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Farewell | Me & Myself

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Farewell | Me & Myself EmptyJeu 4 Aoû - 11:09


FAREWELL

There is always a end.


La nuit se lève, au loin sur l'océan. L'astre jaune n'est plus qu'une carcasse violette et rosâtre à l'Ouest, et les nuages se baignent dans ses dernières couleurs, tâches d'encre palpables avant l'obscurité. De l'autre côté, les étoiles virevoltent déjà au-dessus des vagues, attirant regards et cœurs de voyageurs qui promettent la lune, sans en connaître les secrets. Elle-même se dresse fièrement, blanc sur noir, et salue son homonyme diurne d'un aura brillant. C'est elle qui veillera, cette nuit, comme toutes les autres auparavant, et toutes les autres à venir. Sur la surface de l'eau, son reflet flamboyant danse, petite boule de cristal chahutant avec la houle, éclairant le bateau de sa prestance. Le grand paquebot n'attend désormais que l'embarcation définitive de ses passagers. Tout est fin prêt, et cela fait des jours et des jours que le voyage a été préparé avec soin. Piscine, chambres de luxe, restaurant cinq étoiles, activités et soirées, jacuzzi et spa, tout ce dont on peut rêver. Tout ce dont on peut rêver, lorsque l'on est un humain. Car la Sidh, elle, rêve de peu de choses, mais de choses irréelles. Et jamais elles ne parviendront à franchir la barrière de la réalité. Car nul ne peut rendre l'improbable possible, s'il ne s'agit pas de lui-même. Si Circé a choisi ce navire, cette croisière, c'est parce qu'elle ne veut pas arriver en Europe trop rapidement. Elle souhaite y arriver le plus lentement possible, pour ne pas hériter de sa solitude immédiatement. Et même si, ici-même, elle ne parlera à personne, elle entendra les rires, les cris, la joie, le bonheur. Cela suffira à la faire oublier. Du moins, c'est ce qu'elle espère. Mais elle se trompe. « Madame ? Puis-je voir votre ticket d'embarquement ? » Le petit homme tend la main devant elle pour récupérer le morceau de papier qui lui assure l'entrée. Il le regarde attentivement, lit quelques écritures, le passe à la machine, puis le lui tend de nouveau dans un sourire. « Bienvenue à bord du Queen Paris, Miss Svensen. Vous pouvez avancer et...» et il continue de lui parler du bateau, du capitaine, de la compagnie, sans qu'elle n'y prête attention. Elle suit le reste de la petite foule, bien moindre face à des croisières moins luxueuses. Lorsqu'elle atteint le pont d'embarquement, elle laisse sa main caresser la rambarde, et elle observe l'eau qui dort à ses pieds. Le bruit de l'océan l'a toujours bercée. Le calme qui devient tempête. Le pur qui devient démon.

