Nom : D'Amour. C'est joli, non ? Prénom(s) : Lemarchand, mais préfère qu'on l'appelle "Lem" ou "Lemmy". Elle a deux autres prénoms, tout aussi saugrenus car ses parents étaient hippies et son nom complet est "Lemarchand Lolita Sixtine D'Amour". Lorsque les gens trouvent trop étrange de l'appeller Lemarchand, ils utilisent son second prénom, Lolita. Âge : Cinquante-et-un ans. Âge d'apparence : Genre 18-19 piges. Sous-espèce : Pixie débile. Date de naissance : 26/06/1965. Nationalité : Américaine. Lem a grandi en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans. Toute son enfance s'est passée dans le Vieux carré français, ses secrets, ses sorcières et ses grandes fêtes flamboyantes si pleines de couleurs et de jazz. Origine(s) : Multiethnique : elle ne sait plus vraiment, alors le plus souvent elle invente. Elle est cependant d'origine afrikaaner (sud-africaine). Métier (études) : Chauffeur de taxi minable, chanteuse d'un petit groupe appelé "The Spooky Kids". Niveau social : Toujours fauchée. Statut marital : Le mariage, c'est bon pour les vieux et les moches ! C'est un truc de catho-cul pour te mettre bien profond la gouvernance du patriarcat, wesh. Orientation sexuelle : Asexuelle. Elle prend soin de préciser que sa sexualité n'est pas "une phase" ou un "déficit".  Lem n'est pas aromantique (au contraire, elle est polyamoureuse revendiquée) mais le sexe ne l'intéresse pas du tout et elle n'a jamais éprouvé le besoin de le tester. Vierge donc, assumée, presque arrogante. Elle aime pourtant les fesses, les bonbons et les cigares. Du reste, elle s'en branle complètement ; ce n'est pas une sainte-nitouche, très loin de là. Elle n'est pas frigide non plus. Certaines personnes n'ont simplement pas de pulsions et le vivent parfaitement sainement : Lem est de ceux-là. dans toutes ces appélations compliquées, elle demeure simple : elle aime passionnément mais ne ressent aucun désir sexuel. Quant a ses intérêts amoureux, ils sont divers... et variés. Avatar: Cara Delevigne. Crédits: Avatar Shiya. Personnage: Inventé. Petites curiosités Famille et proches - Lem n'a plus de contact avec sa famille depuis très longtemps : elle a quitté sa Louisiane pour découvrir le monde et a tout simplement totalement abandonné l'idée de rester en contact avec quiconque, même sa famille; Pour elle, l'expérience de vie se fait par le biais de sacrifice et aucun lien, même familial, n'est assez fort pour la retenir. Elle a beaucoup de connaissance, mais aucun ami car elle ne se fixe jamais sur personne... hormis un stryge prénommé Jesse rencontré au détour d'une course en taxi et avec lequel elle entretient une véritable bromance. Lem éprouve en effet pour lui une très forte amitié similaire à une relation amoureuse mais sans composante sexuelle ou amoureuse. Il est comme un petit frère pour elle, presque le centre de son univers présent. Quand on lui demande ce qui se passe entre eux, la Pixie sourit et ne dit jamais qu'une chose : "parce que c'est lui, parce que c'est moi". Elle l'aime comme une soeur, et même au delà, et ferait tout et même plus pour lui. Position sur le conflit - Les stryges c'est tabou, on en viendra à bout. Non sérieusement, c'est caca et ça devrait pas exister. L'avis de Lem est aussi simple, enfantin et profondément stupide que ça, sans avoir besoin de développer outre mesure : les Stryges sont des bad guys et les Faës doivent leur rosser les roubignoles... parce que c'est comme ça. Elle oublie cependant de stipuler que son meilleur ami, son BFF, son bro, son best-friend-in-life est un stryge. Attitude face aux humains - Lem est un esprit libre et facétieux et son attitude envers les humains est fantasque : tantôt bienveillante, tantôt cruelle, la PIxie ne prend pas les autres au sérieux, quelque soit leur espèce mais les humains ont une place un peu spéciale dans son cœur. Ils sont éphémères, à l'image des fleurs et c'est ce qui pour Lem leur donne toute leur beauté. Elle aime les aider comme les persécuter mollement à ses heures perdus de quelques affaires volées, tâche sur le pantalon, caleçon sur la tête. Rien de maléfique en somme, mais méfiez-vous de ses élans farceurs : la Pixie n'a pas vraiment de limite quand elle a envie d'une bonne tranche de rigolade et ses blagues sont parfois cruelles. Points faibles - Lem est irresponsable, c'est aussi facile que ça : elle n'a aucune autodiscipline et ne comprend pas la moitié des choses qu'on cherche à lui inculquer. Elle est inadaptée et n'a aucune idée de la valeur de l'argent. Infoutue de vivre en société, d'en comprendre les règles, elle va souvent à l'encontre de la loi ou de la bonne morale et peine à garder un emploi et des amis. La Pixie papillonne de personne en personne, s'impose puis disparaît. On la retrouve au poste parce qu'elle était toute nue dans la rue ou parce qu'elle s'est servi dans une boutique. Elle n'aime pas les choses compliquées des humains ; le naturel lui suffit.... dans le fond, elle demeura incapable de se plier à la société. Autrement, Lem est stupide, profondément. Elle croit tout ce qu'on lui dit sans appliquer le moindre filtre et son monde est peuplé de ses propres déductions souvent plutôt... spéciales. Elle rit d'un rien, même des choses graves et passe son temps à agir lourdement avec les autres. En somme, la Pixie est un troll. Les provocations intentionnelles sont une seconde nature chez elle, qui met toujours les pieds dans le plat sans manière. Elle n'a pas d'empathie et c'est ce fait qui la rend si... lourde, parce qu'elle n'a pas de limite à son trolling. D'autre par, elle est parfaitement vegan, ce qui lui pose parfois des problèmes pour s'alimenter. Et sinon, elle ne supporte pas l'alcool : la moindre goutte fait d'elle une furie hilare qui ne supporte plus le moindre vêtement et se prend pour un cerf dansant sur un arc-en-ciel.

