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Bienfaisante nostalgie - Piotr

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Bienfaisante nostalgie - Piotr EmptyLun 18 Jan - 1:27
Piotr & Theus





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Tous les musiciens, de blancs vêtus, se berçaient et se pliaient devant la dure et tyrannique baguette du chef d'orchestre. Tout de noir, de gestes frénétiques, de signes incompréhensibles, d'une langue incroyablement complexe, en rythme et en douceur, en dureté et fraîcheur, sur la pointe de ses pieds, dressé dans sa queue de pie, il se tenait en maître des cordes et des sons. Véritable dieu du vent caressant le champ de coton devant lui, il jouait avec cette mer de musiciens d'albâtres. Et, tout juste devant lui, en évidence, incluse mais propulsée sur le devant de l'orchestre, ma mère, la Soliste de ce soir.
En rouge.
Une robe fourreau la couvrant de ses épaules à ses chevilles, d'un sombre bordeaux détonnant avec le reste de la foule, unique coquelicot d'une plantation, elle brisait cet océan d'harmonie en se pliant à son propre rythme ; on l'écoutait, on la voyait si concentrée, si absolue dans son art, si intense dans le maniement de son archet qu'elle hypnotisait toute la salle sans effort apparent.

La deuxième partie du concert, le Concerto pour violon en Ré Majeur de ce si génial Beethoven avait bercé mon enfance, lui parmi mille et un autre opus. Je pouvais fredonner de tête les notes que devait jouer ma mère, je me souvenais parfois des moments où je devais tourner les pages du cahier de ma mère quand elle répétait à la maison. Par moment, je fronçai les sourcils car je savais où elle peinait dans l'enchaînement de notes.
Ce concerto précis, si difficile pour ma mère, je lui avais un jour dit qu'il s'agissait de l'un de mes préférés. Enfant, sans connaître réellement à l'époque la mentalité si perfectionniste de ma mère (et l'étendue de l'amour qu'elle avait pour moi), je ne pouvais me douter de l'impact que cela allait avoir sur elle. Elle s'entraîna, répéta, avec une intensité sans pareille. Lorsqu'elle dut le jouer la première fois après cette déclaration, je ne pus sentir le stress, l'angoisse qui gisait au plus profond de son âme. Ma mère, lors de ce spectacle-ci, alors que je devais avoir huit ans, ne jouait plus pour le public, encore moins pour sa quête personnelle de recherche du Beau, mais pour moi. Pour son fils. Au milieu de la salle, je me souvins encore de l'intensité de ses notes, de cette musique sur le corps de ma mère. Et j'avais l'impression d'être seul avec elle.

Presque vingt ans plus tard, la sensation demeurait inchangée. Certes, elle jouait mieux ; certes, je ne lui mettais plus une telle pression ; les notes m'étaient destinées. A personne d'autre. Et je restais seul dans la salle. Les mains devant une bouche coite, le regard fixé sur la soliste qui m'émerveillait, plus rien n'existait.
Quand le silence vint enfin, marquant le point final des portées, on se leva et on applaudit. Une véritable ovation.

Mon père m'avait raconté quand j'étais adolescent qu'en Russie, sous Staline, la peur de la déportation était omniprésente. Si les arguments de condamnation étaient souvent fallacieux, les agents du NKVD avaient eux-même peurs d'être envoyés aux travaux forcés car ils subissaient des quotas à respecter. Une anecdote disait qu'à la fin d'une conférence du dictateur, tout le monde s'était levé pour applaudir. Les applaudissements devinrent ovation presque crescendo. Les minutes passèrent, le brouhaha ne cessa. Ils savaient, chacun des spectateurs, qu'arrêter d'applaudir en premier signait un arrêt de mort. Alors on continua cinq, six, sept minutes. Les plus âgés faiblissaient mais n'osaient s'asseoir. Ils applaudissaient. Un notable local, un chef d'usine -si mes souvenirs sont exacts-, posa son derrière sur sa chaise et entama la marche vers le silence qui arriva presque instantanément ensuite, soulageant l'audience.
Le lendemain, il fut envoyé au goulag.
Ce soir-là, pendant cette ovation pour l'orchestre et ma mère, je souhaitais être un agent du NKVD et voir qui serait le premier à défier l'assemblée en le faisant taire ses mains.

