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Mon calme plat, mon continent. (levi & enoch)

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Mon calme plat, mon continent. (levi & enoch) EmptyMar 5 Jan - 10:41
« Et ta rentrée alors ? » Vague silence. Enoch ouvre la bouche pour dire quelque chose, puis la referme sans vraiment trouver quelle phrase serait politiquement correcte à déclarer. Il lâche simplement : « Rien d’très franchement exceptionnel t’sais … la routine quoi. » Le barman hausse un sourcil. C’est le proprio du café à quelques rues de chez lui, là où il a la fâcheuse habitude de trainer un peu trop souvent. « C’est-à-dire ? » Enoch pousse un long soupir en sirotant sa bière. Il est là depuis tellement longtemps qu’elle est tiède, et à dire vrai complètement dégueulasse. « J’pourrais t’faire tout un couplet sur … bah sur l’éducation, comme quoi ça se barre en couille, les élèves sont plus intéressés par rien et … » « Et heureusement qu’il existe des profs comme toi hm ? » Enoch est pas vraiment convaincu. Surtout que sa bière dégueulasse lui sape complètement le moral. Il se redresse, s’étire un peu avant de lancer à la rache : « Mouaif. » Puis il déclare rentrer, pour essayer d’oublier cette rentrée de merde. Il paye sans ajouter quoique ce soit de réellement intéressant, puis quitte l’établissement, après avoir remis son long manteau qui lui donne une dégaine d’inspecteur.
Il se pose devant le bar, s’allume une clope et tire un long moment. Il se met en marche. Les rues sont bien calmes, il n’explique pas vraiment pourquoi. Peut-être simplement que, à présent les fêtes passées, les gens n’osent plus sortir de chez eux. Ils ont trop fait les magasins, sont trop sortis, à présent ils ont besoin de rester chez eux sans rien faire d’utile. Enoch comprend ça, il aurait aimé passer sa journée au fond de son lit. Son boulot finit par l’épuiser, et il faut bien le reconnaitre, il n’est plus tout jeune. Il lève les yeux au ciel, regarde les voitures passer et faire voler la neige. Il a hâte de rentrer chez lui, il espère secrètement que le blondinet en va pas lui rendre visite. Normalement il n’a pas encore fini de travailler, ce job de pion au lycée était tellement en or qu’il doit faire quelques heures sup. Et c’est tant mieux, Enoch voudrait un peu de tranquillité après cette journée de rentrée plus que passable.
Il regarde sa montre. 19h, il ne devrait pas y avoir qui que ce soit chez lui. Il monte péniblement les quelques dizaines (ou ce qui lui semble des centaines) de marches qui grimpent aussi lentement que possible jusqu’à chez lui. C’est interminable. Il finit par se retrouver devant son porche, et lorsqu’il passe la clé dans la serrure, il s’aperçoit que la porte est déjà ouverte. Il fronce les sourcils, puis la pousse. Il n’y a qu’une explication valable à cette intrusion chez lui.
Le Marid, avachis dans son canapé, une vraie loque. Enoch est rentrée doucement, le blondin ne l’a pas entendu. Il serre les dents, puis claque la porte. L’autre sursaute, et semble véritablement se décomposer. Qu’il soit là aussi tôt, un jour de rentrée, ça ne peut vouloir dire qu’une chose. « Tu t’fous d’moi ? » Il se rapproche et vient éteindre la télé pour se mettre en face de lui. « EST-CE QUE TU T’FOUS D’MOI ‘SPECE DE PARASITE ?! »
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Mon calme plat, mon continent. (levi & enoch) EmptyJeu 14 Jan - 12:20
Enoch et Levi