 


 qualités
 Drôle
 Energique
 Créative
 Versatile
 Loufoque
 Attachante
sociable
  défauts
 Stupide
 Irresponsable
 Fantasque
 Mythomane
 Hyperactive
 Irrespectueuse
 Totalement insouciante
 

Une grande blonde marche dans la rue avec un air voûté, les mains dans ses poches. De larges sourcils sombres encadrent un regard à la fois malicieux et un brin agité, d'un bleu s'ordonnant avec la blondeur faussement angélique de sa tignasse chaotique. Il est difficile de lui donner un âge car elle est, tout à tour,  capricieuse et agaçante comme une petite fille ou tendre et courageuse comme une mère. Elle parle vite, comme si elle n'allait jamais s'arrêter et son regard papillonne d'une couleur à l'autre, d'une personne à l'autre. Rien ne la retient, elle est libre comme une feuille dans le vent. Polie, grossière, miséricordieuse, emportée, tour à tour, rien ne lui est plus facile que de gagner les cœurs de ceux qui ont affaire à elle, même si parfois elle les traite d'une manière si fantasque qu'ils sont presque forcés de la haïr. Cette fille qui vient vers vous, c'est Lem. Avec son drôle de nom, son reniflement du nez et ses tics faciaux. Son sourire mange tout son visage et le pire, c'est qu'il est contaminant. Elle n'est pas très féminine mais libérée des carcans et des diktats de la société, Lem s'habille et agit comme elle l'entend sans se laisser influencer ou se sentir obligée de s'adapter à quoi que ce soit. Elle est bien dans ses baskets et ne fait pas cas de vos regards. Un bonnet vissé sur la tête, elle porte des couleurs vives, des motifs dégeus quand on les associe : des sarouels bleu électrique, des débardeurs à motifs floraux avec une veste sans manche en faux fur de léopard. C'est son style ; la casquette en option, elle porte ce qui attire son œil, parce que ça lui plait. Les filles qui s'épilent les sourcils la laissent perplexe, elle qui ne se maquille jamais.

