Aétios + Braquage du frigo !

Braquage du frigo !

Tout ce dont on a besoin, c'est d'l'amour.
Mais un peu de chocolat ne fait jamais de mal.

Revoir mes parents se faire exécuter. Une fois, deux fois, trois fois… Bordel, pourquoi j’devais subir ça à chaque fois que je m’endormais, hein ? J’ai rien demandé de tout ça. J’ai pas demandé à ce que mes parents crèvent devant mes yeux, ni à ce que je me retrouve à la rue… ni à faire ce cauchemar dégueulasse. J’avais envie d’oublier les choses, croyez-moi, mais est-ce que c’était réellement possible… ? Je crains que non. Les cris des gens effrayés, le son de l’impact de la balle qui s’est enterrée dans le crâne de ma mère, puis mon père. Leur visage figé, mes larmes. Non. J’avais plus envie de voir ça.

Je me suis heureusement réveillée lorsque mon rêve, ou plutôt cauchemar prit fin. La télé qui était allumée indiquait deux heures du matin. Oh putain… pourquoi j’me réveille à cette heure-là, moi ? Je souffle en me redressant sur mes coudes, puis je jete quelques regards dans la pièce. Le salon, Aétios me laisse dormir dans son salon. Ce gars, je ne le connais pas plus que ça. On s’est rencontré alors que j’avais fait une grosse connerie… mais il m’a couvert et m’a emmené chez lui, m’a pris sous son elle… Ça ne faisait qu’une semaine que je vivais chez lui, mais j’appréciais sa gentillesse à mon égard, bien que je ne sache pas vraiment comment me comporter face à tout ça. Je l’ai déjà remercié, de nombreuses fois. Le salon vide, je poussais la grande couverture qu’il m’avait donnée pour pouvoir me lever, vêtue de l’un de ses t-shirts et d’un vieux short de sport qu’il m’avait prêté pour la nuit, puis je baissais le son de la télé qui diffusait un film d’action qui était plutôt fort et qui avait sûrement dû déranger Aétios qui était sûrement en train de dormir. Mais je suppose que s’il ne m’a rien dit, c’est qu’il n’a pas eu de problèmes à s’endormir.

Je me suis dirigée vers la cuisine en appuyant sur tous les interrupteurs qui se trouvaient sur mon passage pour allumer les lumières, je détestais l’obscurité, être dans le noir… ça me foutait les jetons. Arrivée face à mon objet préféré, le frigo, je l’ouvre puis… je regarde ce que je pourrais prendre. Un pot de crème glacée, une bouteille de soda. Je le referme puis je vais jusqu’à l’un des armoires sur la pointe des pieds pour en sortir un gros pâquet de gâteau. Une cuillère dans ma main, je pris la bouteille pleine, le pot de glace et le paquet de gâteaux dans le canapé en prenant soin d’éteindre toutes les lumières que j’avais allumées puis je pose tout sur le canapé après m’être assise, commençant à déballer le paquet de gâteaux que j’ai rapidement enfourné, mettant un tas de miettes sur la couverture et sur le canapé. Les yeux posés sur ce film que je ne connaissais pas qui était diffusé à la télé, j’ai failli m’étrangler quand j’ai entendu l’un des personnages parler d’une prise d’otage. Je me suis directement penchée pour prendre la télécommande qui était sur la table basse et changer la chaîne que j’avais mise avant de dormir. 127, une chaîne de dessins-animés, ça c’est cool. J’avais beau avoir quinze ans, Bob L’éponge ça m’éclatait toujours autant.

Le paquet de gâteaux terminé après cinq bonnes minutes, je laisse l’emballage à mes côtés, sur le canapé puis j’ouvre la bouteille de soda pour la soulever et l’amener à mes lèvres, buvant quelques gorgées. Bordel, ça m’avait manqué, ça. On boit pas de Coca dans les rues, ça c’est sûr… Ma soif, ou plutôt ma gourmandise sauvée, je pose la bouteille à terre puis je m’apprête à ouvrir le pot de glace pour en manger quand je vois la lumière du couloir s’allumer. Ça m’a presque fait sursauter, putain. Je l’ai réveillé ? Les sourcils froncés, je posais le pot de crème glacée près de l’emballage des gâteaux puis j’ai tout recouvert à l’aide de la couverture pour ne pas qu’il voit que j’ai dévalisé son frigo, ce soir… Quand je le vois débarquer dans le salon et me remarquer, je n’ai pas d’autre réflexe que celui de lui sourire, assise en tailleur dans le canapé. « Salut… Ça va ? », qu’est-ce que j’avais l’air bête…

La fifille et son Pôpa

Putain mon frigo!.

