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Mayday, Mayday, I need your help ... I can't fight this forever, please don't let me go. [Zohra]

 :: Archives des rps

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Mayday, Mayday,  I need your help ... I can't fight this forever, please don't let me go. [Zohra] EmptyJeu 31 Mar - 19:08
If I risk it all, could you break my fall ?How do I live ? How do I breathe ? When you're not here I'm suffocating ... I wanna feel love, run through my blood. Tell me is this where I give it all up?  - Zohra & Requiem

Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort ...
La pièce était plongée dans l'obscurité totale, le silence doucement perturbé par le « tic tac » répétitif de la vieille pendule se dressant dans le fond du bureau. Aujourd'hui pas de rendez-vous, pas de parents inquiets, pas d'enfants traumatisés, pas de rires, pas de pleurs, juste lui. Lui et cette lame qui tournait agilement entre ses longs doigts fins. Les yeux clos, il faisait une rétrospective de sa vie, il n'avait pas peur, il n'était pas hésitant … Juste pensif et résolu. Tout cela se terminera en ce triste jour. Il ne savait même plus quel jour on était, il avait perdu le fil du temps depuis qu'il ne dormait plus. Cette décision le hantait au point de le priver de sommeil. Requiem n'agissait jamais sans une certain réflexion, analysant toutes les possibilités, toutes les issues et il savait que cet acte sera irréversible. Il le savait. Et s'en réjouissait. Tout prendrait fin. Il sera enfin libre, libre de ses démons. Libre de cette vie qui s'acharnait à l'écraser. Libre de connaître enfin la paix. Libre d'être acteur de ses choix et non spectateur. Nous naissions pour mourir, nous pleurions pour ensuite se taire à jamais. Seulement dicté par le destin, nous devions courber l'échine devant les épreuves, les obstacles qui nous blessaient, nous obligeaient à nous relever pour tenter d'aller de l'avant, d'être meilleur. Mais Requiem était las. Las de tomber, de s'écorcher les genoux, de s'agripper fermement à cette vie qui ne voulait pas de lui. Alors qu'à cela ne tienne, il ouvrira ses bras à la mort qui semblait bien plus douce, telle une caresse enivrante, et se laissera volontiers glisser dans les abîmes ténébreuses. Il n'était pas croyant, il n'était pas fou … Il était conscient que rien ne l'attendait de l'autre côté mais tant pis, le silence éternel sera toujours plus paisible que le brouhaha de ce monde qui lui brisait les tympans et piétinait son cœur meurtri.

Plongé dans son palais mental acquit au fil des années, le Nuckelavee fit le tour de ses souvenirs tous douloureux et chaotiques. On lui avait tout pris, tout. Sa famille, sa dignité, sa femme et ses enfants. On l'avait pointé du doigt, traité de monstre, torturé durant des années, abandonné, critiqué, malmené, insulté, opprimé et ce depuis trop longtemps. Et lui, il avait dû faire face à tout cela seul. Personne, il n'avait personne. Aucune épaule sur laquelle pleurer, aucun sourire réconfortant, aucune voix rassurante pour lui dire que tout ira bien, que cela n'était qu'un cauchemar, qu'il pouvait enfin dormir paisiblement. Personne. Requiem était toxique. Le pire des poisons que cette Terre ait porté. Chaque âme qui lui avait tendu la main périssait. Il était maudit pourtant il n'avait jamais demandé cela. Non jamais. Il ne comprenait pas, il ne savait pas quelle erreur il avait commise pour mériter cette infortune. Lui, le garçon perdu. L'enfant sans identité enchaîné dans cette boucle sans fin. D'où venait-il ? Qui était-il ? Il n'avait qu'en sa possession un nom volé et un surnom qu'on lui avait affublé durant ses années de cobaye expérimental. Requiem … Ce mot prenait à présent tout son sens. Il était sa propre messe funéraire.

Recroquevillé dans ses pensées, il se revit enfant. Il se revit pleurer dans l'ombre, nu dans un océan à l'eau noire et tumultueuse. S'enfonçant profondément, ne faisant même pas attention à la douleur de ses poumons en feu, se noyant petit à petit dans l'oubli des abysses insondables. Depuis quand n'avait-il pas pleurer ? Il ouvrit les yeux, fixant la noirceur qui l'englobait de plus en plus, l'enlaçant avec une douceur déconcertante. Un bruit métallique se fit entendre, la lame venait de tomber sur le sol, couvert d'un liquide couleur vermeil. Puis le silence. Un silence reposant. Un sourire s'étira sur ses lèvres alors qu'il continuait sa chute qui sera à présent éternel. Plus rien ne pourra le blesser. Plus rien de pourra l'empêcher d'être enfin heureux. Certains voulaient mourir en héro, certains de vieillesse, mais lui, il avait décider de mourir de son propre chef. Volontairement. Preuve de lâcheté ? De faiblesse ? Peut-être, il ne s'était jamais considéré comme un être courageux ou fort. Il ne s'était jamais considéré comme vivant tout court. Il s'était contenté de survivre mais il n'en avait plus la force. Fini les mensonges, fini les sourires de façade. Le froid commençait à l'étreindre, sans douleur, sans le brusquer. Fini les tourments, fini les remises en question. L'océan se transforma en vide où il flottait tranquillement, une sensation de bien être le saisissant. Il était serein, apaisé et enfin en paix avec lui-même.