Lem sait que son côté ingénu suffit pour séduire son entourage. Elle a beaucoup de connaissance, peu d'amis mais les gens l'apprécient souvent en première rencontre notamment car elle est ouverte d'esprit et ne juge pas les autres ; en effet, la Pixie est la tolérance même. De nature émotive, tendre et serviable, sa bonté est cependant soumise à un comportement généralement fantasque et imprévisible. Ses blagues n'amusent souvent qu'elle et il lui arrive souvent, sans-gêne qu'elle est, d'aller trop loin avec autrui. Mais ce n'est jamais à dessein car il n'y a pas une once de méchanceté en Lem. De la malice, certes, mais aucune vilénie. Elle est un des êtres les plus gentils et les plus désintéressés de son espèce, profondément amoureuse de la vie et désireuse de s'y faire une place. Son immense besoin d'amour en fait un pittoresque compagnon de route dont le sentiment s'avère être le port d'attache et le gouvernail de sa vie. Outre son intense besoin de s'alimenter d'émotions et en sensation, Lem est éprise de liberté et d'amour. Tout lui plait, la fascine et l'intrigue. Philanthrope un peu lofoque, elle aime les humains confusément, et toutes les autres espèces. Sensible, gaie et affable quand elle vibre positivement - c'est à dire presque h24 - les sentiments négatifs n'ont tout simplement pas de place dans sa vie. Elle est rarement en colère et si cela lui arrive, ce sont des colères d'enfants, brèves mais intenses et qui n'accusent jamais aucune rancune. Volontiers extravagante et changeante, la Pixie est une jeune femme relativement brouillonne quand il s'agit d'expliquer ses raisonnements. Elle n'aime pas les choses trop complexes ou intellectuelles, préférant ressentir plutôt que réfléchir.

C'est une originale, il serait hypocrite de refuser de le remarquer : tout ce qu'elle fait respire l'inapplicabilité sociale mais pour autant Lem ne rejette rien. Elle est simplement trop insouciante, trop éloignée des questions de la morale pour coller parfaitement à l'image qu'on se fait d'un adulte responsable. Au lieu de quoi, la blonde se montre grossière et immature ; elle est innocente. Pas qu'elle surjoue : elle est sincèrement insouciante et naïve, prenant tout au premier degrés sans vraiment chercher à réfléchir plus avant. C'est un être à l'apparence frivole et changeante qui voile pourtant une puissante ténacité et une volonté opiniâtre la conduisant énergiquement sur le sentier de la vie, aux grès des rencontres et du temps qui passe. Elle vit au jour le jour, dans une profonde insouciance. Quand elle désire quelque chose, Lem se donne simplement tout les moyens pour l'obtenir, et le prend comme si la chose lui était due, sans trop se poser de questions. Se faire du mouron, c'est mauvais pour les artères. Elle, elle aime les choses qui bougent et qui amusent : danser, chanter. Elle n'a aucune ambition pour demain mais voudrait rapper parce que c'est ce qu'elle fait le mieux. Quand le flow la guide, la blonde aligne naturellement les rimes et les proses les plus ordinaires comme les plus spectaculaires. Elle a un don avec mots, spontanément. Personne ne peut lui enlever ça et quelque soit la langue qu'elle utilise. Que ce soit en français, en anglais ou en afrikaaner, Lem est fraîche. Elle fusille ses adversaires de battle de comètes de rimes dans une gymnastique verbale parfois complètement chaotique ; elle gère. Elle torpille d'assassinats dont les armes sont des verbes, qu'on parle de Slam Poetry ou de simple Dubs, la Pixie est une poète de macadam, une troubadour du parlé-chanté dont les idoles se perdent dans le temps : Leroy Young, Lillian Allen, Frank Zappa et les grands de la Beat génération où elle a grandi, symbolisée par Kerouac, Ginsberg et Burroughs.

