Décidément, les événements prenaient une drôle de tournure. Dire que ce matin nous étions partis de l'hôtel pour une simple visite des lieux, une promenade en amoureux. Finissant dans un café, ne petite dispute rien de bien méchant certes, mais bon, finissant ici avec une demande en mariage très étrange. Nous ne faisions vraiment rien comme les autres, tout dans l'extrême et rien dans la simplicité. C'est ce qui me plaisais également chez nous. Nous ne réfléchissions que très peux, enfin, pas vraiment, mais avec elle la vie semblait sans cesse prendre des virages serrés et j'adorais ça. Quand une personne comme moi sait que la vie ne tient cas un fil, il faut la vivre à fond, hors, c'est ce que nous étions carrément en train de faire. Finalement, je me décide à faire ma demande, enfin, si l'on peut nommer ça une demande. Je n'en suis pas très sûr, c'était plus une proposition engageante, sur un sujet épineux, venu d'une simple plaisanterie. Quoi, la prochaine étape c'était parler couche-culotte et biberons ? Non, là faut pas pousser, j'aime Avalon mais de là à transmettre mes gênes pourris et contaminés à un bébé, ce n'était même pas imaginable. Puis, faire un enfant pourquoi ? Ne jamais le voir grandir ? Laisser la jeune femme l'élever seule ? Pas question. Puis, les bébés c'est pas mon tripe, enfin, pas que je n'aille jamais voulu en avoir. J'étais dans l'âge d'or pour y penser, fonder une famille, transmettre mon nom, mon héritage, mais pas dans ses conditions. La vie en avait décidé ainsi, je mourrais en ayant léguer à un seule personne ce nom que je portais, Avalon elle-même.

Si moi j'étais sous le choc, Avalon l'était encore plus. Elle semble complètement bouleversée et je sens ma gorge se nouée. Soit je me prenais un râteau phénoménale, soit ben, je me passais la corde au cou pour le restant de mes jours et j'allais devoir me coltiner une préparation de mariage...carte, salle, fleurs, traiteurs. Tout ce que je ne supportais pas. La jeune femme fait un pas en arrière et lâche mes mains. Je ne cherche pas à la retenir, me disant que le choc devait sûrement y être pour beaucoup. Détournant les yeux des miens, je cherche néanmoins à le ré-accrocher, cherchant une quelconque réponse dans ses yeux. Bon, elle devait digérer la pilule, j'en étais conscient. Moi aussi j'avais besoin de reprendre mes esprits, à vraie dire, je ne demandais pas toutes les filles en mariage. Heureusement. Puis, déjà aurait-il fallut que je sorte avec d'autres filles pour les demander en mariage. Hors, je n'avais pas eu de véritables relations, me terrant dans une certaine solitude. Du ! Coup, tout ça c'était carrément nouveau pour ma petite personne, tout allait vite, ça me déstabilisais mais m’enivrais également. Son regard fini par revenir vers le mien, alors qu'elle est obligée de se retenir à la rambarde. Ah non, elle n'allait pas nous faire une crise cardiaque, ça ferait trop film romantique tiré par les cheveux vers le dramatique. J'écoute ses paroles et sur le coup je ne comprends pas réellement, étant toujours sous le choc. Était-elle en train d'accepter ? De dire oui ? J'étais réellement en train de perdre les pédales, de devenir cinglé. Je ne savais plus où donner de la tête. La bouche fermée, je penche légèrement la tête sur le côté. « Donc t'es en train... » Mais elle a déjà reprit la parole, prononçant son prénom son nom mais également le mien.

Oui, elle était belle et bien en train d'accepter. Je souris légèrement, alors que je me sens à moitié nauséeux et à moitié sur un petit nuage. Bon, je ne savais même pas comment se préparait un mariage, c'est le truc des filles ça non ? Genre, les mecs restent dans le divan à laisser leur fiancée préparer la cérémonie ? Fiancée. Ah ben non de dieu ! De petite amie elle passait à fiancée, pour bientôt devenir ma femme. Si c'est pas une vie ça ! Je sens ses mains reprendre les miennes, alors qu'un sourire s'affichait sur son visage. « C'est ton job de trouver une date et un lieu, moi je goûte les entrées et les apéritifs. » J'approche de la jeune femme, déposant une main sur sa joue un sourire sur le visage, posant un baiser sur ses lèvres. J'étais heureux, réellement heureux. Bon, je n'étais pas du genre à sauter dans tout les sens en criant je vais me marier à la femme que j'aime, youpie. J'ai toujours été réservé à ce niveau-là, vieilles habitudes, mais mon visage exprimait beaucoup de choses. Je la serre en même temps contre moi, rompant notre baiser pour la garder dans mes bras durant quelques instants. « Je t'aime Avalon et non, tu ne me force pas la main, la preuve, je te demande la tienne.. » J'en avais envie, vraiment. J'allais devoir trouver une bague pour au moins honorer la tradition, bon, j'y penserais une fois à Ottawa. Après quelques instants, je finis par me détacher d'elle. « On peux aller manger maintenant ? Je meurs de faim. » Un regard rieur se marqua alors sur mon visage. « Et pas seulement de nourriture. »