Couché dans mon lit, j'étais éveillé depuis pas mal de temps. La cause ? La gamine qui gigotait dans tout les sens, gémissent dans son sommeil. J'aurais dû aller vers elle, la rassurer, lui dire que c'était terminé. Mais non. Faut dire que je ne suis pas spécialement doué avec les gosses de son âge. Je m'en sors bien avec mes autres fils, Alek était à l’étranger et Dante ben... Dante lui c'est un nouveau-né, il devait apprendre à contrôler ses pulsions et je lui apprenais à garder ses crocs dans sa bouche, même si il me fatiguait plus que régulièrement. Je soupire en me retournant, me positionnant sur le ventre, le coussin contre ma joue. J'observe la porte de la salle de bain, imaginant Hildred dedans comme il y a peut. Celle que j'aimais avait de nouveau intégré ma vie d'une façon évidente, c'était étrange, mon existence prenait une tournure inattendue. La télévision est assez puissante et je l'entends que trop bien, enfin, tant pis si la gamine a besoin de ça pour dormir...Puis, pourquoi je l'avais amené chez moi elle ? Bonne question, un instinct paternel que je ne me connaissais pas pour des êtres si jeunes. Au fond, je n'aurais jamais d'enfants génétiquement parlé, j'étais aux yeux de la science totalement et purement stérile. Chouette non ? Bon j'étais mort aussi...mais ça c'est un fait assez relatif. Elle se lève, faisant glisser la couverture que je lui ai donné. Je n'avais pas encore pris de décision vis à vis d'elle, du coup, la chambre d'ami était encore encombrée de cartons que je devais ranger pour lui laisser la pièce. Mouai, je ferais ça rapidement, quand j'aurais le temps...J'avais quoi avec les Berserkers moi ? Entre Hildred et Hope, j'étais servi.

Un soupire s'échappe de mes lèvres quand j'entends le frigo s'ouvrir. Ah ben voilà, elle allait une fois de plus dévaliser la nourriture. En-même temps, j'achetais de la bouffe plus pour elle que pour moi, mes poches de sang elle n'y touchait pas spécialement. Heureusement. Parce que oui, elle savait ce que j'étais, je savais ce qu'elle était. Pas de secrets à ce niveau-là, puis, j'aurais eu du mal à lui cacher ma vraie nature en vivant avec elle. Faut se faire une raison, ce n'était pas possible. Après quelques minutes j'entends la voix de Bob l'éponge. Sérieux ? Ils passent encore des dessins animés à cette heure-ci ? Bordel, elle allait finir complètement lobotomisée à cause de ces débilités. Je fini par perdre espoir de m'endormir, heureusement, je ne suis pas du genre à devoir me reposer des heures, mon corps fonctionnant différemment du sien. Je me lève en silence, vêtu d'un simple short de nuit pour sortir de ma chambre et allumer la lumière dans le couloir. Plus par réflexe que par nécessité vu que je voyais parfaitement dans l'obscurité. Je rentre dans le salon et la bouille d'innocence de Hope me fit tiquer. Si elle croit que je ne sens pas l'odeur de la glace et le soda qu'elle vient de boire. Je grogne légèrement et lève la couverture pour y dévoiler le massacre de la nuit.

« Après tu t'étonne que tu fais des cauchemars Hope...C'est connu, le sucre avant de dormir c'est carrément déconseillé. »

Je choppe la bouteille de Soda et la nourriture que je vais poser sur une étagère assez haute, histoire qu'elle ne puisse pas y avoir accès. Ben ouai, je suis vraiment un salopard quand je le veux, mais bon, y avait des fruits elle avait cas manger ça si elle avait vraiment faim...et l'eau c'était pas plus mal non plus. Je passe une main dans mes cheveux et entre dans la cuisine sans allumer les lumières, attrapant une poche de sang et la vidant dans une tasse non transparente histoire de ne pas jouer avec le feu non plus. Revenant dans le salon, je pousse les petites jambes de la demoiselle et me laisse aller dans le canapé en soupirant, buvant une gorgée, le regard fixé sur la connerie qui passe à l'écran.