Elle tient un peu des Beatniks, un peu des Hippies, bâtarde des deux mouvements de par ses parents qui furent toujours sur les routes. La nature est son berceau et elle aime la fouler pieds nus et sans artifice, se battre pour elle avec conviction. Tout ce qui est artificiel ou industriel la repousse. Elle ne se coupe jamais les cheveux. Et rien ne l'arrête. le premier jour son énergie est fascinante, le second, elle est étonnante. Au bout d'une semaine, elle devient fatiguant car en effet, rien ne l'arrête. Menace ou prière, elle agit selon son bon vouloir tant que cela l'amuse et fait peu de cas des demandes des autres malgré sa nature bienveillante. Elle n'abandonne jamais, car l'échec n'existe pas : on peut essayer à l'infini. Elle aime profondément mais très brièvement, pleure et rit en même temps sans jamais se sentir triste : ce mot n'existe simplement pas dans son vocabulaire. Elle s'attache à des détails insignifiants pour les adultes, se désintéresse de ce qui semble sérieux ou grave. C'est quelqu'un d'audacieux et téméraire -ou simplement profondément stupide - qui trouve souvent des échappatoires insoupçonnée aux situations qui semblaient désespérées, juste parce qu'elle a un culot incroyable. Ou peut-être est-ce simplement car le risque ne lui fait pas peur ; au contraire, il est une source d'excitation sans cesse renouvelée.

Le fait est qu'elle ne supporte pas qu'on la néglige, et c'est peut-être son seul aspect extrêmement négatif. Éternelle gamine impubère et espiègle, elle aime être le centre de l'attention des autres et ne sait pas composer avec l'ignorance. Quand vous lui hurlez dessus, ça lui va : elle est le centre de votre attention. Mais si vous l'ignorez, Lem s'étiole et se trouble. Elle fera alors un maximum de conneries pour que vous fassiez attention à elle... oui, elle est fatigante, on vous avait prévenus.

Il était une fois une forêt enchantée où les Faës se réunissaient autour de caca-papillons pour discuter en secret de l'avenir du monde. Les choses auraient pu commencer comme ça mais ouvrons plutôt le récit sur une scène plus récente et plus évocatrice...

Il n'est pas si tard et son arcade lui fait mal. Elle a roulé à tombeau ouvert toute la journée le long de la route 66 pour faire un fantastique voyage. De ceux qui n'ont pas vraiment de fin, même en commençant à Santa Monica pour aller jusqu'à Chicago ; passé cette ville, il y aurait de nouvelles routes, d'autres chemins. Elle avait pris sa moto à la faveur d'une nuit et avait quitté le restaurant sur le bord d'autoroute où il y avait eu de la bagarre ; ça avait été marrant même si définitivement, un gros gnon dans la gueule ça faisait mal. C'était elle qui avait démarré tout ça mais elle s'en foutait : libre dans le vent comme une feuille de tilleul, elle était la Galadriel des autoroutes et l'air chaud remplissait ses poumons. Tant qu'elle avait ça, elle était invincible. Lemarchand, c'était son drôle de prénom, pour une drôle de fille. Jolie mais un peu con, qui allait pieds nus, ne se coupait jamais les cheveux et aimait voler les panneaux de signalisation. Derrière sa moto, elle ne traîne rien du tout. Ses souvenirs sont dans sa tête. Sa drôle de tête. Elle roule sans savoir où elle va, adule cette nature presque sauvage qui est sa seule compagne de route. Elle dort à poil dans des baraques abandonnées, vole des cookies qui refroidissent sur un bord de fenêtre. Parfois encore, elle trouve un endroit merveilleux plein de fleurs et de plantes et y sommeile en silence. Elle se déracine et s'ancre encore et encore. Elle vit un roadtrip continuel, et sa vie est un mélange d'Easy Rider et de Priscilla folle du désert.