Ivre de tabac et d'éclats de rire


Foutu à la rue. Jeté comme on balancerait un chien mort contre le caniveau. Viré, tout simplement. Tout ça pour des clopes, pour un peu moins de bonne vie, pour un raccourcissement de souffle, mais de quelques secondes seulement. C'est passé devant un conseil, devant le grand manitou qui lui a craché à la gueule qu'il devait foutre le camp aussi vite que possible. Maintenant plus de pion dans ce collège dont il était le roi de quelques mois. Il aimait bien les mômes, si du moins, aimer était le bon verbe. Alors il se retrouve là, dans l'appartement de l'autre à soupirer. Il sait pas comment il se sent, Levi. Il sait pas s'il doit se sentir libre ou au contraire dépité d'avoir encore une fois fait foirer un boulot. Il a le chic pour ça. Il devrait se faire payer en tant que destructeur de biens, tatillon des grandes eaux et bienfaiteur des explosions de planètes. Raclant le fond de sa gorge, il le voit déjà venir avec ses grands yeux noirs, le dévisager, lui hurler dessus et dans le pire des cas le jeter avec sa pauvre veste sur le dos. Il secoue la tête, fait un peu de mouvement dans ses cheveux blonds tout en jetant une oeillade insipide vers l'extérieur. Il fait ni froid, ni beau, ni rien de bien grand finalement. Comme eux. Comme tout ça. Et à quoi ça rime de courir après la bienséance dans un moule de grand-mère ? Il veut pas ressembler à une tarte aux pommes le Rosenberg, encore moins un clafoutis ou une simple brioche. Il veut faire sa propre route, comme celle qu'il a pu tracer à la craie. Elle s'est effacée. Il a beau tourner sur lui-même pour s'y rattacher, comme un fil dans un labyrinthe aux monstres assassins, rien n'y fait. Il doit en reprendre une. Verte, bleue, jaune, blanche, peu importe. Alors pour commencer, il sort son paquet de clopes. Il admire le reste de ce bout de carton déglingué, achevé par la pluie et son manque de délicatesse. « P'tain. »

Elle se consume l'affreuse. Entre ses lèvres, dans le berceau de sa langue et sur ses dents qui n'ont même pas imprimés son jaune dégoûtant. Il passe le bout de sa langue sur ses morceaux roses asséchés avant de poser le cancer ridicule sur un cendrier. Il se laisse tomber sur le canapé. Il vient pas d'une exposition, encore moins d'un débarras. De quelque part, d'un héritage peut-être. Dans tous les cas, il a gardé des cicatrices, un petit trou ici, une raclure là. Il tombera un de ces quatre. Sous un coup de reins ou un coup de poing. Il pourrait faire introspection sur sa minable condition, surtout quand en fond Levi se bouffe une rediffusion de série. Il devrait. Au moins regretter. N'est pas Djinn qui veut de toute façon. On lui a pas donné les clefs pour réussir là-dedans, encore moins d'y exceller de façon à écraser la populace de son doigt squelettique. Alors il laisse ses paupières lourdes tomber sur ses iris clairs, toute sa respiration s'apaise au même titre que les bang-bang qui traversent la machine et qui se répercutent contre les murs grisâtres. Il sait pas s'il dort. Pas vraiment. Mais ça lui fait le même effet quand il entend brailler, y'a tout qui se met à tourner si bien que son crâne lui donne l'impression d'être dans une galère en route vers l'Amérique. Il papillonne des cils. Il l'a pas vu apparaître lui. Il s'est pointé, comme ça, en claquant des doigts, en se la jouant Houdini sur une scène miteuse. Y'a bien des mots qui sortent, des phrases qui veulent faire mal. Pourtant lui, il en retire rien si ce n'est un blabla interminable. Enoch le savait. Il aurait dû s'en douter. Deux mois c'était trop louche pour ce Marid. C'était trop beau. « D'jà, bonjour hein. » Il gagne du temps, de ce foutu temps qui lui permettra de ramasser un peu les pots cassés. « Ensuite, faut les entendre. Ils dramatisent d'un rien, tes collègues m'aimaient autant que tes élèves dans ton bahut. T'peux pas dire que j'suis fautif, on cessera jamais de l'dire ; l'administration. » Quitte à se tirer l'épine du pied, il préfère l'enfoncer pour qu'elle ressorte de l'autre côté. Il se redresse, termine assis et en tailleurs sur un coussin avant de se pencher pour récupérer sa clope sur la table basse. Il tire. « Alors avant d'm'insulter, tu vas t'calmer. Enfoiré. » Sur un ton monotone, presque las autant qu'amusé par cette mascarade aux masques brisés. A cette corde du hasard qui lui rompra le cou, à cette partie de dominos qu'il perdra constamment. Au rien, à son salut sur lequel il a craché dans un seau en plastique.


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Angel & Dante

Félicitation à nos deux couillons élus membres du mois de d'Août pour leur rafale de RP et leur bonne humeur ! <3