« T'arrive pas à dormir ? »

Décidément, qu'elle constatation que je faisais là... Bon, oui, j'aurais fais un très mauvais père. Enfin, peut-être pas, sauf que j'étais débutant en la matière. Faut dire que Dante avait plus de trente ans, Alek une bonne centaine d'années et moi je dépassais les sept-cent ans...Du coup, elle, du haut de ses quinze ans, elle était une vraie énigme sur pattes !

Braquage du frigo !

Tout ce dont on a besoin, c'est d'l'amour.
Mais un peu de chocolat ne fait jamais de mal.

Il me regardait, j’avais le regard posé sur lui silencieusement, il était en short et torse-nu. Il avait trop chaud pour porter un t-shirt, peut-être… ? Aucune idée, mais à son regard, je pus deviner qu’il savait ce que je cachais : la nourriture sous la couverture. Putain… « Après tu t'étonne que tu fais des cauchemars Hope...C'est connu, le sucre avant de dormir c'est carrément déconseillé. » Mais. Je ne lui en ai jamais parlé, quoi, il m’espionne maintenant ? Qu’est-ce que ça peut lui faire, de toute façon… ? J’suis pas sa fille, c’est pas mon père, je n’ai aucun ordre et aucune remarque à recevoir de lui. « Arrête, c’est bon. Je t’ai rien demandé et ça te regarde pas. J'ai pas envie d'en parler. », je le regardais soulever la couverture pour y ramasser ce que j’avais caché sous celle-ci puis aller le ranger sur une étagère très haute à laquelle, à cause de ma taille, je n’avais pas accès. Il voulait ma mort, c’est pas possible. « J’ai pas cinq ans, tu sais… ? T’as pas à te préoccuper de moi. Je squatte ton canapé, puis si tu veux que j’te paye ce que je mange, je… je trouverai un moyen. Mais me prive pas de manger. » S’il te plaît, j’ai déjà passé un mois à crever de faim et à dormir sur de vieux cartons humides. J’ai la dalle, et c’est pas tes ‘’talents’’ de cuisine qui vont me sauver, si on peut appeler ça comme ça… Parce qu’il sait pas cuisiner, en plus. Mais c'est pas grave, quand il partirait j'attraperai une chaise puis j'irai récupérer ce qu'il vient de me confisquer...

Je sens sa main se poser sur mes jambes pour les pousser, sans gêne, comme si j’étais son amie ou sa fille… Puis il s’installe près de moi, une tasse à la main. Je sais même pas ce que je fous là, en voyant son attitude… je me demande vraiment s’il a envie que je sois là, si je ne le dérange pas… je me pose un tas de questions auxquelles je ne peux pas répondre, non. Est-ce que ça le fait rire ? Est-ce qu’il a pitié de moi ? C’était bizarre, et impossible à deviner. « T’arrive pas à dormir ? », mais… c’est qu’il est intelligent, en plus ! Je suis levée à deux heures du matin, allongée dans le canapé devant Bob L’éponge. Bien sûr que non, c’est parce que j’suis une chauve-souris et que j’vis la nuit. « Non. Et c’est pas la première fois depuis que je suis ici, tu devrais ouvrir les yeux… » lui soupirais-je en m’éloignant de quelques centimètres de lui pour recouvrir mes jambes nues de la couverture. Il faisait froid, chez lui. Je regardais la télé, silencieuse, en jetant tout de même quelques regards sur lui de temps en temps… mais il fallait que je lui demande pourquoi j’étais chez lui. Dans son attitude, sa façon de me parler… je n’avais pas l’impression d’être la bienvenue. « Aétios, qu’est-ce que je fais ici, en fait… ? J’ai l’impression d’te faire chier. Si c’est pour ça que ta blonde vient moins qu’avant, dis-lui que j’tape pas dans les plus vieux… », je lui fis un petit clin d’œil en tapant doucement dans sa jambe avec mon pied… puis je me mis enfin à rire. Putain, j’étais vraiment fière de celle-là et j’espérais qu’il allait rire aussi… j’le vois jamais rire. Il a l’air malheureux, mal dans sa peau, jamais content… je sais pas, j’ai du mal à le comprendre, à savoir qui il est vraiment. Et pourtant, c’est pas l’envie qui manque… J’aimerais vraiment qu’on s’entende mieux, lui et moi, mais en sachant rien de lui… c’est franchement compliqué.

J'avais visité sa maison, j'avais vu qu'il avait une chambre d'ami... mais il ne s'était pas décidé à me laisser y séjourner. C'était aussi l'une des nombreuses raisons de tout ce questionnement. Enfin, je n'avais pas à me plaindre. Un canapé, c'est franchement mieux qu'un carton dégueulasse à terre.