AVENGEDINCHAINS

Je me sentais bien, là de suite, en oubliant ma maladie, mes ennuies, mes peurs, mes craintes. Je me focalisais sur le futur, ce futur que j'allais partager entièrement avec Avalon. Dire que j'allais me marier. Difficile à croire, moi qui répugnais cet acte. Je voyais tellement de divorces, de couple se déchirant, se tirant dans les pattes, réclamant une compensation. Les maris prenant une maîtresse, les femmes des amants, oubliant que souvent ils c'étaient autrefois aimés, oubliant qu'il y avait des enfants au milieu de cette guerre entre eux. Pathétique. Néanmoins, je ne me voyais pas faire les mêmes erreurs. Déjà, je n'étais absolument pas infidèle. Certes, tout les hommes tiennent le même discourt, mais comme moi, peut de mecs le pensent réellement et se tiennent à cette idéaux de vie. Puis, la question des enfants pris entre cette guerre ne se posait même pas, heureusement, les enfants compliquent souvent les choses, même si donner la vie doit être profondément merveilleux. Je ne le saurais jamais. Je sens Avalon tremblante, au départ, je me dis que la peur y est pour beaucoup, espérant néanmoins qu'elle soit tout aussi heureuse que moi. Bon, je n'en doutais pas forcément, sinon, elle n'aurait jamais accepté ma demande. Enfin, sauf pour me faire plaisir, quoi que, ce n'était pas son genre. La jeune femme était plutôt franche, du coup, si elle devait me dire quelque chose, je ne doutais pas qu'elle le ferait sans prendre de réels gants. Son rire. Cette mélodie serait sûrement la plus belle chose au monde que j'entendrais, espérant entre celle-ci le jour ou je m'éteindrais, histoire de partir l'âme en paix.

Je souris avec amusement. Au moins, nous étions tout les deux d'accords avec le fait que ça soit en petit comité. Je n'avais jamais été fort fêtes, réceptions et la dernière fois qu'Avalon m'avait traîné dans un repas de Noël, j'avais fini par prendre mes jambes à mon cou rapidement, prétextant une fatigue et le fait que je devais travailler le lendemain. Si elle n'avait pas de famille à inviter, j'en avais carrément moins. Plus de parents, plus de grands-parents, des amis très rares étant super difficile à ce sujet là. Du coup, il me restait mes collègues par pur courtoisie et le reste ben basta. Le fait d'être peut entouré ne m'avais jamais dérangé, encore plus maintenant. Il vaut mieux être seul que mal accompagné comme diraient mes ancêtres. « Bo, la famille c'est pas le plus important, moi-même j'ai pas grand monde. Au moins, on risque pas les drames familiales fin de soirée, le genre de drame qui pourri l'atmosphère. Je suis carrément adepte des petits comités, du coup, on va juste engager quelqu'un pour faire le boulot pour nous... » Ben oui, il y avait bien des organisateurs de mariages pour les gens comme nous, préférant passer notre temps libre ensemble plutôt que de se prendre la tête avec les préparatifs du mariage. Certes, nous avions notre mot à dire, mais savoir où placer les inviter, ce qui serait servit au dîné, la couleur des fleurs...Non merci, très peux pour moi, j'avais déjà assez à gérer avec mon cabinet et ma vie en général. Du coup, ils étaient là pour ça et j'avais largement les moyens de prendre le ou la meilleur d'Ottawa ou encore faire venir une personne extérieur au pays pour préparer notre futur événement.

Je souris avec un air plus que charmeur sur le visage, alors que je sens la main d'Avalon glisser dans mon dos, frôlant sensiblement mon fessier. Actes criant de ses intentions également. « Nuance, je dois vous mettre en condition pour cette lune de miel en question. » Je ris également, venant déposer mes lèvres sur les siennes alors qu'elle avouait avoir un petit creux. « Heureusement, nous ne sommes plus très loin de l'hôtel. Allais, viens. » Passant de nouveau mon bras autour d'elle, je dépose un baiser dans ses cheveux avant de me remettre en route, espérant que cette fois-ci, nous ne nous arrêtions pas en chemin. J'en avais oublié le retour à Ottawa, le médecin qui m'attendait sagement là-bas, les raisons de ce rendez-vous. Plus rien existait, il n'y avait plus qu'elle et moi et ses fiançailles improvisées.

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