Pourquoi diable avait-elle été invitée à cette réception? Elle ne pouvait mettre cela que sur le compte de l'excentricité des riches, car elle ne voyait nulle autre explication, venant tout juste de débarquer et de commencer son nouveau job.
De plus, elle ne connaissait pas les mariés de Chicago qu'elle avait quitté.
Moui. C'était bien là l'explication.

Enfin, elle ne pouvait pas rester là sans rien faire juste à grignoter dans son coin. Ce n'était pas correct.
Elle était là à observer les mariés depuis un bon quart d'heure au moins. et avait vu défiler devant eux un bon nombre d'invités bien différents les uns des autre.
Un en particulier avait attiré son attention. Grand, brun, cadavériquement pâle et arborant un style d'un autre âge.  Quelque part, il lui ressemblait. Quelque part, elle se sentait moins seule à ce mariage. D'autres personnes se demandaient comme elle sans aucun doute ce qu'elles fichaient ici.
Enfin bon. Quand un invité s'éloigna des mariés, Lily en profita pour s'approcher et faire ce qu'elle avait à faire.

-Bonjour, dit-elle alors aux mariés avant de leur tendre une main à serrer. Je ne crois pas que nous nous connaissons. Je m'appelle LIly Ness.
Ils lui serrèrent la main et elle leur fit un grand sourire. Elle ne savait absolument pas quoi leur dire, mais elle saurait improviser.

-Une superbe cérémonie dans en droit magnifique. Oh, et je vous félicite pour votre union.

Puis elle tourna les talons avant de se fondre de nouveau dans le décor.

Cette fois l'artiste ne peut s'empêcher de se fendre d'un immense sourire, prenant le risque de stupéfier d'effroi l'élégante jeune femme devant lui. Une odeur douceâtre de raisin s'échappe de ses lèvres alors qu'elle l'invite à rester un moment à ses côtés. Heathcliff hoche poliment la tête et se penche à son tour sur le buffet pour s'emparer d'une coupe de jus rubis. Une goutte coule de la commissures de ses lèvres et disparaît complètement dans le pourpre qui les dessine. Il ne faut pas très longtemps pour qu'il se doute de la nature de la mariée. Croiser son regard rayonnant de bonheur et amplifier par réflexe les battements frénétiques d'un coeur tellement vivant qu'il lui fait tourner la tête, ne laissent que peu de doutes possibles.

"Je ne crois ni vous connaître ni votre époux, néanmoins le charme d'une cérémonie de mariage est, à mes yeux, l'un des spectacle les plus délicieux. Je me suis donc permis de répondre à votre délicate invitation. J'ai apporté l'une de mes toiles, comme présent, j'espère qu'elle vous sera agréable. Sachez que si par malheur elle vous déplaisait, vous n'auriez qu'à vous rendre à la galerie pour en choisir une autre, à votre gré."

Il glisse sa main aux doigts arachnéens dans la poche intérieure de son costume gris clair et en extirpe précautionneusement une carte de visite sombre au lettrage soigné en calligraphie gothique. Heathcliff la tend gracieusement à la dame, réalisant qu'elle n'avait nulle part où la ranger. Il s'excuse, confus.

"Il vaudrait mieux que je la confie à votre mari, lui au moins à des poches. Quoi qu'il en soit, pardonnez-moi si vous trouvez mes manières quelques peu cavalières, mais la curiosité me pousse à vous interroger. Je pense que nous avons, par notre lignage, notre sang, un héritage commun. Me tromperais-je ?"

Subtile façon de lui demander s'il faisait partie des Alchimistes, illustre race du passé au prestige terni mais dont l'appartenance le rend incommensurablement fier. Encore un sourire qui se veut le moins effrayant possible alors qu'il déguste une autre gorgée de jus de raisin. Plus loin dans la salle, le regard d'une jeune femme se pose sur lui et comme s'il le ressentait, il cherche, scrute la vaste pièce d'un coup d'oeil avant d'apercevoir une jeune femme pâle, aux longs cheveux noirs, particulièrement mal à l'aise dans l'assistance, et dont le style vestimentaire n'est pas sans rappeler le sien. Un petit rire amusé franchit la barrière de ses lèvres alors que ses pupilles asymétriques se posent à nouveau sur la mariée.