Lem, Lemy, petite. Tu peux l'appeler comme tu veux. C'est une lolita. Elle visse son bonnet sur sa tête et continue à avancer en ayant complètement remisé sa vie d'avant. Ses parents, elle les a abandonné sans se retourner. Elle n’aime pas la sécurité, elle veut des errances, des frissons. Elle se bat comme une chiffonnière et rit comme une enfant, même si elle n'a pas un sou en poche. L'argent, elle n'a jamais compris pourquoi il lui serait utile ; elle rend des services, de grands comme des petits. Parfois, elle fait de drôles de choses à de drôles de gens, qui ne la dérangent pas. Elle se penche sur un routier qui lui donne en échange de quoi bouffer ou un peu d'argent. Elle accepte de remonter ses manches pour ce genre de choses, mais pas plus loin. La vie est ainsi faite ; elle n'est pas triste car elle continue à avancer. Elle ne se sent victime de rien du tout. Elle raconte ce qu'elle veut, tantôt fugueuse de seize ans ou fille perdue qui essaye de fuir un gang ou son beau-père. Parfois encore, elle est archéologue - mais elle n'y connait rien du tout - ou une chanteuse célèbre en fuite à moins qu'elle ne soit simplement Lem, une fille qui fait le tour des Amériques sur sa Harley Davidson en chantant des comptines pour enfants à tue-tête comme s'il s'agissaient de tubes à la mode. Elle tresse ses longs cheveux de belles fleurs un peu ordinaires trouvées le long des routes, se prostitue à l'occasion en utilisant juste ses mains. La vie est belle, et elle n'a aucun cas de conscience : elle fait simplement ce qui lui plait et s'arrête quand elle la trop mal au cul à cause de sa selle. Moitié hippie, moitié clocharde, toujours mystique et imbécile heureuse elle a la bohème dans son sang surnaturel parce qu'elle née dans un cercle féerique de champignons. Elle fait des cacas papillons et a des cheveux plus doux que les bitches de la Lothlorien. Parfois, elle s'arrête un peu, mais c'est pour mieux repartir.

C'est l'agitation d'une grande ville qui l'a vu naître, près de Bourbon Street. Elle est née dans la turbulences des carnavals et fêtes continuelles, a battu la mesure du jazz avant même de savoir marcher. Ce sont les grandes parades de la rue Bourbon, le Mississippi en suivant le faubourg Marigny qui l'ont éduquée. Elle a entendu parler de Katrina il y a plus de dix ans ; son Vieux Carré aurait été épargné. Elle ne s'est pas inquiétée pour ses parents. Pourquoi on donne toujours des noms de femmes aux catastrophes naturelles ? Dans ses souvenirs, elle était a petite blonde qui ne traînait qu'avec des noirs. Ses parents démissionnaires vivaient comme des humains et elle découvrit le faste de sa propre espèce un peu par hasard. Dès lors le monde lui parut immensément grand. N'est-ce pas le cas quand vous faites six putain de centimètres ? C'était grandiose. Ici, les fleurs percent même le macadam de Royal Street. La nature reprend ses droits partout et les Pixies peuvent vivre en harmonie même entre les immeubles. C'était la révélation : elle pouvait être chez elle partout. Et quand elle retrouvait ses potes au Café du monde, c'était des rêves d'évasion qui sortait de la bouche de Lem. Uniquement ça, et le rap. Le rap, toujours le rap. Et danser. Danser, c'est comme parler en silence, c'est dire plein de choses sans dire un mot. Ça nous parle depuis les profondeurs millénaires de la mémoire : un minimum d'explication et un maximum de sensations. C'est trop bien. Mais c'était éphémère, comme tout ce qui est beau et précieux.

Son père était le petit couteau d'affaire louches d'un Gang local, sa mère était tout le temps défoncée : dix ans après leur adhésion au mouvement hippie, ils s'étaient étiolés dans la réalité. Son père était humain, sa mère Pixie amoureuse du cannabis et des champignons. Rien que du naturel, hein. Lem, elle, apprit d'une autre mère, la rue. A la maison, on parlait afrikaaner tout le temps si bien que la gosse avait un étrange accent quand elle descendait dans la rue. Elle était trop blonde pour ses petits copains, un peu trop fantasque. Elle piquait des trucs, tout le temps, pour se créer des trésors de pacotilles, de plastique et de sucre. Elle a toujours cru qu'elle ne pouvait rien louper ; une vraie sale gosse. Elle a dansé pieds nus durant les grandes fêtes, sans personne pour lui dire qu'il était tard. Elle a donné à manger aux chiens errants, dormi aux pieds de la Maison Napoléon. Personne ne l'a jamais retenue : Lemmy était la fille de la Nouvelle-Orléans et elle rêvait de devenir l'enfant du monde. Sa petite tête n'était pas très bien faite, à vrai dire. Elle n'était ni très intelligente, ni franchement cultivée mais sur le vieux terrain de basket où elle retrouvait son crew, personne ne pouvait dire qu'elle était malheureuse. Elle riait tout le temps, entre deux affrontements verbaux. De la danse et des chants. Des jeux, de grands éclats de larmes. Les couleurs de peaux se mélangeaient, les amitiés naissaient et mourraient en suivant le flow. Ce terrain était sa seule attache. La ville était son terrain de jeu et elle rappait de sa petite voix immature qui n'a jamais mué.