Mais un rire emplissait l'espace, se répercutant contre des murs invisibles et frappant en plein fouet l'homme qui communiait silencieusement. Un rire doux. Un rire chaud. Un rire à faire chavirer le diable en personne. Un rire qu'il lui savait destiné. Puis une forme se dessina au-dessus de lui, se précisant de plus en plus. Tout d'abord un visage lumineux, puis un corps magnifique et pour finir un sourire des plus merveilleux. Il n'eut pas de mal à la reconnaître. Zohra. Sa douce Zohra. Celle qui avait réussi à lui soutirer des rires discrets. Celle qui l'aveuglait de sa lumière trop puissante, trop effrayante. Une vie de pénombre laissait des marques et la moindre petite parcelle de lumière l'avait brûlé un peu trop fort. Beaucoup trop fort. Il s'était souvent surpris à l'observer avec douceur, avec tendresse non sans se reprendre immédiatement quand elle posait les yeux sur lui. Toutes ces fois où il s'amusait à la regarder virevolter partout, à jalouser son optimisme et sa joie de vivre. Où il se plaisait à la mettre en rogne juste pour regarder son petit nez se froncer et écouter ses réprimandes faussement méchantes. Où il guettait l'heure, chaque matin, attendant avec joie sa venue et râlant de ses retards de quelques minutes. Il aimait la ponctualité mais il aimait surtout l'avoir près de lui le plus vite possible. Sa voix, son odeur, sa chaleur … Tout. Tout lui plaisait. Et ce n'est que maintenant qu'il s'apercevait qu'il était fou amoureux d'elle. Ce fut d'ailleurs ce doute qu'il l'avait poussé à en finir car elle ne méritait pas ça. Elle ne le méritait pas. Requiem n'était que souffrance, que noirceur, impossible pour lui de s'ouvrir et de l'aimer comme il le fallait. Il avait essayé de lui faire comprendre, de lui faire mal, de la brusquer pour qu'elle le déteste mais rien y faisait … Elle semblait s'accrocher à lui de plus en plus fort. Tellement qu'un soir d'ivresse, il avait fait d'elle sienne le temps de quelques heures. Un moment intime qu'il avait regretté dès le lendemain. Et plus encore quand il apprit qu'elle était enceinte. Ce fut le coup de grâce. Le point final de son histoire. En se donnant la mort, il l'éloignait du poison qu'il était, il lui permettait de vivre heureuse. Seul le souvenir de son visage qu'il toucha du bout des doigts lui suffisait à l'emplir de bonheur. Peut-être que sa princesse le pleurera. Peut-être qu'elle portera des fleurs sur sa tombe. Peut-être qu'elle le détestera enfin de l'avoir abandonné lâchement. Il l'espérait du fond du cœur. Ce geste n'était en rien égoïste tout compte fait … Le Nuckelavee l'avait fait pour elle, pour la vie qu'elle portait en elle. Il n'avait qu'une envie, que Zohra tombe dans les bras d'un homme qui saura l'aimer, qui saura faire d'elle une femme conquise. Oui … C'était tout ce qui comptait à présent. Un adieu douloureux, silencieux mais essentiel. Il n'avait pas sa place à ses côtés, il n'avait pas le droit de la tirer dans les ténèbres, de lui priver de son sourire si beau qui fera le bonheur d'un mari aimant. « Pardonne moi, pardonne cet acte, pardonne mon abandon … Soit forte, oublie moi, oublie cet être immonde qui ne t'a fait que du mal, oublie la douleur de mon départ. ». Et ce fut sur ces paroles que ses yeux se fermèrent, à tout jamais. Requiem æternam dona ei , Domine, et lux perpetua luceat ei .


Tout d'abord, une douleur immense et lancinante qui lui fit pousser un cri silencieux, interne. Puis un son qui lui était familier, un son qu'il aurait préféré ne plus jamais entendre. Boum boum, boum boum, boum boum. Ensuite, une respiration qui semblait devenir plus régulière, plus … Vivante. Non. Il commençait à ressentir une chaleur, puis des picotements au bout de ses doigts qu'il bougea inconsciemment. Non. Ses sens revinrent doucement, l'ouïe en premier qui lui fit parvenir des bruits dont il ne connaissait pas la provenance. Des « Bips » à tout va, des voix lointaines et incompréhensibles. Non ! Un soupire lui échappa, puis il ouvrit très lentement les yeux, sa vue encore brouillée par un si long sommeil. Pitié, non. Un plafond blanc l’accueillit, l'agressant  de sa couleur trop vive. En vie, il était en vie et cette constatation lui aurait arracher des larmes s'il en avait eu la force. Pourquoi ? Comment ? Quelque chose, non plutôt quelqu'un bougea à sa droite mais il ne quitta pas le plafond de ses yeux fatigués. Il regarda avec impuissance et rage ce nouvel échec. Même la mort ne voulait pas de lui. Pathétique. Tout cela était pathétique. Tout semblait parfait pourtant. Pourquoi s'acharnait-on à le maintenir en vie alors qu'il n'en avait pas envie ? Un nouveau soupire fut poussé, long et rauque lui provoquant une quinte de toux dû à sa gorge sèche. D'un geste brusque, il arracha ces fils médicaux qui le reliait à cette machine infernale bippant joyeusement et rappelant que son cœur battait encore sans même se préoccuper de l'ombre qui vint le surplomber et de cette odeur qu'il chérissait tant ...