La fifille et son Pôpa

Putain mon frigo!.

« Arrête, c’est bon. Je t’ai rien demandé et ça te regarde pas. J'ai pas envie d'en parler. » Oulà, mademoiselle c'est levée du mauvais pied. Pas de chance pour elle, je n'allais pas non plus me faire marcher sur les pieds pas une gonzesse de quinze ans, qui a même pas encore des poiles sur les fesses ! Je lui lance un regard légèrement froid. Qu'elle ne souhaite pas en parler, ça, je pouvais clairement le comprendre. Néanmoins, qu'elle me parle autrement, sa crise d'adolescence je pouvais m'en passer et j'avais d'autres soucis en tête comme... l'avertissement d'Angélique, Danté qui faisait n'importe quoi, Hildred qui avait récemment réintégré ma vie et mes pulsions carnassières qui me jouaient des tours assez mauvais. Je ne répond rien, me contentant de prendre la nourriture sucrée et la foutre en hauteur. Pas de chance pour la petite demoiselle, je ne suis pas du genre à plier devant son arrogance, encore fait-il qu'elle ne joue pas avec mes nerfs sévèrement à cran. « J’ai pas cinq ans, tu sais… ? T’as pas à te préoccuper de moi. Je squatte ton canapé, puis si tu veux que j’te paye ce que je mange, je… je trouverai un moyen. Mais me prive pas de manger. » Je lève les yeux au ciel. Franchement, elle en faisait une tonne. Je ne la privais pas de manger, non, juste de bouffer des cochonneries le soir. C'était pas bon pour les dents et en plus elle n'avait pas besoin de ça avant d'aller dormir.

« Arrête, je te prive pas de manger, le frigo est plein à craquer ! Il y a des fruits, du fromage, de quoi te faire un sandwiche...arrête d'en faire des tonnes veux-tu ! Je descendrais la nourriture sucrée demain avant de partir bosser, pas avant, le soir t'évite ces conneries. »

J'avais dis ses paroles posément sans relever le mot sur le fait qu'elle voulait payer sa place. Franchement, les gosses peuvent être très cons quand ils s'y mettent. Quoi, elle allait voler de l'argent aux passants comme avant ? Si elle se faisait chopper, elle serait dans la merde, envoyée chez les flics et surtout direction chez elle...Chose qu'elle ne souhaitait pas vu qu'elle était là. Je vais donc me chercher une tasse de sang et me laisse aller dans le canapé, lui poussant doucement les jambes. Je devais faire doucement avec ma force, contrôler chaque gestes qui pesaient sur elle...J'aurais pu la briser en deux comme pour rire. « Non. Et c’est pas la première fois depuis que je suis ici, tu devrais ouvrir les yeux… » Oulà, elle commence clairement à me taper sur le système cette enfant avec son arrogance. Elle s'éloigne et elle fait bien, car, sans la regarder, je dis d'un ton assez glaciale et téméraire.

« Écoutes, tu vas calmer ton jeu Hope, ton arrogance je n'en ai pas besoin ! »

Je possédais une certaine patience, hors, elle semblait vouloir la tester ce qui était une très mauvaise idée. Généralement très sympathique et douce, ce soir, elle était d'une arrogance à me donner envie de lui arracher la tête. « Aétios, qu’est-ce que je fais ici, en fait… ? J’ai l’impression d’te faire chier. Si c’est pour ça que ta blonde vient moins qu’avant, dis-lui que j’tape pas dans les plus vieux… » Elle me fait un clin d'oeil et je soupire. Comment savait-elle que Hildred était venue à la maison ? Elle devait avoir senti son odeur ou que sais-je encore. Les Berserkers sont une certaine énigme pour moi, enfin, plus totalement mais quand même. Elle rit et frappe ma jambe de son pied, un nouveau soupire s'échappe de mes lèvres, alors que mon visage se détend sans que je ne ris également. Non, son arrogance de tout à l'heure m'avait vachement refroidit et là, elle ne pouvait s'en prendre cas elle même.