Ses espérances ont dansé plus loin. Plus loin qu'un cercle de champignons, plus haut qu'un cercle familial. Un soir, Lem est partie. Elle ne se souvient plus quel âge elle avait quand elle  a posé pour la première fois ses fesses sur la moto de son père et qu'elle a disparu dans la nuit pour ne jamais revenir. Adieu famille, amis, révérés et ignorés. La route s'offrait à elle et la jeune fille devint enfin une Pixie. Ce fut la nature sauvage qui la recueillit, soignant les dégâts de la ville. Elle tomba pour la première fois amoureuse, de multiples fois ; du désert craquelé, de l'herbe tendre, de la brise chantant dans des arbres si hauts qui semblaient caresser le ciel. Du soleil qui coursait la lune sans jamais parvenir à l'étreindre, comme une belle histoire d'amour triste. Des hurlements de l'orage, des ondées de la pluie. De toutes ces choses formidables et ordinaires que les humains avaient oublié. La rue Bourdon, le Marché Français.... le Café du monde... tout cela lui sembla dérisoire face à la beauté sauvage des grands lacs tranquilles frangés d'herbes folles. Elle était Pixie, enfant de la Nature et elle l'embrassa du plus fort qu'elle put. Une enfant dans un corps d'adulte, hilare, heureuse d'une joie simple. Savoir qui elle était, à quoi elle appartenait. Elle n'était jamais seule, loin des humains. La moto de son père se perdit dans le lierre, ses vêtements dans les ruisseaux et Lem renoua avec sa seule et unique Mère : Nature, berceau de son âme. Plus grande que tous les amours qu'elle aurait pu connaitre dans les bras humains, plus attentives que n'importe quelle famille de Faës ou d'humains. Elle la chamboula jusqu'à l'âme.

Son errance était magique, dans les prairies de la Saskatchewan. Elle suivaient les moraines érodées jusque là où les glaciers étaient morts, il y a très longtemps. Là bas, elle y trouva de grandes collines et de vastes quantités de sable. Au nord, elle jouait avec les ombres des grands conifères, humait la sphaigne des fondrières de mousse odoriférantes, acides et infertiles, couvertes d'herbe courte et parsemée d'arbres chétifs. Et plus loin, ce fut la toundra à perte de vue. Les abeilles cédèrent leur places aux castors, à l'ombre de majestueux épicéas. Les faucons pèlerins fendaient le ciel immense de vols terrifiants et majestueux et dans l'esprit de Lem, quelque chose s'était élargi : les humains étaient infiniment petits et ses espérances avaient changées. Tout ce qu'elle avait désiré auparavant lui semblait si futile face à la beauté de la nature. Le rap, le flow, le crew. Les glaces à la vanille et au rhum de la vieille Delhorme, les chats errants de North Rampart Street, la musique qui venait de Tremé. Ici il y avait le chant de l'eau claire, les pâles couleurs d'orchidées menacées, la danse des cerfs et des ours blancs, de la truite, du laquaiche aux yeux d'or. Le temps où elle se penchait sur quelques routiers en échange de nourriture avait disparu devant la révérence des grands espaces. Elle se sentait à la fois très seule et toujours entourée. Mais à qui montrer cette beauté ? Avec qui la partager ? Elle se sentit si seule, un jour, au début des premiers soupirs d'aise du printemps. Fallait-il revenir aux cités des Hommes ? Peut-être y en avait-il un, un parmi des millions, qui pourrait être touché comme elle le fut par tout ça.... alors encore une fois, Lem disparut. Elle quitta les grands espaces, fit ses adieux à ses amies abeilles pour les laisser porter les espoirs des fleurs de cette saison à venir. A la confluence de la rivière des Outaouais, elle découvrit une ville : Ottawa, dont le triste béton lui fit regretter l'émeraude tendre des forêts bercées par les vents orageux. Pourtant la Pixie avança à pas décidés dans cette jungle urbaine.