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Mayday, Mayday,  I need your help ... I can't fight this forever, please don't let me go. [Zohra] EmptyLun 4 Avr - 17:33
If I risk it all, could you break my fall ?How do I live ? How do I breathe ? When you're not here I'm suffocating ... I wanna feel love, run through my blood. Tell me is this where I give it all up?  - Zoquiem

Blesse moi cela n’a pas d’importance, tant que tu es vivant pour le faire.
Il n’avait pas voulu de moi… Ils n’avaient pas voulu de moi. Ni l’un, ni l’autre… et encore moins le père de l’enfant que je portais. Non. Ni Kassim, ni Requiem n’avaient voulu de ce petit qui grandissait pourtant, bien accroché à la vie qu’on lui avait donnée. Qu’y avait-il de pire que l’abandon. Si j’en voulais à Kassim à un point qui dépassait l’entendement après lui avoir tant donné sans qu’il ne veuille me tendre maintenant la main, le cas de Requiem m’avait abattu. Son regard, ses mots… son dépit. Son mépris de lui-même. Il avait été brutal sans même hausser le ton, ne voulait pas m’entendre et il avait fini par briser ce que Kassim avait réussis à fissurer. Il m’avait abandonné, lui aussi… avec des mots qui résonnaient encore dans mon esprit malgré les jours qui avaient passé depuis ma démission. J’avais voulu lui faire mal à lui aussi, mais je n’y étais pas parvenue. Avoir à faire à un roc aussi glacial que Requiem me confrontais à une défaite qui m’affectais profondément. Avec lui, pour lui... j'avais voulu le meilleur mais n'avais pas réussi à lui montrer, à lui faire voir… Et pourtant, je savais qu’il pouvait retrouver un peu de bonheur s’il ouvrait les yeux sur lui-même. Je ne le connaissais que peu, mais au fil du temps j’avais appris à détecter quelques brèves failles. Il m’avait parlé, il me regardait, semblait parfois me chercher même si je feignais de ne pas le remarquer après le rejet dont il avait été le commanditaire et moi, la victime. Et malgré cela, Requiem me restait inaccessible et je n’arrivais pas le moins du monde à traduire ses agissements. Mais je l’aimais. Sans comprendre exactement ce qui nourrissait ma flamme, ma faim de lui, ignorer ces sentiments et devoir faire aujourd’hui une croix dessus n’était pas possible. Parce que j’avais un doute…

Au milieu de mes cartons, j’avais encore été prise par une envie irrépressible de pleurer. Je n’arrivais pas à comprendre ce qui avait dérapé. Ma vie jusque-là avait été baignée d’amour et de joie, mes choix avaient tous été les bons. Dans cette ville j’avais trouvé quelque chose de précieux, quelque chose de rare. Deux personnes qui avaient réussi à faire chavirer mon cœur, et l’une d’elle plus encore. Requiem était spécial à mes yeux, et je n’arrivais pas à détacher mon attention de lui, jamais. C’était comme si je devais le voir, comme si je devais le considérer sans cesse, m’assurer de son bien-être, apprendre à le connaitre, essayer de le comprendre… Plus qu’une envie, c’était un réel besoin. J’en avais jusque-là crevé de désirs, j’avais fait mon maximum pour y arriver. Mais les quelques victoires à mon actif n’étaient en rien comparables à la douleur de ce coup qu’il avait porté à mon âme. S’il ne partageait pas mes sentiments à son égard, il ne souhaitait pas non plus assumer le fruit de cet unique moment de fusion qui m’avait littéralement fait basculer vers la folie amoureuse. Il fallait bien se rendre à l’évidence : J’étais purement éprise. L’amour qui me liait à Requiem était si fort qu’il me consumait de l’intérieur, me laissant dans un état de manque épouvantant que je ne pouvais désormais plus satisfaire. Dans le silence de l’appartement que j’allais quitter, au milieu des quelques cartons contenant mes effets personnels peu nombreux, je constatais en essayant de reprendre mon souffle que je n’arriverais pas à partir. Ou du moins, que je ne survivrais pas telle que j’étais encore il y a peu, à cet éloignement forcé. Je rentrerais donc en Inde… Dans la famille que j’avais fuie quelques années auparavant. Enceinte, et sans époux. La honte que j’inspirerais désormais à mes parents me rappellerait chaque jour l’amour que Requiem m’avait refusé. Mais aussi cette profonde douleur qui je le savais, ne me quitterais pas. Et la Zohra qui existerait dorénavant n’aurait plus rien à voir avec celle qui n’avait pas connu Requiem Blackwood.

Mais avant de partir, je voulais encore le voir. Incapable de rester sur cette dernière entrevue avec lui, je voulais aussi le contempler une dernière fois. M’assurer qu’il n’y avait pas encore une chance de créer quelque chose, être certaine qu’il n’y avait pas un infime espoir quelque part... J’étais toujours persuadée d’une chose : ce qu’il avait vécu le poussait à refuser toutes les occasions qui pouvaient se trouver sur son chemin. Du simple geste amical, à la possibilité d’élever un enfant qui soulagerait sans doute quelque peu les horreurs d’une vie passée. Mon amour était une chose, celui du bébé que je portais en était une autre. C’était une chance pour Requiem de goûter à nouveau à une vie plus douce, et de ne plus être seul. Car il le cherchait ! J’en étais persuadée… Requiem était en quête, peut être inconsciemment, de tendresse et d’amour. Seulement sa peur l’empêchait d’en accepter de qui que ce soit. C’était peut-être cela au final, qui me faisait souffrir si fort. Alors, et sans même me rendre compte que mes pas me menaient activement vers ce Nuckelavee qui ne voulait pas prendre conscience de sa valeur.

La preuve en fut faite quand, en ouvrant la porte de son bureau, mon cœur manqua de s’arrêter. Et le siens aussi.