« C'est mieux que d'être dans la rue tu ne pense pas...Une enfant de ton âge n'a pas à se promener, dormir dans les rues et voler pour vivre. Puis, ma blonde comme tu dis elle n'est venue qu'une seule fois.' »

Je bois une gorgée de ma « boisson » en détournant les yeux. Hildred était un sujet sensible à aborder, étant celle que j'aimais, elle avait une place plus que importante. En plus de sept cent ans je n'avais aimé qu'elle et seulement elle...du coup, inutile de dire que ma vie sans la louve était une sombre partie de dépression et de perte de contrôle totale.

« Hope, écoutes. Je ne suis pas doué avec les enfants de ton âge, vous êtes...compliqués, plus que mes autres fils, enfin, ceux que j'ai engendré. Si tu n'y met pas du tiens en ravalant ton arrogance je ne vais pas y arriver....si je n'avais pas envie que tu sois là et bien, tu ne le serais pas.»

Braquage du frigo !

Tout ce dont on a besoin, c'est d'l'amour.
Mais un peu de chocolat ne fait jamais de mal.

J’étais de mauvaise humeur à cause de ce cauchemar qui pourrissait chacune de mes nuits, mais aussi parce qu’il était deux heures du matin et que je n’arrivais toujours pas à dormir… j’arrivais plus à dormir très longtemps depuis un mois, depuis la mort de mes parents. Et ça me saoulait. J’avais le droit à de nombreux mals de crânes, à de grosses fatigues… et je détestais ça. Et je le savais très bien, les sucreries n’aidaient pas… Mais comme je le savais, je n’allais pas réussi à me rendormir si j’étais réveillée à cette heure-là, bien trop pensive, bien trop sur-excitée à cause des merdes que je venais de manger… peut-être qu’il avait raison après tout. Il avait des années de vie, et moi, j’en avais juste quinze… j’étais une gamine à côté de lui.

« Écoute, tu vas calmer ton jeu Hope, ton arrogance je n'en ai pas besoin ! », je sentais que je commençais un peu à lui taper les nerfs. Hope, calme-toi. T’es pas comme ça d’habitude, arrête. Je sais pas ce qui se passait… J’étais pas dans mon assiette, et ça ne me ressemblaît honnêtement pas. Cette fille qui parlait mal, qui s’énervait pour un rien… merde, j’m’en voulais vraiment. « Désolée… » murmurais-je pour m’excuser, la tête baissée, avant de penser à sa petite-amie que je n’avais vue qu’une fois mais qui, j’étais sûre, passait beaucoup plus à la maison avant… Peut-être qu’elle n’appréciait pas ma présence chez lui ? Qu’elle était jalouse… ? Non, pas jusque-là. « Oui, j’aimerais bien la rencontrer… Enfin, tu vois, lui parler, faire des trucs de filles avec elle... elle a l’air sympa. », je ne l’ai vue qu’une fois, on a eu le droit de discuter brièvement… mais elle était sympa, et j'avais besoin de contact humain, en ce moment...

Je le vois boire une autre gorgée de ce liquide rougeâtre que je savais être du sang… « Hope, écoute. Je ne suis pas doué avec les enfants de ton âge, vous êtes...compliqués, plus que mes autres fils, enfin, ceux que j'ai engendré. Si tu n'y met pas du tiens en ravalant ton arrogance je ne vais pas y arriver....si je n'avais pas envie que tu sois là et bien, tu ne le serais pas. » J’en avais trop fait, c’était clair. J’avais envie de me cacher, j’avais hyper honte. « Je… Je suis pas comme ça d’habitude, excuse-moi Aétios. » lui disais-je en me penchant pour embrasser sa joue et poser ma tête sur son épaule. J’aimais pas être comme ça avec lui, je détestais ça. Il m’avait accueillie chez lui, m’avait proposé un lit, me donnait à manger… puis la seule chose que j’avais trouvé pour le remercier, c’était de me comporter comme une gamine et de mal lui parler. « Tu crois que tes grands bras peuvent me faire un câlin… ? J’en ai besoin, puis… j’en ai même un peu envie. » lui annonçais-je en gardant le petit sourire que j’avais au bout des lèvres avant de me glisser contre lui, ma tête sur son épaule.

Les câlins de mes parents me manquaient, ils me manquaient. Mais il fallait que je tourne la page, même si ça allait être difficile. Je ne pouvais pas vivre de cette façon éternellement, je suis sûre qu’ils auraient voulu que ma vie s’améliore, que je cesse de ressasser le passé et que je pense enfin à l’avenir, à mon avenir. Son câlin fut bref, mais très appréciable. Mon estomac laissa échapper un léger gargouillement, j’avais faim. Très faim. Je soupirais avant de me lever et de quitter l’emprise d’Aétios. Pieds nus au sol, les mains dans le dos, je le regardais timidement. « Je peux aller me faire un sandwich… ? », sa réponse dans la poche, je suis allée dans la cuisine pour préparer mon repas de deux heures du matin… J’avais la dalle, bordel.