Lorsqu'elle atteint le haut du navire, elle dépose ses deux avant-bras sur la rambarde, joint ses deux mains devant elle, et observe, jusqu'au loin, au loin du continent, là où quelques lumières brillent, comme des étoiles, mais elles sont fausses. Ce n'est certainement pas la ville qu'elle a quittée auparavant, mais l'idée que, plus loin encore, Ottawa monte vers les cieux, lui arrache un léger sourire. Cette ville à laquelle elle s'est attachée plus que raison. Cette ville qui grava en son myocarde un tatouage indélébile, éternel. Elle n'oubliera jamais cet endroit, jamais ses méandres, jamais son apparence. Circé a aimé cette ville, comme elle en a aimé peu d'autres. Parce qu'elle y a construit sa vie, elle l'abandonne désormais le cœur lourd. « Je ne te croyais pas capable d'abandonner cette vie, mon Enfant... » et l'Ombre, à côté d'elle, parle en un murmure effroyable, mais qu'elle affectionne désormais. A cet instant précis, cette silhouette est le seul vestige, la seule ruine, de cette vie qu'elle quitte. Et aussi étrange que cela puisse paraître, même si c'est elle qui l'obligea à fuir pour protéger les siens, Circé ne peut que la remercier de lui parler ici, ainsi, car elle est terrorisée. Terrorisée d'être seule à jamais. « Je n'ai pas le choix. » Avant de partir, elle a fait en sorte de ne jamais avoir à revenir. Aucun retour n'est possible désormais. Pas pour une obligation. L'hôtel est en vente, et entre les mains d'Olliver, elle trouvera le moyen de l'offrir au plus offrant. Wilhelmina continuera de veiller sur Diane. Et Diane continuera à se faire du mal, plus encore, peut-être, lorsqu'elle comprendra que son fantôme n'est désormais plus là. Olliver, lui-même, continuera à séduire toutes les clientes de l'hôtel, mari ou pas. Simon trouvera un nouveau Sidh à respecter. Aldous trouvera un autre bouclier. Artémis trouvera l'amour en son ventre. Et tout le monde continuera à vivre, sans que son absence ne soit impossible à porter. L'on dit souvent qu'un départ peut tuer celui qui aime à la folie. Mais l'expression n'est qu'un mythe. Car quiconque souffre peut, par la simple pensée, par la simple envie, se relever et continuer son hymne. « Où allons-nous, Circé ? » Elle soupire, observant toujours ces dizaines, ces centaines de lucioles qui voguent sur l'horizon. Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Elle a vu tant d'endroits, connu tant de vies, parcouru tant de terres. Elle ne sait plus là où elle doit être, là où elle trouvera ce qui est pour elle. Elle n'a jamais vraiment su. « Pour aujourd'hui... Paris. Demain, autre part. Et le jour suivant, encore ailleurs. » L'Ombre reste silencieuse, et comme son hôte, fixe l'horizon. Comme si, elle aussi, devait dire adieux à ces lieux. Comme si quelque chose devait être dit, en silence. « Noirceur. Regretteras-tu Ottawa, toi aussi ? » et l'Ombre qui prend soudainement un nom, tourne son visage encapuchonné vers elle. Un instant, Circé croirait même y apercevoir le reflet de ses yeux. Mais sa capuche est un trou noir sans fin. « Il me semble que tout a commencé ici. Il me semble être née ici, et avoir grandi ici. Il est vrai, mon Enfant, que ces lieux s'enterrent dans ma mémoire. Je ne les oublierai pas. » Il est étrange de parler avec ce qui semble être une part de soi-même. Une part d'ombre... Et il est plus étrange encore pour Circé de l'entendre être si sincère. Comme une vieille amie qui l'accompagnerait, Noirceur est une entité qui pense, qui rêve, qui aime. Elle en est convaincue. Et c'est peut-être cet espoir ridicule qui l'empêche de la haïr complètement. Car on ne peut se haïr soi-même, et qu'elle ne peut rejeter ce qu'elle est. Alors, elles se tournent ensembles vers l'horizon, et Circé imagine les rues encerclant son hôtel, les maisons, les immeubles, les fenêtres des appartements éclairées, chaque lampadaire, chaque paire de phares qui se perd entre les boulevards. Cette ville lui manquera indéniablement.

« Je suis heureuse que tu sois avec moi. » l'aveu est si bizarre, qu'il percute son cœur malhabile. Et l'Ombre ne répond pas, comme si elle était surprise d'une affection telle que celle-ci. Car entre elles ne fut que haine et violence. Rien de plus. C'est alors qu'elle fait ses adieux à cette vie, à ce passé, qu'elle accepte l'Ombre qui sommeille en elle, celle qu'elle a tant cravaché pour la faire disparaître. Alors qu'elle fait ses adieux à tout ce qu'elle a aimé, et tout ce qu'elle aime. Le bateau hurle pour annoncer le départ, et les matelots, à terre, détachent les cordages qui les retiennent encore avec le continent. Lorsqu'ils s'ébrouent dans l'eau, temps pour les marins de les remonter sur le pont, le lien est brisé. « ça y est... Nous partons. » Et alors qu'elle relève les yeux vers la forme obscure et discontinue du Canada, des larmes se précipitent dans ses yeux. Seuls témoins de son émotion, personne ne les verra jamais. Et pourtant, elles sont bien présentes. Elles sont bien sincères. Les premières depuis des années. Alors, devant son regard, passent milles images désordonnées, milles voix qu'elle a entendues. Ottawa, Fairmont Lauirier, la Chambre 687, le Centre, le Parc, les Rues, les Trottoirs. Ottylia, Wilhelmina, Olliver, Artémis, Simon, Aldous, Mara, Merry, Diane. Diane... ça y est. C'est terminé. C'est la fin. Et une larme éparse coule lentement sur sa joue, tissant une toile étroite sur son visage. « Adieux. » Adieux, Amérique.



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Farewell | Me & Myself EmptyDim 7 Aoû - 0:47


FAREWELL

There is always a end.