***

Le temps se faisait depuis deux jours, affreusement long. L'attente était lourde. Elle pesait sur mes épaules de toutes ses forces, me rappelant à chaque secondes que j'avais faillis le perdre. Et ravivant aussi à coup sûr, les sentiments d’effroi et de rage qui m'avaient secoué en le découvrant dans une mare de son propre sang. Mais quel geste ! Quel message... Si je croyais qu'il ne pouvait plus me faire de mal, j'avais eu tort. Puisque Requiem avait tenté de se donner la mort et que s'il y était parvenu, je l'aurais été tout autant que lui. Il aurait soufflé sur ma flamme, pour l’éteindre avec insolence. Et même si j'avais encore des années durant, eut la chance de fouler cette terre, de rire et de respirer, je l'aurais fait sans joie. Seulement par obligation, par orgueil. Pour ne pas laisser tomber. Mais aujourd'hui ma résistance était mise à rude épreuve. Mon optimisme, ma bonne humeur... tout cela semblait en berne. J'avais faillis le perdre, et Requiem ne pouvait pas se douter que ce geste qu’il avait eu contre lui pouvait dévaster quelqu’un avec tant de violence. Entre ses mains, il avait eu le pouvoir de me détruire et l’avait fait. Je ne connaissais pas la raison exacte de son geste et je ne pouvais que l'effleurer, perdue comme je l’étais devant ses attitudes contradictoires. Mais peu importait, car pour la première fois de ma vie je m'étais autorisée un acte parfaitement égoïste en lui refusant la mort.

Bercée par le bip régulier des machines qui l'entouraient alors, j'essayais de dormir, recroquevillée et invisible sur un fauteuil près de son lit. Ma présence ici n'était pas acceptée, mais pas une seconde je ne l’aurais laissé seul. Pas une seconde non plus, j'avais réussis à m'assoupir ou à manger. Rien ne passait et j'étais sans cesse là, à me repasser les évènements en tête. Et si j'avais été plus rapide ? Plus patiente à son égard ? Si j'avais été d'avantage attentive, ou moins intrusive parfois. Est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Étais-ce de ma faute ? Mais le mal était désormais fait et il ne restait plus qu'à attendre pour pouvoir mettre fin à ces doutes persistants. L'angoisse en revanche, je n'arrivais pas à l'apaiser. Alors j’attendais simplement que le temps passe, figée entre deux états. Et puis, soudain, sa respiration changea. Il y eut quelques expirations plus profondes, et j'ouvris les yeux en grands pour les braquer sur lui, silencieusement. Je vis ses doigts bouger, très lentement, puis un râle me fit sursauter et éclater en sanglots en quelques secondes. J’en perdis mon invisibilité… Il était là, réveillé et bien vivant. C'était maintenant, que j'allais savoir s'il m'en voudrait ou pas. Une bouffée de crainte m'étouffa presque, mais lorsqu'il s'acharna sur ses liens qui l'attachaient aux machines ou aux perfusions, je me hâtais de rejoindre le lit où il se trouvait coucher. Le temps de reprendre mon souffle, de calmer mes larmes, et je prenais doucement ses mains dans les miennes pour l’empêcher de se faire mal.

- Ne fais pas ça... gardes ton calme, s'il te plait ne t’énerve pas.

Je m'installais alors au bord du lit, le plus doucement possible. Puis laissais libre court à mes propres émotions, à fleur de peau. Prenant garde de ne pas m'appuyer sur ses bras, je me couchais pourtant sur son torse. J'avais besoin de le sentir respirer, frémir... râler... peu importait quoi, je devais le sentir vivant. Me faisant légère pour ne pas l’étouffer par ma présence ou mon contact, je passais une main sur son cou pour lui intimer le calme et fermait moi-même les yeux. Je pleurais encore contre lui, heureuse… mais anxieuse.  Si bien que je repris dans un simple souffle :

- Je suis désolée Requiem. Pardonne-moi mais je n'ai pas réussis à te laisser partir. Je me fiche que tu trouves cela injuste ou égoïste... Je m'en fiche, tu entends ? Et te tuant, tu m'aurais condamné à mourir aussi... Je ne pouvais pas te laisser faire.


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Mayday, Mayday,  I need your help ... I can't fight this forever, please don't let me go. [Zohra] EmptyMer 4 Mai - 14:43
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Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort ...
- Ne fais pas ça... gardes ton calme, s'il te plait ne t’énerve pas. 

Ces mots eurent pour effet de stopper ses gestes, mais la demande qui en découlait ne pouvait être exaucée. La colère était trop intense, trop vive pour l'arrêter avec de simple parole. Il faudra sûrement des jours voire des mois pour qu'elle se tasse, disparaisse mais là n'était pas le sujet, il y avait bien plus important : Pourquoi est-il là ? Pourquoi était-il toujours en vie ? Requiem mit un certain temps à réaliser que cette voix ne provenait pas de son fort intérieur et lorsqu'un poids se fit sentir sur son torse, son corps se crispa et son expression se figea. Il n'eut pas besoin de baisser les yeux pour reconnaître la femme qui pleurait contre lui. Vous allez dire qu'il se répète mais … Pourquoi ? Il était bien perdu dans ses songes pour l'éternité ! Cette renaissance forcée lui crevait les poumons et lui lacérait l'esprit, le rendant incapable de réfléchir avec cohérence et de respirer convenablement. Les séquelles ne seront que temporaires, c'était bien là la seule bonne nouvelle mais dans l'instant présent, tout se bousculait dans son crâne. Trop de questions pour peu de réponses. Trop de haine. Trop d'incompréhension. Trop de douleur. Trop d'orgueil. Trop de trop. En fin de compte, sa vie était un tel échec qu'il pourrait passer dans les bêtisiers qui s'accumulaient lorsque Noël arrivait. « Regardez comme cet homme est pitoyable », « Rions de sa stupidité ! », « Il ne sait rien faire, même mourir ! » … Même mourir. Pourtant, même ceux qui ne le voulaient pas, y parvenaient facilement. Faudra-t-il la prochaine fois qu'il traverse l'autoroute, les yeux fermés en pleine heure de pointe ? … Et encore, avec la chance qu'il a, il tombera sur une portion en travaux et donc bouclée aux automobilistes. D'ailleurs, était-ce de la chance ou de la malchance ? Il ne savait plus, il ne comprenait plus. Un soupire las passa ses lèvres gercées tandis qu'une main se posa faiblement sur la tête recouvrant son torse. Non, il ne l'avait pas oublié.

