Si les années ont eu raison de son dégoût, sa tristesse, elle, ne fait que croître. Le désespoir d'être voué à voir des cadavres, à aller enterrer des amis, et à prier sur leurs tombes.

Le déclic. Cette femme, qu'il ne voyait pas jusqu'à lors, se manifeste soudainement, sans même comprendre ce qu'elle enclenche chez lui. Pour la première fois, il tourne la tête vers elle, et pour la première fois, il la regarde. Son regard lui flanque la nausée, ou sont-ce simplement ses paroles ? Ce n'est décidément pas avec bienveillance qu'elle attire son intention. Il reste ahuri, un instant, les yeux écarquillés, sans savoir quoi réellement dire. Vient-il vraiment d'entendre ce qu'il croit avoir entendu ?

« Je vous demande pardon ? »

Alors qu'il se penche vers elle, et qu'elle ne le regarde même pas, il fronce les sourcils, sentant ses nerfs se tendre.

« Qu'est ce que vous venez de dire ? »


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- Je vous demande pardon ?
La dénégation. Diane se renfrogne, voûtant imperceptiblement les épaules. Elle n'est pas encline à s'étendre davantage sur le sujet. Pourtant, elle sent déjà poindre la catastrophe. Elle n'a pas besoin d'être devin pour percevoir la tension qui circule présentement dans les veines de son interlocuteur. Elle étouffe un grognement agacé dans le creux de sa gorge, sous une énième gorgée brûlante. Il est évident que la conversation ne s'arrêtera pas là. Cela étant, il aurait, sans aucun doute, tout à gagner en rattrapant sa cadette. Diane lève les yeux vers la pendule, au loin, qui lui rappelle que si le temps est compté pour certains, il ne représente, en revanche, plus rien pour elle. Et, qui sait combien d'heures, peut-être de minutes restent-ils à Valerica. Elle papillonne des cils. Malgré sa parfaite apathie, une petite voix égarée lui hurle d'agir. Que faire ? Du moins, comment le faire ? Elle passe une main sur ses traits tirés, expire bruyamment en se tournant complètement vers le jeune homme. Son regard croise une nouvelle fois le sien et, elle ne peut qu'arquer un sourcil face à son air peu avenant. D'abord perplexe, elle détaille sa mâchoire crispée avec attention.
- Qu'est-ce que vous venez de dire ?
Elle lève les yeux au ciel sans discrétion aucune. Force est de constater qu'il a parfaitement assimilé ses dires. Elle pose une main contre son torse, l'incite à reprendre place correctement.
- Oh, on se calme, G.I. Joe.
Sans détourner son attention, elle lève le bras en direction du barman.
- Ramène-nous la bouteille, je sens que l'on va en avoir besoin.
Elle plisse un peu les yeux, le scrute avec un rare intérêt, essayant naïvement d'entrevoir une quelconque réponse. Mais, malgré les émotions qui semblent présentement faire rage dans sa petite boîte crânienne, Diane n'est pas certaine de comprendre véritablement l'ampleur des choses.
- Ce n'est pas la peine de jouer les gros bras. Je ne suis pas la menace.

Elle balaye d'un œil critique la pièce qui, regorge désormais d'ivrognes en tous genres. Visiblement, pour la première fois, cette soirée ne se terminerait pas de la sorte pour elle. Elle le reprocherait bien au pauvre gaillard assis à ses côtés mais, elle n'est pas certaine qu'il faille enfoncer davantage le clou. Elle tente vainement de se rappeler les conseils de Sonja. Encore aurait-il fallu qu'elle ait écouté avec soin ses recommandations. Elle se devrait donc d'improviser. Comme pour beaucoup de choses dans son existence. Elle se racle donc la gorge, se penche vers son interlocuteur afin de se faire entendre que de lui. Légèrement cambrée en direction de son visage, Diane marque une pause. Les quelques fragrances qu'il dégage lui flanque la nausée. Elle frise un peu le nez, esquisse une légère moue rebutée.
- Sérieusement, vous dormez à la morgue ? Dans un cercueil ? Votre odeur..., commence-t-elle, sans vouloir vous manquer de respect, vous sentez le cadavre.
Elle incline légèrement sa petite tête sur le côté.
- Pourtant, de nous deux, c'est moi le cadavre.