La fifille et son Pôpa

Putain mon frigo!.

. « Désolée… » Je pousse un léger soupire. Bon, il est évident qu'elle est sincère et que moi, je ne suis pas de compagnie agréable la plupart du temps. Il allait falloir que l'on trouve un équilibre, surtout si elle devait rester chez moi un certain moment. D'ailleurs, je n'avais pas prévu ça dans ma vie. Une gamine de quinze ans ça demande beaucoup d'attention, surtout si c'est une berserkers orpheline qui vie dans la rue et qui dévalise mon frigo avec son appétit de malade. C'était typique de ses créatures, Hildred et Hope en étaient le parfait exemple. Pas que cela me dérange, après tout, j'ai des moyens assez conséquent et depuis sa rencontre j'avais fais en sorte que le frigo soit toujours plein. « Oui, j’aimerais bien la rencontrer… Enfin, tu vois, lui parler, faire des trucs de filles avec elle... elle a l’air sympa. » Je tourne doucement les yeux vers elle. Oulà, je ne m'attendais pas à cette demande. Comment allais-je expliquer la présence de cette enfant chez moi ? Pas que Hildred soit fermée d'esprit, loin de là, elle me connaissait assez et donc savait que si j'avais décidée de prendre Hope sous mon aile, c'était que ça avait une certaine importance à mes yeux. Mais quand même. Ne se poserait-elle pas des questions ? Ne se dirait-elle pas que je tentais de combler ce besoin de paternité qui m'était refusé suite à ma nature de stryge. Peut-être qu'au final c'était également ça. J'avais beau avoir engendré deux créatures immortelles, ils n'en restaient pas moins des adultes et indépendants. Hope, elle, avait encore besoin d'être guidée dans la vie, protégée.

« Je lui demanderais de passer un jour pour que tu puisse parler avec. C'est juste compliqué pour l'instant. »

Je finis par lui expliquer qu'il fallait faire des efforts, que si je ne souhaitais pas qu'elle soit là et bien, elle serait rester sa bouille dans la rue et dans le froid. Hors, ici, quand l'hiver était là il faisait bien plus que froid... « Je… Je suis pas comme ça d’habitude, excuse-moi Aétios. » Oui, il est vraie qu'en général la jeune demoiselle était plus souriante, plus pétillante. Une vraie petite lumière dans l'obscurité d'une vie morne et compliquée. L'innocence même. Elle se penche pour déposer un baiser sur ma joue. Je me crispe légèrement, la laissant néanmoins faire. Bon, une fois de plus je n'avais pas l'habitude de tout ça, c'était carrément nouveau et perturbant. J'étais censé faire quoi ? Lui sourire ? La prendre dans mes bras ? Ne brûlons pas les étapes, j'étais encore dans la phase acceptation d'une éventuelle paternité. « Tu crois que tes grands bras peuvent me faire un câlin… ? J’en ai besoin, puis… j’en ai même un peu envie. » Je la regarde avec une certaine surprise. Pourtant, elle ne me laisse pas spécialement le choix, car déjà, elle venait se blottir contre moi. Maladroitement, je passe mes bras autour d'elle, ne serrant que très légèrement. Mon dieu, je devais avoir l'air d'un gros con...Mais soit, si elle en avait besoin et envie, je pouvais faire ça pour elle. Elle finit par se retirer et je la laisse faire. Pieds nus sur le sol, elle m'observe timidement. Dans ces moments-là elle ressemble réellement à une enfant...Ce qu'elle est, j'avais tendance à l'oublier.« Je peux aller me faire un sandwich… ? »

« Va-y, mais fais attention avec le couteau. »

MAIS DUCON VA. Elle a quinze ans, elle sait se servir d'un couteau quand même ! Je l'observe s'éloigner et je me frappe légèrement le front avec la paume de ma main. Là, je me retenais sincèrement d'envoyer un message à Hildred pour lui demander de l'aide, des conseils. Elle devait être plus douée que moi dans ce genre de situation. Je bois ma tasse rapidement et vais retrouver la jeune fille dans la cuisine. Rinçant celle-ci, je la retourne sur l'évier.