- Tu n'es qu'une emmerdeuse, Zohra.

Le Nuckelavee aurait pu l'insulter, lui crier dessus ou tout simplement l'ignorer mais il n'en avait pas la force. Ni l'envie d'ailleurs. Ses doigts se perdirent dans sa délicate chevelure, fixant encore ce plafond dont il connaissait à présent ses moindre fissures. Plus les secondes passaient, plus sa condition de « vivant » l'exaspérait. Lui qui pourtant prenait toujours tous les facteurs en compte, ne comprenait pas comment il avait pu oublier l'Indienne. Était-ce volontaire ou non ? Inconsciemment voulait-il vraiment survivre et misait tout sur elle ? Non … C'était bien trop hasardeux et aléatoire comme plan. La réponse semblait simple : Requiem était persuadé qu'elle ne reviendrait pas. Il savait que Zohra était celle qui l'avait sauvé mais jamais, Ô grand jamais, il n'aurait pensé cela possible. Il avait choisi ses mots avec minutie lors de leur dernière rencontre, elle n'aurait pas dû revenir.

- Je suis désolée Requiem. Pardonne-moi mais je n'ai pas réussis à te laisser partir. Je me fiche que tu trouves cela injuste ou égoïste... Je m'en fiche, tu entends ? Et te tuant, tu m'aurais condamné à mourir aussi... Je ne pouvais pas te laisser faire. 

Injuste, oui ça l'était mais égoïste non. Le psychiatre décrocha enfin son regard du plafond pour le poser sur la jeune femme avachie sur lui. Il lui en voulait c'était certain mais la voir ainsi le touchait profondément. Aussi froid qu'était Requiem, il restait un homme. Un nouveau soupire se fit entendre, plus profond cette fois-ci et sa main glissa le long de sa joue pour atteindre son menton et le soulever, affrontant pour la première fois ses yeux mouillés. Il ne lui accorda aucun sourire, aucune sympathie mais aussi aucune haine. Il resta neutre, son meilleur masque qu'il portait en toute occasion … Cependant, si l'on était fin observateur, on pouvait voir qu'il commençait à s'effriter. Il voulait lui poser tant de questions, la réprimander, la faire fuir à nouveau mais aussi la rassurer, lui dire que tout allait bien … Lui mentir. Car non, tout n'allait pas bien. Par sa faute. A cause de son amour envers lui. A cause de sa curiosité exacerbée. A cause de sa trop grande gentillesse. Maudit soit l'altruisme ! Sa voix s'éleva dans la chambre, aussi calme qu'à l'accoutumée :

- J'aimerais là, tout de suite, te dire que je te déteste, que ma haine envers toi dépasse le seuil de l'acceptable mais … Je n'y arrive pas. C'est drôle quand on y pense car c'est vraiment ce que je ressens pourtant, cela ne veut pas sortir. Peut-être parce que je suis entrain de me mentir à moi-même ou que la situation m'échappe totalement … Je ne sais pas mais en tout cas, je ne te remercierai pas pour ce que tu as fais. Tout comme je ne t'en tiendrai pas rigueur, du moins je ne ferai aucune réflexion là-dessus, mes pensées ne regardant que moi. Cela dit, ne me demande pas de te pardonner, ce qui est fait est fait, le pardon n'a plus sa place à présent. Si tu as des questions, c'est maintenant car une fois que j'aurais quitté cet endroit, ce sujet sera clos définitivement.

La discussion risquait de tourner bien vite à son désavantage, ne sachant d'ailleurs s'il pourrait répondre à ses interrogations. Mais c'était la seule chose dont il était capable, répondre tel un automate pour ne pas s'épancher sur ses sentiments et ses doutes...


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Mayday, Mayday,  I need your help ... I can't fight this forever, please don't let me go. [Zohra] EmptyJeu 5 Mai - 12:36
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Blesse moi cela n’a pas d’importance, tant que tu es vivant pour le faire.
- Tu n'es qu'une emmerdeuse, Zohra.

La voix grave avait fait vibrer son torse, et cette sensation calma peu à peu mes larmes. Je crois qu’à cet instant, je n’avais plus conscience de ce qu’il disait, l’impact de ses mots n’en avait finalement aucun. Je lâchais un long soupir de soulagement, sans bouger de ma position. Parce que cette voix, aussi faible soit elle, aussi froide… était la sienne. Que je pouvais l’entendre à nouveau… Et ce bonheur-là était si transcendant qu’il effaçait un peu la peur et la souffrance des jours précédents. Il était bien là, je me tenais contre son être qui respirait, je sentais son cœur battre bien qu’il ressemblait à celui d’un oiseau affolé. La colère sans doute… parce qu’il l’était. Je pouvais sentir l’effluve de ses émotions, et sans même les décortiquer je savais qu’il se sentait aussi perdu que je l’étais. Déconcerté et las. Pourtant je me contentais de rester là, la tête posée sur son torse pour écouter son cœur battre, sa respiration prendre de l’amplitude, et fermait les yeux avec un apaisement certain quand il glissa sa main dans mes cheveux. C’était tout ce que je voulais. Il me comblait, il me calmait. J’avais l’impression que par ce simple petit geste, Requiem me pardonnait sans un mot. Je restais alors presque engourdie, calquant ma respiration sur la sienne, me berçant de cette dernière pour faire fuir définitivement mes doutes et mes angoisses. Mais il ne me laissa pas faire longtemps. Sa main sur ma joue, puis sous mon menton força mon regard vers le sien. J’y plongeais avec une certaine démesure malgré le froid glacial de ce regard. Il n’exprimait rien. Et pourtant… oui pourtant j’y voyais beaucoup.