Les musiciens quittèrent la scènes et le silence se fit. Les murmures des spectateurs se muèrent en brouhaha de parole. La masse de la bourgeoisie âgée s'égraina vers la sortie, se dirigeant vers le bar de l'opéra afin de critiquer l'orchestre et se raconter les derniers potins. Quant à moi, je me dirigeais vers les coulisses, allant rejoindre ma mère. Naturellement, on me laissa passer, on me connaissait bien ici et il suffisait de demander pour entrer à vrai dire, personne n'osait cependant.
Elle avait une petite loge, avec le chef d'orchestre qui s'était lui rué vers le bar pour se gorger de bourbon, et en me voyant arriver, me demanda de l'aider à défaire ce chignon si complexe mais si lourd sur la tête.
Quand je lui avouai que j'avais été conquis par la musique, elle roula les yeux au ciel et lâcha un timide merci. Elle était exténuée mais heureuse, euphorique et le cœur battant du trac et du plaisir à être sur scène.

Quelqu'un tapa à la porte de la loge. Miss Snowden, quelqu'un demande à vous voir, il semblerait que vous ayez travaillés ensemble en Russie. Elle fronça les sourcils, ne se rappelant sans doute pas avec qui elle avait bossé. Normal. J'arrive, cria-t-elle à travers la porte. Plus bas, cependant, elle me dit :

"Theus, tu finiras plus tard avec le chignon. Fais patienter ce type, faut absolument que j'aille pisser en fait.
- D'accord."

J'abandonnais l'abondante et longue tignasse de ma mère pour aller voir cet homme, ou cette femme je ne savais. Ils n'étaient pas trente-six, quelques musiciens s'affairaient dans la léthargique allégresse d'une fin de soirée, reconnaissable à leurs costumes, et quelqu'un d'autre qui dénotait.

"Vous vouliez voir ma mère, Isobel Snowden ? Elle arrive d'ici quelques instants. Je suis son fils, Promotheus, me présentais-je, vous êtes donc musicien ?"




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Bienfaisante nostalgie - Piotr EmptyVen 22 Jan - 16:55
Promotheus & Piotr







Ottawa était belle. Je ne pouvais le nier. Elle offrait plus de surprises que ce que j'aurais pu imaginer.
Bien que cette ville me paraissait encore nébuleuse, mes pas n'avaient plus peur de s'aventurer ailleurs. Sous les conseils de mon frère aîné, je profitais de ma journée de repos pour arpenter de nouvelles rues qui m'étaient alors inconnues, profitant du calme offert par cette journée d'hiver. On ne pouvait pas dire que je me sente beaucoup dépaysé : le sol est aussi blanc que celui de Russie. La neige duveteuse semblait connecter les deux continents. Même si, dans mon cœur, j'étais loin de me sentir comme à la maison.

Elle crissait sous le moindre de mes pas. C'est un son qui m'accompagne depuis l'enfance... quelque chose de beau, on pourrait presque en faire une mélodie. Je me rappelais alors que nous avions tenté de le faire, à une époque, lorsque nous étions enfants. Mon frère et moi... on avait de la suite dans les idées. Dommage que nous n'étions plus enclins à faire ce genre de jeux... bien que je restais persuadé que l'imagination de Mikhail n'est pas morte étouffée par la rigueur de son travail. S'il sortait un peu plus... il verrait que j'ai raison, et que le monde peut apporter plus de beauté et d'insouciance qu'il ne l'imagine.

