Histoire
The nightmare's just begun
Un souffle. Un froissement. Un son métallique.
Le petit garçon est concentré. Ses yeux inspectent la pièce qui est avalée par les ténèbres et son nez se fronce légèrement à la douce fragrance qu'il perçoit au travers de la sienne et de celles qui embaume la pièce. Une innocente et pure odeur de pomme. Elle est ici. Tellement près qu'il peut la sentir. Un rictus se dessine sournoisement sur ses lèvres et aussi brutalement qu'il est entré doucement dans cette chambre rose, il ouvre les portes de la buanderie et laisse entrevoir à son occupante, le passage obligatoire avant l'enfer. Elle ne touchera pas vingt milles, ne pourra jamais ressortir un de ses petits chevaux mais elle aura droit aux soins les plus affûtés, juste sur le bout de sa lame.
Le petit garçon se met à fredonner la chanson préférée de la petite fille. Amy. Une petite rouquine au sourire imperméable et au bonheur étincelant, entourée de parents si attentionnés et si riches. Elle ne passera pas la nuit et ses parents ne sont plus là pour tenter de sécher les larmes de sang qu'il fera couler. Elle est son initiation. La première étape.
Le petit garçon se met à chanter plus fort lorsqu'Amy se faufile entre ses jambes et prend la fuite. Il se lance immédiatement à sa poursuite et la suit dans l'enfer obscure et glacé qu'ils ont eux-même créé.
«
All night and all day... Angels watching over me, my Lord. All night and all day... »
Il finit par la prendre de vitesse en coupant à travers le bureau de la mère. Le terrain de chasse est étudié si minutieusement que le petit garçon sait exactement où il va lui trancher son opaline peau si fragile. Lorsqu'il l'attrape par les cheveux et qu'elle s'époumone comme un veau apeuré, le petit garçon songe au point auquel elle n'a plus rien de la poupée en porcelaine dont ses parents ne tarissaient pas d'éloge. Elle n'est plus qu'une minable et insupportable dinde qu'il va plumé.
Le petit garçon tire sur la tignasse rouquine pour la guider jusqu'à sa chambre où il l'a attrapé. Il est à peine plus âgé qu'elle mais il la trouve idiote. Elle s'est stupidement réfugiée dans son odieuse et niaiseuse chambre rosâtre qui lui avait tellement donné envie de vomir. Alors qu'ils traversaient les couloirs, il se remit à fredonner de son enfantine voix cristalline :
«
When at night I go to sleep, Angels watching over me, my Lord. I pray the Lord my soul to keep; Angels watching over me. »
Ils arrivent devant le lit cotonneux de la gamine lorsqu'il termine son couplet et il en profite pour la jeter violemment dessus et fondre sur elle comme un rapace. Dans la pénombre, ce petit garçon au visage pourtant si adorable ressemble au pire des démons. Ses cheveux bruns sont ébouriffés de telle sorte qu'on croit y déceler deux cornes qui pointent sur son crâne. Un espiègle sourire tord ses traits lorsque la petit hurle, supplie et pleure en se tortillant comme un minable asticot. Cette famille est la première que son père lui permet de voir et plus le rendu sera impressionnant, plus son géniteur sera fier de son petit garçon.
De hargne, il rue la petite de coups violents, l'attrapant tantôt par les cheveux pour la secouer dans tous les sens, lui donnant tantôt des coups de poings au visage ou sur le buste. Des sanglots déchirent la quiétude et des suppliques perçantes brisent le plaisir du petit garçon qui, dans un cri de haine l'achève du bout de sa lame aiguisée qui se plante dans son ventre et remonte jusqu'à son thorax.
«
Les anges veilleront sur toi en enfer, petite pétasse ! »
Pendant un instant, peut-être une éternité, le petit garçon reste de marbre au dessus du corps ensanglanté de la petite fille en-dessous de lui. Elle ne s'agite plus, ne crie plus mais ses yeux sont écarquillés, ouverts sur le monde de terreur qui ont tissés les dernières heures de sa vie.
Le petit garçon ne sort de sa transe que lorsqu'un vaisseau lumineux l'ébahi et que la voix grave de son père résonne dans la pièce.
«
Beau travail, Melchior. »
«
Papa va te tuer, cette fois ! »
Melchior croise les bras sur son torse, le visage constellé de petites tâches pourpres qui balaye sa peau en une ligne droite. Le témoignage macabre du meurtre qu'il avait exécuté en bonne et due forme, quelques minutes plus tôt avant que son père ne lui ordonne d'aller aider sa sœur. Cette dernière avait perdu sa proie, encore une fois. Et comme toujours, Melchior devait rattraper ses bêtises. Contrairement à lui, elle n'avait pas ce don incroyable pour la traque et elle était bien moins cruelle. Chose sur laquelle son père et lui n'avait de cesse de la charrier.