« Demande on va t'inscrire au lycée... »

Je ne lui demandais pas son avis, elle n'avait pas le choix. Hope est une enfant, elle a besoin d'une vie normale, d’activités autre que de voler de la nourriture et se promener dans la rue. Avec mon don de persuasion je pouvais amplement la faire entrée au lycée sans soucis, et ainsi, lui offrir une vie bien meilleur que de rester à ne rien foutre de ses journées.

[quote="Hope K. Poesy"]

Braquage du frigo !

Tout ce dont on a besoin, c'est d'l'amour.
Mais un peu de chocolat ne fait jamais de mal.

Fais attention avec le coûteau… J’ai pas cinq ans, Aétios, tu sais ? Bien sûr que je sais me servir d’un coûteau. Pfiou, je déteste qu’on me prenne pour une gamine de cinq ans, même si entendre cette petite phrase de sa bouche me fit plaisir. Il se préoccupait de moi, je l’intéressais et il me montrait qu’il tenait à moi, même si nous ne nous connaîssions pas énormément. « ‘T’inquiète pas. » lui mumurais-je gentiment avant d’aller dans la cuisine en traînant des pieds. Encore nus, d’ailleurs. Je détestais cette sensation de froideur quand je marchais sur le sol, celle qui me donnait de petits frissons… Aétios m’avait déjà proposé quelques uns de ses fringues, on n’avait pas encore été cherché de vêtements pour moi. Je prenais donc ses affaires pour dormir, ses t-shirts, ses shorts… mais il était hors de question que je prenne ses chaussettes, non non. Je suis sûre qu’il pue des pieds et que ses pieds font deux fois la taille des miennes.

Je me dirigeais donc vers la cuisine où, à peine j’ai franchi la limite de la pièce, je me dirigeais vers le frigo que j’ouvris directement. Il était hyper rempli par rapport à quand je suis arrivée et je savais que tout ça, c’était pratiquement pour moi toute seule. Oui, parfois il recevait des gens dont sa petite-amie. Mais lui, il ne mangeait presque que du sang. Je me munis de beurre, de jambon, de cornichons, de mayonnaise… bref, j’ai pris pleins de trucs hyper gras que j’ai posé sur la table pour me faire un délicieux sandwich. J’ai attrapé le pain dans l’armoire puis j’ai commencé à me faire à manger, faisant bien attention à ne pas me couper avec le couteau comme Aétios me l’avait rappelé…

« Mais… » soupirais-je en entendant sa question, lorsque je le vis entrer dans la pièce. Le lycée, ça me manquait pas plus que ça, en vérité. Oui, avant la mort de mes parents, je me donnais à fond pour avoir une très bonne moyenne, je faisais tout ce qu’il fallait pour les rendre fiers. Mais maintenant qu’ils n’étaient plus de ce monde, qui allais-je rendre fiers, hein ? De toute façon, je n’avais plus la motivation de travailler, je voulais juste rester allongée dans le canapé à mater des dessins-animés en bouffant des cochonneries jusqu’à la fin de mes jours. Oui, c’était mon programme. « Je crois pas que ce soit une bonne idée. J’ai besoin de temps, et tu le sais… », non. Je ne lui avais pas raconté ce qu’il s’était passé avant mon arrivée chez lui. Le fait que mes parents soient décédés, le fait que j’ai passé quelques jours dans la rue… il n’en savait rien, même si je sais qu’il se doute de certaines choses. Mais le lycée… j’ai pas envie d’y retourner. J’ai raté pleins de trucs, de toute façon. Ils m’accepteront pas. « Aétios, sans déconner… » roulais-je des yeux en terminant mon sandwich et en laissant tous les ingrédients sur la table. Je m’installais sur l’un des tabourets de la table de cuisine puis je le regardais en parlant, la bouche pleine. « Tu sais, j’ai raté pleins de choses de toute façon. Et puis… j’ai un tas de choses plus importantes que je pourrais faire. Je peux t’aider, si tu veux. T’as pas besoin d’une stagiaire ? J’aime bien ton job, j’te jure ! »… l’archéologie. Bof. C’était pas ma tasse de thé, mais si je pouvais rater les cours et passer mes journées avec lui…

La fifille et son Pôpa

Putain mon frigo!.