J'ai tant et tant marché que j'en avais presque oublié la raison première pour laquelle j'étais sorti. J'ai certes passé la journée dehors, mais ce soir, ce ne sera pas le cas. J'ai appris l'existence de l'Opéra Lyra bien avant d'arriver au Canada, m'étant renseigné via des connaissances du milieu s'il existait des scènes célèbres à Ottawa sur lesquelles poser mes chaussons de danse. Il était donc logique que je m'y rende quelques jours après avoir conquis la terre canadienne. Mon travail actuel me convenait bien... pour payer les frais du loyer que je tenais à partager avec Mikhail. Mais malgré le contact agréable que j'avais avec les élèves, ce n'était pas pareil. La scène me manquait. Plus que ce que je ne souhaitais l'avouer.
Toujours est-il qu'en voulant m'y renseigner quelques jours auparavant, je constatais qu'une affiche pour un concerto particulier était placardée au sein des murs, et même à l'extérieur. Mon attention s'était alors portée sur un nom en particulier. Quelque chose qui me ramena davantage vers mes souvenirs, seul héritage de ma vie russe, en dehors de mes maigres bagages que j'égrainais alors un peu partout dans l'appartement de mon frère.

Isobel Snowden.

Nous avions travaillé ensemble pour une collaboration en Russie, une pièce de grande envergure pour le Bolchoï. Et... aussi étonnant que cela puisse paraître, nous nous étions trouvés beaucoup de points communs. Plus qu'une musicienne, sa ténacité et son côté perfectionniste avaient fait d'elle une amie, en accord avec mes principes. Si bien que bien souvent, nous restions seuls à nous entraîner le soir, pas toujours le plus légalement du monde puis les règles autour du théâtre restaient strictes.

Un sourire avait naquit sur mes lèvres glacées, et sans vraiment réfléchir, j'avais acheté une place à un prix raisonnable. Ce qui signifiait que je n'étais pas très bien placé, mais l'important, c'était sans doute que mes oreilles fonctionnent bien.

Ce soir, donc, j'assisterai à mon premier concert classique sur le sol Canadien. Le premier depuis longtemps auquel je ne participerai pas...
Un coup d'oeil à ma montre alors que j'attendais que les portes ne s'ouvrent. Ponctuel comme jamais, j'étais même arrivé avec une heure d'avance, histoire de ne pas rater le début. Bien vite je retrouvais la chaleur, et tout aussi rapidement, je fus placé.

Pour me taire, et admirer. Écouter, surtout.

Quand la dernière note retomba dans l'air, je fus l'un des premiers debout, à applaudir comme un forcené. J'ignorais si c'était à cause du décalage avec mon pays, et de ma sensibilité exacerbé, mais j'étais alors persuadé que je venais d'assister à un prodige musical. Il y avait tellement longtemps que je n'avais pas profité simplement de l'instant, pour contempler ce que la musique pouvait apporter de si beau...

Alors que le silence retombait, que les spectateurs commençaient à quitter les lieux, j'étais loin de vouloir faire la même chose. Avançant en sens contraire, je tentais de trouver les coulisses pour saluer ma vieille amie. Elle devait être exténuée après une telle performance, mais je ne pouvais laisser passer ma chance !
Je parvins finalement à me faufiler tel une petite souris (ou un petit rat, vu l'endroit.) et, quand on m'indiqua sa loge, ce n'est pas elle que je trouva. Mais un jeune homme, peut-être un peu plus jeune que moi. « Ah... Bonsoir ? », dis-je, légèrement pris au dépourvu. Puis finalement, les explications vinrent naturellement à moi, et je souris un peu. Elle m'avait déjà parlé de son fils. « Oh, je, non, pas du tout ! Je être Piotr, Piotr Andreïev. Moi et mère de vous avoir travaillé ensemble dans passé ! »
J'avais beau m'appliquer comme je le pouvais, mon accent russe était à couper au couteau, et mon vocabulaire ? Un calvaire.
« Je ne pas vouloir déranger elle si elle fatiguée... Je pouvoir repasser plus tard. »