William Shakespeare a dit “Abandonnez ceux qui s'abandonnent eux-mêmes.” ; et je n'ai compris le sens de cette phrase qu'à l'aurore du temps qui passe. Ici, là-bas, quelque chose dévore les âmes, si ce n'est l'âme cannibale qui se mutile elle-même sous la déraison du cerveau qui la guide. Nous sommes tous voués à nous auto-détruire. Et tous nous posons le linceul sur nos yeux pour ne pas voir cette réalité mortifère. Milles années n'auraient raison de notre lâcheté. Nous finirons tous par nous tuer nous-mêmes, et la main d'autrui n'est que l'instrument de la perte que nous imaginions pour nous. Je n'ai que trop vu la Mort, j'en connais tous les ravages, et toutes les portées. J'ai appris qui elle est, à l'accepter telle qu'elle sera un jour pour moi. Et je l'attends, aujourd'hui, en sachant que tout ne sera que néant et chaos. Un horizon noir et creux, sans contour, que je dessinerai moi-même, au crayon de mes pensées. Ceux qui savent comment mourir, n'en ont pourtant pas moins peur. Et je serais bien hypocrite de signifier ma joie de me pousser à l'issue inébranlable. J'ai peur de la Mort, alors qu'elle est la finalité de toute chose, et que je ne peux reculer face à elle. Car elle est partout et nulle part, et elle avalera tout, même la Terre. J'ai peur de la Mort, alors qu'elle m'a choisie parmi des milliers, pour incarner son effigie, pour être le dernier visage avant l'ultime instant. J'ai peur d'elle car elle est une part de moi-même, comme je suis désormais une part d'elle. Je ne vis que par elle, et je ne pourrai jamais lui échapper, elle, ma finalité, la seule que je peux désormais estimer comme une fin. Car chaque désir que j'eus rêvé pour moi se réalisera, un jour ou l'autre. Alors qu'elle, elle ne viendra que lorsque l'univers s'effondrera, ou qu'elle n'aura plus besoin de moi. Quelle que soit l'issue, elle me retrouvera, mais ce jour est si loin qu'il me paraît inatteignable. Il est si loin que me laisser dévorer par mes ténèbres me semble bien plus simple, bien plus appréciable qu'une nouvelle ère de solitude et de vide. Car le vide est là, autour de moi, dans toutes les pièces. Il a amputé les rires, les chants, les cris. Il a brisé l'amour, la tristesse, la colère. N'est plus, maintenant, que silence, partout. Dehors, les oiseaux piaillent, tout comme les passants, les voitures klaxonnent et les cloches sonnent. Le monde ne cesse de me rappeler qu'il vit sans moi. Il ne cesse de me présenter ma propre existence pâle et sans importance. Je ne suis rien ni personne, honte à moi d'avoir tenté de penser le contraire. Idiote ai-je été de croire que chacun peut être plus important que d'autres. Nous ne sommes que des termites, des parasites destinés à détruire la termitière, alors qu'on nous offrait la merveilleuse intelligence. L'Humain est stupide, et je le suis aussi. Stupide de croire que nous sommes plus précieux que le reste de la Terre, stupide de vivre en égoïste, et stupide de courir après ce que l'on court, en oubliant l'être primaire que nous aurions du être. L'Homme me dégoûte, et je me dégoûte d'avoir suivi ses pas au fil des âges. Je n'étais qu'innocence et nature, pureté salie mais toujours bienveillante. Aujourd'hui, je suis comme chacun d'entre nous : manipulable et manipulatrice, bonne et mauvaise, dominatrice et soumise. Je ne suis qu'un dessin raturé.

La chambre d'hôtel est secouée d'un grondement sourd. Ici et là passe l'Ombre. Elle erre indéfiniment entre les quelques pièces silencieuses, sans trouver d'accroche, comme un nuage de fumée qui cherche désespérément à s'évaporer. L'Ange Noir est reparu à l'instant même où Circé ferma la porte, comme si elle avait attendu patiemment le déclencheur. Et depuis, elle passe, encore, et encore, sans rien dire, ni rien faire d'autre. Circé ne prend pas particulièrement de plaisir à la voir, elle se dit simplement qu'elle se sentira peut-être moins seule, si elle se met à parler. Mais elle n'a pas le cœur à construire une quelconque discussion pour le moment. Le deuil de son existence est frais. Il est encore béant et le sang dégouline abondamment de la plaie. Elle n'y appliquera aucun pansement. Elle ne la soignera pas, car elle estime devoir et mériter la ressentir pleinement, jusqu'à l'apogée de la douleur qu'elle procurera. Ainsi donc elle fixe le vide de ce salon, sans point fixe ni raison, elle demeure là, fantôme inutile, et boit son verre. Une pensée pour Diane la transperce. Qu'aurait-elle dit, en la voyant ainsi. Sûrement qu'elle lui ressemble, et que cela n'est pas bon. Ou se serait-elle assise auprès d'elle pour partager ce moment, chercher la petite bête, ou tenter de discuter d'un sujet sensible parmi tant d'autres. Circé s'enlise dans ce raisonnement, laisse Diane lui apparaître en illusion, la regarde, sans lui répondre, et laisse des larmes perler sur ses joues, sur son menton. Elle ignore si la quitter fut la meilleure décision. Mais elle sait qu'elle demeure bonne, et que, si jusque là, tous ses choix furent mauvais, celui-ci serait le plus significatif. On ne se sacrifie vraiment que pour ceux que l'on aime, n'est-ce pas ?



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Angel & Dante

Félicitation à nos deux couillons élus membres du mois de d'Août pour leur rafale de RP et leur bonne humeur ! <3