Diane fait-fi de ses effluves à la fois entêtantes et repoussantes. Elle va devoir s'expliquer sur son annonce et donc, mettre en avant cette toute nouvelle nature qu'elle ne porte pas sincèrement dans son cœur. Heureusement, la bouteille demandée au préalable tinte contre le comptoir, lui indiquant par la même occasion qu'elle lui portera secours si besoin est.
- Je suis morte, déclare-t-elle platement, alors je sens quand les gens vont... mourir. Ou qu'ils courent un quelconque danger.
Elle laisse s'étendre quelques minutes de silence, afin que son interlocuteur n'intègre l'idée et qu'elle puisse ingurgiter la fin de son verre. Elle hausse nonchalamment ses frêles épaules, puis s'adosse contre l'installation pour contempler la vie qui ne cesse de grouiller fièrement autour d'eux.
- Et, votre sœur... veillez sur elle.
Cette constatation ne lui plait guère. Si Valerica s'est montrée envahissante plus d'une fois, Diane ne peut nier que cette dernière fut, étrangement, une distraction agréable. Ou, peut-être est-ce le fait qu'elle s'est aisément reconnue à travers ses agissements. Cependant, jamais elle ne l'avouerait à haute voix. Elle se pince la lèvre, visiblement songeuse. Elle ignore pour quelles raisons mais, une force invisible l'incite à vouloir porter secours à cette petite blonde. Alors, elle se fustige un instant, avant d'ajouter:
- Je peux lui rendre visite régulièrement. Il est clair que vous n'êtes pas le bienvenu.
Elle plonge ses prunelles inquisitrices dans les siennes.
- Pourquoi est-elle si... remontée contre vous ?


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Incohérence. Dans son crâne, l'écho d'un cri lui révulse la gorge. Qui est-il, et que doit-il faire ? Il ne sait plus. Le temps est passé trop rapidement, depuis la première fois qu'il a retrouvé Valerica. Et tant de faits se sont réalisés jusqu'à aujourd'hui, sans que jamais il ne puisse la retrouver. Cette soeur qu'il a tant chérie autrefois, et qu'il, pourtant, a abandonnée. Oh, il n'est pas certain de lui en vouloir. Après tout, sa réaction lui paraît tout à fait normale. Qui voudrait de lui ? Qui voudrait de Jay ? Lui-même ne souhaiterait pas se rencontrer. Il sait qu'il n'a pas beaucoup à offrir. Et quoi, d'ailleurs, dans ce peu de faits ? Amitié ? Trop maladroit. Amour ? Trop d'incertitudes. Protection ? Trop de failles. Il n'est rien, il n'a rien à offrir. Alors Valerica a bien raison de le fuir. En attendant, il se cloître derrière cette barrière de fer, où il ne risque rien, où il reçoit tout. Seulement, les autres ne voient rien. Ils croient qu'il n'a pas de cicatrice, et qu'il a l'habitude, tellement, qu'il s'en fiche. Mais Jay est bien loin de là, malheureusement. Car plus le temps passe, plus les refus de Valerica marquent la fin. Cette existence, il l'a passée à la retrouver. Et qu'arrivera-t-il lorsqu'elle disparaître pour de bon ? Lorsqu'il ne pourra la suivre ? Il l'ignore. Et il en est terrorisé. Car, sans elle, il n'a plus de but. Il n'a plus rien.

« Eh, on se calme G.I. Joe. »

Dans une situation quotidienne, il aurait certainement souri de cet étrange surnom. Force est de constater que peu lui ont infligé de telles sottises. A l'Armée, où ses seuls amis demeurent, peu d'entre eux ont eu le temps, l'envie, la joie de le surnommer. Un autre jour, dans d'autres circonstances, il aurait souri, et il aurait senti son coeur se gonfler. Malheureusement, aujourd'hui est aujourd'hui, et il ne peut que froncer les sourcils en constatant la proximité de cette femme, ou plutôt son absence totale de gêne. La bouteille, sa meilleure amie, s'installe avec eux au bar, et il tente de l'ignorer. Il tente toujours, ou du moins, il dit qu'il tente de l'ignorer, pour paraître un peu moins dépendant de ce fantôme.