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Bienfaisante nostalgie - Piotr EmptyVen 12 Fév - 22:02
Piotr & Theus





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Il n'était pas musicien, il était russe. Deux choses différentes.
Déjà, son délicieux petit accent me fit un drôle d'effet sur ma personne, un truc étrange qui s'appelle fou rire. Je sais, ce n'est pas bien sympathique, pour cette raison je le gardai pour moi et eus simplement un sourire sincère, quoi qu'un peu exagéré. Après, notre accent canadien n'avait rien à envier à celui sibérique mais je dois l'avouer, sur le coup je fus surpris.
Après, il n'avait pas dit qu'il venait de Russie, peut-être était-il polonais, ou tchèque, ou un truc par là-bas, à l'est de l'Europe. Mais je me souvenais que ma mère était allée il y a quelques années de ça en Russie, pour je ne sais quelle représentation.

Ce voyage avait été marquant pour deux raisons, la première venait de son beau-père, mon grand-père paternel, éternel communiste dans l'âme. Il ne cessait de lui demander des photos de la statue de Lénine, de décrire la beauté de la Glorieuse Patrie, de radoter qu'elle avait eu une chance incroyable d'avoir fait un séjour dans ce pays si précieux à ces yeux. Des mois avant et des mois après son voyage, le grand-père ne parlait que de la Russie avec moults anecdotes à la clef. Mon père, son fils, n'osait le contredire et ternir la parfaite illusion qu'il avait du communisme.
La seconde venait d'un petit plat cuisiné que ma mère avait fait après son retour. Une sorte de ragoût de poisson à l'aspect brunâtre. Durant des jours, elle en avait vanté les mérites, disant que c'était le plat le plus merveilleux au monde, qu'elle avait demandé la recette à un restaurant, que nos papilles n'en reviendrait pas, et caetera. Lorsqu'elle sortit les premiers morceaux de poisson et d'accompagnement et qu'elle les versa dans nos auges, mon père et moi eûmes un regard complice. Enfin, quand nous goûtâmes ce fameux met, nous crûmes vomir sur le coup.  Oh, ma mère apprécia mais jamais elle n'en refit.

Ainsi, l'accent russe du jeune homme en face de moi me fit penser à ce plat. Typiquement. Particulièrement. L'odeur, poisson et oignon. La texture, bizarre et pleine d'arêtes. Le goût, indescriptible.
En vrai, je ne savais s'il s'agissait réellement d'un ragoût.
Et donc, l'homme en face de moi devint l'incarnation vivante de ce ragoût. L'avatar du poisson mariné et infect. Toute sa culture, toute sa nationalité, tout son physique, son histoire et son destin, n'étaient que du poisson. Du poisson gras et infect.

Il s'appelait Piotr. Dans ma tête, non. Dans ma tête, il s'appelait Ragoût Andreïev, et s'il avait travaillé avec ma mère, peut-être qu'à cause de lui on avait goûté ce ragoût. Ou pas. Je n'en savais rien.

Quoi qu'il en soit, je ne savais pas en quoi il avait travaillé avec ma mère. S'il n'était pas musicien, ou chef d'orchestre (il l'aurait dit), qu'était-il ? Ingénieur du son, son et lumière, placier dans un théâtre, technicien de surface ? J'espèrais que ma mère s'en souviendrait. J'espérais aussi qu'elle ne lui parlerait pas russe, vue son niveau. Elle connaissait quelques mots, comme poisson, chat, église et toilettes, rien de bien intéressant. Autant parler en anglais, elle ne se couvrirait pas de ridicule.
Je verrais bien comment cela évolura, l'histoire nous le dira. Et si, ce jeune homme, voulait partir, je devais l'en empêcher. Rien que pour le spectacle de ma mère devant un Russe.