Les Humains lui étaient tellement étrangers, elle étrange parmi les étranges et ayant découvert l'amour dans les bras de Mère Nature. Elle fut une fille bizarre perdue dans la ville, dans un carton, puis un autre. Elle marchait pieds nus, des heures durant, à la recherche de cet autre qui pourrait un jour danser avec elle dans les cercles de champignons et pleurer devant la majesté d'un cerf. Elle le chercha dans les parcs bondés de familles bruyantes, dans le froid mordant des rues et des refuges pour SDFs. Elle chercha partout : dans les éclats de rire des écoles, dans le silence des cimetières. Dans la cohue des sorties de bars, parmi les dingues et les paumés, les chiens errants, les vieux tristes qui baladent leurs caddies et parlent à leur paquet de biscuits. Elle le chercha dans chaque être qu'elle croisait et qui se retournait sur elle. Lem planta son arbre hors de cette ville cruelle et étrange ; une ville comme elle. Petit bout de femme tantôt lilliputienne, tantôt grande guigne qui dans son sillage bénissait et maudissait des humains pour s'amuser. Trouverait-elle un jour cette personne ? Y en avait-il éventuellement plusieurs ? parviendrait-elle a leur montrer toute la beauté dont elle avait été témoin, et est-ce que cette dernière parviendrait à les toucher aux larmes comme elle l'avait fait pour elle ? Jamais la Pixie ne désespéra ; un jour, elle le rencontrerait.


Un garçon lui tend la main, un soir. Il est perdu dans cette grande ville cruelle et s'endort à moitié dans cette voiture qu'on lui a demandé de conduire contre de l'argent et en lui faisant signer tant de papiers si complexes. Elle emmenait les gens là où ils voulaient : c'était ça, être "chauffeur de taxi". Un boulot d'humain. Le garçon était épuisé sans qu'elle sache pourquoi, si grand et si maigre dans ses vêtements très chers. Il s’appelait Jesse. Il était un de ceux qu'elle cherchait. Mais Jesse était mort, et son cœur ne battait pas. Jesse était fils des Hommes et pas de la Nature. Pourtant, il prit soin d'elle avec tendresse, comme un frère. Elle n'avait nulle part où aller dans cette grande ville, dormant dans sa voiture de fonction. Il lui offrit un toit : elle lui offrit son amour dénué d'Eros, désintéressé, ni amour d'amant, ni amour filial. Un sentiment plus grand que tout ça. Un amour infini comme celui des bras de sa Mère. Lui avait, ce garçon mort, des problèmes très humains, très terre-à-terres et la Pixie se promit de l'aider à les résoudre. Elle demeurerait dans sa vie jusqu'à ce qu'il soit pleinement heureux et qu'elle puisse un jour lui montrer les faucons pèlerins déchirer le ciel d'un bleu sans limite. Jamais elle ne lui dit : c'était une promesse secrète entre elle et la Mère. Elle ferait de sa vie une rivière de joie sans heurt et lui montrerait tout ce qui avait compté pour elle. Puis elle partirait, malgré l'amour, malgré la tendresse. Lem disparaîtrait à nouveau sans laisser de traces, quand Jesse, triste Stryge, serait complètement heureux. Elle lui laisserait d'elle des souvenirs pleins d'amour au delà de tout, des paysages éternels. Elle le chérirait dans chaque souffle du vent.