« Si vous n'êtes pas la menace, expliquez-moi donc comment vous pouvez vous permettre de m'annoncer de telles choses. »

Jay est un homme de certitudes. Il n'a aucune foi en une entité supérieure, malgré les nombreuses créatures qui regorgent en ce monde si étrange. Plus le temps passe et plus il est surpris par ce qui s'y déroule. Mais peu importe, n'est-ce pas ? Il n'est ni politicien ni riche, il ne peut rien changer ici-bas. A quoi bon chercher ? La seule chose qu'il peut faire, c'est protéger Valerica.

« Vous êtes.. Une Sidh, c'est ça ? »

Bien sûr. Il connait chaque race par coeur. Il en a dessiné chaque trait dans sa tête, pour qu'à chaque mission, il puisse y faire face. Car s'il est présent sur le champ de bataille, il sait fort bien que d'autres peuvent l'être. Oh, son crâne regorge d'informations, et il se sent presque fier d'avoir compris. Avant que la réalité ne le rattrape. La messagère de la mort le met en garde. Et il baisse les yeux, pour boire son verre cul sec, s'en resservir un, le boire lui aussi. Que va-t-il faire ? Peut-il seulement empêcher cela ? Les questions sans queue ni tête se pressent dans son crâne éméché. Il ne sait plus. Il ne sait rien.

« Je le fais déjà, même si elle ne le veut pas. »

A sa question, il relève les yeux vers elle. On ne lui a jamais posé la question. Et il ne sait s'il doit y répondre. En état totalement sain, il aurait certainement vu la honte incarner sa pire enveloppe. Mais l'alcool résout tous les problèmes, il berce son petit coeur brisé.

« Le sujet est délicat. »

Et il sourit. Car la scène ressemble à ce genre de films puants qui passent au cinéma. Le genre de scène où, assis au bar, les deux personnages principaux se rencontrent pour mieux se soutenir. A croire que sa vie n'a aucun sens.

« Je ne supportais plus la situation. Je ne supportais plus ma mère, mon visage, ma vie. Je ne pouvais plus les porter, je n'étais qu'un adolescent perturbé. »

Il boit, encore.

« Je les ai abandonnées. Je suis parti, pendant huit ans, à l'armée, sans donner de nouvelles. J'avais peur de revenir, si jamais je le faisais, que ma mère m'écrivait, que Valerica me dévoilait sa tristesse de ne plus m'avoir auprès d'elle. »

De nombreuses images lui remontent à la tête, lui explosant le myocarde.

« Lorsque je suis revenu, Mère était morte depuis quelques mois. Valerica vivait dans la rue. Je ne me suis jamais autant senti... abominable. J'ai essayé, tous les mois, de me racheter. Constatez que mes efforts furent vains. »


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No diggity + Ft. Jay EmptyVen 17 Juin - 12:27