- J'aimerais là, tout de suite, te dire que je te déteste, que ma haine envers toi dépasse le seuil de l'acceptable mais … Je n'y arrive pas. C'est drôle quand on y pense car c'est vraiment ce que je ressens pourtant, cela ne veut pas sortir. Peut-être parce que je suis entrain de me mentir à moi-même ou que la situation m'échappe totalement … Je ne sais pas mais en tout cas, je ne te remercierai pas pour ce que tu as fais. Tout comme je ne t'en tiendrai pas rigueur, du moins je ne ferai aucune réflexion là-dessus, mes pensées ne regardant que moi. Cela dit, ne me demande pas de te pardonner, ce qui est fait est fait, le pardon n'a plus sa place à présent. Si tu as des questions, c'est maintenant car une fois que j'aurais quitté cet endroit, ce sujet sera clos définitivement.

Jamais encore, Requiem ne m’avait accordé tant d’attention et de paroles. Cherchait-il à se justifier ? Quelque part, j’en avais l’impression. Se justifier, et se convaincre lui-même comme toujours. Je n’avais pas lâché son regard alors que mon expression se troublait et que quelques larmes dévalaient encore mes joues. J’avais tant pleuré, j’ignorais presque comment arrêter ce flot… Ses paroles comme toujours restaient contradictoires et nébuleuses. Je n’arrivais absolument pas à savoir s’il y avait là-dedans plus de négatif que de positif… alors je secouais la tête, rejetant les idées noirs et la négativité qui me rongeaient depuis sa tentative. Pendant quelques secondes, je me contentais d’observer son expression si neutre, aveuglée par cette joie que j’avais de le voir ainsi en vie. Même s’il m’avait blâmé, même s’il m’avait fait mal encore une fois, encore plus fort… j’aurais été heureuse. Imbécile … Il me faisait tant souffrir, pourquoi ressentir pourtant toujours plus de tendresse et d’amour envers sa personne ? J’étais stupide, définitivement. Alors, puisque j’en avais pleinement conscience et que je ne pouvais pas faire autrement, je me mis à lui sourire. Un sourire heureux, doux… qui m’échappa presque alors que la main qui caressait son cou passa doucement sur sa joue puis ses cheveux. J’osais à peine le toucher, j’avais peur de lui faire mal… de le gêner et le contrarier plus encore, et pourtant je n’arrivais pas à m’en empêcher. Quand à ce qu’il avait dit précédemment, j’y répondis dans un murmure :

- Je n’ai pas envie de poser de questions … A toi de te livrer sur ce qui te hante Requiem. Tes sentiments pour moi restent ce qu’ils sont, je ne les comprends pas. Alors je ne demanderais rien. Mais moi aussi j’ai de quoi t’en vouloir … Tu me fais souffrir si cruellement que je devrais te haïr. Je n’y arrive pas non plus. Je voudrais juste que tu entendes.

Lentement, je me redressais un peu pour venir me blottir dans ses bras. Son avis m’intéressait peu à ce sujet… Pour une fois je faisais passer mes propres besoins avant les siens. Et je voulais aussi lui communiquer ma chaleur, ma présence… quitte à les lui imposer pour cette fois. J’étais là pour lui, j’étais littéralement à lui. Mon existence dépendait de la sienne plus que je ne le désirais et c’était presque terrifiant. Caressant toujours son visage du bout des doigts, je nichais mon nez dans son cou et respirais tout contre sa peau. Puis je laissais à mon tour mes émotions parler sans élever la voix, le son qui sortait de ma gorge était tremblant, nerveux et au bord du sanglot.

- Que tu comprennes que je n’ai pas pu faire autrement. Tu penses marcher seul, être simplement fait de douleur ou de solitude. J’ai mal rien qu’à te voir persuadé d’être … de n’être rien. Alors que pour moi, tu es tout. Mon malheur parce que tu ne veux pas de moi ou de cet enfant que je porte mais surtout mon bonheur parce que tu es vivant. Je t’aime… Pourquoi ne veux-tu pas voir ça ? Le moindre de tes gestes ou de tes souffles me rends heureuse. Tu n’es pas seul, tu mérites mon amour contrairement à ce que tu t’acharnes à croire ! La mort te rejette, tu as survécu à tant d’épreuves … J’ai conscience de ne pas te connaitre assez pour pouvoir juger la douleur de ton existence, mais je sais aussi que tu es fait pour vivre Requiem. Pas pour survivre. Tu n’es pas un fléau…

A ces mots, je tremblais et je me mettais à nouveau à pleurer. C’était si difficile de le savoir dans un état de si grand accablement qu’il avait voulu s’arracher la vie de force. La joie s’évapora un peu à cette pensée, et ma propre souffrance reprenait le dessus tandis que je le serrais contre moi. Il ne comprenait pas, il ne voulait pas… mais peut être que mon désespoir était finalement plus grand que le sien. Je ne voulais plus le lâcher, je ne pouvais d’ailleurs pas. J’avais besoin de lui… plus que tout, plus que respirer. Sans lui j’étais anéantit. J’avais besoin de Requiem.

