" The suffering is nothing when we live with." Lilwenn & Mathis
L
a nuit venait de tomber sur la ville d'Ottawa, laissant la fraîcheur de cette période hivernale prendre le dessus. Une fois de plus j'avais travaillé tard, me plongeant dans un dossier assez compliqué. Mon client réclamait tous les biens disponibles, alors que sa femme, elle, refusait radicalement de lui laisser quoi que ce soit. L'un disait qu'elle avait été infidèle, l'autre niait l'évidence. Suite à un contrat de mariage bâclé, je me retrouvais au coeur de cette affaire qui allait me rende fou. Sortant de mon cabinet alors que mes trois avocats avaient quitté les lieux depuis longtemps, je pris soin de fermer la porte à clés. Une fois fait je pris quelques instants pour reprendre mon souffle, alors que ma respiration se faisait de plus en plus difficile. Le froid n'arrangeait pas mon état maladif. Malheureusement pour moi, je le savais, cela n'allait absolument pas s'arranger. La maladie du Motoneurone était connue pour empirer avec le temps, laissant les symptômes s'installer progressivement. Paralysie, difficultés à parler, à respirer, réflexes et mouvements incontrôlés, tremblements. J'avais pris soin de faire des recherches, j'aurais sûrement dû m'abstenir car savoir ce qui m'attendait n'était absolument pas agréable. Je devais me reposer, j'en étais conscient, mais je préférais de loin me changer les idées plutôt que de me laisser mourir comme certains de mes ancêtres. Je me mis en route pour le parc, histoire de prendre l'air et de cesser ainsi de penser au boulot, encore et toujours. La noirceur de la nuit ne me faisait absolument pas peur. Inconscient ? Sûrement, après tout, je n'avais plus rien à perdre. C'est fou comme certaines personnes réagissent autrement que d'autres face à une mort certaine. Certains vivaient à fond leurs derniers moments, alors que d'autres, eux, ne voyaient plus ce que le monde pouvait leur offrir. C'était en quelque sorte mon cas.
Je marche durant quelques instants avant de pénétrer dans le parc éclairé par quelques lampadaires, laissant ainsi un tracé lumineux éclairant ainsi le petit chemin vide à cette heure-ci. Mains gauche dans ma poche, alors que ma main droite tenait une petite mallette contenant plusieurs papiers mais rien de très coûteux, je finis par m'arrêter sur un banc face à un étang sombre. De la fumée sortait de ma bouche à chaque respiration difficile, le froid me piquait cruellement le visage, mais rien de bien désagréable. Observant l'horizon sans trop d’intérêt, les minutes se mirent à s'écouler doucement, se changeant vite en heure. Alors que j'allais me décider à rentrer, me sentant plus faible que tout à l'heure, les membres tremblants et pas seulement à cause du froid, des bruits de pas résonnèrent plus loin. Curieux, je tourne légèrement les yeux pour voir apparaître une petite troupe de jeune. Vu l'allure de ceux-ci ils n'étaient pas du coin. Jeans troués et trop larges, leur démarche ne présageait rien de bon, surtout quand je surpris un de ceux-ci me désigner de la tête en souriant. J'aurais pu me lever et fuir mais je n'étais pas ainsi. Préférant garder mon sang froid, je reste collé au banc, espérant qu'ils traceraient leur chemin sans venir m'importuner. Mes espérances furent vaines, car déjà, une voix arrogante s'éleva dans les airs alors que le petit troupeau se présentait devant moi. « Oh papy tu sais que traîner dehors à cette heure-ci c'est dangereux ? » Je soupire légèrement. Me battre n'était pas un souci, je savais rendre les coups. Hors, en ce jour, je n'étais pas en état de quoi que ce soit. Mes membres tremblants, ma respiration difficile en étaient une preuve évidente. « Tu ne devrais pas être au lit à cette heure-ci ? »
J'aurais peut-être dû m'abstenir de tout commentaire, mais encore une fois c'était loin d'être dans mon tempérament. Plongeant mon regard dans celui du jeune, je ne comptais pas baisser les armes si facilement. « Il se croit drôle en plus...t'as quoi dans ta mallette ? Elle est jolie ta montre, tu te fais pas chier ! » Je regarde le deuxième qui venait de prendre la parole, déjà, je savais ce qui m'attendait. « Il est joli ton jean. Les trous c'est exprès ou c'est pour évacuer la mauvaise odeur ? » Moi et ma grande gueule...Ils se mettent à ricaner et sans que je ne puisse intervenir un poing s'écrasa sur mon visage, me faisant ainsi légèrement vaciller. Du revers de la main j'essuie ma lèvre blessée, alors qu'un sourire s'affiche sur mon visage. « Quoi ? Je t'ai vexé ? Tu sais j'en peux rien si tu connais pas les douches ou encore les bains. » Un nouveau coup mais cette fois-ci dans le ventre. Une main m'oblige à me lever, je résiste mais le coup dans l'estomac m'avait coupé le souffle. J'avais déjà du mal à respirer à l'origine, alors là, j'étais carrément à bout de souffle. J'envoie mon poing dans la figure d'un des jeunes, néanmoins, je ne sais pas duquel. Quelques secondes plus tard je me retrouve à terre, un coup de pied venant s'écraser sur mon visage. Je tousse et je ris en même temps, la souffrance faisait partie de mon quotidien, j'avais appris à la gérer. « Merde, tu frappes comme une fillette ma parole... ». La phrase de trop. Un ras de marré de coups s'écroula sur moi, alors que je tentais vainement de protéger mon visage.