Un jour, Lem disparaîtra quand un Homme, une Femme, vivant ou mort aura ressenti ce qu'elle a ressenti - ce trouble immense - face à la Mère de toutes les créatures terrestres. Un jour, Lem ne sera simplement plus là, quand elle aura vu une larme sincère couler le long d'une joue creuse, dans une émotion plus simple que tous les tracs modernes des gens trop pressés. Elle partira vers de nouvelles routes infinies, de nouvelles tourbières, cercles de champignons et de trèfles car son voyage est sans fin et sa maison, c'est le ciel à perte de vue : lui non plus n'a jamais de fin. Elle est partout chez elle. Là où elle va, elle rentre toujours à la maison. Elle partira découvrir d'autres Jesse, d'autres amours, d'autres étendues de béton ou d'herbes hautes. Le monde est si vaste.... Combien d'amours y dorment, attendant d'être heureux, de découvrir cette émotion qu’elle a ressenti ?

Une vieille moto tombe en ruine, quelque part dans un sous bois anonyme. Un vieil amant pleure, quelque part dans un hall d'immeuble. Et Lem marche, encore et toujours. Pieds nus dans la lande, dans la banlieue, dans le désert ou le long d’une autoroute. Son voyage n'a jamais de fin, si ce n'est la sienne. Elle porte avec elle une promesse faite avec sa Mère, celle de l'amour au delà de tout, virginal et pur. Cet amour qu'elle a donné a bien des Jesse. Mais ce Jesse-là est spécial ; elle sait qu'il lui offrira des larmes comme elle en avait versé face à l'immensité de la terre qu'elle découvrait.

Serait-elle triste, ou heureuse ? Lem n'en avait aucune idée, mais elle devait continuer son voyage. Elle écoute le vent dans le soir mouvant ; il porte son nom. Jesse. Héritière, passagère du temps qui file, elle n'est là que pour un instant. Elle ramasse du bois mort et en couronne son jeune front avec allégresse : ce sentiment est plus fort que tout. L'amour qu'ils ne feront jamais ensembles est comme celui, enfantin, frigide mais si beau, qu'elle a offert à Mère nature. Il est touchant comme les caresses de deux oiseaux, vaste comme l'eau des grands lacs, profond comme le ciel terrifiant de hauteur ou l'insondable ventre de la Terre, ce sentiment.

Elle l'aime. Il peuple sa vie à l'infini. Il est son sang. Il est le seul.
Il est Jesse. Le nom de l'amour.

OMG j'adore ce personnage ** JE L'ADOOOOOOOOOOOORE liens liens liens liens *bruit de machine à sous*
Toi + Eros = potentiellement très drôle XD

PS : Eros arrive justement dans quelques minutes MWHAHAHAHA
Amuse toi bien avec cette perle !

Mais avant de te ruer comme un(e) malpropre dans le flood (ouais ouais on vous connait !) ou la CB, il te reste encore quelques petits devoirs à accomplir. Et pour te guider, parce qu'on est trop sympa (a), il n'y a qu'a suivre le guide ! Pour commencer, il ne faudra pas oublier de réserver ton avatar. Et oui, ça ne va pas se faire tout seul ! Autres réservations importantes, ton métier, et ton logement dont il faudra demander la création. Après... c'est la fête ! Tu pourras partir en quête de liens et de Rps après avoir créé tes propres topics. Jusque là, c'est déjà pas mal, non ? Le reste, ce sera de la tarte. Tu pourras t'en aller poster d'éventuels scénarii (deux maximums dont il te faudra attendre la validation), et aller faire le flan partout sur le forum !

Mais à noter que tu peux également créer le portable de ton personnage, ainsi que son twitter et facebook, mais c'est bien sûr facultatif et selon ton bon vouloir ! Il y a aussi la demande de rang personnalisé, si jamais tu te sens inspiré. Sans oublier les top-sites, car nous comptons sur tes votes pour faire connaitre ASN !

Et puisque tu es nouveau, voici l'un des sujets qui pourra t'être des plus utiles pour t’intégrer, les bonnes fées ! N'hésite surtout pas à t'y inscrire ! En attendant si tu as des questions les fondateurs sont évidemment à ton écoute.

Sur ce, nous te souhaitons un bon jeu parmi nous !