- Tu es si précieux pour moi…


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Mayday, Mayday,  I need your help ... I can't fight this forever, please don't let me go. [Zohra] EmptyMar 17 Mai - 15:31
If I risk it all, could you break my fall ?How do I live ? How do I breathe ? When you're not here I'm suffocating ... I wanna feel love, run through my blood. Tell me is this where I give it all up?  - Zohra & Requiem

Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort ...
- Je n’ai pas envie de poser de questions … A toi de te livrer sur ce qui te hante Requiem. Tes sentiments pour moi restent ce qu’ils sont, je ne les comprends pas. Alors je ne demanderais rien. Mais moi aussi j’ai de quoi t’en vouloir … Tu me fais souffrir si cruellement que je devrais te haïr. Je n’y arrive pas non plus. Je voudrais juste que tu entendes. Que tu comprennes que je n’ai pas pu faire autrement. Tu penses marcher seul, être simplement fait de douleur ou de solitude. J’ai mal rien qu’à te voir persuadé d’être … de n’être rien. Alors que pour moi, tu es tout. Mon malheur parce que tu ne veux pas de moi ou de cet enfant que je porte mais surtout mon bonheur parce que tu es vivant. Je t’aime… Pourquoi ne veux-tu pas voir ça ? Le moindre de tes gestes ou de tes souffles me rends heureuse. Tu n’es pas seul, tu mérites mon amour contrairement à ce que tu t’acharnes à croire ! La mort te rejette, tu as survécu à tant d’épreuves … J’ai conscience de ne pas te connaitre assez pour pouvoir juger la douleur de ton existence, mais je sais aussi que tu es fait pour vivre Requiem. Pas pour survivre. Tu n’es pas un fléau… 

Requiem relâcha le menton de Zohra sans la quitter des yeux. Comment pouvait-elle tenir de tels propos ? Comme elle le disait si bien, elle ne le connaissait pas alors pourquoi s'acharnait-elle à essayer de le comprendre ? Il ne pouvait en aucun cas rendre heureux quelqu'un, c'était impossible. Pas lui. Justement si, il était un fléau, pour tout le monde vu les larmes qui glissaient le long de ses joues. Ou alors, l'était-il juste pour lui ? S'était-il fourvoyé durant toutes ses années ? Ses paroles, pour la toute première fois de sa vie, remettait en doute toute son existence. Alors qu'il avait passé le plus clair de son temps à ignorer sa propre identité, sa propre vie, voilà qu'il n'était plus sûr de rien. Ses sourcils se froncèrent tandis que ses yeux échappèrent à ceux de son interlocutrice pour se poser ailleurs, dans le vide. En fin de compte, il ne se connaissait pas lui-même. Qui était-il ? D'où venait-il ? Ses rares souvenirs le ramenaient inexorablement à cette cage de verre, à ces scientifiques, à cette violence quotidienne qui le frappait de plein fouet encore maintenant. Mais avant. Oui avant. Une simple odeur d'iode, voilà tout ce qu'il avait. Rien d'autre. Son existence ne se résumait qu'à un vulgaire mensonge. Cette pensée réconforta son idée de ne plus vouloir continuer, de ne plus vouloir vivre dans ce mensonge qui de toute manière le rattrapera un jour … Et à force de ne plus vouloir, il n'en pouvait juste plus. A bout de souffle. A bout de nerf. A bout de tout.

-Je suis épuisé, est-ce si difficile de comprendre cela ? J'en ai marre. Marre de vivre tout simplement … Je ne suis plus qu'une ombre, Zohra. Ne me laisse pas t'engloutir dans mes ténèbres, tu ne mérites pas ça.

Alors qu'il aurait voulu que la conversation se stoppe là, un mouvement le fit tourner la tête et il observait, incrédule, la jeune femme se blottir dans ses bras. Il eut pour réflexe de resserrer ses derniers sur elle dans une étreinte étrangement naturelle comme si ses gestes se voulaient être l’opposé de ses mots. Les doigts de Zohra effleurèrent son visage dans une douce caresse qui brisa encore plus ce masque de froideur qu'il s'imposait depuis bien trop d'années à présent. Requiem était perdu. Perdu entre l'intime conviction que ses paroles étaient vraies et cette présence, cette chaleur qui le faisait hésiter. De plus en plus. Un nouveau soupire s'échappa de ses lèvres. Il ne savait plus quoi en penser et la fatigue n'aidait en rien. Il était à deux doigts de retomber dans un profond sommeil.

- Tu es si précieux pour moi… 

Le drame dans cette histoire c'était qu'elle était sincère. Un Nuckelavee, tout aussi affaibli qu'il soit, pouvait ressentir les émotions et les décrypter aussi facilement que des phrases écrites dans un livre ouvert. Et là, il n'y avait pas lieu à débattre … Tout ce qu'elle émanait montrait qu'elle tenait vraiment à lui. Requiem ferma les yeux pour ne plus faire face à cette réalité qui le dépassait mais rien n'y faisait. Il était conscient de tout cela mais il avait préféré rester aveugle quitte à blesser la seule personne qui semblait l'aimer. C'était tout bonnement trop difficile de l'accepter. Il n'était pas prêt pour cette rédemption, pour toutes ces promesses de bonheur qu'il pensait destructrices. Pourtant, il aurait aimé y croire, s'y accrocher mais non, le temps avait fait qu'il était hermétique à ce genre de sentiment. Une question d'auto-défense d'après lui. Il valait mieux avoir un cœur de plomb que de porcelaine … La chute était moins douloureuse. C'était certes plus lourd à porter mais cela lui procurait une certaine sécurité, une sérénité qui le laissait libre d'agir comme il le voulait sans faire attention aux conséquences. Sans s'épancher en permanence sur son passé tragique. Cela l'empêchait de vivre mais au moins, survivre lui semblait plus facile. Mais Zohra avait fragilisé cette coquille en métal et voilà où il en était maintenant : dans un lit d'hôpital, une cicatrice au poignet et une femme en pleur dans ses bras.

- … Comment peux-tu dire ça ? Tout ce que j'ai fais avait pour but de t'éloigner, de faire en sorte que tu me détestes. Où est-ce que je me suis planté ? C'est juste … Improbable !