WILDBIRD
Lilwenn Millward
La Faucheuse douce allégorie de la Mort.
IDENTITY CARD
Messages : 214 Je suis arrivé(e) le : 29/11/2015 Sous les traits de : Willa Holland Je me dédouble : Aodhan Pseudo : SUNRISE Crédits : SHIYA (Avatar), Tumblr & SUNRISE Points : 1850
J'ai : 27 ans Je travaille comme : Professeur de Français à l'université d'Ottawa Actuellement, je suis : Pire que célibataire. Pouvoir : Attaque Mentale Niveau social : Aisée au point de ne pas compter.
I'll seek you out ,flay you alive. One more word and you won't survive. And I'm not scared of your stolen power. I see right through you any hour.
Tu es le soleil de ma vie, l'étoile de mes nuits. Certainement la plus belle réussite de ma vie.
MORE ABOUT ME
IT'S OVER
Mar 15 Déc - 15:50
The suffering is nothing when we live with
Une bourrasque de vent vint fouetter mon visage, ramenant quelques mèches de cheveux devant mes yeux, m'empêchant momentanément de voir où je posais les pieds. J'avais décidé quelques mois auparavant, en arrivant aux Etats-Unis, de couper mes cheveux au carré afin de changer, dans la limite du raisonnable, d'apparence. Seulement le problème des cheveux volant au vent demeuré toujours. A croire que je ne les avais pas coupé assez courts encore ... Légèrement agacée, je passais une énième fois ma main dans mes cheveux pour les ramener en arrière. La nuit venait de tomber tandis que je marchais dans les rues du centre ville, à la recherche d'une petite pizzeria sympa. Le froid me tétanisais littéralement malgré mes divers couches de vêtements qui me faisaient ressembler à Bibendum, mon écharpe autours du cou et mes gants.
Lorsque le Parc se dévoila au détours d'une rue, je décidai d'y entrer afin d'arriver plus vite de l'autre côté du centre ville, le contourner m'aurait pris beaucoup plus de temps. Le doux silence de la nature contrastait vivement avec la pollution sonore des voitures et divers engins à moteurs de la ville offrant du repos à mon cerveau éprouvé par une journée de cours. Enseigner était parfois bénéfique, seulement, il y avait des jours où c'était tout sauf reposant. Aujourd'hui en l'occurrence, j'avais passé ma journée à reprendre 2 élèves dissipés jusqu'au moment où ma patience a atteint ses limites et que je les ai renvoyés de la salle de cours. Il ne fallait pas me pousser à bout et ces deux là le savait à présent. Ainsi, me retrouver dans ce parc me permettait de souffler un peu, de faire le vide. Plusieurs voix échauffées vinrent subitement briser ce silence, me faisant pousser un soupire résigné. Je pouvais rêver pour terminer cette journée calmement ... « Il est joli ton jean. Les trous c'est exprès ou c'est pour évacuer la mauvaise odeur ? » Je soulevais un sourcil interrogateur en direction des voix qui se trouvaient à une dizaine de mètres sur ma droite. L'homme qui venait de parler se tenait face à un groupe de jeune et à en juger par leur posture la conversation n'avait pas l'air amicale du tout. Je ralentis le pas, m'attardant plus que nécessaire sur leur cas. L'un des jeunes vint frapper son interlocuteur au visage, lui ouvrant légèrement la lèvre. L'autre se contenta de sourire et de répliquer « Quoi ? Je t'ai vexé ? Tu sais j'en peux rien si tu connais pas les douches ou encore les bains. » Etait-il inconscient ou tout simplement suicidaire ? J'observais à présent la scène, intriguée de voir cet humain sourire tout en se faisant assener des coups. Malgré ces 9 années à me fondre parmi la population humaine, j'avais encore quelques difficultés à comprendre leur raisonnements ainsi que leurs motivations. Cet homme là était clairement entrain d'agir de façon déraisonné et ça me laissait ... Perplexe. Pourquoi chercher les coups alors qu'il se trouvait en position de faiblesse et qu'il ne sortirai pas vainqueur du combat ? Je n'avais même pas l'impression qu'il cherchait réellement à se battre. « Merde, tu frappes comme une fillette ma parole... ». Cette fois, l'homme commençait à se faire tabasser et je ne pouvais plus rester là en simple spectatrice, même si au final le sort de cet inconnu m'était totalement égal. Seulement, il m'intriguait.