. « ‘T’inquiète pas. » Ben si justement je m'inquiétais, genre vraiment. J'étais en plein inconnu là. Comment allais-je faire pour assumer une gosse de son âge ? Je ne savais même pas comment lui parler, ce qu'elle voulait faire de son temps libre. Enfin, je sais que les enfants de son âge vont au lycée, du coup, ça me semblait logique qu'elle puisse y aller aussi. Elle avait beau être une berseker, elle n'en était pas dangereuse pour autant. Son totem c'était une biche et quand elle perdait le contrôle elle avait tendance à fuir loin des prédateurs. Puis, j'aurais toujours un œil sur elle, dans l'ombre, cherchant à la protéger si nécessaire. Pourtant, personne n'avait encore réclamé la présence de Hope, comme si la jeune demoiselle n'avait plus de famille. Elle squattait mon chalet, mon canapé et je n'avais pas entendu d'avis de disparition à son propos...Faut dire que je ne prêtais pas attention à cela. C'est sûrement égoïste de ma part de vouloir inconsciemment la garder pour moi...mais c'était ainsi, foutrement réel. Elle éveillait des envies de famille, des envies de plus qu'une vie monotone et morne. Je fini par me lever pour la rejoindre dans la cuisine, lui annonçant sans lui laisser le choix que demain nous irons l'inscrire au lycée. Hope ne semble pas ravie de mes dires, alors qu'elle continuait de préparer son sandwiche super gras. « Mais… » Je tourne doucement les yeux vers elle alors qu'elle soupire. Non, inutile de discuter je n'allais pas plier devant une enfant, surtout quand il s'agissait de son éducation. La culture est une chose qu'il ne faut pas négliger. Moi j'avais eu des centaines d'années pour apprendre, elle, elle n'aurait jamais cette chance...Oui, la morsure d'un stryge chez un Berserker c'est mortel...

« Ne soupires pas Hope... »

Je dépose ma tasse dans l'évier en prenant soin de la laver avant toute chose. Inutile de laisser une tasse dégueulasse et pleine de sang à la vue de n'importe qui. Pas que j'aille énormément de visites, mais quand même. « Je crois pas que ce soit une bonne idée. J’ai besoin de temps, et tu le sais… » Je tourne une nouvelle fois les yeux vers elle, un sourire amusé aux lèvres. Chercherait-elle des excuses pour ne pas aller au lycée. Bien sûr, c'est loin d'être l'activité préférée des adolescents. Qu'importe, elle n'allait pas y couper, sur ça, je serais intransigeant. « Aétios, sans déconner… » Elle roule des yeux et je ris très légèrement, secouant la tête de droite à gauche d'un air exaspéré alors que mon regard, lui, se fait franchement amusé. Elle me fait rire cette enfant. Elle a souvent des paroles très matures, un comportement qui laisse deviner une grande intelligence...mais elle n'en restait pas moins une enfant de quinze ans.

« Sans déconner tu iras au lycée. »

Elle fini son sandwiche et laisse les ingrédients sur la table, enfournant celui-ci dans sa bouche alors qu'elle posait ses fesses sur l'un des tabourets de la cuisine. « Tu sais, j’ai raté pleins de choses de toute façon. Et puis… j’ai un tas de choses plus importantes que je pourrais faire. Je peux t’aider, si tu veux. T’as pas besoin d’une stagiaire ? J’aime bien ton job, j’te jure ! » Je lève à mon tour les yeux, venant me poser en face d'elle sur la tabouret voisin. J’attrape le pot de cornichon et par habitude, je l'ouvre et choppe un entre mes doigts pour l'enfourner dans ma bouche. Ça n'avait aucun goût, néanmoins, le fait de mâcher quelque chose m'occupais. C'était mieux que de croquer dans de la chair humaine non...

« Même pas en rêve Hope...Tu iras au lycée. Écoutes, on va passer un marché... »

Je plonge mon regard dans le sien, avalant le pauvre cornichon pour en prendre un autre. Bon, là je jouais le tout pour le tout et surtout je m'engageais dans une vie que je n'avais absolument pas prévue...

« Si tu vas au lycée tu viens habiter ici officiellement...si tu acceptes, demain on va faire les boutiques pour décorer ta chambre, acheter des armoires, un lit...on ne regardera pas aux dépenses. Tu auras ton espace, tes vêtements, ta vie mais à une condition...tu vis une vie d'adolescente de ton âge ce qui implique le lycée, le fait de ne plus traîner dans les rues après vingt-et-une heure, de me prévenir quand tu sors... »

En gros, elle entrerait définitivement dans ma vie et n'en sortira plus.

Aétios + Braquage du frigo !

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