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- Vous êtes.. Une Sidh, c'est ça ?
L'hésitation du pauvre larron fait écho à la grimace qui vient déformer ses lèvres. Une Sidh. Un nom qui semble bien trop clinique lorsque l'on connaît les enjeux que cela implique. Elle encadre son visage de ses propres mains, appuie ses coudes contre la surface plane du comptoir. Une Sidh. Doux mot pour, finalement, une existence des plus ingrates. Annoncer, prévenir la morte; quel crétin souhaiterait un tel avenir ? Elle expire bruyamment. Comment pourrait-elle endosser sérieusement ce rôle ? Elle n'est, au fond, qu'une gosse terrifiée, pétrifiée par les frasques douteuses de la destinée. Pourtant, lorsque son regard croise celui du malotru posté à ses côtés, sa mission paraît prendre tout son sens. Elle fronce imperceptiblement les sourcils, secoue mollement la tête à cette idée. Aurait-elle, encore, un brin de conscience à accorder à autrui ? Visiblement. Peut-être que sa rédemption se trouve là, à travers ces deux personnes que la peine et la colère éloignent et rapprochent à la fois. Elle n'ose véritablement y croire. Les secondes chances ? Elles l'ont occulté depuis bien longtemps. Pourtant, Diane s'accroche secrètement à cet espoir, même vain. Alors, plus chaleureuse, elle opine.
- Je suis une Sidh, oui.
Cette acceptation lui arrache un frémissement ambigu qui la pousse à clore les paupières quelques instants. Elle est une Sidh. Elle n'a jamais osé l'admettre à haute voix. Elle remplit son verre, en ingurgite le contenu à moitié, puis lui adresse un rictus amusé.
- Plutôt bien conservé pour un cadavre, hein ?
C'est plus fort qu'elle. Mais, l'humour reste son seul échappatoire au vu de la conversation qu'ils entretiennent présentement. Elle se pince la lèvre. Mais, la situation n'est définitivement pas aux éclats de rires. Elle fixe la main qu'il a déposé non loin d'elle. Elle hésite. Se doit-elle d'oser un geste tendre ? En a-t-elle le droit ? Peut-elle annoncer l'inévitable et consoler par la même occasion ? Elle grommelle entre ses dents. Pourquoi faut-il que tout soit aussi compliqué ?

- Je le fais déjà, même si elle ne le veut pas.
A croire qu'elle possède plus en commun avec lui que ce qu'elle pensait. Diane ne dit rien mais, derrière sa rétine, quelques scènes de filatures ravivent en elle une pointe de culpabilité. Artemis. Heureusement, leur situation a bien évolué depuis ce temps-là. Même si, elle doit l'admettre, il lui arrive encore de veiller sur elle de loin. Il est bien plus aisé de n'être qu'une ombre sépulcrale. De toute évidence, elle n'est pas réellement douée lorsqu'il s'agit de faire la conversation. Et, ce qui l'unie encore à sa fille reste parfois indicible et nébuleux. Trop d'années se sont écoulées, trop de temps a filé entre leurs doigts pour qu'elles puissent rattraper quoi que ce soit.
- Je vois, souffle-t-elle, je comprends ça.
Elle n'irait pas jusqu'à lui conter son propre vécu. Mais, il lui inspire, étonnement, beaucoup de calme et de douceur. Diane s'approche un peu de lui, prudemment, comme pour le rassurer sur ses attentions.
- Votre sœur... elle n'a pas l'air très... facile.
Un léger rire s'égare au travers de son souffle.
- Elle me fait penser... à moi.

- Le sujet est délicat.
Diane lui adresse - maladroitement - un doux sourire, afin de l'encourager à poursuivre. Chose qu'il fait rapidement. Elle ne dit rien. A dire vrai, elle écoute avec attention l'histoire qu'il lui délivre pudiquement. A croire que toutes les familles ont leur lot d'emmerde. Et, finalement, c'est plus fort qu'elle lorsqu'elle vient recouvrir sa main de sa paume froide. Comment aurait-elle pu rester insensible à cette histoire, alors qu'elle ne peut que se reconnaître à travers lui, également. Elle hoche tristement sa petite tête. Peut-être est-ce un signe, finalement ? Elle se retient de glousser à cette idée, elle qui n'a jamais cru en rien.
- Je ne vous jugerai pas pour avoir fuis. Parfois... j'imagine que l'on ne peut faire autrement.
Elle papillonne des cils pour chasser l'iode qui lui brûle perfidement la rétine. Sa culpabilité lui renvoie la sienne en pleine figure.
- Je peux... essayer de parler avec votre sœur. Elle avait l'air... de me porter pas mal d'intérêt.
Elle ancre ses prunelles d'un bleu glace dans les siennes, incline un tantinet la tête.
- Quant à vous... vous devriez vous reposer. Vous faites peur à voir.
Diane serre davantage ses doigts entre les siens.
- Je resterai près d'elle cette nuit, si cela peut vous rassurer.


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Angel & Dante

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