J'arrivai sans un bruit derrière le petit groupe de jeune et en dénombrais 5. Cinq gamins qui n'avaient rien d'autres à faire de leur soirée que d'agresser un pauvre humain seul et sans réelle envie de se défendre. Je croisais les bras et les toisais en relevant le menton. « Vous n'en avais pas assez de frapper ce pauvre homme ? Il ne se défend même pas. Comme adversaire, il y a mieux quand même. » Ils relevèrent tous leur tête pour poser leur regard sur mois, légèrement surpris. Il ne s’attendait surement pas à être interrompu par une femme. J'avais découvert que dans cette ville les humains préféraient souvent détourner les yeux en cas de violence ou de divers agressions, la peur les obligeant à ignorer les actes horribles de certains individus, laissant leur fierté de côté. Je les observais tandis que l'un des jeunes se détourna de l'homme pour s'adresser à moi, un sourire arrogant sur les lèvres. « Qu'est ce que vous croyez ? Il nous a cherché. » Quelle réponse puérile et totalement prévisible de leur part. Je restais là sans bouger tandis qu'il continuait de s'avancer. Mes yeux le scrutèrent tandis qu'il reprenait la parole. « Et toi tu as l'air perdue aussi, on peut t'aider peut être ? » Ma mâchoire se contracta imperceptiblement tandis qu'il se permettait de me tutoyer et avançait vers moi d'une façon provocatrice. Ce gars là cherchait les ennuis et s'il continuait il allait les trouver. Gardant un calme olympien, je lui jetai un regard froid et dit d'une voix implacable. « Je te préviens, si tu me touches, je ne parierai pas sur le fait que tu puisses repartir en bon état. »
Un rire résonna derrière lui, un rire qui signifiait clairement que le groupe ne prenait pas ma menace au sérieux. Ce genre de réaction était habituelle et je ne m'en formalisais plus. Vous savez quand vous être une femme d'un mètre soixante, les hommes ne vous prennent que très rarement au sérieux, surtout lorsque vous les menaciez. Seulement, la plupart d'entre eux ignorent totalement à qui ils avaient affaire. « Écoutez-là la minette, elle se sent pousser des ailes. On va voir si elle se la ramènera autant lorsque je me serai occupé d'elle. » Il s'avança alors d'un pas dans ma direction et ne perçu qu'au dernier moment le mouvement de mon bras. La tranche de ma main vint frapper sa gorge, l'empêchant de respirer. Dans un même mouvement, mes mains attrapèrent son bras droit et le retournèrent, l'envoyant valser au sol où je l’assommais d'un coup de pied en pleine tête. Je relevais la tête pour percevoir un mouvement à la périphérie de mon champs de vision. J'eus juste le temps de m'incliner en arrière et d'éviter le coup de poing d'un de ses amis qui était clairement énervé à présent. Je me suis rapidement retournée alors qu'il était entrainé par son mouvement et lui ai asséné un coup de coude en plein thorax, l'obligeant à se plier en deux et lui donnais un coup de genoux en plein visage, le renversant en arrière. Déjà deux de moins. Ils s'étaient maintenant tous désintéressés de leur cible première pour me considérer avec un peu plus d'intérêt. J'avais enfin retenue leur attention. Deux des jeunes s'élancèrent alors en courant vers moi, et il m’apparaissait alors clairement qu'ils n'avaient aucune chance de l'emporter. Je les attendais avec calme et assurance tandis que le plus rapide fonçait sur moi. Je parai son coup de poing avec mon avant bras droit et le frappais à la nuque avec mon bras gauche, le déséquilibrant vers l'avant. Le deuxième m'attrapa par derrière et me bloqua dans l'étau de ses bras, lui donnant un coup de talon dans le tibia, je profitais de son léger relâchement pour basculer en arrière et atterrir sur ses épaules. Je passais alors un bras autours de sa gorge et serrai de toutes mes forces, lui coupant la respiration quelques secondes, le temps qu'il perde connaissance en s'écrasant dans un bruit sourd sur le sol. Je me relevai pour faire de nouveau face à son ami et m’aperçus que quelque chose brillait dans sa main. Un couteau. Je plissais les yeux, en position défensive, un peu essoufflée. J'aurai pu aisément utiliser ma magie pour le neutraliser mais le risque était trop grand. Je ne pouvais me dévoiler aux yeux des humains ainsi, c'était interdit. Je refoulais alors ce souffle de magie qui s’insufflait naturellement en moi et me jetais sur le jeune inconscient. Il leva alors le bras pour me donner un coup de couteau que je bloquais avec mon poignet. En un éclair, je m'emparais de la lame et me retrouvais derrière lui, l'objet tranchant posé contre sa jugulaire. J’aperçus du coin de l’œil le dernier partir en courant vers la sortie du parc, au moins un qui avait compris que je n'étais pas une petite chose fragile et inoffensive. D'un murmure, je soufflais au jeune pris au piège de sa propre lame. « Dégage d'ici ou je te tranche la gorge et te laisse moisir ici. » Ma voix le fis frissonner et il s'en alla à son tours. J'attendis quelques secondes, le temps que les autres se relèvent et partent à leur tours avant de reporter mon attention sur leur première victime. Il avait eut le temps de se redresser et me fixai. « Ça va aller ? »