"Oh non, ne vous inquiétez pas. Elle est là dans deux minutes, même pas."

Il fallait juste que j'en apprenne plus, par moi-même, sur cet individu. Curiosité presque professionnelle.

"Vous avez fait le trajet depuis la Russie rien que pour la voir ?"

Question stupide. Mais surtout, s'il n'était pas Russe (certes, ma mère n'avait pas travaillé dans d'autres pays slaves, mais quand même), j'aurais très honte. En somme, j'étais dans la merde.




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Bienfaisante nostalgie - Piotr EmptyJeu 3 Mar - 16:50
Promotheus & Piotr







Je détaillais le grand gaillard qui me faisait face, non sans un petit sourire qui taquinait le coin de mes lèvres. Quand Isobel m'avait parlé de son fils à l'époque, j'avais imaginé un bambin qu'elle avait laissé le temps d'une carrière, mettant sa vie de famille entre parenthèses. Ça ne me choquait d'ailleurs pas plus que ça. Peut-être parce que je n'aimais pas spécialement les enfants, ou peut-être parce que ma propre mère faisait davantage office de fantôme errant que de véritable modèle d'adulte. Pour moi... c'était quelque chose de normal de penser aussi à son travail, autant qu'à sa progéniture, quitte à s'éloigner un peu d'elle de temps à autre. Nous n'étions pas rattachés de force à tout ce qui portait notre code génétique. Et même l'amour filiale se construisait petit à petit.

Toujours est-il que lorsque je compris qui était Promotheus, je ne pus m'empêcher de rire, tout en lui serrant la main. « Ravi de connaître vous alors, Promotheus. Isobel beaucoup parler de vous ! » Que le temps passait vite. Mes jours de répétitions effrénés avec cette charmante violoniste me semblaient pourtant si proches... A croire que je vieillissais avant l'heure. Une chose qui, en soi, me terrifiait lourdement.
Un nouveau rire alors qu'il s'adressa à moi, plus léger, moins emprunt de nostalgie, plus doux en somme. « Oh, niet. Enfin... je ne pas être là depuis longtemps. » Inutile de m'étendre sur les raisons de ma venue au canada. Non pas que c'était un secret... mais j'étais encore trop fragile pour parler de ce qu'il m'était arriver sans éprouver remords, tristesse et colère. Bien que je n'étais que la victime dans cette histoire. Bien que tout ça... soit resté confiné dans la neige pour mourir de froid. « Ça être coïncidence, en fait. Quand je voir son nom sur euh... affiche ? Affiche, c'est ça. Je venir la voir pour lui dire bonjour, ça faire longtemps. » Mes mots se succédaient étrangement dans ma bouche, comme si je luttais contre une force invisible m'empêchant de m'exprimer correctement. Une force appelée barrière de la langue, sans doute. « En tout cas... mère de vous toujours jouer aussi bien. Les choses ne changent pas ! »

Un petit rire nerveux passa le seuil de mes lèvres alors que j'achevais mon monologue explicatif, me fendant d'une tape amicale contre l'épaule de ce garçon que je venais à peine de rencontrer. C'était peut-être... trop familier, dans ce pays, d'agir ainsi avec des étrangers. Aussi me ravisais-je très rapidement, me raclant même la gorge. « Et je... parler beaucoup. Désolé. » Ce dernier mot glissa de ma gorge dans ma langue maternelle, tant ma gêne commençait à devenir imposante. J'occupais pratiquement toute la conversation à moi tout seul et il était clairement impoli de continuer ainsi. Alors je posais mes yeux sur le jeune homme, ou plutôt levais les miens pour lui faire face, et brisa le silence qui s'était installé de lui-même.

« Vous... travailler aussi dans musique ? Je être danseur. », ajoutais-je finalement avec un peu d'hésitation. « Isobel et je... concert ensemble, très très longtemps avant. »

Et à présenter les choses ainsi... je me faisais de plus en plus vieux. Super.



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