S'étant de nouveau fondue au milieu de la foule des invités, Lily attrapa un verre de jus de fruit sur le bar. A un mariage, il était plutôt de mise de boire du champagne, mais cela lui était interdit. L'alcool avait fait tant de ravages au sein de sa famille qu'elle ne tenait pas à perpétuer ce qu'elle avait appelé la "malédiction familiale".
Plus le temps passait, et plus elle se demandait ce qu'elle fichait ici.  Elle n'avait même pas vu Erin avec tout ce monde. Pourtant, elle devait bien se trouver ici quelque part.
Mais où ça?

Elle porta le verre à ses lèvres tout en jetant des regards discrets autour d'elle. Toujours pas de coloc à l'horizon.
Bon...Elle était encore partie pour passer une après -midi en solitaire...Et elle n'avait même pas un bon livre. Enfin, elle aurait eu l'air ridicule avec un livre à un mariage...Mais demeurer seule sans parler à personne était tout aussi ridicule, si on y réfléchissait bien.

Enfin, qu'est-ce qui était ridicule, et qu'est-ce qui ne l'était pas? Ces 9 dernière années avait été tellement ridicules elles-mêmes que la jeune femme avait souvent du mal à évaluer les choses...Et quitter Chicago ne l'avait pas aidée en matière de relations amicales.

Plus loin, dans son champ de vision, apparut de nouveau l'homme qu'elle avait vu un peu plus tôt saluant les jeunes mariés. Celui dont le style se rapprochait le plus du sien. L'une des seules personnes ici semblant normales d'après son point de vue.

C'est alors qu'elle le vit se rapprocher. Était-ce d'elle ou de l'une des personnes voisines? Enfin, elle se faisait des idées. Qui aurait bien envie de lui parler ici?

Au départ, en lisant la lettre pour la première fois la jeune femme ne reconnu pas le nom inscrit en lettres d'or. Une invitation au mariage d'une certaine Avalon Blackfield et un Mathis Mathew. Non vraiment, il n'y avait rien à faire, ça devait être une erreur. Elle ne connaissait aucun Mathis, ou du moins aucun qui devait se marier, quant au nom Avalon.. Elle mit un moment à s'en souvenir. Puis tout sembla lui revenir; l'attaque à l'hôpital, Avalon était la jeune Alchimiste présente avec elle ce jour là. D'ailleurs, la seule avec le vieux Maximiliam à ne pas l'avoir lâchée et prit ses jambes à son cou quand la situation se dégradait et semblait perdue d'avance. Elle ne l'avait plus revue depuis cet attentat. À peine furent-ils sortis de ce labyrinthe infernal infestés de Stryges assoiffées de sang et violence elle s'était éclipsée, laissant les deux autres rescapés aux mains des secours qui arrivaient.

Enfin bref. Ça avait été une journée salement merdique pour Astrid. C'était de là qu'elle connaissait l'Alchimiste, et elle décida de passer au mariage. Après tout, qui refuserait d'aller à un mariage ?


Jour -J, la jeune femme arriva en retard.. Ce qui l'arrangea au final, puisque qu'elle avait manqué la cérémonie. Premièrement, le mariage était un acte qu'elle n'appréciait pas vraiment ( son opinion de créature immortelle refusant de se trimballer la même personne pour l'éternité ), et deuxièmement.. ce genre de cérémonies étaient longues. Très, longues.

Elle arriva donc un peu plus tard sur les lieux. Les décors étaient fantastiques, elle trouvait les lieux sublimes. Elle balaya la foule du regard, cherchant évidement la mariée. Elle n'avait que faire de cette foule très envahissante, elle cherchait une femme en robe blanche. Elle s'était habillée d'une simple robe d'une mauve assez foncé, frôlant le noir. Quelques bijoux et le tour était joué, elle n'était en ce jour pas d'humeur à faire de grandes extravagances.

Elle finit par apercevoir Avalon plus loin, en compagnie d'un homme à l'allure singulière. Astrid ne souhaitait pas s'éterniser, aussi malgré qu'elle avait pensé en premier lieu à simplement laisser son cadeau et repartir, elle se dirigea vers le duo. Une pensée traversa son esprit lorsque franchissait les derniers mètres entre elle et sa connaissance. Et si, hypothétiquement, elle se mettait à hurler et lui envoyer ses poisons à cause du fait qu'elle était une Stryge ? Non, elle ne ferait pas ça.. Enfin elle l'espérait. De toute façon, il était trop tard pour ça.

On dirait que tu t'es bien remise de tes blessures, lâcha-t-elle à l'intention d'Avalon avec un sourire enjoué, Félicitation, tous mes vœux de bonheurs à toi et ton mari.