En cet instant, l'envie de la taquiner avait complètement disparue. Du coin de l’œil, il perçut quelque chose courir dehors, sous la pluie battante d'un hiver rude. La proie de sa sœur était là. Poussant une grognement agacé, il se jeta droit sur la fenêtre et l'ouvrit dans la volée pour se jeter à sa poursuite en ordonnant à sa jumelle de le suivre. L'adolescent qui est également un de leur camarade de classe est en train de courir vers la forêt qui borde la grande maison luxueuse où il habitait avec sa charmante petite famille. Melchior le rattrapa bien vite par le col de sa chemise encore immaculée mais surtout trempée. Il le tira violemment en arrière
«
Arrête ! »
Melchior releva les yeux vers sa sœur, interdit. Elle venait de crier si brusquement que ça avait brisé l'ambiance et d'un seul regard, il comprit qu'elle avait voulu le perdre, exactement comme les autres mais que celui-là, elle ne voulait décidément pas le voir mourir. Les jumeaux échangèrent un long regard durant lequel Melchior dut calmer le garçon en dessous de lui en l'attrapant par la gorge parce qu'il commençait à s'agiter un peu trop à son goût. Puis après un échange visuel bien énigmatique avec sa sœur, Melchior se tourna de nouveau vers le blond qui continuait de bouger comme un asticot.
«
Je dois avouer qu'il est très sexy pour un puceau terrifié... »
Sans prévenir, il plongea vers les lèvres du joli petit blond et força la barrière de ses lèvres presque immédiatement pour lui offrir un baiser charnel. Un baiser au goût de sang, d'une bestialité primaire et destructrice. Il se fit plaisir en se mouvant sensuellement contre lui jusqu'à ce que le captif réagisse enfin et finisse par lui mordre la langue. Il se dégagea, surpris par ce brusque revirement et se mit à rire en s'humectant vicieusement les lèvres.
«
Farouche le puceau, j'adore ça. Dommage que tu doives partir... »
Il se redressa en riant, laissant ainsi l'occasion à leur proie de filer.
«
NON ! »
Melchior transperçait les deux individus de son regard le plus sombre qui promettait un millier d'ignobles tortures alors qu'il ne pouvait même pas bouger. Enchaîné comme une bête, il s'agitait dans tous les sens faisant s'entrechoquer ses chaînes dans un bruit métallique redondant. Horrifié par ce qu'il avait perçut en ouvrant les yeux, il tentait de se libérer par tous les moyens, sans se poser beaucoup de questions. Son père et sa sœur étaient également attaché, de la même manière que lui sauf qu'ils étaient inertes. En cet instant, son cœur ruait si fort cage thoracique de coup butoirs qu'il crut qu'il allait réussir à la briser, pour de bon. Des sueurs froides remontaient son échine et ce n'est qu'en entendant la voix d'un des deux gars qui les maintenaient ici, qu'il se rendit compte qu'il était visiblement devenu la cible de l'un d'eux.
« Trop tard, gamin. Ils sont en cours de mutation et maintenant, c'est ton tour... »
En mutation ? Qu'est-ce que ces deux chanteurs de pacotille racontaient ?! De la merde de toute évidence. Ils avaient réussi à convaincre sa sœur de partir de chez eux et son père et lui étaient venus la chercher par la peau du cul quand ils se sont visiblement fait. Le plus décoloré des deux étaient en train d'avancer dangereusement vers lui alors qu'il vociférait avec véhémence quand brusquement, un coup de feu retentit violemment, faisant écho à un bruit humide. Melchior venait de mourir de la plus brutale des manières ; d'une balle dans la tempe droite.
« Elle ne veut que la fille et le vieux. On avait pas besoin de lui. »
«
T'as toujours été toxique pour moi, Mel ! Je t'ai suivi quand tu commettais les pires horreurs et je t'ai donné le bon Dieu sans confession quand je savais que j'aurais dû te tuer ! Et maintenant, tu pues la mort ! »
«
Et toi, le sang, espèce de vampire d'opérette ! »
Melchior était furax. Ça faisait trois décennies qu'il cherchait sans relâche sa sœur et son père qui, comme lui avaient muté pour devenir des créatures plutôt abjects, du moins de son point de vue. Des Stryges. En quelques années à vivre comme un Sidh, il a apprit quelques trucs sur le monde dont il n'avait aucune idée de son vivant et si ce qu'il avait appris sur les Stryges avait tendance à le laisser de marbre, se retrouver en face de sa jumelle qui avait revêtu ce costume de super-vampire à ailettes, son instinct semblait s'échauffer. Même chose devant son père qui l'avait rejeté de la manière la plus cruelle qui soit. Pourtant c'était lui qui l'avait entièrement forgé. Il était celui qui avait fait de lui une Ombre emplie de haine et de désir de sang. S'il ne pouvait pas tranquillement rejoindre le paradis, c'était de sa faute mais lui et sa jumelle ne semblait plus vouloir entendre parler de lui. Ils avaient tous les deux changés et Melchior qui tenait tellement à rejoindre sa famille ne savait plus quoi faire, à présent.
Ce jour-là, Melchior repartit sans tergiverser davantage.
C'est quelques années plus tard qu'il se rendit à Ottawa pour y habiter dans le but de retenter une approche auprès de sa famille qui y était établi depuis un moment apparemment.
BANANA alias psycho shank Moi ? Eh ben, je suis un mignon pas si mignon. J'ai une passion passionnelle pour les bananes et également pour les méchants. D'ailleurs mon petit bébé qui est en train d'éclore patiemment dans ma tête et s'imprime ici ne sera pas un grand gentil ! *devil laugh* J'espère que vous l'aimerez autant que je l'aime déjà
J'ai déjà fait un court (très très court) séjour ici sous un autre pseudo, une autre tête, une toute autre créature mais j'avais trouvé ce fofo grâce à un partenariat. Et à l'époque j'avais eu un coup de coeur pour l'ensemble de ce coin de paradis, c'est bien pour ça que j'y reviens. ASN est inoubliable
Je suis donc de retour pour vous jouer un mauvais tour !