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Mayday, Mayday,  I need your help ... I can't fight this forever, please don't let me go. [Zohra] EmptyVen 20 Mai - 13:39
If I risk it all, could you break my fall ?How do I live ? How do I breathe ? When you're not here I'm suffocating ... I wanna feel love, run through my blood. Tell me is this where I give it all up?  - Zoquiem

Blesse moi cela n’a pas d’importance, tant que tu es vivant pour le faire.

- Je suis épuisé, est-ce si difficile de comprendre cela ? J'en ai marre. Marre de vivre tout simplement … Je ne suis plus qu'une ombre, Zohra. Ne me laisse pas t'engloutir dans mes ténèbres, tu ne mérites pas ça.
Bien sur que je comprenais... Du moins je m'efforçais à le faire du mieux possible, de toutes mes forces. Comprendre Requiem était depuis quelques temps devenu une obsession véritable. L'observer, cerner ses comportements, reconnaitre ses feintes, tenter d'ôter son masque... Avec le temps, j'aurais sans doute réussis à lever le voile sur certaines choses dans ses attitudes, à percer le mystère qu'il représentait à mes yeux. Mais il ne m'en avais pas laissé le temps, même s'il avait laissé filtré des informations sur son passé tragique. Alors oui je comprenais, mais je n'acceptais pas. Là était la différence. Surtout qu'il avait beau me rejeter, jurer même en cet instant qu'il ne souhaitait plus vivre, qu'il était épuisé... je sentais en lui une petite flamme, quelque chose de discret. Une émotion pourtant que je saurais reconnaitre entre mile : une lueur d'espoir. Requiem semblait avoir des doutes, maintenant encore plus qu'autrefois et je m'y raccrochais fermement. Là était la raison de mon refus d'abandonner et de l'abandonner lui... Non, cela m'était impossible et bien trop douloureux. Lover tout contre lui, ma voix c'était brisée alors que je déclarais qu'il était pour moi l'être le plus précieux qui soit. C'était le cas, je m'en apercevait maintenant avec plus de lucidité encore que les derniers jours qui venaient de passer. Sans lui j'allais mal, et ce n'était pas seulement parce que j'étais enceinte de Requiem.

- … Comment peux-tu dire ça ? Tout ce que j'ai fais avait pour but de t'éloigner, de faire en sorte que tu me détestes. Où est-ce que je me suis planté ? C'est juste … Improbable !

J'avais fermé les yeux quelques instants pour tenter de calmer mes larmes. Mais les mots du Nuckelavee me forcèrent à plonger mon regard dans le sien, tellement sombre et fatigué. Et contre toute attente, après avoir doucement reniflé, je lui adressais un léger sourire. De ceux plein de bienveillance que je lui offrais toujours en entrant dans son bureau avant le nouvel an. Teintés de la joie de le voir, de l'affection que je nourrissais pour lui sans vouloir me faire remarquer. Quelque part, son désappointement m'attendrissais malgré la gravité de la situation. Comme l’entièreté de sa personne... que j'aimais tant. Un soupire tremblant, au bord du sanglot passa mes lèvres avant que je ne parvienne à lui murmurer.

- Ne cherche pas à décortiquer ou analyser Requiem. Certaines choses ne peuvent pas se contrôler... ou se calculer. Elles se vivent tout simplement. Je ne pourrais jamais te détester... Plus tu me blesses, et plus je résisterais et tant pis si j'ai mal. Tant pis...

Mais je fus alors prise d'une certaine lassitude. La peur, les remords et la fatigue de ces derniers jours ne me permettaient pas d'être aussi combative que d'ordinaire. Pour être sincère, j'étais moi aussi épuisée moralement, et garder la tête haute m'étais vraiment pénible. Mon sourire s’effaça un peu devant ce constat, mon regard se troubla.

- Mais je n'arriverais pas à te convaincre ... n'est-ce pas ?

J’avais l'impression que sous cet aveux, une montagne entière venait de s'écrouler sur mes épaules. Le poids de cet échec était tel qu'il me coupa le souffle quelques instants. Oui, c'était un échec. A quoi bon se battre contre les moulins à vent ? J'en prenais conscience maintenant, mais refusais toujours de baisser entièrement les armes. Si ma sincérité ne suffisait pas, si mes sentiments n'étaient pas assez forts pour lui, je ne voyais pas comment le maintenir en vie. J'ignorais qu'à l'instant ou cette vérité me frappa, je me flétrissais à vu d’œil, mais je sentais s'insinuer en moi l'amertume du désespoir. Je reprenais pourtant sans lui laisser le temps de répondre.

- Même si j'insiste ? Même si je t'assure encore que tu ne seras un fléau pour moi que si tu te fais du mal ? Si tu persistes à ne pas croire en toi, et en ta valeur ? Ou en moi ? Je serais ta famille si tu me le demandes. Je serais ce que tu veux... parce que je n'ai peur de rien d'autre que d'un avenir sans toi. Ma lumière sera assez grande pour faire disparaitre tes ombres j'en suis certaine. Il suffit que tu m’acceptes... et ton enfant aussi.

Machinalement, je passais une main sur mon ventre encore plat, mais où je savais vivre une petite créature minuscule... dont la présence avait pourtant eut des conséquences si dramatiques. Mais alors que j'allais probablement pleurer à nouveau, un bruit me fit sursauter et une infirmière entra. Sans doute avait-elle été prévenu du réveil de Requiem grâce aux fluctuations des machines. Mais sa présence me força à retrouver mon invisibilité. A bout de forces, ce fut une véritable épreuve... Le pire cependant, ce fut de m'arracher du corps de Requiem pour laisser l'équipe médical s'occupe de lui alors que mes sens en alerte me hurlaient de rester farouchement à côté de lui. A nouveau sur mes jambes, je reculais jusqu'au mur jusqu'à le toucher avec mon dos, mais sans jamais lâcher du regard le Nuckelavee qui ne me voyait désormais plus.


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